Les régimes qui se succèdent, s’étaient attelés à améliorer la qualité de l’enseignement et l’effectif scolaire à Madagascar. En effet de 2003 à 2005, le taux de scolarisation est passé de 67% à plus de 90% , 1423 salles ont été également construites . Madagascar était l’un des rares pays en voie de développement du continent Africain à avoir atteint un taux de scolarisation remarquable pour l’enseignement primaire, soit de 98,2% . La République Démocratique Malgache ambitionnait, dans le domaine de l’enseignement de créer une société plus juste et de lutter contre les inégalités régionales , D’après Ratsiraka Didier dans la charte de la révolution socialiste Malagasy. Cette politique s’avère réelle par la création d’établissements scolaires de plus en plus élevés, par hiérarchie démocratique : une école primaire par Fokontany, un collège par Firaisana, un lycée par Fivondronana, vu que la dite création est un des moyens pour le développement intégral de tout homme et de tout l’homme. Puis l’effort continue en appliquant l’Education Pour Tous, issue de la première conférence mondiale organisée par l’UNICEF sur l’EPT , en 1990 à Thaïlande dont les objectifs à atteindre en l’an 2000 étaient de faire en sorte que la majorité des enfants sachent lire, écrire et compter ; de diviser en deux taux d’analphabétisme des adultes, afin de mettre à terme aux inégalités entre filles et garçons . Cependant, l’Etat n’a pas pu pratiquer la valorisation de l’enseignement primaire, à cause de la pauvreté existante, malgré ces efforts, sa performance est faible : en effet, le taux de survie est insuffisant, qui n’atteint que 38%, le redoublement pour les CP2 vaut 27,8%, celui du CE 29,7% et pour les CM2 26,1% ,ce qui est plutôt catastrophique ; Bref le système EFI malgache laisse peu à désirer. devant ces faits, la situation se montre alarmante et d’importance capitale, vu que les enfants sont le groupe démographique le plus important et dont la croissance est la plus rapide à Madagascar , par conséquent, l’avenir du pays dépend de leur bien être ; En tant que futur éducateur et citoyen responsable, il nous incombe de réfléchir sur l’impact de la pauvreté sur l’apprentissage des élèves du CM2 dans deux Etablissements d’éducation fondamentale du district d’Ambohidratrimo dans le cadre de ce mémoire de fin d’études à l’Ecole Normale Supérieure.
Présentation du district d’Ambohidratrimo
Afin de comprendre le problème rencontré par les élèves dans leurs apprentissages, le district d’Ambohidratrimo englobant Anosiala et Antehiroka, mérite d’être présenté géographiquement et historiquement.
Aperçu géographique
Le district d’Ambohidratrimo situé à 18° 48’ 55’’ et 18°50’ latitude Sud et entre 18° 27’11’’ et de 47°49’55’’ longitude Est, est constitué par 25 communes rurales, 313 Fokontany ; Aux alentours se trouvent : Antananarivo Atsimondrano au Sud, le Fivondronana d’Arivonimamo au Sud-Ouest, le Fivondronana d’Anjozorobe, au Nord le Fivondronana de Manjakandriana à l’ Est , sa superficie totale étant de 1 530 km2, fait partie du « grand Antananarivo ». Ce district présente un relief accidenté s dont une partie de Betsimitatatra couvre 12% de la surface totale. Elle se trouve dans un type de climat tropical d’altitude à deux saisons biens distinctes , l’été chaud et pluvieux (Novembre à Mai) et l’hiver est plus frais. La température varie entre 10° C hiver et 20°C à plus de 30°C en été. La pluviomètre présente un niveau total de précipitation dépassant les 100mm. Il se situe à une altitude de 900m à 1381m . C’est une zone prédominée par des sols ferralitiques et des sols hydromorphes minéraux . Tous les différents secteurs d’activités y existent, cependant prédominance de l’activité agricole: 45,18% de la population sont des paysans . La population du district d’Ambohidratrimo compte 311 561 ,la densité de la population d’Anosiala atteint 197,34 hab/km2 qui s’ avère plus faible par rapport à Antehiroka qui vaut 1 710,35hab/km2 ,par conséquent Anosiala est moins peuplée, plus spacieuse, comme nous avons constaté ci-dessus, il y a des disparités communales. La population jeune prédomine . L’aspect de la bordure de ses plaines est en liaison avec les surfaces d’érosion que connaît l’ensemble des Hautes Terres Centrales , qui va constituer un obstacle pour la culture. Tels étaient la localisation et l’aperçu géographique du district d’Ambohidratrimo, qui va constituer un facteur d’atout et d’obstacle pour la vie des habitants. Puis voyons son histoire et celle de son éducation.
Aperçu Historique
Elle est située à une quinzaine de kilomètres au Nord Ouest de la capitale, Ambohidratrimo est un chef lieu de Sous- préfecture. Cette position lui donne un atout non négligeable, célèbre à travers maints traits historiques, ses sites défensifs et par son Rova, témoin d’un passé révolu. Elle doit son histoire à Andriamasinavalona (1 675 à 1 710), qui agrandit le royaume de tous côtés, puis réparti en 4 régions territoriales (Imerina 4 toko) : Avaradrano, Marovatana (à l’Ouest), Ambodirano et Vakinisisaony. Il y plaça ses quatre fils à la tête de ses territoires. Et lorsque Andrianampoinimerina a réunifié l’Imerina, il a remis sous une seule autorité: Ambohimanga, Ambohidrabiby, à l’Ouest Ambohidratrimo, Tananarive. En 1797, il épousa Rambolamasoandro pour sceller l’union politique de ses propres sujets : les Tsimahafotsy avec ceux de Rambolamasoandro, Andrianampoinimerina (1787 à 1810) réussit la réunification des 6 royaumes de l’Imerina par amour et de ce fait y ajouta l’appellation d’Ambohidratrimo Marovatana , ce qui veut dire « Ambohidratrimo beaucoup d’hommes qu’on ne peut pas vaincre par force mais par amour ». Aujourd’hui, elle a conservé sa place géopolitique en étant chef lieu du Fivondronana et capitale du Marovatana .
Brève historique de l’éducation de la zone
En 1920, l’enseignement est implanté pour la première fois à Madagascar, par le biais de la mission civilisatrice stipulée par le traité du 23 octobre 1817 .Il avait fallu attendre la fin de l’année 1869 pour y avoir apparu les tous premiers édifices scolaires, grâce à l’envoi sur une quarantaine de kilomètre de rayon de l’Imerina de quelque 120 prédicateurs dont une forte proposition des EPL « efapololahy » passés par la « Normal School ». En 1876 , Rainilaiarivony a demandé les révélés de tous les élèves sur le registre. La scolarisation émergeait à partir de 1876 les bourgs d’Ambohidratrimo. La première EFI au district d’Ambohidratrimo fut l’EPP d’Ambohidratrimo créer en 1901. Le ratio élève salle vaut 55,28%, plutôt surchargé, les élèves souffrent d’un problème grave de la rareté de salles de classe. D’un autre angle, le taux de scolarisation s’est amélioré et se situe à 94,69% . Le taux de réussite en classe de 6éme est de 33.4%. Ce qui montre que la qualité de l’éducation est peu efficace car la moitié n’a pas réussi à accéder en classe de 6éme.
Apparemment, le district d’Ambohidratrimo est un lieu historique prestigieux. Aujourd’hui, elle a conservé sa place géopolitique en étant chef lieu du Fivondronana. C’est une unité à disparité, car les communes qui la constituent s’y rassemblent mais ne ressemblent pas dans tous les domaines. A partir de ces constatations, nous allons présenter les deux Etablissements EFI soumis à notre étude, se trouvant dans le même district, cependant, ils présentent des situations contradictoires.
Présentation des deux Etablissements EFI : l’Etablissement EFI de Tsarahonenana et l’Etablissement EFI d’Ambohibao
Les deux Etablissements EFI de Tsarahonenana et d’Ambohibao sont inclus dans la CISCO d’Ambohidratrimo, qui représente l’Etat pour diriger et gérer le système éducatif dans le district d’Ambohidratrimo, l’Etablissement EFI de Tsarahonenana se trouve dans la commune rurale d’Anosiala et celui d’Ambohibao dans la commune rurale d’Antehiroka. L’année scolaire 2004-2005 s’avère plutôt positive, le taux de redoublement était de 16.27%, le taux de promotion augmente de 9.75%et celui du redoublement a diminué de 9,19% par rapport à l’année scolaire précédente .Pour cerner le problème, nous allons voir en premier lieu l’Etablissement EFI de Tsarahonenana.
L’Etablissement EFI de Tsarahonenana
L’école est créée par l’arrêté 131/FAR/AN, elle se situe à 5km de la commune rurale d’Ambohidratrimo. Elle est ouverte officiellement le 10 octobre 1981 grâce au prêt d’une maison de stockage appartenu à un individu de bonne volonté,. L’établissement est composé de deux bâtiments : les élèves du CM2 s’abritaient dans un nouveau bâtiment construit par le FID. L’effectif des élèves atteint 281, il y a 5 enseignants dont l’un maître- FRAM, le ratio maître/élèves n’ atteint que 27,8 , presque l’ idéal. 7 enfants ont abandonnés l’école , le nombre total des redoublants est évalué à 64 en 2003. La directrice enseigne la classe CE, par conséquent elle est plutôt débordée, s’occupe à la fois des tâches administratives et pédagogiques. L’établissement EFI de Tsarahonenana est déplorable ; avec un bâtiment vétuste non entretenu, ses 4 salles de classe sont délabrées et étriquées, alors que les classes CP1 à CE y étudient, qui ne sont que des petits enfants dont la motivation d’apprendre devrait être soignée, on y observe des traces de moisissures, la pluie s’infiltre sur les murs et les portes et fenêtres sont en mauvais états, Toutes ces situations rendent le milieu néfaste à l’apprentissage ,mais aussi nuisent à la santé, ce que Dottrens R. clarifie que : « Ces salles de classe qui n’émerveillent pas l’esprit, n’attirent point, n’engendrent pas la gaieté et ne développent pas tout l’être » .
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1er CHAPITRE : Présentation du district d’Ambohidratrimo et des deux Etablissements EFI
1.- Présentation du district d’Ambohidratrimo
1-1.- Aperçu Géographique
1-2.- Aperçu historique
1-3.- Brève historique de l’éducation de la zone
2.- Présentation de l’établissement EFI de Tsarahonenana et de l’Etablissement EFI d’Ambohibao
2-1.- LE’tablissement EFI de Tsarahonenana
2-2.- L’Etablissement EFI d’Ambohibao
2ème CHAPITRE : Les entraves de la pauvreté sur l’apprentissage des élèves du CM2 dans les deux Etablissements EFI cibles
1.- Les indicateurs de pauvreté à Madagascar
2.- La dégradation de l’environnement socio-culturel et économique autour des élèves enquêtés
2-1.- Les activités de survie sur l’apprentissage des élèves du CM2
2-2.- La malnutrition et le mauvais état de santé des élèves sur leurs apprentissages
2-3.- La lutte pour la survie et le faible niveau d’instruction de leurs parents
2-4.- Les conditions défavorables sur leurs apprentissages
2-4-1.- Un habitat insatisfaisant, médiocre
2-4-2.- La dépossession des moyens confortables
2-5.- L’incidence de la dépense scolaire sur leurs apprentissages
2-6.- Le poids d’une famille nombreuse
2-7.- L’alourdissement de l’environnement familial sur leurs apprentissages
2-8.- Les travaux et le faible niveau en français de ces élèves cibles sur leurs études
2-9.- Le scepticisme des parents sur leurs cursus scolaires
3.- Environnement scolaire contraignant
3-1.- Le maigre budget des deux Etablissements EFI
3-2.- L’obstacle environnemental de l’Etablissement EFI de Tsarahonenana
3-3.- Des infrastructures, des matériels pédagogiques se prêtent mal à un processus d’enseignement-apprentissage efficace
4.- Les problèmes des personnels enseignants
4-1.- La démotivation des enseignantes
4-1-1.- La condition de vie démotivante des enseignantes
4-1-2.- Les conditions de travail détériorant des enseignantes
4-1-3.- La politique éducative de l’Etat inadéquate à la réalité
4-2.- Leur formation et leur méthode d’enseignement
4-2-1.- Leur formation
4-2-2.- L’analyse des activités d’enseignement en classe
5.- L’inefficacité du système EFI
5-1.- Budget insuffisant alloué au fonctionnement du système EFI
5-2.- Mauvaise gestion du système
5-2-1.- L’action fantomatique des inspecteurs et des conseillers pédagogiques
5-2-2.- Les stratégies éducatives inadaptées à la réalité du terrain
3ème CHAPITRE : L’évaluation de la qualité et de l’efficacité de l’apprentissage de ces élèves
1.- Le taux de réussite à l’examen du CEPE et au concours d’entrée en classe de sixième des élèves des 3 CM2 enquêtés
2.- Leur taux d’abandon
CONCLUSION GENERALE