Présentation du caroubier

Présentation du caroubier

Taxonomie et terminologie commune

Le nom scientifique du caroubier, Ceratonia siliqua, proposé par Linné est dérivé du mot grec ʻʻKerasʼʼ = corne et du latin ʻʻsiliquaʼʼ (gousse), en allusion à la dureté et la forme de la gousse. La dénomination de l’espèce C. siliqua L. dans différents pays et langues découle d’une forme générale du nom arabe Al kharroub ou kharroub, comme c’est le cas del algarrobo ou garrofero en espagnol (Albanell, 1990). Par ailleurs, Batlle et Tous (1997) mentionnent que son nom commun vient de l’hébreu kharuv donnant lieu à plusieurs dérivés tels que, kharrub en arabe, algarrobo en espagnol, carrubo en italien, caroubier en français, garrofer ou garrover en catalan…etc. Dans certains cas, le caroubier prend une terminologie commune selon la croyance que Saint Jean-Baptiste s’alimenta du fruit de cet arbre durant son séjour dans le désert, lequel a donné origine à la dénomination ʻʻpain de Saint Jean-Baptisteʼʼ (Albanell, 1990). En raison de leur uniformité, les graines du caroubier sont appelées ʻʻcaratsʼʼ et ont pendant longtemps servi aux joailliers comme unité de poids pour la pesée des diamants, des perles et d’autres pierres précieuses (1 carat = 205,3 mg) (Rejeb, 1995).

On attribue aux arabes l’utilisation des graines entières du caroubier comme unité de poids dans le commerce de substances et matériels précieux. Il apparait donc que ʻʻel kilateʼʼ en espagnol ou ʻʻcaratʼʼ en français (0,2 g) vient du nom arabe (Al-karat ou qirât) donné à la graine, laquelle est caractérisée par sa relative constance de poids (Albanell, 1990). Le genre Ceratonia appartient à la famille des Légumineuses de l’ordre des Rosales, sous-famille des Cesalpinoïdae, tribu des Cassieae. Toutefois, cette position taxonomique demeure controversée. En effet, Tucker (1992 a) suggère que C. siliqua peut avoir un lien avec la sous-famille des Mimosoideae. Par ailleurs, certains auteurs ont pu prouver que le genre Ceratonia est isolé morphologiquement des autres genres de Cassieae (Hillcoat et al., 1980 ; Tucker, 1992 a et b) et que de ce fait, il doit être exclu de la tribu des Cassieae (Irwin et Barneby, 1981 ; Tucker, 1992 b). De plus, des études cytologiques ont révélé que le genre Ceratonia avec un nombre total de chromosome 2n = 24 (Frahm-Leliveld, 1957 ; Goldblatt, 1981 ; Arista et Talavera, 1990 ; Bureš et al., 2004) est éloigné des autres membres des Cassieae dont le nombre de chromosome est de 2n = 28 (Goldblatt, 1981).

Le caroubier n’est pas l’unique espèce qui représente le genre Ceratonia. En effet, une seconde espèce a été découverte par Hillcoat et al. (1980), à laquelle on a donné le nom scientifique de Ceratonia oreothauma Hillcoat, Lewis et Verdc. Selon ses origines, cette espèce se subdivise en deux sous-espèces différentes : la sous-espèce oreothauma native de l’Arabie (Oman) et la sous-espèce somalensis originaire du nord de la Somalie (Batlle et Tous, 1997). Ceratonia oreothauma est morphologiquement très distincte de C. siliqua. En outre, son pollen est plus petit que celui de C. siliqua et il est tricolporé au lieu de tetracolporé (Ferguson, 1980). Vu que les graines de pollen de C. siliqua sont plus évoluées (tetracolporé) que les graines tricolporées, il a été suggéré que C. oreothauma est l’ancêtre sauvage de l’espèce cultivée C. siliqua (Hillcoat et al., 1980).

Origine et distribution géographique

Le centre d’origine du caroubier demeure obscur puisqu’il existe plusieurs hypothèses émanant d’un désaccord entre différents auteurs. Vavilov (1951) situe l’origine du caroubier dans la région Est de la méditerranée (Turquie, Syrie et Palestine), tandis-que des études archéobotaniques menées à partir de restes carbonisés de bois et de fruits ont démontré que le caroubier était présent dans la méditerranée orientale au néolithique (4000 ans av. J.-C.), période initiale de la domestication des espèces ligneuses (Estrada et al., 2006). Cependant, le caractère thermophile de cette espèce et sa présence sur les hauts plateaux du Yémen donne à penser que son origine peut être située dans la région Sud de l’Arabie (Liphschitz, 1987).

La découverte de la nouvelle espèce de caroubier Ceratonia oreothauma Hillc., Lewis and Verde., considérée comme une espèce plus ancienne que Ceratonia siliqua et survivant dans les montagnes de l’Arabie (Oman) et de la Somalie (Hillcoat et al., 1980) semble appuyer la dernière hypothèse. Par ailleurs, Zohary (1973) considère le caroubier comme une relique procédant de la flore Indo-Malaisienne dont sont aussi issus les groupes Olea, Laurus, Myrtus, et Chamaerops. Cette dernière hypothèse selon laquelle le caroubier aurait une origine tropicale, trouve ses arguments à partir de caractéristiques physiologiques importantes propres à l’espèce notamment, l’existence d’une période de floraison tardive (Juillet-Octobre), inhabituelle chez les arbres et arbustes méditerranéens et la présence d’un contenu enzymatique photosynthétique de “type C4“ (caractéristique des plantes de climat chaud) durant les premières étapes de son développement et qui par la suite est inhibé une fois la plante adulte (Catarino et Bento-Pereira, 1976). Aussi, la longévité des feuilles qui est quasiment le double que chez la majorité des espèces méditerranéennes les plus communes tend à confirmer l’origine tropicale de la plante (Catarino, 1993).

Distribution géographique

Selon Hillcoat et al. (1980), le caroubier s’étend dans la nature, en Turquie, Chypre, Syrie, Liban, Palestine, le Sud de la Jordanie, Egypte, Arabie, Tunisie et Lybie avant d’atteindre la méditerranée occidentale. Il a été disséminé par les grecs en Grèce et en Italie, par les arabes le long de la cote Nord de l’Afrique et au Sud et à l’Est de l’Espagne, ce qui par la suite a permis sa distribution dans le Sud du Portugal et dans le Sud-est de la France. Il fut aussi introduit avec succès par les espagnols et les anglais dans autres pays à climat entre autres méditerranéen notamment, au États-Unis (Arizona, Sud de la Californie), au Mexique, en Australie et en Afrique du Sud (Estrada et al., 2006). En général, la distribution des espèces arboricoles telles que C. siliqua est limitée par le stress lié au froid (Mitrakos, 1981) ; c’est le cas notamment de C. oreothauma (Hillcoat et al., 1980). Le caroubier est considéré comme une essence dominante et caractéristique des zones inférieures (0-500 m, atteint rarement les 900 m d’altitude) du maquis méditerranéen à feuilles persistantes (Zohary et Orshan, 1959; Folch i Guillén, 1981). Melgarejo et Salazar (2003) considèrent sans aucun doute que la Méditerranée est le centre de diversité du caroubier et que même si cette zone n’est pas le centre d’origine, le plus important aux yeux d’un améliorateur reste bel et bien que c’est dans le bassin méditerranéen qu’existe une plus grande diversité de l’espèce et pour autant c’est l’aire dans laquelle il est fort possible de trouver de nouveaux matériels génétiques avec une plus grande probabilité de réussite. Le centre d’origine et la distribution géographique du caroubier dans le monde sont représentés dans la figure 01, tandis que la distribution de son aire de culture dans le bassin méditerranéen est représentée dans la figure 02.

Aire de production du caroubier dans le monde

La superficie cultivée totale du caroubier dans le monde est estimée à 87.485 ha (tableau 01) desquels 74.174 ha (84,81%) sont répartis entre l’Espagne, le Maroc, l’Italie et le Portugal. La production mondiale de la caroube est estimée à 205.589 t et se concentre principalement en Espagne, premier pays producteur avec 55.754 t, ce qui représente 27,12 % de la production mondiale (figure 03) suivi par l’Italie (21,77%) et le Portugal (15,11%). L’Algérie occupe le huitième rang avec une production de 4000 t, soit 1,95% de la production mondiale. Les productions de gousses et de graines dans les différents pays ne sont pas en parallèles, car il existe des différences dans les rendements en graines entre les cultivars et les variétés de type sauvage (Batlle et Tous, 1997). La production de la caroube dans le monde a diminuée d’une façon spectaculaire au cours des 60 dernières années, passant de 650.000 tonnes en 1945 (Orphanos et Papaconstantinou, 1969) à 205.589 tonnes en 2011. Rien qu’en Espagne, la production a chuté de 364.000 t, passant de 420.000 t en 1945 (AEA, 1987) à 56.000 t en 2011. En Algérie, la production de la caroube s’est vue réduite de 83% entre 1961 (24.000 t) et 2011 (4000 t) (FAOSTAT).

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Table des matières

CHAPITRE I : Présentation du caroubier
I Le caroubier
1.Taxonomie et terminologie commune
2.Origine et distribution géographique
2.1 Origine du caroubier
2.2 Distribution géographique
2.3 Aire de production du caroubier dans le monde
2.4 Aire de production en Algérie
3.Description botanique
4.Reproduction du caroubier
5.Ecologie du caroubier
6.Exigences édaphoclimatiques
7.Multiplication du caroubier
8.Réalisation de verger de caroubier
9.Propriétés et utilisations du caroubier
9.1 Propriétés
9.2 Utilisations
CHAPITRE II : Situation du caroubier dans la région Nord-ouest de l’Algérie
II Situation du caroubier dans la région Nord-ouest de l’Algérie
1.Description de la zone d’étude
1.1 Cadre topographique
1.2 Sol
1.3 Climat
1.4 Températures
1.5 Bioclimat
2.Méthodologie
2.1 Enquête prospective
2.2 Résultat de l’enquête
CHAPITRE III : Elaboration d’un programme d’amélioration génétique du caroubier pour la tolérance au froid
Elaboration d’un programme d’amélioration génétique du caroubier pour la tolérance au froid
1.Stress dû au froid
1.1 L’effet des températures basses sur les arbres
1.2 Effet des températures basses sur le caroubier
1.3 Tolérance au froid (aux températures basses)
1.4 Stratégies de tolérance au froid
1.5 Mécanismes de tolérance au stress froid
2.Ressources génétiques et variabilité
2.1 Existence de variation génétique
2.2 Variabilité dans la tolérance au froid
3.Amélioration génétique du caroubier pour la tolérance au froid
3.1 Objectif et critères de sélection
3.2 Méthodes de sélection
3.2.1 Sélection parmi les populations existantes (programme à court terme)
3.2.1.1 Sélection de cultivars tolérants au froid parmi les cultures existantes
3.2.1.2 Sélection de clones tolérants au froid et présentant un rendement élevé en graines parmi les caroubiers de semis naturels
3.2.2 Sélection clonale issue d’un croisement dirigé (programme à moyen et long terme)
3.2.2.1 Sélection parmi les plants F1 issus d’un croisement dirigé
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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