Présentation de «Madagascar Fauna Group»
Créée en 1987, selon une conférence qui s’est tenue à l’île de Sainte Catherine (Georgia, USA), «Madagascar Fauna Group» ou MFG est une organisation non gouvernementale internationale à but non lucratif regroupant actuellement 40 parcs zoologiques dans le monde entier. Cette organisation s’est installée à Madagascar depuis 1988, coїncidant avec l’époque où la grande île avait besoin d’une conservation extensive (Sargent et Anderson, 2003) afin d’assurer la survie des espèces en voie de disparition. Parmi les principaux objectifs de MFG figure la formation technique des personnels de la station forestière d’Ivoloina (dénommé auparavant parc Ivoloina) en matière de gestion de parc zoologique et d’élevage en captivité des espèces en vue de promouvoir un programme de réintroduction ; la contribution à la conservation des espèces en danger (cas des lémuriens et des tortues radiées) en collaboration avec des institutions nationales et internationales peuvent être citées (Katz et Welch, 2003).
Présentation de la station forestière d’Ivoloina
La station forestière d’Ivoloina fait partie des sites touristiques et de recherche dans la partie Est de basse altitude malgache, au Sud de la rivière Ivoloina. Cette station était de 400 ha auparavant mais d’après une redélimitation en 1999, la superficie restante est de 300 ha (Andriatsalama, 2001). Actuellement, elle est seulement de 282 ha. En outre, cette station renferme un petit parc zoologique pour des élevages en captivité et des exhibitions de plusieurs groupes pour ne citer que les lémuriens. Créée en 1920, la station forestière d’Ivoloina a été une zone d’agriculture, de pêche, de recherches forestières, un jardin botanique avec des collections d’arboretum. La station est dominée par des formations secondaires, des espèces introduites et d’une petite partie de forêt quasi – naturelle relativement perturbée. Cette station forestière dispose actuellement d’une protection légale (Katz et Welch, 2003). Le projet Ivoloina a été conjointement initié par le Ministère des Eaux et Forêts et le «Duke University Primate Center» (DUPC) en 1988. Puis, MFG a accepté de participer au projet en fournissant des fonds et aides techniques pour le projet d’élevage en captivité, en rénovant les cages des animaux et en offrant des supports environnementaux et éducatifs pour l’éducation environnementale de la population locale (Katz et Welch, 2003) .
Localisation géographique
La station forestière d’Ivoloina se trouve sur la côte Est centrale de Madagascar, à 12 km au Nord-Ouest de Toamasina, Commune rurale d’Antetezambaro, District de Toamasina II, Région Atsinanana. Cette station forestière de 282 ha est comprise entre 18°02’ – 18°04’de latitude Sud et 49°20’ – 49°22’ de longitude Est (Figure 1, p. 7).
Relief
La station forestière d’Ivoloina se trouve dans une région relativement accidentée (Ravelomanana, 2006). Elle est formée d’une succession de collines et de vallées composée de bourrelets de berges formés de sols alluvionnaires et de mamelons de la première terrasse dominés par un sol latéritique à la suite de la dégradation ou parfois de la disparition de la végétation forestière qui l’aurait couvert autrefois (Rakotomanampison, 1967).
Climat
La partie orientale de Madagascar est caractérisée par une humidité atmosphérique élevée, une précipitation annuelle abondante accompagnée d’une température élevée et une absence de véritable saison sèche (Donque, 1972, 1975). Il y a seulement une diminution de la quantité de pluie. Ceci est caractéristique d’un climat tropical perhumide. La station forestière d’Ivoloina est soumise à une action permanente de l’alizé, caractérisée par un vent humide affectant également toute la partie Est de Madagascar. La pluviométrie moyenne annuelle est de 3055,7 mm (Donque, 1972). La pluie, généralement nocturne, est abondante avec un pic au mois de mars (455,1 mm de pluie) puis diminue jusqu’au mois de mai pour atteindre un nouveau pic au mois de juillet (249 mm de pluie). A partir du mois de juillet, la précipitation régresse jusqu’au mois de septembre, elle est alors de 107,2 mm (Figure 2, p. 8). La température moyenne annuelle est de 24,18°C. Dans la partie orientale de Madagascar, l’humidité relative est élevée ; elle est en moyenne plus de 70% pour Toamasina (Donque, 1972). En effet, dans la station forestière d’Ivoloina, d’après les données recueillies auprès du Service de la Météorologie d’Ampandrianomby, Antananarivo, cette humidité relative moyenne annuelle est de 81,9%.
Hydrographie
A l’intérieur de la station forestière d’Ivoloina, le réseau hydrographique n’est pas très développé. Le domaine présente un lac artificiel de 5 ha dénommé «lac Fulgence» en hommage à celui qui a pris soin de cette infrastructure auparavant. A part ce grand lac, trois étangs majeurs et divers petits ruisseaux sont également à signaler. En outre, une cascade existe au sud du lac Fulgence. Actuellement, un système de barrage est entrepris au sein de la station afin de développer l’énergie hydro-éléctrique.
Formation végétale
La station forestière d’Ivoloina peut être englobée dans les forêts humides dégradées (Rasolohery, 2007). Une grande partie de la forêt primaire a été détruite par les défrichements et les incendies répétés. Dans cette station, la formation végétale est largement dominée par le savoka qui est constitué majoritairement de formations secondaires. Cependant, un petit fragment avec des essences largement autochtones subsiste encore. La forêt naturelle a presque disparu suite à des essais forestiers et sylvicoles qui ont été entrepris, il y a une soixantaine d’années (Rakotomanampison, 1967).
Dans la station, les plantes exotiques telles que Eucalyptus spp. (Myrtaceae) et Pinus spp. (Pinaceae) sont également observées. Les formations de la strate supérieure au sein du petit bloc de forêt quasi – naturelle (1 ha environ) sont surtout représentées par des arbres à hauteur supérieure ou égale à 12 m. Ces dernières sont surtout constituées par Anthostema madagascariense (Euphorbiaceae), caractéristique de la forêt sempervirente, humide de basse altitude (Schatz, 2001), formant les émergeants, Uapaca amplifolia (Euphorbiaceae), Canarium madagascariense (Burseraceae), Spathodea campanulata (Bignoniaceae) et Dalbergia madagascariensis (Fabaceae) (Randriatavy, 2004). En outre, Ravenala madagascariensis (Strelitziaceae), Raphia farinifera (Arecaceae) et Psidium cattleianum (Myrtaceae) sont des espèces courantes et largement représentées. Des fougères envahissantes dominent la strate inférieure hors de la formation naturelle.
Faune
Dans la station forestière d’Ivoloina, de nombreux groupes zoologiques peuvent être observés.
a) Poissons
Concernant la faune ichtyologique, sept espèces de poissons rassemblées dans 5 familles (Anguillidae, Bedotiidae, Channidae, Cichlidae et Poecelidae) peuvent être rencontrées dans la station forestière d’Ivoloina (Ravelomanana, 2006).
b) Reptiles
D’après un inventaire réalisé par des agents de MFG, section Betampona, la station forestière d’Ivoloina abrite, 17 espèces de Reptiles (nocturnes et diurnes), regroupées en 6 familles, à savoir : Boidae, Chameleonidae, Colubridae, Gekkonidae, Gerrhosauridae et Scincidae et en 15 genres (Iambana, 2005).
c) Amphibiens
La station comporte également, 17 espèces d’Amphibiens les unes diurnes et les autres nocturnes, regroupées en 4 familles (Mantellidae, Ptychadenidae, Microhylidae et Hyperoliidae) et en 10 genres (Iambana, 2005).
d) Oiseaux
Concernant la faune ornithologique, une étude pendant la même année a avancé que la station forestière d’Ivoloina héberge 39 espèces d’oiseaux. Les unes sont diurnes (exemples : Acridotheres tristis (espèce introduite), Nectarinia notata, N. souimanga, Hypsipetes madagascariensis, Merops superciliosus, Foudia madagascariensis, Dicrurus forficatus) et les autres sont nocturnes (exemples : Caprimulgus madagascariensis, Asio madagascariensis) (Randriatavy, 2004).
e) Lémuriens
Les lémuriens de la station forestière d’Ivoloina proviennent surtout des dons venant des gens qui ont gardé en captivité ces espèces ou de la confiscation par la Direction des Eaux et Forêts. Neuf espèces et sous-espèces de lémuriens peuvent être rencontrées. Eulemur rubriventer, E. coronatus, Hapalemur simus, H. g. griseus, Daubentonia madagascariensis, peuvent être cités (Rakotoarimanana, 2005). Ces espèces vivent en cage.
Au sein de cette station forestière, quelques espèces vivent en liberté, elles font l’objet d’un suivi écologique régulier. Ceci concerne notamment E. fulvus albifrons, E. rubriventer, H. g. griseus et Varecia variegata (Katz et Welch, 2003). Microcebus rufus est également présent et occupe diverses formations au sein de la station. Aucune étude sur les micromammifères non–volants n’a encore été entreprise dans la station forestière d’Ivoloina. Pourtant, quelques espèces y sont souvent rencontrées, à savoir Setifer setosus, Tenrec ecaudatus (Tenrecidae) et Rattus rattus (Muridae).
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : GENERALITES
I-1- Présentation de «Madagascar Fauna Group»
I-2- Présentation de la station forestière d’Ivoloina
I-2-1- Localisation géographique
I-2-2- Relief
I-2-3- Climat
I-2-4- Hydrographie
I-2-5- Formation végétale
I-2-6- Faune
a) Poissons
b) Reptiles
c) Amphibiens
d) Oiseaux
e) Lémuriens
I-3 – Les Chiroptères
I-3-1- Sous-ordre des Mégachiroptères
I-3-2- Sous-ordre des Microchiroptères
I-3-3- Données préliminaires sur les chauves-souris
I-3-4- Notion d’écholocation chez les Chiroptères
Chapitre II : METHODOLOGIE
II-1 Période et sites d’étude
II-1-1- Période d’étude
II-1-2- Choix des sites d’étude
II-1-2-1- Site 1 (S1)
II-1-2-2- Site 2 (S2)
II-1-2-3- Site 3 (S3)
II-1-2-4- Autres sites échantillonnés
II-2- Méthodes de capture et de détection ultrasonique
II-2-1- Méthode de capture
II-2-1-1- Filets
II-2-1-2- Piège harpe
II-2-2- Détection ultrasonique
II-2-2-1- Type de détecteur d’ultrasons utilisé
II-2-2-2- Méthode d’enregistrement
II-2-2-3- Identification des paramètres caractéristiques de chaque ultrason
II-3- Méthodes d’étude des individus capturés
II-3-1- Méthode d’identification des espèces capturées
II-3-2- Méthode de mensuration et pesage
II-3-2-1- Mensuration proprement dite
II-3-2-2- Pesage
II-3-3- Détermination du sexe et sex-ratio
II-3-3-1- Détermination du sexe
II-3-3-2- Sex-ratio
II-3-4- Détermination de l’âge
II-3-5- Méthode de marquage
II-3-6- Spécimens
II-4- Méthode d’étude du régime alimentaire
II-4-1- Collecte des matières fécales
II-4-2- Analyses des fèces au laboratoire
II-5- Etude de la variation du nombre de cris enregistrés
II-6- Méthode d’analyse des données
II-6-1- Effort de capture des Microchiroptères
II-6-2- Effort de détection ultrasonique
II-6-3- Analyse de la diversité spécifique
II-6-3-1- Richesse spécifique basée sur la capture et l’observation directe
II-6-3-2- Abondance relative
II-6-3-3- Richesse spécifique basée sur la détection
II-6-4- Analyse du régime alimentaire des Microchiroptères
II-6-4-1-Pourcentage de fréquence
II-6-4-2- Pourcentage volume
II-6-4-3- Nombre minimum d’individus
II-6-5- Statistique descriptive
II-6-6- Statistique analytique
II-6-6-1- Test U de Mann-Whitney (Dytham, 2003 )
II-6-6-2- Test de Kruskal-Wallis
II-6-7- Affinité biogéographique par analyse de similarité des sites
Chapitre III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1- Effort d’échantillonnage
III-1-1- Effort de capture
III-1-1-1- Effort de capture pendant l’inventaire
III-1-1-2- Effort de capture par site
III-1-2- Effort de détection
III-1-2-1- Effort de détection pendant l’inventaire
III-1-2-2- Effort de détection par site
III-2- Richesse spécifique de la station forestière d’Ivoloina et environs
III-2-1- Richesse spécifique basée sur la capture et l’observation directe
III-2-2- Informations sur les chauves-souris aux alentours de la station forestière d’Ivoloina
III-2-3- Mensuration des espèces recensées
III-2-4- Composition spécifique et abondance relative des espèces capturées au sein de la station forestière d’Ivoloina
III-2-5- Composition spécifique et abondance des Chiroptères capturés au sein des trois sites d’étude
III-2-6- Variation de la richesse spécifique au cours des saisons
III-2-7- Détection ultrasonique
III-2-7-1- Richesse spécifique basée sur la détection ultrasonique
III-2-7-2- Sonogrammes des espèces détectées
III-2-7-2-1- Vespertilionidés
a) Myotis goudoti
b) Pipistrellus/Eptesicus sp
III-2-7-2-2- Miniopterus sp. (Miniopteridés)
III-2-7-2-3- Myzopoda aurita (Myzopodidés)
III-2-7-2-4- Molossidés
III-2-7-2-5- Résumé des cris enregistrés
III-3 – Aperçu sur l’histoire naturelle des chauves-souris
III-3-1- Structure de la population
III-3-2- Sex-ratio chez Myzopoda aurita et Mops leucostigma
III-3-3- Dimorphisme sexuel chez Myzopoda aurita et Mops leucostigma
III-3-3-1- Dimorphisme sexuel chez Myzopoda aurita
III-3-3-2- Dimorphisme sexuel chez Mops leucostigma
III-3-4- Analyse de la mobilité chez Myzopoda aurita
III-3-5- Biologie de reproduction
III-3-6- Régime alimentaire
III-3-6-1- Pourcentage de fréquence et pourcentage volume (pourcentage de la quantité) de chaque type de proie chez Myzopoda aurita
III-3-6-2- Pourcentage de fréquence et pourcentage volume de chaque type de proie chez Mops leucostigma
III-3-6-3- Pourcentage de fréquence des types de proies consommées par les autres espèces
III-3-6-4- Nombre minimum d’individus
III-4- Variation du nombre de cris de Microchiroptères enregistrés
III-4-1- Importance des cris enregistrés de chaque groupe
III-4-2- Variation du nombre de cris enregistrés en fonction de la saison
III-4-3- Variation du nombre de cris enregistrés en fonction de l’habitat
III-5- Comparaison de l’efficacité des méthodes utilisées
Chapitre IV : DISCUSSION
CONCLUSION