Présentation des collections cantonales

Présentation des collections cantonales

Histoire des collections

Le nom « collectionneur » apparaît officiellement pour la première fois dans la septième édition du dictionnaire de l’Académie française en 17902. Il y désigne « celui ou celle qui fait des collections ». Les collections sont alors définies comme un ensemble d’objets liés entre eux par un rapport. Il peut s’agir aussi bien de tableaux, d’antiquités, que de plantes ou de médailles. Pourtant, la pratique des collections est bien antérieure à cette définition. En effet, celle-ci trouve ses origines dès l’Antiquité. Les rassemblements d’objets dans les tombes des pharaons peuvent en quelque sorte être considérés comme des collections. Aujourd’hui, il existe toujours une multitude de collections diverses. Cependant, le terme collectionneur est fréquemment associé aux collections d’art. Celles-ci sont particulières. La collection d’oeuvres d’art se différencie des collections d’objets divers dans la mesure où elle joue un rôle majeur dans son domaine.

Le collectionneur d’art contemporain peut avoir un impact, parfois important, sur le marché de l’art ainsi que sur la création artistique elle-même. Sans collectionneurs, le travail des artistes semble compromis. En effet, la vente d’oeuvres d’art offre à celles-ci une visibilité ainsi qu’une reconnaissance qui seraient impossibles sans la constitution du marché de l’art, créé par les relations entre les artistes et les collectionneurs. Enfin, les collections d’art sont propriétés de deux types principaux de collectionneurs, à savoir les collectionneurs privés (particuliers ou fondations) et les collectionneurs publics. Ces derniers peuvent se décliner sous la forme de musées ou d’institutions mais également en tant que collection nationale, propriété de la nation, et par conséquent du peuple (Moureau, 2015). Les prochains paragraphes tenteront donc de présenter une brève histoire de cette pratique millénaire.

Krzysztof Pomian définit les collections comme un « ensemble d’objets naturels ou artificiels, maintenus temporairement ou définitivement hors du circuit d’activités économiques, soumis à une protection spéciale et exposés au regard dans un lieu clos aménagé à cet effet, la collection est un fait universel, coextensif dans le temps à Homo sapiens et attesté, fût-ce sous une forme rudimentaire, dans toutes les sociétés humaines. »3 Selon cet auteur, le premier type de collection qui peut être reconnu en tant que tel date du VIe siècle, dans l’Occident médiéval. La collection est donc considérée comme un trésor. Ce dernier peut se présenter sous deux formes, la première, sacrée, détenue par les pouvoirs ecclésiastiques et la seconde, profane, propriété princière. Ces trésors sont alors possédés plutôt par une institution que par un individu et n’expriment pas le goût de son propriétaire. L’objectif principal est ainsi d’afficher sa richesse et sa puissance. Il s’agit ici d’un signe de protection divine (Pomian, 2001). Une particularité du trésor, qui peut être considérée comme l’ancêtre de la notion de prêt dans les collections, est qu’il est possible d’emprunter des éléments afin de les présenter au peuple lors des cultes, notamment. Le contenu des trésors peut également servir de moyens de paiement. En effet, les pièces ayant subi des dommages ou ne correspondant plus aux goûts du moment, peuvent être détruites afin d’en utiliser la matière première à d’autres fins.

Dès le début du XIIIe siècle, lors des croisades de Constantinople, un intérêt grandissant pour les antiques fait passer de mode les trésors. Ainsi Oliviero Forzetta (1300-1373) est considéré par Pomian4 comme le premier collectionneur de type moderne. Cependant ce dernier, qui n’est ni prince, ni membre du corps ecclésiastique, ne parvient pas à imposer sa pratique, véritable innovation culturelle, comme une pratique répandue. Sa collection ne correspond pas aux trésors dans la mesure où son contenu est constitué exclusivement d’antiquités, réunies par leur propriétaire pour son propre plaisir. Le cas de Forzetta fait exception et il faudra attendre le début du XIVe siècle pour que les collections particulières fassent leur apparition en Europe. Ces collections, principalement d’antiquités, sont constituées par les cours princières ainsi que les hommes de lettres. Contrairement aux trésors, ce nouveau type de collection, en plus d’attester de la richesse de son propriétaire, témoigne de son goût et de son savoir. Elles permettent à autrui de constater que celui-ci est capable de distinguer « les choses vraiment belles de celles qui portent l’empreinte indélébile de la barbarie »5. Le modèle des collections d’antiques poursuivra son cours jusqu’à la seconde moitié du XVe siècle.

Histoire du statut de l’artiste L’histoire des artistes, et plus particulièrement la façon dont ils ont été considérés dans la société, a connu de nombreux changements au cours de ces derniers siècles. En effet, le statut de l’artiste est composé de différents éléments, comme le souligne la sociologue de l’art Nathalie Heinich. Ainsi, les conditions de travail, le statut juridique, l’encadrement institutionnel, la position hiérarchique, la catégorie d’appartenance, la fortune, le mode de vie, l’accès à la notoriété, les critères d’excellence, la représentation que la société se fait des artistes, voire même leur caractère ou leur aspect physique14, constituent les différents éléments qui permettent de définir le statut de l’artiste. Ce dernier englobe aussi bien les conditions réelles de ce métier, que l’imaginaire fantasmé par la société à l’égard de ces êtres particuliers. Si l’histoire peut attester que l’Homme a cherché à créer depuis le paléolithique, à l’image des peintures murales retrouvées dans des grottes, il est plus difficile de définir à quel moment les artistes ont été considérés comme tels. Effectivement, ces peintures ne sont pas réellement considérées comme des oeuvres d’art et leur auteur n’est pas forcément un artiste. Il faudra attendre la Renaissance pour que la notion d’artiste se dégage, les artistes de l’Antiquité et du Moyen-Âge ne bénéficiant que d’un statut marginal, voire inexistant. A vrai dire, ils étaient même considérés comme des êtres inférieurs, au plus bas de l’échelle sociale.

La peinture et la sculpture étaient alors des métiers et non des arts. De plus, ils étaient réservés aux personnes de la classe inférieure. Sous peine de déshonneur, les nobles ou les bourgeois ne pouvaient pratiquer ces activités qu’en tant que loisir. Cette pratique était d’ailleurs très répandue dans les cours royales dès la Renaissance. Le métier de peintre ou de sculpteur ne pouvait s’exercer que dans le cadre d’une corporation. Ce dernier nécessitait un apprentissage. L’objectif de celui-ci était de conférer à l’apprenti une habileté technique lui permettant d’exercer cette profession. La fin de l’apprentissage était symbolisée par la réalisation d’un chef-d’oeuvre qui permettait un accès à la maîtrise. Celle-ci donnait la possibilité au peintre d’ouvrir son propre atelier, de former de nouveaux artisans ainsi que de réaliser ses propres travaux rémunérés. En effet, le travail de peintre était alors un travail manuel, effectué contre paiement, contrairement aux arts dits libéraux qui eux étaient considérés comme une pratique culturelle ne nécessitant pas nécessairement de rémunération, ou alors celle-ci n’était pas déterminée de façon stable. L’art avait à cette époque une valeur marchande. Les tableaux ou les sculptures s’achetaient directement dans les ateliers ou par le biais de commandes, aussi bien de la part de privés que du clergé. Les princes avaient également recours aux peintres.

Dans ce cas, ils devenaient des mécènes et considéraient l’artisan comme un membre de sa cour. Les artistes étaient donc des artisans et la notion de création propre était quasiment inexistante. Le client, commanditaire de l’oeuvre, devenait de ce fait le décideur de son contenu. Cependant, les « arts de l’image » bénéficiaient d’un statut particulier. La corporation des peintres était considérée comme supérieure au sein de l’artisanat et leurs membres disposaient de quelques privilèges, comme une exemption de certains impôts. Ils ont donc commencé à s’émanciper dès la Renaissance. Cette émancipation est notamment caractérisée par le fait que certains artisans, jugés meilleurs, ont pu sortir de leur statut médiocre, en travaillant pour des princes ou même des papes. Ces derniers développèrent un goût certain pour la peinture. Cet intérêt ne tarda pas à apparaître dans différentes classes de la société et les premiers collectionneurs privés firent leur apparition. Ce nouvel intérêt permit à quelques peintres ou sculpteurs une ascension sociale. Cette évolution marque le premier changement considérable dans le statut de l’artiste. Les peintres, aussi bien individuellement que collectivement, sont de ce fait valorisés.

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Table des matières

Remerciements
Nota bene
Introduction
1.Historique
1.1 Histoire des collections
1.1.1 Synthèse de l’histoire des collections
1.2 Histoire du statut de l’artiste
1.2.1 Synthèse de l’histoire du statut de l’artiste
1.3 Modèles
1.3.1 Le modèle français
1.3.2 Le modèle fédéral
1.3.3 Le modèle cantonal
2.Présentation des collections cantonales
2.1 Collection cantonale d’oeuvres d’art du canton de Berne
2.2 Fonds d’acquisition de l’Etat de Fribourg
2.3 Fonds cantonal d’art contemporain de Genève
2.4 Collection jurassienne des beaux-arts
2.5sG0BWyIy)4sp9r1QOMsZ5!LI
2.6 Fonds cantonal d’art contemporain du Valais
2.7 Collection des Beaux-Arts du canton de Vaud
2.8 Tableau de comparaison
3.Analyse comparative et nouvelle stratégie de communication
3.1 Analyse comparative des collections
3.2 Proposition d’une nouvelle stratégie
3.2.1 Communication culturelle
3.2.2 Stratégie de gestion
3.2.3 Stratégie de communication
3.3 Critique du concept de collection d’Etat
3.4 Synthèse
3.4.1 Analyse comparative
3.4.2 Nouvelle stratégie
3.4.3 Critique
Conclusion
Bibliographie
Historique
Histoire des collections
Histoire du statut de l’artiste
Modèles
Présentation des collections cantonales
Canton de Berne
Canton de Fribourg
Canton de Genève
Canton du Jura
Canton de Neuchâtel
Canton du Valais
Canton de Vaud
Analyse comparative et nouvelle stratégie de communication
Annexes
Questionnaire à l’intention des responsables des collections
Analyses SWOT
Etat de Berne
Etat de Fribourg
Etat de Genève
Etat du Jura
Etat de Neuchâtel
Etat du Valais
Etat de Vaud

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