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Approche démographique
la répartition de la population
L’approche démographique nous permet de présenter ’étudel de la population dans un milieu donné. En matière de démographie, on peut constater l’infiabilité des données liées à l’insuffisance des recensements qui s’effectue de m anières périodiques. Pour compenser ce manque, on se livre à des projections pour savoir l es effectifs de la population. L’EPEM 2010 avance le chiffre de 500.000 à 550.000 entre 2009 à 2011 le nombre de la population de la région d’Anosy, ce qui présente 1 :30 de la population totale de Madagascar. En se basent sur ce donné, on peut constater que la région d’Anosy ste encore peu peuplée et peu densément peuplée, avec une densité moyenne estimée entre 16,8 et 18,5 habitants par Km2 alors que la densité moyenne nationale est de 34 hab./km2. Cettepopulation est inégalement répartie sur le territoire de la Région. Le district de Taolagnaro compte près de deux fois plus d’habitants que les deux autres districts lesquels comptent chacun près du quart de la population de la Région. Pourtant, Taolagnaro qui est d’une superficie faible par rapports aux autres est plus peuplé (avec une densité comprise entre 42,9 et 47,2 hab/km2 ; alors que contrairement le District de Betroka qui est vaste est moins peuplé avec une densité comprise entre 9 et 9,9 hab/km2.
Nous allons présenter un tableau qui présente les ourcentagesp de la population d’Anosy avec ses districts.
Monographie de la commune urbaine de Fort-Dauphin 2-1- historiques
Ce pittoresque approche de Taolagnaro, anciennement Fort-Dauphin, Cambillard l’a vécu en 1936 . Il serait assez difficile de la refaire vu la détérioration de la route, d’autant plus que le lointain pays des Antanosy, à l’extrémité méridionale du littoral Est de la grande Ile, n’est plus qu’à un coup d’aile d’Antananarivo par Air Madagascar interposé. Avec, en prime, le survol du site majestueux, son arrière-plan tout en montagnes avec parmi d’autres un pic qu’il ne faut pas montrer du doigt dit-on, car son courroux se manifesterait alors sous forme de pluies incessantes, ses falaises abruptes, ses baies immenses, riches, pour parler comme notre auteur, d’autant de « promesses reposantes ». Et, menant l’accueil, le fameux » TiokaAtimo », un vent frais qui différencie Fort-Dauphin de beaucoup d’autres localités de la côte, mais capable aussi quand il s’y met, d’énerve les voitures légères en stationnement et au frein assez lâche…
Raminia est un personnage des légendes musulmanes malgaches, et presque toutes les tribus islamisées de l’Est et du Sud-est, en particulier les Antanosy, le considèrent comme leur grand ancêtre. Madagascar, en effet, aurait subi trois vagues de migrations communément classées comme « arabes » à savoir :
– celle des Zafe-Hibrahim, se disant descendants d’Abraham,et qui peuplèrent le Nord et le Centre-Est de l’île, depuis le Sud de Toamasina jusqu’aux alentours de la Baie d’Antongil.
– celle des Zafindraminia, ou « descendants de Raminia », que Flacourt situe aux environs du XIIe siècle.
– celle enfin des Zafinkazanambo, qui auraient été envoyés à Madagascar par le Calife de la Mecque pour instruire ces peuples12.
Comme il se devait, Raminia eut une naissance glorieuse annonçant déjà son extraordinaire destinée. D’après les légendes recueillies par Flacourt auprès des tribus du Sud-est, »Raminia était un grand prophète qui ne tenaitpas son origine d’Adam comme les autres hommes, mais qui avait été créé de Dieu à la mer,oits qu’il l’ait fait descendre du ciel et des étoiles, soit qu’il l’ait créé de l’écume de la « mer.Cette naissance par association de l’Eau et du Feu se retrouve aussi dans la mythologie indo-iranienne qui la réserve aux élus de Dieu. Raminia serait donc un « Kavi », une notion qui a évolué en Iran vers celle de Roi, et en Inde vers celle de Brahmane.
Comment s’est décidé son premier voyage à Madagascar, puisque d’après les versions les plus répandues il en fit deux avant de revenir définitivement à la Mecque? D’après Ravalarivo un conteur qui vécut au 19è siècle à Mananjary car la légende présente de multiples variantes, Raminia partit avec son frère cadet Racoube, ou Andriandrakovatsy. Le pays leur plut à tel point que Raminia décida de retourner à la Mecque pour chercher ses richesses, non sans avoir préalablement recommandéà Racoube de l’attendre pendant une période qu’il détermina à l’aide notamment de calebasses qu’il remplit de jus de citron : « Quand ces calebasses seront sèches et que je ne suis toujours pas de retour, tu pourras te proclamer Roi », lui dit-il. Les années passèrent etne voyant rien venir Racoube sauta le pas. Et l’inévitable survint, à savoir le retour inopinéde Raminia. Craignant la colère de son frère, Racoube s’enfuit précipitamment et s’établit à Manafiafy (l’actuel Taolagnaro ou Fort-Dauphin) où il résida pendant quatre ans. Au bout de la quatrième année, il décida de repartir, rongé par le remord, et céda le pays à Raminia en ces termes » : Adieu mon aîné, et vivez en bonne santé ô peuple. J’ai pris cette terre de Manafiafy, elle t’appartient comme à moi qui l’ai prise… ». Et il s’en alla définitivement vers le Nord pour ne s’arrêter qu’à Lamanofy, à l’embouchure du Mangoro. On raconte que de là, il s’enfonça à l’intérieur des terres et parvint en Imerina où il épousa une Vazimba. Raminia quant à lui, s’appliqua à organiser son royaume. Quand ce fut fait, il confia le pays à la bonne garde de ses enfants et rentra à la Mecque où il mourut13.
Dès la découverte de la route des Indes à travers le Cap de Bonne Esperance, les voiliers ; redoutant les courants marins du Mozambique, ont pris l’habitude de longer, à aller et au retour, le Sud de Madagascar, Ile que les Portugais avaient baptisée du nom de Saint-Laurent. Mais le choix d’une escale sur cette rigide, barrée de récifs et hauts fonds, en plein vent, où les relations de voyages mentionnent maints naufrages, était une entreprise hasardeuse. Français et Portugais, les pionniers, d ès le premier tiers du XVIe siècle apprécièrent ces rivages. Un matelot normand auraitmême séjourné quatre ans dans la région de Ranofotsy. Puis, le milieu su XXVIIe siècle vit se multiplier des expéditions françaises qui aboutirent à une installation définitive.
La France, par l’intermédiaire de Jaques PRONYS a fondé la ville en 1643. Autrefois appelée Tolagnaro(cimetière) et connu actuellementsous le nom de Fort Dauphin. Ce dernier avait été donné par Pronys en hommage à celui qui taité déjà devenu, à son insu, le Dauphin de France ou Louis XIV.
Les trois noms de la ville ont chacun ses origines ou traditions :
-Fort-Dauphin :
Un certain français qui s’appelait Dauphin fuyait u ne épidémie en construisant un mur très dur. Son but était de s’isoler des contacts extérieurs, d’où le nom de Fort-Dauphin,
-Faradofay :
Un Arabe qui voulait aller vers le sud était fatigué de marcher (Fay) à la fin (farany) de sa randonnée pédestre. Ses empreintes ont été retrouvées dans les environs. D’où le nom « Farany dia fay » ou Faradofay.
Pour certains, le mot Faradofay provient de la malgachisation de Fort-Dauphin.
-Tolagnaro :
Tolagnaro dérivé de « Taolanamaro » qui signifie «nombreux ossements », squelettes des hommes et animaux tués tous par l’épidémie. Au pied’un arbre appélé « Hazokomanga » l’arbre maléfique (carnivore ? venimeux ? gazeux ?) s’entât des ossements d’hommes, de quadrupèdes et d’oiseaux. Personne ne sait ni quand ni comment ni pourquoi cela est arrivé.
Une autre version « scientifique » fait de la découverte de plusieurs fossiles d’animaux gigantesques préhistoriques (Dinosaures ? Aepyonis?), entassées dans les vallées de la vieille ville.
Enfin, une dernière version « pathétique » mentionn que le nom Tolagnaro fait allusion aux restes de nombreuses victimes des luttes incessantes qui ont opposé conquérants et autochtones pendant des siècles.
Population et démographie
Tôlagnaro est peuplée par le peuple des Antanosy mais en tant que ville régionale, elle accueil aussi un nombre important de migrants, comme les Antandroy(venant d’AmboasaryAtsimo et d’Ambovombe ) les Bara (venant de Betroka) et les Antesaka(venant de district deVangaindrano région Atsimo-Atsinanana 14. Lors du recensement de 1975, la ville comptait 19 605 habitants. En 1993, la population était de 30 690 habitants et elle a atteint environ 39 000 habitants à la mi-2001. En 2 008 plus de 46 000 habitants vivaient à Tôlanaro. Depuis l’installation de la société minière QMM la population de la ville a plus que doublé, on estime aujourd’hui à plus de 70000 le nombre de personnes vivant à Fort-Dauphin ou sa périphérie proche.
les infrastructures de base
les infrastructures sociales.
Tout d’abord, les infrastructures sociales. Elles sont constituées des infrastructures sportives , loisirs et culturelles puis éducatives.
Il y a04 bibliothèques dans le District de Fort-Dauphin, dans la commune urbaine de Fort-
Dauphin, qui se répartissent comme suit :
– 01 bibliothèque à l’Alliance Française de Fort-Daup hin ;
– 01 bibliothèque des Etablissements Scolaires au Lycée Pôle à Tanambao
– 01bibliothèque à la Mission Catholique
– 01 bibliothèque à l’école Saint Vincent de Paul
Et :
– 01 salle de spectacle à la Mairie ;
– 01 salle de spectacle au Collège Sacré-Cœur ;
– 01 salle de spectacle au camp Flacourt ;
– 01 stade municipal à Ampasamasay avec piste d’athlétisme, terrain de foot, de basket et de hand-ball.
– 05 plages publiques de Fort-Dauphin dont : le Libanona, la plage de Monseigneur, les plages à Amparihy, à Ampotatra, à Ambinanikely (Ankoba).
CADRES THEORIQUES
Il est et demeure évident que la situation de la femme au cours de ces dernières décennies constitue une préoccupation majeure qui nterpellei les Etats, les Organismes Internationales, les Organismes Non Gouvernementaux (ONG), les bailleurs de fonds et partenaires au développement. La femme au centre des réflexions est un thème autour duquel des débats houleux ont engagé différents auteurs. ‘estC pourquoi cette partie exposera la littérature se rapportant à la situation de la femme. L’approche genre, le féminisme et culturalisme ont été utilisés pour cerner au mieuxla question des femmes.
L’APPROCHE GENRE
Genre (sociologie), terme caractérisant l’appartenance d’une personne à la masculinité ou à la féminité, c’est-à-dire l’association du sexe biologique à des qualités, des comportements et des rôles sociaux.
Le genre est un concept très étudié et discuté par les sciences humaines, principalement l’anthropologie, la psychologie et la sociologie. Les travaux visent deux objectifs : identifier les caractéristiques des genres masculin et féminin, et comprendre si le genre est naturel, dépendant de la biologie, ou s’il est une construction culturelle. Objet scientifique, il est aussi un objet idéologique qui questionne l’identité et la sexualité, mais aussi les rapports entre hommes et femmes.
Le genre, masculin ou féminin, se définit par rapport aux différences – réelles ou supposées – entre hommes et femmes. Au-delà des distinctions physiologiques, les deux sexes seraient caractérisés par des traits distinctifs enmatière de comportement, de pensée, d’émotions, d’intelligence, de rôles sociaux… Les études menées depuis un siècle mettent en lumière certaines différences, alimentant – sans leclore- le débat sur l’origine du genre : est-il naturel ou culturel ?
La différence naturelle du genre en question
À la fin des années 1980, une nouvelle discipline r éactualise les travaux de Charles Darwin 15sur les différences naturelles entre les sexes : pour la psychologie évolutionniste, qui cherche à expliquer les mécanismes de la pensée etdes comportements humains sous l’angle de l’évolution biologique, le cerveau s’est modifiéau cours de l’évolution pour permettre la meilleure adaptation d’Homo sapiens à son environnement. Il se serait donc structuré différemment pour les hommes et les femmes, puisque leur inscription dans l’environnement et leurs rôles étaient distincts : par exemple, les individus masculins étaient des chasseurs-cueilleurs solitaires alors que leurs compagnes se déplaçaient peu, occupées à élever collectivement leur progéniture.
Des études en psychologie cognitive et en neurosciences s’attachent à découvrir les traces visibles de cette évolution biologique. Au niveau cognitif, les femmes seraient meilleures que les hommes dans le domaine du langage, et l’inverse se produiraient au niveau logico-mathématique. Pour leurs défenseurs, ces résultats s’expliquent par une organisation cérébrale légèrement différente. Toutefois, depuisle milieu des années 1990, grâce aux progrès des techniques d’imagerie cérébrale et à des études psychologiques plus fines, l’existence de réelles différences cérébrales entrehommes et femmes est fortement nuancée. Dans le domaine du langage, la supériorité des femmes ne concernerait que l’aisance verbale, non l’étendue du vocabulaire. La supériorité masculine en mathématiques serait valable pour le raisonnement, pas pour le calcul. De même, les progrès de l’imagerie cérébrale infirment une célèbre observation anatomique de 1982 selon laquelle le corps calleux (les fibres reliant les deux hémisphères cérébraux) serait plus largehezc les femmes, permettant davantage de communication entre les cerveaux gauche et droit et donc expliquant la supériorité de ces dernières à mener plusieurs activités en parallèle.
En outre, les études neuroscientifiques actuelles mettent en évidence la grande plasticité cérébrale. Toutes les expériences vécuespar l’individu modifient en permanence son organisation cérébrale et la structure de ses éseauxr neuronaux. De ce fait, même si des différences hommes-femmes existent en matière de fonctionnement cérébral et cognitif, il est impossible de conclure qu’elles sont inscrites dans le cerveau depuis la naissance, ni qu’elles y demeureront. L’éducation reçue en fonction du genre pourrait influencer l’organisation cérébrale, bien plus que des caractéristiques biologiques innées.
Dans la perspective évolutionniste, des études complémentaires analysent les comportements humains dans d’autres cultures, ceux des grands primates, la précocité des attitudes chez les bébés ou le rôle des hormones sexuelles (la testostérone sur l’agressivité masculine, la progestérone sur les comportements maternels). Certaines concluent sur l’origine biologique de traits « naturellement » associés au sexe, donc au genre : la plus grande sociabilité des femmes, l’agressivité masculine, la jalousie sentimentale du côté des femmes, la jalousie sexuelle des hommes, etc. Les psychologues évolutionnistes, dans l’ensemble, ne négligent pas l’importance d’autres influences, culturelles ou sociales, et reconnaissent que les différences sont statistiques, et non systématiques. Pour autant, leurs travaux restent généralement perçus comme légitimanl’hypothèse de la différence naturelle des genres.
La construction sociale et culturelle du genre
Culture et identité sexuelle
Plus largement accepté que l’approche naturaliste, un vaste champ de recherches s’attache à montrer la prédominance sociale et culturelle dans la construction du genre. Les influences de l’environnement seraient déterminantes dans la définition du féminin et de masculin, dès la naissance. L’anthropologie montre que les différences comportementales entre les genres ne se retrouvent pas dans toutes les cultures. Battant en brèche l’hypothèse d’une dichotomie universelle des genres, Margaret Mead, dès les années 1930 (Mœurs et sexualité en Océanie), montre ainsi que des tribusde Nouvelle-Guinée se différencient au sujet des traits de caractère propres aux hommes et aux femmes. Chez les montagnards Arapesh, l’altruisme, la douceur et l’amour des enf ants sont des valeurs autant féminines que masculines, alors que chez leurs voisins Mundugumor, qu’ils soient hommes ou femmes, les relations sociales, familiales et sexuelles sont caractérisées par l’agressivité. Ces différences de comportements entre les Arapesh et les Mundugumor s’expliquent par l’éducation, identique pour les garçons et les filles : protectr ice et tendre chez les premiers, spartiate chez les seconds. Les différences ne sont donc pas fonction du genre, mais s’observent entre tribus. Pour Margaret Mead, ces observations montrent que la culture façonne les identités. De nombreux anthropologues ont par la suite observé lagrande diversité, entre les sociétés, de la répartition des tâches et des rôles sociaux, à l’im age des tribus africaines où la recherche de nourriture est un rôle principalement féminin. Une telle diversité dans les expressions du genre apporte des arguments en faveur de la construction culturelle des identités sexuées.
Le stéréotype du genre
La psychologie sociale et la sociologie confirment cette hypothèse, en étudiant les déterminants sociaux du genre. Les stéréotypes de enreg s’expriment tout au long de l’enfance, dans plusieurs milieux (familial, scolaire, amical, etc.) et renforcent l’apprentissage des représentations associées au masculin et au féminin. Par exemple, devant les mêmes pleurs d’un bébé, on a tendance à les attribuer à la fatigue ou la tristesse chez une fille, à la colère chez le garçon. Chez l’enfant, ce qui est ju gé comme un caprice du côté des filles est perçu comme de la détermination du côté des garçons . La différenciation sexuée se poursuit au moment de l’adolescence, les sorties et les fréquentations des filles restant sous contrôle parental davantage que pour les garçons. Une fille « garçon manqué » est moins stigmatisée qu’un garçon « efféminé », spécialement dans la sphère amicale, où une culture spécifique se développe selon le sexe ; les pairs semblent encoreplus normatifs que les parents, exaltant la compétition masculine et la complicité féminine. Les études montrent que l’affirmation des valeurs féminines et masculines est particulièremen marquée dans les familles situées aux deux extrêmes de l’échelle sociale (milieu ouvrieret haute bourgeoisie) – elles montrent aussi cependant que l’évolution des mœurs et les changeme nts sociaux provoquent une transmission assouplie des normes de genre. En matière de consommation et de publicité, les stéréotypes de genre ont encore très largement cours : le choix des jouets et des vêtements est caractéristique de deux genres distincts, et l’analyse des publicités montre clairement une distinction entre des activités masculines et féminines, dans la sphère privée ou publique. L’ensemble de ces éléments concourt à l’incorporation de représentations sociales très fortes en matière de genre, qui marquerait la socialisation des garçons et des filles dès leur plus jeune âge. Le sociologue Pierre Bourdieu17, dans la Domination masculine (2002), montre que celle-ci est une construction sociale « naturalisée», incorporée dans les schémas de pensée des individus et traduites dans leur comportement. Conformément à sa théorie selon laquelle tous les dominants (groupes sociaux, ethnies, sexes) imposent leurs valeurs aux dominés, qui les intériorisent peu à peu et deviennent eux-mêmesacteurs de leur propre domination, les hommes et les femmes ont des habitus associés à leur genre et les renforceraient plus ou moins consciemment par leurs comportements. De cette façon, ils pérenniseraient la « vision androcentrique » qui régit les rapports hommes-femmes et la société. Qu’il s’agisse de la division sexuelle du travail ou de la place occupée dans les sphères publique et privée, le sociologue repère ainsi des invariants qui forgent le rapport de force matériel et symbolique entre les sexes. Pour lui, « la domination masculine est tellement ancrée dans nos inconscients que nous ne l’apercevons plus, tellement accordée à nos attentes que nous avons du mal à la remettre en question. Plus que jamais, il est indispensable de dissoudre les évidences et d’explorer les structures symboliques de l’inconsci ent androcentrique qui survit chez les hommes et chez les femmes. »
Les études sur le genre
Depuis les années 1970, marquées par les revendications féministes et la libération des mœurs, les rapports entre les sexes ont évolué, estompant en apparence les frontières entre les genres et entre les valeurs qui leur sont associées. Deux grands courants de recherche les accompagnent, analysant les conséquences actuelles de ces évolutions sociales : la sociologie du masculin et les genderstudies (« études sur le genre »).
L’avènement du « masculin pluriel »
Si l’essentiel des travaux sur le genre est centré de longue date sur les femmes, les transformations identitaires des hommes ne sont plus ignorées. Depuis les années 1990, plusieurs sociologues s’y intéressent (comme Daniel Welzer-Lang ou Christine Castelain-Meunier en France). L’identité masculine est considérée comme étant en pleine mutation. Premier aspect de ce phénomène, la construction decette identité serait devenue plus difficile, car les valeurs viriles (courage, force, efficacité, émotions non exprimées) se sont effacées dans les sociétés occidentales au profit des valeurs féminines (importance des relations sociales, sensibilité). Les sociologues observent également les injonctions contradictoires que subiraient les hommes, chargés de trouver plusieursniveaux d’équilibre : l’autorité sans excès ni laxisme, l’expression des sentiments sans sensiblerie, la force sans la domination, etc. La construction de l’identité masculine s’apparente de plus en plus à un défi. L’homme serait contraint de conserver le meilleur des valeurs masculines et féminines, pour être un époux attentionné et un père présent, tout en demeurant erformantp du point de vue professionnel. Mais les nouveaux habits du genre masculin ne font pas l’unanimité chez les hommes et les femmes. L’exacerbation des comportements virils se manifeste en réaction depuis les années 1990, même chez les plus jeunes, et particulièremendans les milieux sociaux modestes. De plus, les transformations sociales ont profité aux femmes sans totalement abolir le modèle masculin. De nombreux stéréotypes masculins classiques restent positifs et gratifiants (protecteur, décideur, prenant des risques, etc.), les inégalités professionnelles jouent le plus fréquemment en faveur des hommes, et les contraintes domestiques pèsent toujours bien plus sur les femmes que sur les hommes.
Les genderstudies
Héritières du mouvement féministe des années 1970,les études américaines sur le genre n’analysent pas seulement la construction et les expressions du masculin et du féminin. Elles s’intéressent aux différences de traitement ntre les sexes, par l’utilisation sociale du genre qui leur est associé. C’est une question plus large sur les rapports de pouvoir qui est abordée, dans le prolongement des réflexions du philosophe Michel Foucault18dans l’histoire de la sexualité (1976) ou de Pierre Bourdieu. Le discours sur le genre construirait le genre. Pour les théoriciennes américaines Joan Scott et Judith Butler19, l’analyse du genre peut révéler que la séparation masculin-féminin est unspecta fondamental de l’organisation sociale et politique. Tout ce qui remet en question les associations attendues entre le sexe biologique et le genre, qui composent la norme, risque d’êtrerejeté par la majorité car les fondements sociaux seraient menacés. Ce n’est pas le cas dans toutes les sociétés puisque certaines admettent les transgressions du genre. Chez les Amérindiens, les berdaches étaient des travestis dont la situation était acceptée par la ociété,s et qui pouvaient épouser une personne du même sexe mais du genre opposé. S’appuyant sur ’homosexualité, le travestisme, le transsexualisme ou les performances des drag-queens, Judith Butler 18montre qu’il existe de multiples façons de jouer avec les représentations du genre, plutôt que d’en rester prisonnier et de risquer la souffrance mélancolique. Par l’analyse de ces expressions d’un « trouble dans le genre » — titre de son célèbre ouvrage Gender Tr ouble : Feminism and the Subversion of Identity, paru en 1990 et traduit en français en 20 05 seulement —, elle propose une critique de la société fondée sur la norme hétérosexuelleL’. «hétéronormativité » correspond à un ordre sexuel fondé sur le partage de la société entre hommes et femmes, ainsi qu’entre hétérosexuels et homosexuels. Pourtant, la réalitésociale montre que le sexe biologique, le genre et les pratiques sexuelles ne coïncident pas toujours. Il est nécessaire, selon la philosophe, de bousculer la norme pour « dénaturaliser » le genre et inventer de nouvelles formes d’identité sexuée, propre à chaque individu . Cette tendance serait libératrice car on n’est jamais totalement une femme ou totalement un homme, l’adhésion parfaite à un genre donné étant impossible. Objet d’étude et de réflexion critique, le genre devient un outil pour comprendre les évolutions sociales. Parfois instrumentalisées, les études sur le genre alimentent aujourd’hui les débats politiques et idéologiques, par exemple sur la question de l’homoparentalité
L’APPROCHE FEMINISTE
Le féminisme est un ensemble de théories et de pratiques fondées sur la croyance de l’égalité des sexes dans les domaines politique, économique, social et culturel.
A la base de la position féministe, il y a le fait que les théories antérieures n’ont pas tenu compte de la division sexuelle du travail dans l’analyse des rapports sociaux. Pour les auteurs féministes (Curie, Beauvoir, Tristan 1949), il importe de tenir compte de la manière dont les pouvoirs sont partagés au sein de la famille et dela société.
Ces théories ont pris naissance à la fin de la seconde guerre mondiale et sont à la base des concepts tels que ; « sexe et développement », «femme et développement », «intégration des femmes au développement »… Le mouvement féministe connaîtra son apogée vers le milieu des années 1970 avec la création de nombreux »mouvements de libération des femmes » (M.L.F.) et l’activisme parfois exagéré deces mouvements sur le terrain. Cet activisme peut se comprendre si l’on tient compte des discriminations dont les femmes étaient- et sont toujours- l’objet et du désir légitime que les féministes avaient de renverser la domination masculine. De ce point de vue, le féminisme est un militantisme. Universalis5 (1996 : 68).20
Le féminisme dénonce, met en évidence une absence eddroit, une inégalité entre homme et femme que rien ne peut justifier. Le féminisme analyse le monde à partir du statut des femmes, dénonce les injustices qu’elles subissent et propose des solutions pour venir à bout de ce qu’il considère comme un fléau social, neu entrave à l’harmonie. C’est un mouvement militant pour l’amélioration et l’extension du rôle et des droits de la femme dans la société. Universalis5 (1996 : 72) .
Pour les auteurs qui s’inscrivent dans ce courant de pensée, la place des femmes dans la société n’est pas ce qu’elle devrait être. Deus,pl leur infériorité n’a rien de « naturel », car c’est l’organisation sociale qui en est responsable. C’est pourquoi Simone de Beauvoir affirme dans son célèbre ouvrage « le deuxième sexe », « on ne naît pas femme mais on le devient ». Sur le plan scientifique, le féminisme peut dans une certaine mesure être interprété comme un obstacle épistémologique notamment à travers la simplification unidimensionnelle de l’identité et de la réalité sociale d’une part et dla tentation finaliste d’autre part.
De plus en plus nombreux sont les chercheurs féministes à prendre conscience des limites d’une politique qui, tout en militant en faveur de l’égalité, exclut les hommes et ne tient pas compte du contexte institutionnel global dans lequel s’inscrit cette démarche. Dans le domaine du développement,la subordination des femmes étaitreconnue comme un handicap sérieux, au regard de leur contribution non négligeable à la production des richesses. De multiples efforts ont été mis en œuvre pour aider les femmes à s’émanciper. Le but était de les intégrer au développement pour qu’elles en tirent profit. Universalis5 (1996 : 77).23
Le féminisme malgré ses limites, est une théorie qui permet de comprendre l’itinéraire de la situation de la femme d’une part et de sa volonté de changer la domination masculine.
L’APPROCHE CULTURALISTE
C’est avec les auteurs comme Benedict, Linton, Kardiner, Mead, selon Michel (1998 : 57), 24naît dans les années » 30″ l’école du culturalismeAméricain au sein d’une nouvelle discipline : l’Anthropologie culturelle. Cette école culturaliste, focalise l’attention sur les liens entre culture et personnalité et se préoccupe de montrer comment s’opère inconsciemment ou consciemment le façonnement de la personnalité par la culture à travers ses institutions.
Le culturalisme, est une approche anthropologique visant à expliquer les phénomènes sociaux par le biais de la culture. Cette approche part de l’hypothèse que chaque individu vivant dans une société ne peut être compris queils’est moulé dans le tissu social auquel il appartient. La culture est l’ensemble des institutions25, qui assurent la cohérence entre les individus dans une société. L’homme, selon Kardinercité par Michel (1998 : 79 ) est un être de besoins, mais ses besoins ne sont pas tous fixes. Un grand nombre d’entre eux varient en fonction des conditions extérieures. L’homme se caractérise, en effet, par son adaptabilité ; et chaque culture détermine les conditions dans les quelles se trouvent satisfaits ses besoins aussi fondamentaux que la faim et la sexualité. C’est pourquoi les individus vivant dans une même société et soumis à un même ensemble d’instionstu partagent, le même type de personnalité.
Pour Mauss, cité par Michel (1998 : 216), 27Chaque culture comporte un ensemble systématique de culture du corps, dont l’unité profnde dépend de l’existence des schèmes culturels intériorisés par tous les individus d’unmême groupe au cours de leur prime éducation. Rapporté à notre étude, la culture du autoritél’ patriarcale, sur les femmes est, la résultante de leur situation face aux projets de développement. En effet, le pouvoir phallocratique est tellement ancré dans la conscience collective que les individus oublient que cela constitue un frein à la participation des femm es au développement.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1- Généralités
2- Motifs du choix du thème et du terrain
3- Problématique
4- Objectifs
5- Hypothèses
6- Méthodologie
6-1- Méthode
6-1-1- Méthodes d’analyses
6-1-2- Méthodes d’approches
6-2- Techniques
6-2-1- Les techniques qualitatives
6-2-2- Les techniques quantitatives
7- Limites de la recherche
8- Plan
PREMIERE PARTIE : LA DESCRIPTION DU TERRAIN
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA REGION D’ANOSY ET DE LA COMMUNE URBAINE DE FORT-DAUPHIN
Section 1 : Bref présentation de la région Anosy
1-1- Situation géographique et administrative
1-2- Approche démographique
1.2-1 la répartition de la population
1-2-2- Niveau d’instruction de la population
Section 2 : Monographie de la commune urbaine de Fort-Dauphin
2-1- historiques
2-2- Situation géographique et administrative
2.3-Population et démographie
2.4-les infrastructures de base
-2.4-1 les infrastructures sociales.
2.4-2 les infrastructures réligieuses et sanitaires.
2.4-3 les infrastructures économiques.
CHAPITRE II : CADRES THEORIQUES
SECTION I : L’APPROCHE GENRE
I. 1 : La différence naturelle du genre en question
I. 2 : La construction sociale et culturelle du genre
I.2-1 Culture et identité sexuelle
I.2-2 Le stéréotype du genre
I.3 : Les études sur le genre
I.3-1 L’avènement du « masculin pluriel »
I.3 -2 Les genderstudies
SECTION II L’APPROCHE FEMINISTE
SECTION III : L’APPROCHE CULTURALISTE
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS D’ENQUETES
CHAPITRE III : CULTURES IDENTITAIRES LOCALES ET PREJUGES SUR LES FEMMES
Section 1 : Culture locale basée sur le système patriarcal
Section 2 : Faible niveau d’instruction et autre facteurs non négligeables
2-1- Facteur éducatif
2-2- Facteurs temps, émotionnels et juridico-politiques
CHAPITRE IV : PRESENTATION NEGATIVE DES FEMMES ET LEUR MANQUE D’INITIATIVE PERSONNELLE
Section 1 : Statut social de second degré
Section 2 : Situations de résignation
CHAPITRE V : ANALYSES DES RESULTATS
Section 1 : Analyse personnelle
1-1- Présentation du problème
2-2- Avis personnelle (Solution)
2-3- Moyens
Section 2: Analyse selon les théories de Durkheim et de Karl Marx
2.1 Conscience collective en tant que représentation sociale et rapport social de production
-2-2- Rapports sociaux de production
Section 3: vérification des hypothèses
3.1- Vérification de la première hypothèse : « les femmes elles-mêmes devraient être actrices de leur propre progrès ».
3.2- Vérification de la deuxième hypothèse « mobilisation d’initiative locale et nationale ».
TROSIEME PARTIE : ANALYSES ET PERSPECTIVES SUR LES FEMMES
CHAPITRE VI : LIMITES SUR TERRAIN
Section 1 : problèmes vécus
Section 2 : données restreintes
CHAPITRE VII : SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES
Section1 : suggestions
I.1- Interroger le concept de patriarcat est un pré- requis de l’intégration du genre dans la prise de décision.
I-2 Articuler la sphère privée et publique dans l’analyse de la gouvernance.
Section 2 : perspectives sur les femmes.
2-1 initiatives personnelles des femmes
2-2 initiatives des femmes avec les forces locales
2-3 Initiatives gouvernementales
2-3.1 revisiter la pratique de la décentralisation pour offrir aux femmes plus de chance d’accès à la prise de décision.
2-3.2 l’éducation est l’un de moyens pour abolir le patriarcat.
2-3.3 suivre et accompagner les actions menées en faveur l’égalité.
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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