PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS : LES EFFETS DES DIGUES SUR L’ENVIRONNEMENT BIOPHYSIQUE ET SOCIOECONIMIQUE

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Description des conditions environnementales et socioéconomiques de la zone d’étude

La caractérisation des composantes physiques, humaines et économiques est nécessaire pour une bonne connaissance de la zone d’étude.

Situation géographique et administrative de la zone d’étude

Commune de Notto Diobass

Historiquement, l’actuelle commune de Notto-Diobass fut une terre coincée entre les royaumes du Baol, du Cayor et du Sine, appelée Diobass.
Géographiquement, le Diobass est situé au cœur du département de Thiès. Il couvre une partie du versant Sud et Sud-est du plateau de Thiès. Cette zone de l’ancien bassin arachidier est située dans ce que l’on pourrait qualifier de triangle Thiès-Mbour-Khombole.
Administrativement, la commune de Notto, située à environ 12km au sud-est de la ville de Thiès, couvre une grande partie du Diobass. Anciennement communauté rurale chef-lieu d’arrondissement, Notto-Diobass a été érigé en commune avec l’Acte 3 de la décentralisation qui promeut la communalisation intégrale (Loi N° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales).
La commune est limitée au Nord-ouest par l’arrondissement de Thiénaba (Département de Thiès), au Nord-est par la commune de Fandène, au Sud par la commune de Tassette et le département de Mbour (Communes de Sindia et de Dias).

Les zones d’influence du projet

Une zone d’influence peut être définie comme une zone géographique susceptible d’être touchée par le projet. Les déterminants comme la localisation des ouvrages dans la vallée, la proximité ou l’éloignement des villages par rapport à la vallée, les ouvrages antérieurs de DRS/CES 8, la pratique des activités économiques le long de la vallée permettent de distinguer trois (3) zones d’influence:
 Une zone d’étude restreinte : C’est le site exact du projet (vallée) définie en fonction des sources potentielles d’effet du projet ;
 Une zone d’étude détaillée couvrant un rayon d’environ 2km autour du site. C’est la zone des effets induits pendant les phases de construction et d’exploitation couvrant les villages de Péléo, Dioungane, Séssène, Baback (quartier de Diamagane), Teub Dal, Tatène bambara, Tatène toucouleur, Notto, Keur Matouré, Ndioukhane, Ngombel et Hannène…
 Une zone d’étude élargie ou éloignée portant sur le territoire de la commune.

Le cadre physique de la zone d’étude

L’étude du cadre physique porte sur le bassin versant de la vallée du Diobass qui couvre une grande partie du territoire communal. Il s’agit d’étudier les paramètres climatiques (températures, pluviométrie, insolation, évaporation…) et les aspects topographiques, pédologiques du bassin versant du Diobass.

Le bassin versant du Diobass

Un bassin versant est une portion de territoire dont les eaux de ruissellement et d’infiltration alimentent un exutoire commun, soit un cours d’eau ou un lac. Le bassin versant est défini par le relief qui intervient sur le fonctionnement hydrologique d’un réseau de bas-fonds, depuis la ligne de crête du plateau jusqu’au talweg incluant les versants (SARR, 2007).
La ligne de crête du plateau de Thiès est la ligne de partage des eaux dans différentes directions. Véritable château d’eau du Centre-Ouest sénégalais (SY et al. 2013), le plateau de Thiès répartit les eaux de pluie vers trois (3) ensembles.
 L’ensemble de Mont-Rolland qui draine les Niayes ;
 L’ensemble de Fandène qui influence une partie du bassin arachidier ;
 L’ensemble de Kissane qui alimente la vallée du Diobass et capte aussi les eaux de ruissellement qui vont vers la Petite Côte (Bandia, Somone).

La localisation de la vallée du Diobass (voir carte de situation)

La vallée du Diobass constitue un des exutoires des eaux de ruissellement et d’infiltration qui proviennent du plateau de Thiès. Le bassin versant du Diobass est situé entre 14°40’-14°44’ de latitude nord et 16°50’-17°00’ de longitude ouest (APD, Notto, 2013).
Cette vallée prend naissance sur le front du plateau de Thiès. Elle traverse le Diobass, s’infiltre dans le bassin arachidier avant de donner naissance au Ferlo et au Saloum (APD, 2013). Dans le territoire communal, son tracé est : Sanghé, Péléo-Dioungane, Teub-Dal-Tatène, Notto-Keur Matouré, Ndioukhane, Hannène,… Elle a d’abord une orientation Nord-ouest-Sud-est jusqu’à Teub Dal avant de prendre une direction Nord-est en direction de Hannène. Un réseau de collecte des eaux, formé d’une multitude de petits affluents à écoulement intermittent, alimente le lit de la vallée. Il se densifie par l’apport de deux affluents principaux en rive droite (Péléo) et en rive gauche (Keur Demba Kébé). A la hauteur de Notto, la vallée est traversée par la D 706 qui relie Thiès-Notto-Tassette.
Selon SARR (2007), le bassin du Diobass fait partie du grand bassin versant du Tararé qui couvre le sud du plateau de Thiès et la plaine du Baol Cayor Sine. Du point de vue topographique, la forte pente d’amont en aval est à l’origine d’un écoulement torrentiel sur les terres situées entre Dioungane,Teub Dal et Baback, largement responsable de l’érosion hydrique sur les terres de plateau et une importante sédimentation de sables fins et de vase dans la vallée. Du point de vue hydrologique, le bassin versant du Diobass est alimenté par plusieurs petits collecteurs en provenance de la partie sud du plateau de Thiès (SARR,2007).

Les caractéristiques physiques et morphométriques du bassin versant

Les caractéristiques physiques et morphométriques du bassin versant sont résumées dans le tableau suivant : Elles sont déterminantes sur le comportement des écoulements dans les bassins versants. Les différents paramètres proviennent des données spatiales qui ont permis de réaliser la carte des sous-bassins versants.
La surface et le périmètre de chaque sous-bassin ont permis le calcul de l’indice de Gravelius (KC). L’indice de compacité de Gravelius permet de caractériser la forme du bassin versant. Cet indice de forme sert à mesurer la capacité d’un cours d’eau à rassembler et à écouler rapidement ses eaux vers l’exutoire. Il traduit la forme du bassin versant et s’obtient par la formule : dans laquelle P est le périmètre stylisé du bassin9 et A la surface ; Il est égal à 1 pour un bassin de forme circulaire qui sont prompts à rassembler leurs flux et croit d’autant que la compacité diminue (LO, 1984). Les coefficients de compacité de tous les sous bassins versants sont supérieurs à 1 ce qui traduit un écoulement lent des eaux; ils sont les suivants :
Les résultats des données morphométriques obtenus corroborent ceux de SARR (2007) sur le bassin versant global du Diobass.

Les aspects topographiques (le MNT)

Selon le Modèle Numérique de Terrain (MNT), les altitudes varient de 100 m à une dizaine de mètres dans le sens Ouest-Est. En dehors des hautes terres situées sur le front de plateau, Notto-Diobass est une zone de plaines parsemées par endroits de dunes reliées de zones dépressionnaires ou de plaines cuirassées aux alentours de Mbomboye, Péléo, Dioungane, Tatène, Séssène. Entre Baback et Hannène, s’étend une plaine sableuse sillonnée par la vallée qui traverse tout le territoire communal.

Les données climatiques

L’analyse des données climatiques porte sur les paramètres comme les températures, la pluviométrie, l’insolation, l’évaporation …
A cause de données climatiques incomplètes sur Notto-Diobass, les données de la station de Thiès (située à environ 12km), sont utilisées pour analyser le cadre climatique. La zone d’étude est située à la limite du domaine sahélien côtier et du domaine sahélien continental (10) marquée par l’alternance d’une longue saison sèche (octobre à juin) et une saison des pluies, le reste de l’année.

Les températures

La station de Thiès se trouve à l’Ouest de l’isotherme 27,6°. Celui-ci divise le Sénégal entre zone fraîche et zone chaude.11 Les températures variant entre 16°C et 35°C avec une moyenne annuelle autour de 26°C. Entre Décembre et Mars, l’alizé maritime frais et humide, issu de l’Anticyclone des Açores avec une direction Nord nord-ouest, baisse les températures (minimum de 16°C en Janvier/février). Il est propice aux activités maraîchères. A partir de Mars/Avril, l’alizé continental ou harmattan, vent chaud et sec issu de l’anticyclone saharo-libyen, augmente les températures (35°C), ce qui accentue le pouvoir évaporant dans la zone.
A partir de Juin/Juillet, la mousson issue de l’anticyclone de Sainte-Hélène (direction Sud-est vers le Nord-ouest) apporte les pluies, atténue les températures (aux environs de 31 à 32°) selon leur régularité et augmente l’humidité relative.

La pluviométrie

La pluviométrie est la mesure de la quantité et de la répartition des pluies tombées dans un espace. La zone du projet se situe légèrement en dessus de l’isohyète 500mm et connait une forte variation mensuelle et annuelle de la pluviométrie.
La figure 7 montre une forte concentration des pluies (près de 90%) entre juillet, Août et Septembre contre moins de 11% pour le reste de l’année. Cette forte concentration temporelle des pluies peut avoir une incidence sur le projet en ce sens qu’elle contribue à l’intensité du ruissellement et du risque d’érosion hydrique. Cependant, la saison sèche peut enregistrer de faibles quantités de pluies de « heug » ou « pluies de mangues » dues à des infiltrations d’air polaire dans les basses latitudes.
La variation interannuelle des pluies est aussi importante : La courbe des Pmm montre une évolution irrégulière en dents de scies et qui peut être divisée en trois (3) périodes :
 La première période de 1960 à 1968 est marquée par un excédent pluviométrique malgré un pic à la baisse en 1968. La moyenne des pluies pour cette période est de 547,95mm.
 La deuxième période, longue, qui va de 1969 à 2010 est caractérisée par une variation et une dégradation des conditions pluviométriques au début des années 1970 et au milieu des années 1980. La moyenne des pluies de cette période est de 456,93mm.
 La troisième période, de 2011 à 2015 connaît de fortes variations marquées par une tendance globale à la baisse. La moyenne de cette période est de 478,53mm.

Cadre socio-économique

La démographie de la zone du projet

La commune de Notto-Diobass compte une population de 41936 habitants (RGPHAE, 2013). Sa superficie est de 252,1 km2. La commune compte 67 villages (PLD, NOTTO, 2006-2011). La densité moyenne est de 218 hab. /km2. Cette densité, relativement élevée, témoigne d’une pression importante sur les ressources naturelles disponibles pour un espace qui représente 13,45% du département et 3,81% du territoire de la région de Thiès. (ANSD, 2013).
Cette population est marquée par une grande diversité ethnique (sérères, wolofs, toucouleurs, peuls, bambaras, diolas…).
Selon un rapport du GRAIM 14 (2017), les sérères représentent 58,8%, les wolofs 30,49% et les autres ethnies (peuls, toucouleurs, bambaras, diolas…) forment le reste.
L’ethnie sérère, majoritaire, est répartie entre sérères Safèen et sérères Sine, essentiellement agriculteurs et éleveurs.
– Les wolofs pratiquent l’agriculture, l’élevage, l’arboriculture et le maraîchage. Ils sont aussi dynamiques dans le commerce.
– Les autres ethnies sont les Toucouleurs, Bambaras, Diolas, peuls.

Les activités économiques de la zone du projet

La principale activité économique de la zone reste l’agriculture. Elle occupe l’essentiel de la population de la commune de Notto-Diobass. La recherche en vain de données à l’ANSD sur la répartition de la population par secteurs d’activités ne permet pas de déterminer le poids exact de l’agriculture dans l’économie de la zone. Cependant, le rapport du GRAIM (2017) donne les chiffres suivants 15 : Agriculture : 80% ; Commerce : 30% et les autres activités : 20%.
Dans tous les cas, le Diobass reste par excellence une zone paysanne dont les populations sont « à la fois cultivateur et éleveur » (SARR, 2007).
Selon le PLD (2006-2011), l’agriculture céréalière sous-pluie (mil, maïs, sorgho…) reste dominante, l’arachide, le manioc, le niébé et la pastèque, restant des cultures secondaires. Sur les 15 000 ha réservés aux cultures, l’agriculture pluviale occupe les 13 000 ha. Environ 71% des surfaces emblavées sont occupés par les cultures vivrières contre 23% pour l’arachide. Le système d’agriculture traditionnelle est basé sur l’alternance mil-arachide-niébé ou l’association arachide-niébé. Cependant les déficits pluviométriques, l’appauvrissement des sols et la baisse des rendements ont entraîné une régression nette de ce système au profit de l’arboriculture fruitière associée ou non aux cultures pluviales de mil, d’arachide, de niébé ou au manioc.
Dans la vallée, l’arboriculture fruitière est aujourd’hui la principale activité. La vallée dispose de 450 ha de terres consacrées à l’arboriculture fruitière (PLD 2006-2011). L’espèce Mangifera indica est la plus exploitée en plus d’Anacardium occidental, aujourd’hui fortement menacée de disparition. Cependant, à cause de l’assèchement progressif dans la vallée, des vergers essentiellement constitués de Mangifera indica apparaissent de plus en plus au niveau des versants. L’arrosage se fait grâce à des puits creusés dans le verger. Ces vergers constituent des éléments structurants du paysage auquel ils impriment leur physionomie. Ils sont entourés de haies vives d’euphorbes (Euporbia balsamifera et Euphorbia turicali) et s’étendent sur de vastes espaces (PCAE, Notto, 2015).
En plus, la crise de l’agriculture céréalière de subsistance et la crise arachidière ont favorisé une dynamique de reconversion vers les cultures commerciales de contre saison sur les terres de plateaux. A cause de leur valeur commerciale, les emblavures des cultures comme la pastèque, le bissap et l’arboriculture fruitière augmentent de plus en plus, au détriment des cultures de subsistance (mil, maïs, sorgho,…) et de l’arachide. Sur les terres de bas-fonds, se sont développées les spéculations maraîchères. Ces activités sont pratiquées principalement dans les villages qui longent la vallée : Péléo, Dioungane, Séssène, Tatène, Notto, Keur Birima, Keur Matouré, Ndioukhane, Hannène… Ces activités qui étaient autrefois, essentiellement féminines, sont pratiquées de plus en plus par les hommes.
Les activités secondaires sont l’élevage, le commerce, l’artisanat.
L’élevage est semi-intensif. Il est constitué de bovins, d’ovins, de caprins, d’équins, d’asins et de volaille. Jadis intégré au système de production agricole, surtout en milieu sérère, l’élevage connaît de nos jours, un déclin progressif à cause de la dégradation des conditions environnementales et de l’ampleur du vol de bétail.

Présentation du projet BARVAFOR

BARVAFOR est un projet d’aménagements d’infrastructures hydroagricoles pour la petite irrigation dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack et Thiès. Il a pour tutelle technique la Direction des Bassins de Rétention et des Lacs Artificiels (DBRLA) dans le cadre d’un partenariat avec la Coopération Technique Belge (CTB).
Son financement est assuré par le Royaume de Belgique et l’Etat du Sénégal d’un coût global de 7 590 527 000 FCFA réparti comme suit : 7 215 527 000 FCFA (95 %) sous forme de don du Royaume de Belgique et 375 000 000 FCFA (5 %) assurés par l’Etat du Sénégal. Sa durée d’exécution est de 72 mois (de juin 2011 à juin 2017).
La stratégie d’intervention du BARVAFOR est basée sur « la demande des populations bénéficiaires ». Chaque projet comporte une demande d’investissement en matière d’ouvrages, d’aménagement ou d’équipement, couplée à une proposition pour la mise en valeur. Cela implique une multitude d’acteurs avec un partage des responsabilités dans la mise en œuvre et la réussite du projet.
L’Objectif général du projet est d’assurer le bien-être des populations rurales par l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement particulièrement l’OMD 1 : réduction de la pauvreté et de la faim et l’OMD 7: environnement durable.16
La maîtrise de l’eau permettra de développer des activités en toute saison afin d’éviter aux producteurs concernés la dépendance aux aléas de la pluviométrie.
En d’autres termes, le projet devra permettre :
 d’améliorer durablement les systèmes de production agricole et dynamiser les économies locales;
 d’améliorer les conditions de vie des populations concernées en générant des revenus afin de contribuer à la lutte contre la pauvreté.

Le projet BARVAFOR dans la vallée du Diobass

Pour ce projet du Diobass, la demande a été portée par le Maire de la commune au nom des populations. Il est ressorti d’un processus de consultation des populations, que la disponibilité de l’eau constitue une des priorités des producteurs, des éleveurs, des collectivités locales etc. (EES, 2013). La proposition du projet BARVAFOR d’installer des digues a accompagné la volonté du maire de la commune de doter la vallée d’aménagements pouvant permettre sa revitalisation.
Si la réalisation des ouvrages s’inscrit dans une logique de maîtrise et de valorisation des eaux de ruissellement, il est important de rappeler que BARVAFOR intervient seulement dans la phase de construction. Les aménagements nécessaires à leur exploitation seront réalisés par d’autres partenaires. A titre d’exemple, le domaine agricole communautaire (DAC) du Diobass, installé vers la zone de Hannène, serait une structure privilégiée dans la continuité du projet.
Compte tenu du potentiel hydrique souterrain et superficiel (en saison des pluies), l’écosystème de la vallée représente une zone majeure pour la production agrosylvopastorale. La maîtrise et la valorisation de l’eau a nécessité, selon BARVAFOR, la réalisation d’ouvrages hydroagricoles dont les caractéristiques sont les suivantes.

CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

Définition conceptuelle

La dégradation souvent irréversible des écosystèmes naturels et humains occasionnée par l’action de l’homme est devenue une source de préoccupations pour la communauté internationale. Pendant longtemps, seules les contraintes techniques et les possibilités financières déterminaient les composantes d’un projet (LEDUC et al. 2000). C’est à l’issu des « trente glorieuses » 17 que la communauté internationale a renforcé sa prise de conscience, que l’intégration de l’environnement dans les décisions d’investissement, est une des conditions du développement durable. Depuis les années 1970, les grands engagements de la communauté internationale18 sur le plan décisionnel ainsi que la mise en place de procédures environnementales par les bailleurs de fonds comme la BM (1991), la BAD (1992), l’ACDI (1994), FAO (2012), etc. font de plus en plus appel à l’évaluation environnementale.

Le concept d’évaluation environnementale et sociale L’évaluation est un concept polysémique et son usage est multiple.

DELARUE (2007) citant PATTON (1997), affirme que l’évaluation est la collecte systématique d’informations concernant les activités, les caractéristiques et les produits d’un programme pour porter un jugement sur celui-ci, améliorer son efficacité et/ou aider à la décision pour une future programmation. Ce jugement de valeur porte sur une situation observée par rapport à une situation de référence à l’aide d’indicateurs prédéfinis. Elle détermine la valeur et l’importance d’un projet ou d’une politique, en cours ou terminé, de sa conception, de sa mise en œuvre et de ses résultats (ZARINPOUSH, 2006). A travers cette définition, il apparait que l’évaluation est une démarche ouverte et orientée vers l’amélioration de l’action qui implique la recherche de compromis au développement. Selon LEDUC et al. (2000), cette pratique prospective et opérationnelle sur une question ou une situation implique nécessairement des discussions, des pourparlers et des tractations avec une confrontation de divers points de vue et de multiples intérêts. Elle devient alors selon GOXE et al. (2006), une modalité impérative d’une action publique durable.
Selon l’Office de la coordination environnementale et de l’énergie (OCEE, 2010), on distingue, en fonction de la période de réalisation, plusieurs types d’évaluation :
 Une évaluation ex-ante faite avant la réalisation du projet. Dans ce cas, elle fournit les éléments nécessaires à l’optimisation des projets ainsi qu’à la prise de position et de décision.
 Une évaluation parallèle c’est-à-dire en cours de projet. Elle est dans ce cas un outil de réorientation continue de l’action dans le temps et dans l’espace.
 Une évaluation ex-post réalisée à la fin du projet. Le but est d’identifier les facteurs de succès ou d’échec, d’apprécier la durabilité des résultats et des impacts, et de tirer des conclusions qui pourront être généralisées à d’autres actions.
Le présent travail porte sur ce dernier type d’évaluation. Cependant, il est nécessaire de préciser deux (2) aspects importants :
 D’une part, ce travail ne porte pas sur l’évaluation des résultats du projet BARVAFOR qui sont les quatre (4) ouvrages déjà construits et livrés depuis 2015. Notre travail porte sur l’évaluation des effets biophysiques et socioéconomiques notés après leur construction.
 D’autre part, le projet porte sur deux (2) phases qui sont la phase de construction réalisée par BARVAFOR et la phase d’exploitation qui doit être mise en œuvre par d’autres structures intéressées par les ouvrages, à qui BARVAFOR doit assurer une délégation de gestion. Cependant, cette seconde phase n’ayant pas encore commencé alors que les digues fonctionnent déjà, nous avons divisé cette phase en deux (2) parties : une première partie que nous appelons phase de fonctionnement des digues et une deuxième partie appelée phase de délégation de gestion. L’évaluation des effets porte seulement sur cette phase de fonctionnement alors que l’analyse des mesures environnementales du CGES porte sur les phases de construction et de fonctionnement.
L’évaluation environnementale et sociale utilise plusieurs outils (19) et peut se définir comme étant un processus d’examen et de négociation de l’ensemble des conséquences d’un projet, incluant les politiques, programmes et plans sur les multiples éléments (naturels et humains) de son milieu d’insertion. C’est donc un processus de prise en compte de l’environnement dans l’élaboration des projets, programmes, plans ou politiques de leur conception à la phase finale. Ce processus permet d’identifier les possibles effets environnementaux et sociaux d’une activité proposée et la manière d’atténuer ces effets. En ce sens, elle constitue le moyen le plus efficace d’atteindre le développement durable (BM, 1991).
En résumé, l’EE désigne l’ensemble de la démarche destinée à :
 analyser les effets positifs et négatifs sur l’environnement d’une action stratégique, d’un programme de développement ou d’un projet d’aménagement;
 mesurer leur acceptabilité environnementale et sociale;
 éclairer les décideurs ; Elle vise à :
 améliorer la décision par une prise en compte explicite et sélective des considérations environnementales et sociales ;
 fournir une base solide pour la gestion des conséquences environnementales et sociales des actions d’aménagement ;
 permettre aux citoyens de s’exprimer sur les modifications prévisibles de leur cadre de vie ;

Les notions d’effet et d’impact

Effet et impact sont deux (2) résultats d’une activité humaine souvent confondus sous la même appellation. Cependant, ils peuvent prendre une connotation différente si l’on tient compte de la sensibilité et des potentialités des milieux affectés par un projet donné.
LEDUC et al. (2000) soulignent à la suite de Sorensen (1971), de Munn (1977) et de Simos (1990) que pour plus de rigueur méthodologique, il est préférable de différencier l’effet de l’impact. L’objectif est d’éviter toute confusion. En d’autres termes, afin d’affiner l’analyse des incidences des actions humaines sur l’environnement, il est plus adéquat de séparer l’évaluation des effets et celle des impacts dans les études environnementales. En effet, les actions humaines ont, d’abord des effets sur l’environnement qui à leur tour, engendrent ensuite chacun un ou des impacts.
WAAUB et al. (2012) citant Veuve (1988) définissent l’effet comme la description d’un évènement qui est la conséquence objective à court et moyen terme de l’action envisagée. C’est donc un changement positif ou négatif, attendu ou non, attribuable directement ou indirectement à une action. Dans le même sens, BACHELET (2016), pense que l’effet est l’incidence qui peut être directement reliée à l’action ou indirectement reliée à des facteurs extérieurs, ce qui pose la problématique de l’attribution ou de la contribution de l’action dans la survenue de l’effet. Dans ce cas, les effets conjuguent résultats de l’action et autres dynamiques ou contraintes provenant du milieu dans lequel se déroule l’action. A l’opposé, LEDUC et al. (2000), pensent que l’effet représente l’incidence directe d’une activité donnée, intimement et uniquement reliée à l’activité perturbatrice.
L’impact mesure, par contre, d’après LEDUC et al. (2000), les conséquences, à plus ou moins long terme et avec plus ou moins d’ampleur, d’une action habituellement bien déterminée, sur l’état dynamique d’un élément précis de l’environnement. Il est l’aboutissement de l’incidence environnementale d’une activité. C’est donc le résultat d’une comparaison entre deux (2) états : un état qui résulte de l’action envisagée et un état de référence (Veuve, 1988). Cela veut dire que l’impact d’une action de développement, c’est la situation issue de l’ensemble des changements significatifs et durables, positifs ou négatifs, prévus ou imprévus, dans la vie et l’environnement des personnes et des groupes et pour lesquels un lien de causalité direct ou indirect peut être établi avec l’action de développement.
En réalité, l’activité est la source de l’effet qui est la cause de l’impact (conséquence). On pourrait même dire que l’impact est l’effet de l’effet comme le montre la figure suivante.
Ce qui différencie l’effet de l’impact, outre sa position dans le temps, c’est que la modification qualitative (positive ou négative) qu’il introduit, nécessite la comparaison de deux (2) états de référence de l’environnement. Une situation de référence (avant) qui permettra d’apprécier positivement ou négativement les modifications introduites après par l’action envisagée à court, moyen et long terme. L’autre différence réside dans l’attribution directe de l’action à la survenue de l’effet ou de l’impact ou la contribution de l’action (indirecte) à la survenue de l’effet ou l’impact. Si des auteurs tels que WAAUB et al. (2012), Veuve (1988), LEDUC et al. (2000), BACHELET (2016), sont d’avis que l’effet est l’incidence à court et moyen terme d’une action de développement sur l’environnement, ils restent opposés sur l’intervention de facteurs extérieurs au milieu d’accueil pour déterminer l’effet. Comme BACHELET, nous pensons que les facteurs extérieurs ont une forte influence sur les incidences environnementales d’une activité (contribution). En d’autres termes, en plus l’action directe de l’activité perturbatrice (attribution), des éléments du milieu naturel de l’action contribuent, indirectement à accentuer l’incidence de cette action. En réalité, aucun écosystème ne peut évoluer en vase clos.
En plus, contrairement à LEDUC et al. (2000) qui pensent que l’effet n’est bon ni mauvais, l’effet peut être qualifié de positif ou négatif dès qu’il introduit une modification d’un élément environnemental à cause d’une action d’aménagement. Cette modification, positive ou négative, peut prendre de l’ampleur avec le temps et en fonction de la sensibilité du milieu concerné. En ce sens, l’effet peut être considéré comme la cause de l’impact.
C’est pourquoi, dans le cadre de ce travail, l’effet est défini comme l’incidence à court terme et moyen, directe (attribution) ou indirecte (contribution), positive ou négative d’une action de développement sur l’environnement ; l’impact environnemental est défini comme l’aboutissement d’un ensemble de changements significatifs à long terme, changements directs (attribution) ou indirects (contribution), positifs ou négatifs qui résultent d’un effet sur l’environnement et qui sont liés à la différence entre la qualité de l’environnement tel qu’il existerait «avec» et «sans» la même intervention.
Compte tenu du champ temporel de cette étude qui est de deux (2) depuis la construction des digues, nous avons jugé nécessaire de faire l’évaluation des effets des ouvrages qui s’inscrit dans une dynamique temporelle moins importante que celle des impacts. L’évaluation de l’effet va porter alors sur l’interaction à court terme entre son projet et son environnement écologique et humain alors que l’évaluation des impacts d’une action d’aménagement nécessite un retour d’expériences plus important en termes de temps et de données.

Le concept biophysique

Il est composé de bio (vivant) et physique (non vivant) dans le milieu naturel. Le cadre biophysique étudie les éléments biotiques et abiotiques dans un écosystème.
 Les éléments biotiques constituent la composante vivante du biotope appelée biocénose. La biocénose est l’ensemble des espèces végétales et animales ainsi que les micro-organismes qui peuplent un milieu bien délimité, dépendant les unes des autres et formant un ensemble relativement stable et autonome.
 Les éléments abiotiques constituent la composante non vivante du biotope. Il s’agit des composantes du milieu naturel (relief, hydrographie, climat, pédologie…).

Les aspects socio-économiques

Ils sont relatifs aux rapports entre composantes sociales et économiques dans la zone d’étude. Il s’agit d’étudier les incidences positives ou négatives de la pratique d’activités économiques favorisées par les digues sur l’amélioration ou la dégradation des conditions de vie des populations. Ce sont les avantages et les inconvénients directs ou indirects liés au fonctionnement des ouvrages en termes de gains ou de pertes de revenus, de lutte contre la pauvreté, de créations d’emplois, de de risques de tensions à cause de la gestion du foncier et des aménagements. En d’autres termes, les effets socioéconomiques des ouvrages permettent de voir si le projet a contribué à l’augmentation ou pas de la production agricole, a permis l’amélioration du revenu (revenu monétaire et autoconsommation) des agriculteurs et a favorisé un renforcement des capacités des acteurs (DELARUE, 2007).

Digues

Une digue est un ouvrage sous la forme d’un petit barrage, en général transversal par rapport à la vallée, qui barre le lit mineur ou une partie du lit majeur d’un cours d’eau. C’est un ouvrage qui retient l’eau. Cet ouvrage se trouve en élévation par rapport au niveau du terrain naturel et crée temporairement entre deux parties d’une même zone inondable une différence de “charge hydraulique”. En fonction de leurs objectifs et de leurs caractéristiques, on distingue plusieurs types de digues:
 Les digues de recharge : Elles peuvent être filtrantes ou semi filtrantes. Ces ouvrages sont construits en terre ou en gabions pour barrer le ruissellement d’un cours d’eau permanent ou temporaire. Les gabions sont des paniers de treillis métalliques que l’on remplit de pierres reliés entre eux au moment de la pose (DUPRIEZ et al. 1990). Les digues de recharge ont pour but de ralentir l’eau afin de l’obliger à s’infiltrer et à réapprovisionner la nappe phréatique. Dans le cadre de ce projet, les trois digues (Dioungane/Péléo, Tatène/Teub-Dal et Notto-Ndioukhane) sont des digues de recharge.
 Les digues de retenue : Elles ont pour but de créer une réserve d’eau pendant un certain temps. Cette réserve doit servir au développement d’activités agrosylvopastorales ((DUPRIEZ et al. 1990). Dans ce projet, c’est à Hannène que se trouve la digue de retenue.

Une Vallée :

Une vallée est une dépression géographique allongée plus ou moins évasée, façonnée dans le relief par un cours d’eau. Les points les plus bas d’une vallée constituent le talweg alors que les parties les plus hautes des versants constituent les lignes de crêtes et limites du bassin versants. On distingue deux (2) grands types de vallée : une vallée en V, façonnée par une érosion fluviale et une vallée en gorge ou canyon, façonnée par une érosion pluviale. La vallée du Diobass est une vallée en V.

Méthodologie

La recherche d’informations portant sur l’évaluation des effets positifs et négatifs d’ouvrages hydroagricoles sur les éléments de l’environnement a déterminé le choix d’une démarche méthodologique basée sur une approche qualitative. Partant du principe qu’un projet n’a pas une réalité unique et objective, mais multiple et subjective, faisant l’objet de diverses perceptions par les acteurs (DELARUE, 2007), la démarche qualitative permet de donner la parole aux différentes parties prenantes pour avoir une « meilleure compréhension des perceptions et des priorités » (BAKER, 2000, cité par DELARUE, 2007).
Cette étude s’est appuyée sur les outils de base suivants : la revue documentaire complétée par les données secondaires et la collecte de données sur le terrain (des entretiens auprès des populations bénéficiaires ou non des ouvrages et l’observation) en plus de l’exploitation de données spatiales.

La revue documentaire et la collecte de données secondaires :

Elle porte sur les questions générales de changement climatique, des systèmes de productions agrosylvopastorales, de dégradation des ressources naturelles, des méthodes de maîtrise de l’eau de ruissellement et leurs impacts potentiels en zone sahélienne et dans le bassin arachidier. La consultation de certains travaux portant sur des interventions antérieures dans la zone du Diobass, nous a permis de comprendre progressivement le contexte de la mise en œuvre du projet. La documentation portant sur les différents outils de l’évaluation environnementale (Evaluation environnementale stratégique, Etude d’impact environnemental et social, audit environnemental…) nous a permis de voir les principes de l’évaluation ex post. Par ailleurs, des rapports de suivi du projet et des statistiques agricoles dans la zone d’étude du projet ont été consultés.
L’étape de la documentation a été complétée par une série de rencontres avec des personnes ressources. Les échanges avec ces personnes nous ont permis de réorienter nos lectures, de collecter des informations relatives à la mise en œuvre du projet, aux objectifs et au suivi des réalisations. Ces personnes ressources sont, les responsables du projet au niveau national comme le coordonnateur national, le responsable suivi-évaluation, le responsable technique et au niveau local comme les présidents des Association des Exploitants des Ouvrages de Rétention des Eaux Pluviales (ASOREP), les responsables communaux, le chef du Centre d’Appui au Développement Local (CADL) et le sous-préfet.

La collecte des données de terrain

Cette collecte de données de terrain s’est faite à l’aide de deux (2) outils principaux : les différents types d’entretiens et l’observation directe. En plus de ces deux (2) outils, nous avons intégré des données spatiales : localisation d’ouvrages, la localisation de villages, identification des bassins et sous-bassins, identification des zones d’accumulation, l’identification de types de sols, élaboration du MNT…

Les entretiens:

L’entretien est un moyen par lequel le chercheur tente d’obtenir des informations, qui ne se trouvent nulle part ailleurs, qu’auprès de personnes ayant été le plus souvent témoins ou acteurs d’évènements sur lesquels porte la recherche. Il permet d’établir un contact direct avec le sujet (MACE et al. 2000). En plus de la prise de notes au cours des entretiens, nous avons utilisé, dans certains cas, avec l’accord des personnes enquêtées, l’enregistrement audio avec un téléphone portable. Nous avons procédé à :

L’entretien individuel non-directif :

Il consiste à poser une question initiale à l’enquêté en lui accordant la liberté de fournir une variété d’informations relatives au thème. Notre choix a porté de manière raisonnée sur 12 personnes âgées de plus de 60 (nées au moins en 1957) réparties dans 12 villages sur les 16 que couvre le projet. Ce qui a motivé ce choix est simple : Ces personnes ont la chance d’avoir été témoins de la variabilité pluviométrique pendant des décennies dans le Diobass. A ce titre, elles peuvent être une source importante d’informations précises sur la dynamique des conditions environnementales dans le Diobass. L’aide des présidents des ASOREP a été nécessaire dans l’identification de ces personnes âgées. La moyenne d’âge des personnes interrogées est de 67 ans.
Parallèlement, nous avons réalisé des entretiens informels, individuels ou collectifs avec des jeunes, des maraîchers et maraîchères, des arboriculteurs, des élus locaux et des manœuvres qui ont participé à la construction des ouvrages. Ce type d’entretiens a permis de collecter des informations qui éclairent certaines données et facilitent la triangulation des sources.

L’entretien semi directif :

Cet outil peut être « considéré comme un échange verbal contribuant à la production d’un savoir socialement construit » (SAVOIE-ZOYC, 2003) cité par DIA (2017). Il permet au chercheur d’accéder aux expériences de l’interviewé ; ce qui doit le pousser nécessairement à réorganiser le discours de l’enquêté afin de comprendre le sens de sa pensée. Les entretiens semi-directifs ont été réalisés sous la forme de focus group. Grâce à l’utilisation d’un guide d’entretien pour chaque type de catégories socioprofessionnelles, nous avons réalisé au total cinq (5) entretiens semi-directifs : Trois (3) avec les agriculteurs/arboriculteurs (Teub dal, Baback et Ndioukhane) bénéficiaires directs ou indirects des ouvrages, un (1) avec le groupement de femmes maraîchères à Keur Matouré et un (1) avec les arboriculteurs/maraîchers à Hannène). Notre choix des villages est basé sur un échantillonnage raisonné. Sur les cinq (5) villages choisis, quatre (4) sont très proches de la vallée et pour l’essentiel, leurs activités et leur mode de vie sont directement influencés par celle-ci. D’ailleurs, les ouvrages sont installés sur leurs terres ; et un (1) village (Baback) est relativement éloigné de la vallée. Pour les catégories socioprofessionnelles, notre choix est motivé par le fait que ce sont ces groupes qui constituent les bénéficiaires directs et indirects des ouvrages.
Ces focus group ont permis de comprendre l’appréciation et la perception spécifiques de certains groupes socioprofessionnels (agriculteurs et producteurs maraîchers) sur la situation d’avant-projet, la démarche, les activités et les effets des aménagements (modifications environnementales et socioéconomiques induites par ces ouvrages). Ces entretiens ont ciblé des thèmes à enjeux sur lesquels le projet pourrait avoir des effets positifs ou négatifs (en termes de modifications des différents éléments biotiques et abiotiques de l’environnement). Ces informations qualitatives collectées auprès des populations de la zone d’étude ont servi à faire une analyse comparative des effets réels identifiés par rapport aux effets potentiels prédits par l’Evaluation Environnementale Stratégique (EES).
Ces entretiens ont été réalisés au cours de deux séjours : un premier séjour du 29 juin au 14 juillet 2017 et un deuxième séjour du 31 juillet au 18 août 2017.

L’observation :

C’est un puissant outil de recueil d’informations qui donne au chercheur l’avantage d’une observation directe et attentive. Selon MACE et al. (2000), elle favorise plus que tout autre instrument de collecte d’informations, une connaissance approfondie de l’objet d’étude. C’est le pilier empirique de l’approche scientifique malgré le risque de biais ou d’interférences (dose de subjectivité) de la part du chercheur. Elle fait appel à l’œil averti du chercheur et à sa capacité de discernement.
Nous avons commencé l’observation avec la visite exploratoire de terrain et de prise de contact faite le 5 mai 2017. Elle s’est poursuivie durant les deux (2) séjours pour la collecte de données. En effet, les entretiens ont été prolongés par des visites sur les sites des différents ouvrages pour constater de visu les déclarations des uns et des autres. En parcourant à pied une grande partie de la vallée, l’observation directe sur le terrain nous a permis d’apprécier à leur juste valeur les effets évoqués par les différents acteurs interrogés. Elle a également permis de mieux appréhender les conditions écologiques de réalisation des activités et certains effets obtenus par le projet.

L’exploitation de la cartographie

L’utilisation de la cartographie nous a permis :
 de réaliser la carte de situation des digues dans la vallée du Diobass ;
 de délimiter et de caractériser le bassin versant du Diobass ;
 de calculer l’indice de forme du bassin versant du Diobass (indice de Gravelius) ;
 de réaliser la carte de la répartition des pentes du bassin versant grâce à un MNT ; Ces cartes ont été réalisées avec le logiciel ARCGIS.

Traitement et analyse des données

La grande difficulté dans une recherche qualitative est la gestion de la masse de données. Ainsi,  selon DEY (1993) cité par SCHNEIDER (2001), l’analyse qualitative s’effectue selon le triangle :
 la description basée sur la sélection des données les plus pertinentes ;
 la classification basée sur l’organisation et le regroupement de la masse de données ;
 la connexion basée sur la mise en relation des différentes données en rapport avec les thématiques bien définies.
Ce processus est complété par une vision dynamique basée sur la relecture et la production de nouvelles données.
Les données collectées par le biais des entretiens ont été traitées (transcrites et saisies) et analysées à l’aide de l’analyse thématique de contenu. Cette analyse s’est faite sur la base d’indicateurs d’effets des éléments de l’environnement biophysique (eau, végétation, sol, faune…) et humain.
Les regroupements thématiques opérés ont permis de faire des synthèses par villages polarisés par une digue avant de faire une synthèse globale.
Nous avons rencontré des difficultés dans la réalisation de ce travail, elles sont relatives à :
 l’indisponibilité des personnes à enquêter à cause des travaux champêtres (saison des pluies) ;
 les difficultés de déplacements à cause de certaines pistes rurales presque impraticables en saison des pluies ;
 le déficit de données pour une bonne analyse de la situation d’avant-projet;
 L’absence d’instruments de mesure sur la dynamique des eaux de surface (limnimètre ou limnigraphe) et souterraines (piézomètre tardivement installé) ;
 la baisse de l’intérêt de plus en plus manifeste de certains acteurs à l’égard du projet compte tenu du déficit d’atteinte, à l’état actuel du projet, de la maîtrise de l’eau au niveau des digues de recharge.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET DU PROJET
1.1. Description des conditions environnementales et socioéconomiques de la zone d’étude
1.1.1. Situation géographique et administrative de la zone d’étude
1.1.1.1. Commune de Notto Diobass
1.1.1.2. Les zones d’influence du projet
1.1.2.1. Le bassin versant du Diobass
1.1.2.1.1. La localisation de la vallée du Diobass (voir carte de situation)
1.1.2.1.2. Les caractéristiques physiques et morphométriques du bassin versant
2.1.2.2. Les aspects topographiques (le MNT)
1.1.2.3. Les données climatiques
1.1.2.3.1. Les températures
1.1.2.3.2. La pluviométrie
1.1.2.3.3. L’insolation
1.1.2.3.4. L’évaporation
1.1.2.4. L’hydrographie
1.1.2.5. Les sols
1.1.3. Le milieu biologique
1.1.3.1. La flore et la végétation
1.1.3.2. La faune
1.1.4. Cadre socio-économique
1.1.4.1. La démographie de la zone du projet
1.1.4.2. Les activités économiques de la zone du projet
1.2. Présentation du projet BARVAFOR
1.2.1. Le projet BARVAFOR dans la vallée du Diobass
1.2.2. Les caractéristiques des ouvrages de rétention
Conclusion partielle
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
2.1. Définition conceptuelle
2.1.1. Le concept d’évaluation environnementale et sociale
2.1.2. Les notions d’effet et d’impact
2.1.3. Le concept biophysique
2.1.4. Les aspects socio-économiques
2.1.5. Digues
2.1.6. Une Vallée :
2.2. Méthodologie
2.2.1. La revue documentaire et la collecte de données secondaires :
2.2.2. La collecte des données de terrain
2.2.2.1. Les entretiens:
2.2.2.1.2. L’entretien semi directif :
2.2.2.2. L’observation :
2.2.2.3. L’exploitation de la cartographie
2.2.3. Traitement et analyse des données
CHAPITRE 3 : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS : LES EFFETS DES DIGUES SUR L’ENVIRONNEMENT BIOPHYSIQUE ET SOCIOECONIMIQUE
3.1. Les effets réels des ouvrages sur le milieu biophysique
3.1.1. Les effets sur le régime hydrologique de la vallée
3.1.1.1. La baisse de l’écoulement superficiel en aval des ouvrages
3.1.1.2. La réalimentation de la nappe phréatique
3.1.2.1. L’amélioration de la qualité des sols
3.1.2.2. Le phénomène de salinisation des terres
3.1.3. Les effets sur la végétation et la flore
3.1.3.1. L’apparition de Bio-indicateurs d’humidité en amont des digues
3.1.3.2. Un recul du couvert végétal en aval des ouvrages
3.2. Les effets réels des ouvrages sur le milieu socioéconomique
3.2.1. Le rôle de l’ouvrage de Hannène dans le retour de la riziculture
3.2.2. Le maraîchage : une activité encore dynamique dans la vallée
3.2.3. Des résultats mitigés pour les arboriculteurs et maraîchers dans les autres sites
3.2.4. Les risques de tensions liés aux enjeux fonciers
3.3. Le bilan de l’application des mesures du CGES
3.3.1. Mesures de bonification et de renforcement des effets positifs
3.3.2. Les mesures d’atténuation et de compensation des effets négatifs
3.4. Discussion
CONCLUSION
Références bibliographiques

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