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CARACTERISTIQUES DE L’ECONOMIE MALGACHE
HISTORIQUE DE L’ECONOMIE MALGACHE
L’étude de cas de Madagascar permettrait de mieux appréhender l’analyse du développement à travers les structures économiques du pays ainsi que les politiques de développement menées, tout en les cadrant dans les stratégies théoriques admises pour un meilleur développement. L’annexe 4 montre en détail les différentes politiques adoptées à Madagascar depuis 1960 jusqu’à 2005.
De l’indépendance à nos jours, les indicateurs macroéconomiques de Madagascar ont connu des grandes phases : des phases d’expansion et des phases de récession.
La nouvelle République:1960 à 1971
De 1960 à 1971, on note que de grandes réalisations sociales, des efforts dans l’entretien des infrastructures ont été effectués. Pour l’essentiel, l’autosuffisance alimentaire existait. Avant 1972, le pouvoir d’achat évalué à partir du PIB, bien que de manière très timide, augmentait aussi à cette période. Le taux de croissance annuel moyen atteignait 3,6%. La situation était bonne, Madagascar exportait une grande quantité de produits tropicaux de base. La balance commerciale était pratiquement équilibrée. A côté des entreprises privées, coexistaient des structures dites socialisantes, c’est-à-dire des coopératives des fermes d’Etat, des syndicats de communes. Les prix des produits de consommations courantes étaient stables.
Dans la limite de ces résultats, on rappellera d’abord que, même si le pays connaît une croissance légèrement supérieure à la croissance démographique, on ne peut pas qualifier cette situation de véritable décollage économique car les conditions de production restent précaires; la croissance n’est pas encore irréversible et encore non cumulative. Un sentiment d’injustice découlant des inégalités financières, économiques entre les Malgaches et les étrangers a commencé à se propager et a expliquée pour une part les nouvelles orientations économiques après 1972 (année de changement de régime politique).
La période de l’étatisation : 1972 à 1981
A cette période apparaissait le concept d’une véritable stratégie de développement économique de Madagascar en réaction à la domination étrangère qualifiée de néo-colonialisme des années précédentes. La nouvelle orientation économique du pays se basait sur deux axes fondamentaux: le nationalisme et le socialisme. L’idée force était «une maîtrise populaire de l’économie ». Pour cette période, les objectifs économiques étaient clairs, les moyens mis en œuvre étaient bien définis et les résultats obtenus étaient significatifs.
De 1972 à 1981, cette deuxième période était celle de l’étatisation de l’économie malgache. Elle est marquée par l’intervention croissante de l’Etat par la nationalisation des secteurs stratégiques de l’économie tels que les banques, les assurances, les grandes sociétés commerciales coloniales, les sociétés sucrières etc., le monopole de l’Etat sur certains produits agricoles et la fixation de leurs prix, la politique de l’investissement à l’outrance (vers la fin des années 70) ; la création monétaire et emprunts extérieurs (1978-1980) pour financer les déficits budgétaires. Le Gouvernement a signé un nouvel accord de coopération avec la France. Dans cet accord, Madagascar n’est plus dans la zone Franc. Les investisseurs privés étrangers ne se sentant plus en sécurité étaient partis. La période considérée a été caractérisée par le choix d’un régime économique socialiste.
Les systèmes financiers à Madagascar ont bien connu une forte évolution. Des changements notables interviennent dans les années 80. Conscient du rôle primordial des banques dans le développement économique, Madagascar a procédé à la nationalisation des institutions financières existantes et à la création de nouvelles banques détenues en majorité par les pouvoirs publics. Le secteur bancaire est devenu un outil de la promotion du développement, et va connaître à ce titre un interventionnisme public marqué. Les gouvernements maintiennent le contrôle sur les taux d’intérêt dans le but de minimiser les coûts des crédits aux entreprises publiques et à certains secteurs dits prioritaires, en croyant que les taux d’intérêt faibles peuvent stimuler l’investissement. Mais, les entreprises publiques financées n’avaient pas de souci de rentabilité, on assiste à une mauvaise gestion de ces entreprises. Dans cette situation, le secteur bancaire n’arrive plus à remplir deux de ses rôles fondamentaux : assurer l’allocation optimale des ressources et la surveillance des dirigeants d’entreprises. Il en résulte un sous-développement des systèmes financiers.
Les interventions des pouvoirs publics dans le secteur financier n’étaient pas la seule cause du sous-développement de celui-ci, on dénombre aussi la faiblesse de l’environnement légal, la dégradation de l’environnement macroéconomique (faible croissance, niveau d’inflation et de déficit budgétaire élevé…) et une faible régulation du système financier.
L’année 1978-1979 des investissements à outrance marque le véritable dérapage économique et financier de Madagascar. Des successions de déséquilibre se sont poursuivies :
Le déséquilibre budgétaire : le saut que fait la valeur du déficit de 1977 à 1978 (7 à 20,6 milliards de FMG) est remarquable et malgré l’augmentation de recette, le déficit a
enregistré un bond extraordinaire. La cassure du déficit budgétaire est très nette à partir de 1978-1979 (voir annexe 1)
Le déséquilibre monétaire et financier : Pour une part, les investissements à outrance ainsi que les charges accrues de l’Etat (subvention, fonctionnement des sociétés d’Etat…) dues à son intervention croissante dans l’économie ont été financés en partie par les avances de la Banque Centrale au Trésor Public autrement dit, par la planche à billets dont l’effet inflationniste est évident. Dès le début des années 80, Madagascar rentre dans une période inflationniste incontrôlable (largement supérieur à 12 % par an). L’économie malgache est entrée dans une phase d’endettement aussi bien interne qu’externe. L’emprunt auprès de la Banque Centrale passe de 8 milliards en 1977 à 42 milliards de FMG en 1979, tandis que l’emprunt net à l’étranger passe d’environ 4 milliards par an en 1977 à 31 milliards pour la seule année de 1979. Une fois de plus, l’annexe 2 confirme la rupture survenue en 1978 en ce qui concerne l’endettement du pays. On voit nettement l’explosion de la dette en 1978-1981, cela aura des conséquences sur les paiements extérieurs.
Déséquilibre des paiements extérieurs : comme on l’a mentionné, la sortie de la zone-franc a marqué une ère nouvelle dans la politique des paiements extérieurs de Madagascar. Elle implique l’obligation de la gestion des réserves extérieures. Or, la situation des réserves extérieures s’est fortement dégradée avec les deux chocs pétroliers et la détérioration des termes de l’échange pour certains produits exportés (voir annexe 3). Si les réserves extérieures du pays s’élevaient à 12 milliards FMG en 1975, l’équivalant de 2 mois d’importation, elles s’épuisèrent petit à petit, pour tomber à 240 millions en 1979. Le déficit des paiements malgré les contrôles stricts était inévitable à cause de la hausse particulière du prix du pétrole alors que l’énergie constituait les 45 % des valeurs des importations malgaches.
La période de l’ajustement structurel: 1982 à 2003
La situation économique se détériorait. Sous l’impulsion des bailleurs de fonds (Banque Mondiale, FMI, etc.), Madagascar a entrepris des programmes d’ajustement structurel. C’est le retour au libéralisme économique et redressements économiques. Depuis 1988, une amorce de la libération de l’économie a été enregistrée. Elle a mis en place le fondement du développement économique : la libéralisation des prix, le désengagement de l’Etat en début de 1997, l’assainissement des finances publiques, et la dévaluation de la monnaie nationale. Pendant cette période, on a eu deux crises majeures perturbantes : celle de 1991 et de 2002.
Les réformes sur le système financier sont focalisées sur la réduction de la répression financière. La libéralisation financière vise à relâcher le contrôle de l’Etat sur les taux d’intérêt, à la diminution des réserves obligatoires, à l’abandon complet ou partiel de l’encadrement du crédit, à la privatisation du secteur bancaire et financier, à une meilleure réglementation du système financier et à la mise en place de mesures visant à promouvoir la concurrence dans le secteur financier ( KPODAR, 2003)
Le taux de croissance moyen par habitant a chuté entre 1991 et1996 et l’inflation a atteint plus de 50%. La période 1997-2001 a été marquée par une certaine stabilité et le début d’un décollage économique avec des retombés sociales faibles. Il y a eu un rétablissement progressif de la situation, une amélioration de l’environnement. C`était le retour de la confiance des bailleurs de fonds. Depuis, l’économie est devenue un peu libéral.
Période de libéralisation : 2003 jusqu’à nos jours
Les mesures sur les programmes d’ajustement structurel ont théoriquement pour effet de relancer l’épargne, l’investissement et la consommation. Cependant la libéralisation financière n’a pas eu les effets escomptés, les résultats sont mitigés. La libéralisation financière ne s’est pas accompagnée du développement du système financier. Le système financier à Madagascar est dominé par les banques commerciales, qui représentent approximativement 95 % du total des actifs du système, suivies par les institutions de micro-finance et les autres institutions financières non bancaires. Le développement du secteur financier a été un des objectifs majeurs du Gouvernement malgache depuis le début des années 1990. D’abord, un processus de privatisation et de libéralisation du secteur avait été lancé, puis relayé par un objectif d’accroître l’accès à la finance rurale. L’accent est mis sur l’amélioration de l’accès aux services financiers par : (i) l’élargissement de la base des participants, des produits et instruments des marchés; (ii) l’amélioration des infrastructures légales et financières; et (iii) le renforcement de la supervision du secteur financier, surtout des institutions financières non bancaires, dont les assurances, les caisses privées de pension, les services financiers postaux et les institutions de micro-finance. La mise en œuvre de la stratégie serait ensuite appuyée par les partenaires techniques et financiers y compris la Banque mondiale. Aujourd’hui, la capacité d’un pays à atteindre une croissance accélérée et soutenue est perçue comme étant déterminée par : (i) son ouverture commerciale et financière de manière à bénéficier des progrès technologiques et ainsi renforcer sa compétitivité ; (ii) ses avantages géographiques tels que sa proximité avec les centres névralgiques du commerce mondial et un climat tempéré qui lui permet d’éviter les épidémies et les chocs climatiques ; (iii) ses investissements dans les ressources humaines qui sont le principal déterminant de sa croissance à long-terme; et (iv) de l’existence d’institutions politiques qui lui assurent une bonne représentativité, le respect des droits de propriété et une utilisation optimale et transparente des ressources dans le pays.
Evolution du taux d’inflation et de la masse monétaire
Pendant les années 80, l’inflation ne cesse de s’accroître surtout en 1980-1982 et en 1987-1988. Mesurée par l’IPC (Indice de Prix à la Consommation), le taux d’inflation est passé de 17% en 1980 à un maximum de 31% en 1982. En 1989, l’inflation est retombée à 9,3%. Pendant les années 80, les prix ont été sensibles aux variations de la masse monétaire et vérifient bien la théorie quantitative de la monnaie.
De 1990-1995, plusieurs réformes sont engagées dans la politique monétaire à cette époque même si l’objectif final de la politique monétaire reste inchangé. La politique monétaire est réorientée progressivement depuis 1993 à l’utilisation des instruments indirects de régulation monétaire en s’appuyant sur les réserves obligatoires et la manipulation des taux d’intérêts. Mais, elle n’a pas encore réussi à résorber d’une manière efficace la surliquidité de l’économie. Néanmoins les plafonds de crédits ont été maintenus mais c’était le système de réserve obligatoire qui a été le plus privilégié. En effet, la manipulation simultanée de ces instruments monétaires a apparemment abouti à ramener l’ensemble des banques primaires à recourir au refinancement de la Banque Centrale. Les réserves obligatoires constituées ayant été inférieures à 40 milliards aux réserves requises. Le réformes entamées par la banque centrale dans la politique monétaire n’ont pas réussi à maîtriser l’inflation. Cette dernière a connu une forte fluctuation durant cette période. Elle a été de 11,8 % en 1990 ; 8,5% en 1991 ; 13,2% en 1992 ; et 9,2% en 1993 et atteignait le niveau record de 49% en 1995. Cette hausse n’était pas seulement à cause de l’inefficience de la politique monétaire mais aussi à cause du flottement du FMG.
En 2009, l’IPC en glissement annuel (IPC fin de période) n’a atteint que 8% sur une prévision annuelle de 8,8% contre 9,4% en 2008. Cette diminution est attribuable à la baisse de revenus des ménages liée à l’insuffisance de la demande suite à la contraction de la consommation.
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Table des matières
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE :CADRE DE L’ANALYSE
CHAPITRE 1 : CONCEPT THEORIQUE DE L’OUVERTURE
SECTION 1 : REVUES THEORIQUES
1.1. Les théories de développement libéral
1.2. Les théories de développement tiers-mondistes
SECTION 2 : REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE
CHAPITRE 2: CARACTERISTIQUES DE L’ECONOMIE MALGACHE
SECTION 1 : HISTORIQUE DE L’ECONOMIE MALGACHE
1.1. La nouvelle République:1960 à 1971
1.2. La période de l’étatisation : 1972 à 1981
1.3. La période de l’ajustement structurel: 1982 à 2003
1.4. Période de libéralisation : 2003 jusqu’à nos jours
SECTION 2 : LES AGREGATS ECONOMIQUES DE MADAGASCAR
2.1. L’évolution globale de la croissance
2.2. Evolution de l’IDE
2.3. Evolution de l’ouverture économique
2.4. Evolution de l’éducation
2.5. Evolution FBCF
2.6. Evolution de l’aide extérieure
2.7. Evolution du taux d’inflation et de la masse monétaire
2.8. Evolution de la dépense de l’Etat
DEUXIEME PARTIE :APPROCHE ECONOMETRIQUE
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU MODELE ET DES RESULTATS
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE ET SPECIFICATION DU MODELE
1.1. Approche méthodologique
1.2. Spécification du modèle
SECTION 2 : RESULTATS DU MODELE
2.1. Stationnarité des variables
2.2. Stationnarité des résidus
2.3. Estimation du nombre de vecteurs de cointegration
2.4. Estimation du modèle à correction d’erreur
2.5. Validation des hypothèses sur les résidus
2.6. Test de causalité d’Engel Granger
2.7. Décomposition de la variance
2.8. Analyse impulsionnelle
CHAPITRE 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
SECTION 1. INTERPRETATION DES RESULTATS
1.1. Interprétation du paramètre d’ajustement
1.2. Interprétation de la relation de long terme
1.3. Interprétation de la relation du court terme
1.4. Interprétation de la décomposition de la variance d’erreur
1.5. Interprétation d’une fonction impulsionnelle
SECTION2 : RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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