Présentation de l’hôpital de la Paix de Ziguinchor

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La médecine d’urgence [4]

Elle rassemble les ressources médicales et chirurgicales pour faire face à une urgence, c’est-à-dire la perception d’une situation où la personne sans soins empire rapidement, exposée au risque à bref délai de séquelles irréversibles ou de décès [4].

Le médecin urgentiste [4]

Il doit, en plus de ses compétences en médecine générale, avoir des connaissances en traumatologie, anesthésie, psychiatrie, toxicologie et réanimation. La médecine d’urgence se pratique en équipe et avec du matériel adapté aux conditions d’intervention en extérieur [4].

Le délai de prise en charge [4]

La notion de «délai » est très relative ; dans les cas aigus, on ne dispose que de quelques minutes pour réagir. De cette notion de délai on définit trois types d’urgences : Urgence absolue (UA), Urgence relative (UR), Urgence différée (UD) et Simple consultation (SC). Les urgences peuvent survenir n’importe où et à n’importe quel moment. De telles situations peuvent survenir dans une structure hospitalière (le patient peut être déjà hospitalisé et son état se complique), peuvent arriver à l’hôpital (consultation au SAU), à domicile, sur la voie publique ou dans un lieu public ou privé (malaise, maladie, accident domestique, accident sur la voie publique, accident de travail) [4].

Organisation et fonctionnement des structures des urgences

Les appellations SAU (service d’accueil des urgences), UPATOU (unité de proximité d’accueil des urgences) et POSU (pôle spécialisé) ont laissé la place aux mots « les structures des urgences »[5].

Les missions [6]

Le rôle d’une structure d’urgence est d’accueillir sans sélection vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l’année, toute personne se présentant en situation d’urgence, y compris psychiatrique, et la prendre en charge, notamment en cas de détresse et d’urgence vitales [6]. Le service comporte habituellement une partie administrative pour la prise en charge financière, une partie consultation pour l’examen, les soins urgents et l’orientation vers d’autres services de l’hôpital, et une partie mobile pour les interventions au sein de l’établissement ou en dehors de l’établissement.

L’effectif Le décret sur les conditions techniques de fonctionnement des structures ne fixe pas d’effectifs précis.

Il indique que l’effectif doit être adapté à l’activité. Il précise néanmoins que l’effectif de la structure des urgences doit comprendre « un nombre de médecins suffisant pour qu’au moins l’un d’entre eux soit présent en permanence », un « nombre d’infirmiers suffisant pour qu’au moins l’un d’entre eux soit présent en permanence » et, si l’activité le justifie, un infirmier assurant une fonction d’accueil et d’organisation de la prise en charge [4].

Le plateau technique [4, 5]

Un établissement ne peut accueillir un service spécialisé d’accueil et de traitement des urgences que s’il peut déjà traiter les affections probables en hospitalisation classique [4,5].
– unité de réanimation,
– médecine générale ou médecine interne,
– médecine à orientation cardio-vasculaire,
– pédiatrie,
– anesthésie réanimation,
– chirurgie orthopédique et chirurgie viscérale. Le secteur opératoire de l’établissement doit être organisé de façon à mettre à la disposition du service, vingt-quatre heures sur vingt-quatre tous les jours de l’année, au moins deux salles, dont l’une aseptique, et des moyens de surveillance post-interventionnelle répondant aux conditions définies [5].
L’établissement hospitalier doit nécessairement être doté de services pouvant pratiquer des examens tous les jours à toute heure : imagerie médicale, laboratoires d’hématologie, de biochimie, de toxicologie : – Un laboratoire en mesure de pratiquer vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l’année, les examens en biochimie, hématologie, hémobiologie, microbiologie, toxicologie, ainsi que ceux qui sont relatifs à l’hémostase et aux gaz du sang, et de fournir sans délai les résultats obtenus. A défaut de disposer en propre des moyens, l’établissement doit avoir conclu avec un autre établissement de santé ou un laboratoire d’analyses médicales une convention lui assurant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l’année, l’exécution de ces examens [4].
– Les moyens permettant de pratiquer vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l’année, les techniques d’imagerie en radiologie classique, échographie, scanographie et les explorations vasculaires.

La prise en charge [6]

Dans un grand nombre de structures, l’accueil initial est fait par un infirmier d’accueil et d’orientation (IAO) qui procède à la mesure des constantes usuelles (pouls, pression artérielle, température…..). L’examen est fait par un médecin urgentiste ou un étudiant interne, qui se charge de faire une première évaluation de l’état du patient tenant compte des symptômes présentés ; il établit le diagnostic et effectue les soins, ou bien demande un transfert vers un autre service [6]. Après l’évaluation initiale, quatre cas peuvent se présenter [6]:  Urgence absolue (UA) : agir immédiatement Elle nécessite une prise en charge rapide sans délai. Le traitement s’impose immédiatement. Ce sont les détresses respiratoires et circulatoires pour lesquelles une réanimation préalable s’impose avant tout acte opératoire immédiat. Dans les conditions optimales, ces urgences absolues doivent être dirigées en unité de déchocage ou en réanimation ou alors directement au bloc opératoire.  Urgence relative (UR) : agir dans les 5 à 10 minutes environ L’UR est ressentie par le patient dans le cadre d’une douleur physique ou psychologique, médicale, chirurgicale ou pédiatrique et nécessite une consultation spécialisée : Le médecin urgentiste de garde entame les premiers soins et appelle le médecin spécialiste de garde concerné qui prescrira après examen (le cas échéant), les examens et médications adaptés au cas. Il faut individualiser les UR à risque de décompensation secondaire dites potentielles pouvant donc devenir UA [6].
 Urgence différée (UD) : agir dans l’heure
Ce sont les pathologies qui n’engagent pas immédiatement le pronostic vital ou fonctionnel et dont la prise en charge permet de peaufiner le diagnostic avec des examens complémentaires.
 Simple consultation (SC):
L’état de santé du patient nécessite une simple consultation : Après examen, une ordonnance médicale lui est délivrée au besoin.

Présentation de la région de Ziguinchor

Situation géographique

La région de Ziguinchor est située à 12°33 de latitude nord et à 16°16 de longitude ouest déclinaison magnétique 13°05.
Son altitude est de 19,30m dans la partie sud-ouest du Sénégal. Elle occupe une superficie de 7339km² soit 3,73% du territoire national et est limitée au nord par la république de Gambie, au sud par la république de Guinée Bissau, à l’est par les régions de Sédhiou et Kolda et à l’ouest par l’océan atlantique [7]. La figure 1 montre la cartographie du Sénégal.
Le département de Ziguinchor a une superficie de 1153 km². Il est limité au nord par le département de Bignona (5295km²), à l’est la région de Sédhiou (7341km2), à l’ouest par le département d’Oussouye (891km²) et au sud par la République de la Guinée Bissau (36125km²) comme l’illustre la figure 2 [7].

Présentation de l’hôpital de la Paix de Ziguinchor

L’hôpital de la Paix de Ziguinchor a été construit en 1998. Les activités y ont démarré en Avril 2014 mais il a officiellement été inauguré en février 2015. C’est un établissement public de santé de niveau 2.
Situé au sud de la ville, l’hôpital de la Paix de Ziguinchor s’étend sur une superficie de 4000 m2 (4 hectares).
L’hôpital de la Paix de Ziguinchor est l’un des hôpitaux de référence de l’axe sud du Sénégal englobant les régions de Ziguinchor, de Sédhiou, de Kolda et les pays limitrophes tels que la Gambie, la Guinée Bissau et la Guinée Conakry [8]. La figure 3 montre l’entrée principale de l’hôpital de la paix de Ziguinchor.

Unités ou salles de la structure des urgences (voir figures 5 ; 6 ; 7 ; 8)

La structure des urgences est constituée de salles :
– 01 salle de consultation avec 3 lits
– 01 salle d’attente couchée avec 2 lits
– 01 salle d’accueil des urgences vitales (SAUV) avec 2 lits non équipés
– 01 salle d’hospitalisation courte durée avec 7 lits
– 01 salle de soins
– 01 bureau du médecin avec toilette interne
– 01 salle de garde du médecin
– 01 bureau du surveillant de service
– 01 salle de garde des infirmiers
– 02 toilettes (paramédicaux et patients)

Matériels et Méthodes

Type et période d’étude

Il s’agit d’une étude prospective, descriptive et analytique réalisée durant la période du 01 avril 2017 au 31 mai 2017.

Population d’étude

Elle était constituée de l’ensemble des patients reçus dans la structure des urgences durant cette période d’étude.

Recueil des données

Les données ont été recueillies à partir des registres de consultations, des registres d’hospitalisations et des dossiers des malades.
Pour chaque malade, il a été établi une fiche d’enquête comprenant : l’état civil, l’âge, le sexe, la provenance, le moyen de transport (ambulance, taxi, particulier, moto), la régulation, le diagnostic, le devenir, la date et l’heure d’entrée et de sortie.

Saisie et exploitation des données

Le traitement de texte a été effectué avec le logiciel Microsoft WORD 2010, l’analyse des données avec le logiciel EPI Info Version 7, les diagrammes et tableaux avec le logiciel Microsoft Office EXCEL 2007.
Les tests statistiques utilisés étaient le Khi2 et le Student. Ils étaient significatifs pour des valeurs de p< 0,05 (5%).

Discussion

 L’âge
Nos patients étaient majoritairement jeunes avec une moyenne d’âge de 35,1 ans. Celle-ci est légèrement supérieure à celle retrouvée au SAU du centre hospitalier régional de Ziguinchor qui était de 27,8 ans [9], de même que celle retrouvée au SAU du centre hospitalier national de Pikine de 32± 20,7 ans [10]. Cependant elle est inférieure à la moyenne d’âge de 46 ans retrouvée en Tunisie [11] et celle retrouvée en France où 40% des patients consultant aux urgences avaient plus de 80 ans [12].
Nous pouvons expliquer le recours important des personnes jeunes aux urgences par la proportion plus importante de cette tranche d’âge dans la population générale par rapport aux pays occidentaux.
 Le sexe
Dans notre étude, le sexe dominant était représenté par le sexe féminin avec 55,6% contre 44,4% pour les hommes soit un sex-ratio de 0,80. Dans plusieurs études nous retrouvons une prédominance masculine [9 ; 13 ; 14]. La prédominance féminine dans notre population pourrait s’expliquer par la prédominance de la population féminine.
 La provenance des patients
Six cent quatre-vingt-six (686) patients, soit 90% provenaient des trois départements de la région de Ziguinchor dont 82,3% du département de Ziguinchor, 6% de Bignona et 1,7% d’Oussouye. Le taux des patients provenant des régions de Sédhiou et de Kolda était respectivement de 7% et 0,1% et celui des pays limitrophes était de 2,8% pour la Guinée Bissau et de 0,1% pour la Gambie. Bambara [9] avait retrouvé une proportion plus élevée de 92% de patients issus de Ziguinchor. Ceci pourrait s’expliquer par le plateau technique élevé par rapport au district et aux postes de santé mais également l’assurance de trouver un contact médical.
 Le mode de transport
Les moyens de transport utilisés pour se rendre aux urgences étaient dans la majorité des cas, les taxis et les particuliers. Ceci a été retrouvé dans plusieurs études notamment à Ziguinchor [9], à Dakar [13] et en France [15].
Cela pourrait s’expliquer par l’absence de service d’assistance médicale d’urgence (SAMU) dans la région.
Ainsi il n’est pas rare de voir des patients très graves arriver aux urgences par des véhicules particuliers qui décèdent finalement au cours du transport ou dans l’heure suivant leur admission. Il s’y ajoute l’absence de régulation médicale malgré l’existence d’un numéro du SAU connu par tous les médecins des districts et la plupart des postes de santé, ce qui contribue à augmenter les délais d’attente au niveau des urgences.
 La régulation des patients transportés par ambulance
Seuls 53 patients soit 7% étaient venus par ambulance au SAU. La régulation n’était effective que chez 22 de ces patients soit 41,5%. Cela pourrait s’expliquer par l’absence de mise en place de numéros verts dédiés aux urgences, le non-respect des procédures de références, l’absence de SAMU dans la région.
 Le type de pathologies
Nous avons noté que les pathologies digestives et respiratoires étaient les plus fréquentes avec respectivement 20,3% et 14,8%. En ce qui concerne les pathologies digestives, elles étaient dominées par les pathologies liées au péril fécal. Ces pathologies digestives restent encore élevées dans notre région d’étude malgré les campagnes de sensibilisation du ministère de la santé sur l’hygiène des mains et le déparasitage en masse. Quant aux pathologies respiratoires, elles étaient dominées par les pneumonies, les bronchiolites, les crises d’asthme. Cela pourrait s’expliquer par le changement climatique avec la pollution atmosphérique.
 La durée de séjour
Nous avons noté que 45,3% des patients avaient séjourné moins de 1 heure de temps au SAU et 40,7% ayant eu une durée de séjour comprise entre 1 heure et 24 heures. Cependant 14% avaient séjourné plus de 24 heures. Ces résultats nous montrent que près de la moitié des patients viennent le plus souvent consulter pour des pathologies bénignes nécessitant un traitement ambulatoire. Par ailleurs les patients vus en consultation et ayant bénéficié d’une hospitalisation de moins de 24 heures présentaient le plus souvent des pathologies aigues. Il faut noter que ce groupe concerne les patients pour lesquels l’évaluation à l’accueil laisse supposer qu’après une période de soins prolongée mais inférieure à 24 heures, l’évolution sera satisfaisante autorisant un retour à domicile. Les pathologies concernées étaient entre autres les traumatismes, les réactions allergiques, les asthmes modérés, les déshydratations, les accès palustres et les infections non compliquées [16 ; 17]. Tous les patients ayant eu une hospitalisation de plus de 24 heures étaient ceux qui avaient une pathologie nécessitant l’avis d’un spécialiste ou déjà hospitalisés ou présentant des pathologies graves [18].
 Le devenir des patients
Parmi les patients admis au SAU durant notre période d’étude, nous avions un taux global d’hospitalisation de 14%, avec 80,7% de retour à domicile, 13,6% de patients transférés dans les services et 5,6% étaient décédés.
Le taux d’hospitalisation global était légèrement bas par rapport à ceux retrouvés dans les travaux de Kaba, de Bartiaux et Mols [14 ; 19] qui retrouvaient un taux de 17% les deux et ceux de Bambara [9] qui retrouvait un taux de 18,90%. Ce taux bas dans notre étude pourrait s’expliquer par la prise en charge multidisciplinaire mais aussi par le transfert dans les autres services de la majorité de nos patients. D’autres études rapportent des taux plus élevés [20 ; 21 ; 22] pouvant être expliqués par une capacité d’accueil des urgences plus importantes.
Le taux de décès dans notre population d’étude était de 5,6%, faible par rapport à l’étude de Zoumenou E. [23] qui retrouvait un taux de décès de 11,30% ; ce taux est légèrement plus élevé par rapport à celui rapporté dans l’étude de Vélomora [24] qui retrouvait un taux de 4,4%. Ce taux pourrait s’expliquer par les facteurs liés au décès notamment l’âge ≥ à 60 ans, les pathologies graves, la non médicalisation des ambulances, la référence tardive, la durée d’hospitalisation des patients au SAU.
 Les facteurs liés au décès
La mort aux urgences a une faible incidence. La médiocrité des moyens de soins en amont des urgences et les difficultés d’orientation en aval sont entre autres quelques facteurs de mortalité. Selon l’OMS, 15 milles décès/an sont enregistrés aux urgences. Zoumenou E. [23] avait retrouvé comme facteurs liés au décès la gravité des pathologies et leur retard de transfert aux urgences. Les patients âgés de plus de 60ans présentent plusieurs tares et sont parfois admis pour des soins palliatifs. Les longues durées d’hospitalisation à la structure des urgences sont liées à l’absence de service de neurologie pour les AVC, le manque de place dans le service d’hospitalisation des affections médicales et de réanimation. Malgré la politique du ministère de la santé de doter des ambulances médicalisées aux structures sanitaires, tous les patients transférés ont été reçus sans assistance médicale.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LES URGENCES
1- Historique de la médecine d’Urgence
2- Définitions
2-1- La médecine d’urgence
2-2- Le médecin urgentiste
3-2- L’effectif
3-3- Le plateau technique
3-4- La prise en charge
DEUXIEME PARTIE
1- Cadre d’étude
1-1- Présentation de la région de Ziguinchor
1-1-1- Situation géographique
1-1-2- Situation sanitaire
1-2- Présentation de l’hôpital de la Paix de Ziguinchor
1-2-1- Les différents services
1-2-2- Le personnel
1-2-3- Le circuit des urgences
1-3- La structure des urgences
1-3-1- Personnel de la structure des urgences
1-3-2- Unités ou salles de la structure des urgences
1-3-3- Plateau technique
1-3-4- Organisation des soins
2- Matériels et Méthodes
2-1- Type et période d’étude
2-2- Population d’étude
2-3- Recueil des données
2-4- Saisie et exploitation des données
3- Résultats
3-1- Etude descriptive
3-1-1- Fréquence globale
3-1-2- L’âge
3-1-3- Le sexe
3-1-4- La provenance des patients
3-1-5- Le mode de transport
3-1-6- La régulation des patients transportés par ambulance
3-1-7- Le moment d’admission
3-1-8- Le type de pathologies
3-1-9- La durée de séjour
3-1-10- Le devenir des patients
3-1-11- La mortalité
3-2- Etude analytique
3-3- Facteurs liés au décès
4- Discussion
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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