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Lithostratigraphie du craton
Le Craton Ouest Africain est essentiellement constituรฉ de formations dโรขge Archรฉenne et palรฉo-protรฉrozoรฏque. Ces derniรจres sont recouvertes, dans certaines parties, par des bassins dโรขge palรฉozoรฏques et phanรฉrozoรฏque.
Les formations archรฉennes
Les formations archรฉennes du COA sont essentiellement reprรฉsentรฉes dans sa partie occidentale et exclusivement dans les deux dorsales (figure 1):
๏ la dorsale Rรฉguibat est formรฉe dans sa partie occidentale par des gneiss, orthogneiss et chornockites archรฉens d’environ 2.7 Ga (Beckinsale et al., 1980) et dans sa partie orientale par des granites et autres formations volcaniques et volcanosรฉdimentaires du protรฉrozoรฏque infรฉrieur ( Birimien) (figure 2). Ces deux domaines sont sรฉparรฉs par des zones de cisaillement correspondant ร la faille de Zednรจs.
๏ l’archรฉen de Kรฉnรฉma-Man, datรฉ de 2.7 Ga, est formรฉ de gneiss mรฉtamorphisรฉs dans le faciรจs granulite durant les cycles orogรฉniques du Lรฉonien (3.0 ร 2.7Ga) et du Libรฉrien (2.7 ร 2.6 Ga) (in Feybesse et Milesi, 1994). Ce domaine archรฉen est sรฉparรฉ de celui du Baoulรฉ-Mossi (Birimien) par la faille de Sassandra.
Les formations palรฉoprotรฉrozoรฏques (Birimiennes)
La succession lithologique des formations palรฉoprotรฉrozoรฏques a รฉtรฉ longuement discutรฉe et diffรฉrents modรจles lithologiques ont รฉtรฉ proposรฉs :
๏ Kesse (1985) et le B.R.G.M. (1986 et 1989), proposรจrent une redรฉfinition du Birimien, le premier ร partir d’une synthรจse de diffรฉrents travaux (Dabowski 1972 ; Cornรฉlius, 1974 ; Asihรจne et Banning, 1975 ; Senger 1978 ; Kesse (1985 et 1986) ; in Milรฉsi et al, 1989), le second sur la base d’arguments qui sont pour l’essentiel structuraux et radiogรฉniques. La succession lithostratigraphique proposรฉe est la suivante :
โข un ensemble infรฉrieur BI essentiellement flyschoรฏde, qui serait affectรฉ par trois phases de dรฉformation. La premiรจre phase Dl est tangentielle, et les deux phases D2 et D3 sont transcurrentes. Cet ensemble dรฉbute par des volcanites et plutonites basiques tholรฉรฏtiques qui ont รฉtรฉ reconnues en Cรดte d’Ivoire dans la rรฉgion d’Ity-Toulepleu et de Ziemougoula. Il se poursuit par une sรฉquence argileuse et silto-grรฉseuse avec des intercalations de quartzites, arkoses, grauwackes et conglomรฉrats. Cette sรฉquence est surmontรฉe par des grรจs et conglomรฉrats ร tourmaline, ainsi que par des carbonates.
โข un ensemble lithostratigraphique supรฉrieur B2, ร dominante volcanique associรฉ ร des intercalations de roches volcanosรฉdimentaires. Ils sโy intercalent des formations fluviodรฉltaiques d’aspect analogue au Tarkawaien du Ghana. Cet ensemble serait seulement affectรฉ par les phases transcurrentes D2 et D3.
๏ le modรจle francophone suggรจre lโantรฉrioritรฉ du Birimien supรฉrieur par rapport au Birimien infรฉrieur proposรฉ par le modรจle prรฉcรฉdent. Il est proposรฉ au Niger par Pouclet et al (1990) ; en Cรดte dโIvoire par Tagini (1971) et Vidal (1987) et au Sรฉnรฉgal par Witschard (1965) et Bassot (1966). Ce modรจle est confirmรฉ par les donnรฉes pรฉtrogรฉnรฉtiques et gรฉochronologiques de Dioh (1986) ; Ndiaye (1986) ; Diallo (1983 et 1994) ; Ngom (1985 et 1995) et par des donnรฉes gรฉochronologiques dโAbouchami et al (1990) ; Boher et al (1992) ; Gueye et al (2007).
Evolution structurale et mรฉtallogรฉnique du craton
Ledru et al (1989) identifient, dans certains segments du Craton Ouest Africain, trois phases majeures de dรฉformation qui caractรฉrisent lโรฉvolution structurale du Craton Ouest Africain.
La phase D1 intervient autour de 2,1 Ga entre le dรฉpรดt des ensembles B1 et B2. Elle est responsable de lโarchitecture du contact entre les formations archรฉennes et palรฉoprotรฉrozoรฏques dans la dorsale de Leo-Man (faille de Sassandra) (figure 2) avec la mise en place de grandes structures chevauchantes interprรฉtรฉes comme le rรฉsultat dโune collision.
La deuxiรจme phase D2 transcurrente est responsable de la formation de grands plis rรฉgionaux ainsi que dโune premiรจre gรฉnรฉration de dรฉcrochements gรฉnรฉralement sรฉnestres (Bassot et Dommanget, 1986) de direction NS ร NE-SW. Elle intervient autour de 2096 Ma (Feybesse et al (1989). Cette phase D2 est dโintensitรฉ variable, marquรฉe par une schistositรฉ subverticale S2 et par des plis dans les faciรจs sรฉdimentaires et volcanosรฉdimentaires.
La troisiรจme phase D3 est รฉgalement transcurrente. Entre les zones de cisaillement, elle est coaxiale et se marque par une schistositรฉ de crรฉnulation subverticale S3 N50ยฐ ร N70ยฐ et par des plis droits P3. Dans certaines rรฉgions, la phase D3 reprend des dรฉcrochements sรฉnestres D2 et les P3 reprennent aussi les plis P1 et P2 (Diรจne 2012).
Dโautres auteurs parlent dโEburnรฉen I et dโEburnรฉen II. En effet Bard (1974) identifie deux cycles orogรฉniques : le Burkinien ou Eburnรฉen I et lโEburnรฉen II ou Eburnรฉen au sens strict. Le Burkinien est datรฉ de 2,19 ร 2,14 Ga par Lemoine et al., 1985. Il affecte des formations dabakaliennes qui sont caractรฉrisรฉes par une tectonique tangentielle vers 2,17 Ga (Cahen et al., 1984) et un mรฉtamorphisme รฉpi ร mรฉsozonal. LโEburnรฉen est datรฉ de 2,12 ร 2,07 Ga par Feybesse et al., 1989 ; Abouchami et al., 1990. Il affecte les formations Birimiennes des domaines Baoulรฉ-Mossi, Yetti-Eglab et des boutonniรจres Kรฉdougou-Kรฉniรฉba et Kaye.
Selon Milรฉsi.et al (1989), le cycle mรฉtallogรฉnique รฉburnรฉen, riche en or et en mรฉtaux de base, s’รฉtendrait sur une pรฉriode de 150 Ma :
๏ผ Pendant le dรฉpรดt du Birimien 1, des minรฉralisations stratiformes ร Mn, Fe, Au, Zn-Ag se mettent en place vers 2150 Ma au sommet de la pile lithologique. Cette pรฉriode s’achรจve par les minรฉralisations aurifรจres des conglomรฉrats tarkwaiens.
๏ผ La seconde pรฉriode mรฉtallogรฉnique tardi-orogรฉnique apparaรฎt avec les derniers stades cassants des tectoniques Dl et D2. Elle est marquรฉe par des minรฉralisations mรฉsothermales : colonnes ร arsรฉnopyrite aurifรจre dissรฉminรฉe, puis filons de quartz ร or natif et paragรฉnรจse ร CuPb-Zn-Ag-Bi, datรฉs ร environ 2001 Ma.
LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU-KENIEBA
La boutonniรจre de Kรฉdougou-Kรฉniรฉba (BKK) se situe dans la partie occidentale du COA, au Sud-est du Sรฉnรฉgal. Cโest dans cette boutonniรจre quโaffleure le socle prรฉcambrien du Sรฉnรฉgal. Elle est limitรฉe ร lโOuest par la chaรฎne des Mauritanides, et sur tous les autres cรดtรฉs par les sรฉdiments dโรขge Protรฉrozoรฏque supรฉrieurโ Cambrien du Bassin de Taoudenni. Les structures majeures sont gรฉnรฉralement orientรฉes Nord-Sud ร NE-SW. Les sรฉquences volcanoโ sรฉdimentaires du Palรฉoprotรฉrozoรฏque, plus connues sous le nom de formations Birimiennes ont une trรจs grande importance mรฉtallogรฉnique dans la mesure oรน elles renferment la majoritรฉ des gisements dรฉcouverts dans la rรฉgion. Elle est recoupรฉe par deux structures gรฉologiques majeures auxquelles sont associรฉes notamment les minรฉralisations aurifรจres : la Faille Sรฉnรฉgaloโ Malienne et la โMain Transcurrent Zoneโ (MTZ).
Thรฉveniaut et al (2010) subdivisent la boutonniรจre de Kรฉdougou-Kรฉniรฉba en deux Groupes, recoupรฉs par des suites magmatiques : le Groupe de Mako ร lโOuest et celui de Dialรฉ-Dalรฉma ร lโEst, les suites magmatiques du palรฉoprotรฉrozoรฏque (Suite de Sandikounda โ Soukouta, suite de Saraya et la suite de Boboti.) et dโautres suites dโรขge mรฉso ร nรฉo-protรฉrozoรฏque (suite de Boundou โ Dioรฉ, de Sambarabougou, de Kรฉdougou et de Noumoufoukha.
Lithostratigraphie de la boutonniรจre
Le Groupe de Mako
Le Groupe de Mako est situรฉ dans la partie occidentale de la boutonniรจre (figure 3). Il correspond ร d’importantes coulรฉes volcaniques basiques associรฉes ร des gabbros, des pรฉridotites, des dolรฉrites et des diorites en massifs concordants. Les basaltes sont essentiellement structurรฉs en coussin de taille variable gรฉnรฉralement supรฉrieure au dรฉcimรจtre. Ce complexe volcanoplutonique est interstratifiรฉ avec un ensemble vo1canodรฉtritique et sรฉdimentaire largement dominant sur la bordure orientale du Groupe. Ces ensembles sont gรฉnรฉralement orientรฉs Nord-Sud ร NNE-SSW et intrudรฉs par les granitoรฏdes syntectoniques du batholithe de Badon-Kakadian et par des petits massifs syntectoniques ร tarditectoniques tels que les massifs de Mamakono, de Soukourtou et de Tinkoto (Witschard, 1965 ; Bassot, 1966 ; Dia, 1988 ; Ngom, 1989 et 1995 ; Diallo, 1994 et 2001 ; Dioh et al., 1990). Le Groupe de Mako est datรฉ entre 2213 Ma et 2168 Ma (Bassot et Caen-Vachette, 1984 ; Dia et al., 1997; Gueye et al., 2007 ; Dabo et Aรฏfa, 2013)
Le Groupe de Dialรฉ-Dalรฉma
Le Groupe de Dialรฉ-Dalรฉma constitue la partie orientale de la BKK. Les roches de ce Groupe sont limitรฉes, ร lโOuest et en contact anormal avec les formations du Groupe de Mako par la MTZ (figure 3). Le Groupe de Dialรฉ-Dalรฉma est constituรฉ de deux segments : Dialรฉ ร lโOuest et Dalรฉma ร lโEst (cours de licence 2016). Ces deux segments sont sรฉparรฉs par le batholite de Saraya. Ce Groupe qui affleure aussi bien au Sรฉnรฉgal quโau Mali est recouvert en discordance au Sud et ร lโEst par les formations du Prรฉcambrien supรฉrieur et du Primaire (Falaise de la Tambaoura). Lโorganisation des mรฉgastructures est NE-SW ร Nord-Sud.
๏ Le segment Dialรฉ.
La partie ou segment Dialรฉ est constituรฉe de calcaires mรฉtamorphiques (marbres rubanรฉs de Bandafassi et dโIlimalo, marbres conglomรฉratiques dโIbel), de grauwackes variรฉs, de conglomรฉrats polygรฉniques et surtout de schistes trรจs variรฉs. Ces roches sont associรฉes ร des basaltes รฉpimรฉtamorphiques faiblement reprรฉsentรฉs ร lโaffleurement. On note aussi des sills et des dykes dolรฉritiques.
๏ Le segment Dalรฉma
Des รฉtudes rรฉcentes menรฉes par Thรฉveniaut et al. (2010) ont permis de donner, de la base vers le sommet, la succession lithologique suivante :
โข une importante formation de flyschoรฏde ร niveau de cherts et dโรฉpiclastites ;
โข un niveau de grรจs et de conglomรฉrat ร tourmaline qui est minรฉralisรฉ en Au ;
โข une formation carbonatรฉe associรฉe ร des siltites, des conglomรฉrats et des รฉpiclastites, et ร des volcanites et pyroclastites. Cette formation est recoupรฉe par des dykes calcoโ alcalins et contient รฉgalement le gisement de fer de la Falรฉmรฉ. Les minรฉralisations ferrifรจres forment un chapelet dโamas situรฉs au contact entre les niveaux carbonatรฉs et les roches du complexe volcano-plutonique et hypovolcanique.
โข Des pyroclastites andรฉsito-basaltiques ร rares blocs de basalte tholรฉiitiques prรฉcรจdent localement les pyroclastites rhyodacitiques et dacitiques. Les zircons rencontrรฉs dans ces derniers ont รฉtรฉ datรฉs ร 2117 Ma.
Les dykes basiques et intermรฉdiaires intrusifs dans ces formations sont datรฉs ร 2,072 Ga (Clavez, 1989). Les ensembles sรฉdimentaires sont dโรขge compris entre 2165 – 1 et 2096 – 8 Ma (Hirdes and Davis, 2002, Cavez et al., 1990 in Dabo et Aรฏfa, 2013).
Contexte structural de la boutonniรจre de Kรฉdougou-Kรฉniรฉba.
La BKK, comme toutes les autres formations palรฉoprotรฉrozoรฏques du Craton Ouest Africain, a รฉtรฉ affectรฉe par une dรฉformation tectonique polyphasรฉe. Ces phases de dรฉformation dโรขge Eburnรฉen sont ร lโorigine de la mise en place de plusieurs structures tectoniques dont deux mรฉgastructures dโimportance รฉconomique capitale dans la mesure oรน elles concentrent la plupart des gisements dโor dรฉcouverts dans la rรฉgion. Il sโagit de : la Zone Transcurrente Principale ou Main Transcurrent Zone (M.T.Z) et la faille Sรฉnรฉgalo-Malienne ou Sรฉnรฉgalo-Malian Shear Zone (S.M.S.Z).
Les phases de dรฉformation tectonique
Trois phases de dรฉformation Eburnรฉennes ont รฉtรฉ caractรฉrisรฉes dans le secteur de la Dalรฉma (Ledru et al, 1989 et 1991 ; Dabo et Aรฏfa, 2010 et 2011). Une phase D1 marquรฉe par une schistositรฉ S1 orientรฉe N70ยฐ-100ยฐ et par des plis P1 souvent trรจs oblitรฉrรฉs, de gรฉomรฉtrie variable (Dabo et Aรฏfa, 2010). Le style de dรฉformation associรฉ ร cette phase reste encore mal connu, probablement liรฉ ร une tectonique tangentielle ou pรฉribatholitique (Ledru et al., 1989 et 1991 ; Pons et al., 1992). Une phase de dรฉformation D2, avec trois stades (Dabo et Aรฏfa, 2010) : (i) une compression D2a ; (ii) une transpression senestre D2b ; (iii) et des chevauchements D2c. La direction principale de raccourcissement associรฉe ร cette dรฉformation serait entre N110ยฐet 130ยฐ. Une phase de dรฉformation D3 caractรฉrisรฉe par un style transcurrent dextre, associรฉ ร une schistositรฉ S3 orientรฉe entre N45ยฐ et N140ยฐ et des plis P3 en forme de Z (Dabo et Aรฏfa, 2011).
Les structures majeures dans la BKK
La Main Transcurrent Zone (M.T.Z)
La Main Transcurrent Zone (MTZ) ou zone transcurrente principale est globalement orientรฉe NE-SW devenant N-S au Nord (figure 3). Cโest une grande zone de cisaillement ductile (Milรฉsi et al (1989) qui dรฉfinirait un mouvement transcurrent sรฉnestre sรฉparant deux grands domaines gรฉologiques (le Groupe de Mako et le Groupe de Dialรฉ-Dalรฉma). Diรจne, (2012) lโassimilent ร un systรจme de failles avec un cisaillement sรฉnestre. Les gisements de Sabodala (5,6 Moz) et Massawa (2,6 Moz) ont รฉtรฉ dรฉcouverts au niveau de la MTZ dans les formations volcaniques et volcanosรฉdimentaires Birimiennes du Groupe de Mako.
La faille Sรฉnรฉgalo-Malienne
Communรฉment appelรฉe Sรฉnรฉgalo-Malian Shear Zone (SMSZ), elle est orientรฉe NNE-SSW ร N-S vers le Nord de la boutonniรจre. Elle sรฉpare la formation de Koffi ร lโEst et la Dalรฉma ร lโOuest (figure 2). Cโest une grande zone de cisaillement prรฉsentant un mouvement senestre et qui concentre plusieurs gisements dโor dont les plus importants se trouvent au Mali (Sadiola 13,3 Moz, Loulo 6,3 Moz, Gounkoto 6 Moz, Yatรฉla 3,2 Moz, Yalรฉa 2,4 Moz) etc.
Comme dans tous les autres pays du monde, ces grandes zones de cisaillement sont des sites de prรฉdilection pour la recherche de lโor car elles sont trรจs propices ร la circulation de fluides hydrothermaux qui reconcentrent lโor.
En dehors de ces deux structures majeures et de la Faille de Sabadola (Ngom, 1985), plusieurs autres systรจmes de failles ont รฉtรฉ cartographiรฉs notamment dans le Groupe de Mako oรน Diรจne, (2012) distinguent des failles prรฉcoces orientรฉes Nord-Sud, des failles principales orientรฉes NE-SW, des failles secondaires orientรฉes Nord-Sud et des failles tertiaires structurรฉes Est-Ouest ร ENE-WSW et NW-SE.
CONTEXTE GEOLOGIQUE LOCAL
Le secteur de Boto, qui concentre la quasi-totalitรฉ des travaux, se situe dans le Groupe de Dialรฉ-Dalรฉma (dans la BKK) et plus prรฉcisรฉment dans le segment de la Dalรฉma.
Le secteur est essentiellement recouvert par de la latรฉrite qui est parfois indurรฉe (cuirasse) avec un relief dominรฉ par des collines, des plateaux, des cours dโeau, de grands escarpements. Les affleurements sont trรจs peu reprรฉsentรฉs ร cause de la couverture latรฉritique mais les sondages ont permis dโidentifier une grande variรฉtรฉ lithologique dans la rรฉgion.
Dans le secteur, les roches sรฉdimentaires sont largement dominantes avec des pรฉlites, des grรจs, des grauwackes et des turbidites (alternance de grรจs et de pรฉlites). Mais on trouve aussi de vastes intrusions de nature granitique, syรฉnitique, gabbroรฏque, monzonitique et dioritique. En outre, on y retrouve des roches volcaniques et pyroclastiques, des horizons ferrugineux, des dykes tardifs de dolรฉrite et une multitude de filons de quartz parfois associรฉes ร la tourmaline.
Les structures tectoniques sont gรฉnรฉralement orientรฉes NE-SW, avec une sรฉquence lithologique se faisant Est-Ouest. Le pendage des couches est en gรฉnรฉral sub-vertical.
A lโissue de diffรฉrents travaux, le secteur a รฉtรฉ divisรฉ en deux parties : la grille GJ et la grille Est. La grille Est a รฉtรฉ ciblรฉe et lโensemble des efforts de recherche ont รฉtรฉ concentrรฉs dans cette derniรจre.
Les ensembles lithologiques de la grille Est
DโOuest en Est, la gรฉologie de la grille-Est est constituรฉe de trois zones distinctes (figure 6) :
๏ ร lโOuest on distingue essentiellement des sรฉquences pรฉlitiques ร turbiditiques carbonatรฉes constituรฉes dโune alternance de niveaux centimรฉtriques ร mรฉtriques de pรฉlites carbonatรฉes et de grรจs feldspathiques. Par endroits, ces turbidites sont recoupรฉes par des dykes de dolรฉrite et des niveaux mรฉtriques de roche ร quartz tourmaline (QT). A lโOuest, cette unitรฉ est intrudรฉe par des pyroxรฉnites, des gabbros et des diorites. La dรฉformation affecte les niveaux pรฉlitiques et est marquรฉe par une schistositรฉ orientรฉe Nord-Sud ร NNE-SSW ร pendage subvertical.
๏ au centre, un corridor de dรฉformation dโenviron deux kilomรจtres orientรฉ NE-SW sรฉpare les sรฉquences des turbidites et des grรจs. Ce corridor de dรฉformation est essentiellement constituรฉ de sรฉdiments grรฉseux gรฉnรฉralement dรฉformรฉs, de schiste pรฉlitiques, de carbonates mรฉtamorphiques (cipolins). On y trouve aussi des diorites, des andรฉsites, des tufs et des structures filoniennes ร quartz-tourmaline gรฉnรฉralement orientรฉes N25. Ce corridor porte le gisement de Malikoundi et les prospects Boto 2, 4 et 6
๏ A lโEst, se trouvent essentiellement des sรฉdiments grรฉseux (grรจs de Guรฉmedji) orientรฉs Nord-Sud ร NNE-SSW. Il sโagit gรฉnรฉralement dโun grรจs quartzifรจre ร grain grossier, fortement silicifiรฉ et trรจs magnรฉtique. Cette formation grรฉseuse est par endroits recoupรฉe par des structures filoniennes ร quartz tourmaline orientรฉes N45 ร N60. On y retrouve les prospects Boto 4 et Boto 6.
Contexte structural de la grille Est
De nombreuses รฉtudes gรฉophysiques aรฉroportรฉes et de surface ont รฉtรฉ effectuรฉes dans cette zone. Lโinterprรฉtation de ces donnรฉes gรฉophysiques combinรฉes aux donnรฉes de forage, des images Landsat ont permis dโidentifier un grand nombre de structures gรฉotectoniques de diffรฉrentes directions. On distingue des structures NNE-SSW (largement dominante), des structures Est-Ouest ร ENE-WSW (N80ยฐ) dรฉcalรฉes par des failles ESE-WNW senestres.
Le contexte structural actuel est beaucoup plus marquรฉ par la prรฉsence dโun corridor de dรฉformation (zone de cisaillement) dโenviron 2 km de large orientรฉ NNE-SSW ร Nord-Sud. Cette zone de cisaillement senestre est situรฉe plus ร lโEst du secteur. Elle va de la Guinรฉe au Mali et sรฉpare les ยซ grรจs de Guรฉmรฉdji ยป des pรฉlites turbiditiques (figure 6). Elle correspond ร une famille de structures orientรฉes NNE-SSW, parallรจles ร la Faille Sรฉnรฉgalo-Malienne (FSM) et serait une zone de cisaillement associรฉe ร cette derniรจre. Cette zone, constituรฉe dโune lithologie complexe et variรฉe, a enregistrรฉ une forte dรฉformation ductile cassante. Elle constitue le principale mรฉtallotecte du secteur et porte le gisement de Malikoundi et les prospects Boto 2, 4, et 6.
LE PROFIL DโALTERATION SUPERGENE
Dans le prospect de Boto 6 et quasiment dans tout le secteur de Boto, il est impossible de faire une description lithologique sans pour autant sโintรฉresser ร lโaltรฉration supergรจne car celle-ci couvre tout le secteur.
Lโรฉtude des diffรฉrentes sections ร montrer que le profil de lโaltรฉration supergรจne est constituรฉ de quatre parties successives qui sont : la latรฉrite, la zone tachetรฉe (mottled zone), la saprolite et le saprock (figure 9). De haut en bas, on distingue :
LA LATERITE
Le secteur est essentiellement recouvert par de la latรฉrite. Elle a une รฉpaisseur moyenne apparentes (รฉpaisseur suivant le pendage de forage qui et gรฉnรฉralement de 60ยฐ) de 5 mรจtres. La latรฉrite est souvent sous forme de cuirasse (2 mรจtre dโรฉpaisseur en moyenne) parfois trรจs dure au dรฉbut. Elle est plus ou moins รฉvoluรฉe avec des faciรจs vacuolaire tachetรฉ, et renferme souvent des nodules kaolinite. La latรฉrite est souvent ร pisolites sub-arrondies ร arrondies et contient parfois des blocs de quartz sub-arrondis ร arrondis (latรฉrite alluvionnaire ร colluvionnaire et alluvions latรฉritisรฉs)
LA ZONE TACHETEE (MOTTLED ZONE)
La zone tachetรฉe ou zone marbrรฉe nโest pas toujours prรฉsente dans le profil de lโaltรฉration supergรจne mais elle est bien reprรฉsentรฉe dans certains forages avec une รฉpaisseur moyenne apparente de 3 mรจtres. Cette zone tachetรฉe est le rรฉsultat de la pรฉnรฉtration des racines des arbres dans la saprolite au cours dโun rรฉgime environnementale prรฉcรฉdent. Elle est essentiellement constituรฉe dโargiles bariolรฉes avec des tรขches blanchรขtres de kaolinite et des oxydes de fer. Elle est souvent plus ou moins latรฉritisรฉe et ne prรฉsente aucune structure permettant de distinguer la nature de la roche mรจre.
LA SAPROLITE
La saprolite est une roche gรฉnรฉralement meuble. Elle rรฉsulte de l’altรฉration chimique de la roche-mรจre, due ร l’action du climat, de l’eau ou l’action hydrothermale, sans avoir รฉtรฉ transportรฉe. La saprolite contient des minรฉraux nรฉoformรฉs comme la gibbsite et la kaolinite (issus de lโaltรฉration des feldspaths) ainsi que des oxydes de fer. Dans cette dite saprolite, les minรฉraux primaires sont dรฉtruits sauf les plus rรฉsistants. Les รฉlรฉments chimique comme le Ca, Cs, K, Na, Rb, Mg sont lessivรฉs et dโautres comme le Si, Al, Fe, Ni, Co, Cr, Ga, Mn, Ti, V sont partiellement retenus dans les minรฉraux secondaires (kaolinite, oxyde de Fe et de Mn, etc.) la fabrique de la roche originelle est plus ou moins prรฉsente ; sa nature dรฉpend de celle de la roche mรจre. Cโest la zone la plus รฉpaisse dans le profil dโaltรฉration supergรจne (beaucoup plus รฉpaisse au niveau des grรจs oรน elle peut atteindre 30 mรจtres) avec des รฉpaisseurs moyennes apparentes de 16 mรจtres.
LE SAPROCK
Le saprock est la zone situรฉe en-dessous de la saprolite avec une รฉpaisseur moyenne apparente de 4,5 mรจtres et marque le dernier stade du profil de lโaltรฉration supergรจne. Dans le saprock, lโaltรฉration est limitรฉe aux systรจmes de ruptures (fractures, failles, joints et autres dรฉfaillances) de la roche fraiche. Dans cette zone, les รฉlรฉments comme As, Au, Cd, Co, Cu, Mo, Ni, Zn, S, Ca, Mg, Fe, Mn, Sr sont lessivรฉs et dโautres comme As, Cu, Ni, Pb, Sb, Zn sont partiellement retenus dans les oxydes de fer, sulfates, arsรฉnates, carbonates. Le saprock montre bien la fabrique de la roche fraiche et est moins altรฉrรฉ que la saprolite.
PRINCIPALES LITHOLOGIES DU SECTEUR DE BOTO 6
Le prospect Boto 6 se situe au Sud-Est du segment Dalรฉma (Groupe de Dialรฉ-Dalรฉma) qui est essentiellement constituรฉ de roches sรฉdimentaires mรฉtamorphisรฉes et trรจs dรฉformรฉes (grรจs, grauwackes, conglomรฉrats, pรฉlites, carbonates, sรฉdiments ferrifรจres etc.), recoupรฉes par des roches magmatiques volcano-plutoniques allants des termes basiques aux termes acides et des volcano-sรฉdiments (Cf. 1.2.1.2).
Dans le secteur de Boto, la succession lithostratigraphique varie dโOuest en Est avec des sรฉdiments pรฉlitiques et turbiditiques ร lโOuest et des sรฉdiments grรจso-grauwackeux ร lโEst. Boto 6 se situe dans la zone de transition entre les pรฉlites turbiditiques et les sรฉdiments grossiers (grรจs et grauwackes). Cet agencement est bien visible sur les sections 1 et 2 ; la section 3 se situe plus ร lโEst et est constituรฉe essentiellement de sรฉdiments grossiers (figure 17). Les volcano-sรฉdiments (tufs andรฉsitiques) sont souvent sous forme de petites intercalations dans ces formations.
Les pรฉlites et les cipolins sont souvent recoupรฉs par des microdiorites et des andรฉsites, on observe aussi des andรฉsites recoupant des grรจs ร une profondeur de 120 ร 150m (DBDD-2363). Le secteur comprend donc un ensemble de roches sรฉdimentaires intrudรฉs par des roches magmatiques.
LES ROCHES SEDIMENTAIRES ET VOLCANO-SEDIMENTAIRES
Les roches sรฉdimentaires constituent lโessentiel des sections รฉtudiรฉes. Elles sont reprรฉsentรฉes par des pรฉlites localement turbiditiques, des carbonates impurs et des sรฉdiments grossiers. De haut en bas on observe la succession lithologique suivante :
Les alluvions
Les alluvions sont des dรฉpรดts de sรฉdiment constituรฉs de sable, dโargile, de limons, de galets et de graviers abandonnรฉs par les cours dโeau. Elles se situent souvent entre la latรฉrite et la zone tachetรฉe ou aprรจs cette derniรจre. Elles sont constituรฉs de gros galets et blocs de grรจs et de quartz sub-anguleux, sub-arrondis ร arrondis parfois centimรฉtrique dans une matrice sableuse et souvent argileuse (figure 10). Elles peuvent รชtre intactes ou latรฉrisรฉes sur quelque mรจtres ou bien complรฉtement latรฉritisรฉes.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE GEOLOGIQUE GENERAL ET PRESENTATION DU PERMIS DAORALA-BOTO
CHAPITRE ๏ : CONTEXTE GEOLOGIQUE REGIONAL
I. LE CRATON OUEST AFRICAIN
Lithostratigraphie du craton
Les formations archรฉennes
Les formations palรฉoprotรฉrozoรฏques (Birimiennes)
Evolution structurale et mรฉtallogรฉnique du craton
II. LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU-KENIEBA
Lithostratigraphie de la boutonniรจre
Le Groupe de Mako
Le Groupe de Dialรฉ-Dalรฉma
Contexte structural de la boutonniรจre de Kรฉdougou-Kรฉniรฉba.
Les phases de dรฉformation tectonique
Les structures majeures dans la BKK
II.2.2.1. La Main Transcurrent Zone (M.T.Z)
II.2.2.2. La faille Sรฉnรฉgalo-Malienne
CHAPITRE ๏๏ : PRESENTATION DE LA COMPAGNIE IAMGOLD ET DU PERMIS DAORALA-BOTO
I. PRESENTATION DE LA COMPAGNIE IAMGOLD
II. PRESENTATION DU PERMIS DAORALA-BOTO
Historique du permis
Localisation du permis
III. CONTEXTE GEOLOGIQUE LOCAL
Les ensembles lithologiques de la grille Est
Contexte structural de la grille Est
IV. GEOMORPHOLOGIE ET REGOLITHE DE BOTO
La latรฉrite
Le rรฉgime dรฉpositionnel
Le rรฉgime รฉrosionel
DEUXIEME PARTIE : ETUDE LITHOLOGIQUE DU PROSPECT BOTO
CHAPITRE ๏: PRESENTATION DES SECTIONS DโETUDE
CHAPITRE ๏๏: LE PROFIL DโALTERATION SUPERGENE
I. LA LATERITE
II. LA ZONE TACHETEE (MOTTLED ZONE)
III. LA SAPROLITE
IV. LE SAPROCK
CHAPITRE ๏๏๏ : PRINCIPALES LITHOLOGIES DU SECTEUR DE BOTO 6
I. LES ROCHES SEDIMENTAIRES ET VOLCANO-SEDIMENTAIRES
Les alluvions
Les pรฉlites
Les cipolins
Les grรจs et les grauwackes
Les tufs.
II. LES ROCHES INTRUSIVES
Les microdiorites
Les andรฉsites
III. LES BRECHES
TROISIEME PARTIE : STRUCTURES, HYDROTHERMALISME, MINERALISATION ET MODELISATION DE LA DISTRIBUTION DE LA MINERALISATION DANS LE PROSPECT BOTOย
CHAPITRE ๏ : STRUCTURES ET MINERALISATION
I. LES STRUCTURES DE LA DEFORMATION DUCTILE
La schistositรฉ
Les plis
Les zones de cisaillement ductile
II. LES STRUCTURES DE LA DEFORMATION CASSANTE
Les fractures
Les failles
Les veines
Les veines ร magnรฉtite-pyrite-quartz-hรฉmatite-calcite
Les veines ร quartz-tourmaline-hรฉmatite-pyrite/magnรฉtite
Les autres veines et stockworks
Les brรจches hydrothermales
III. INTERPRETATION STRUCTURALE
Les couloirs de cisaillement
La zone ร brรจchification dominante
CHAPITRE ๏๏ : ALTERATION HYDROTHERMALE ET MINERALISATION
I. LโALBITISATION
II. LA MAGNETISATION-HEMATISATION
III. LA TOURMALINISATION
IV. LA CARBONATATION
CHAPITRE ๏๏๏ : ORIGINE ET INTERPRETATION DES STRUCTURES MINERALISEES DANS LE SECTEUR
I. MODE DE MISE EN PLACE DES STRUCTURES ASSOCIEES A LA PHASE HYDROTHERMALE DE MAGNETISATION-HEMATISATION
II. MODE DE MISE EN PLACE DES STRUCTURES ASSOCIEES A LA PHASE HYDROTHERMALE DE TOURMALINISATION
CHAPITRE ๏V : MODELISATION DE LA DISTRIBUTION DE LA MINERALISATION DANS LE SECTEUR
I. LES CORPS MINรRALISรS A TENEUR COMPRISE ENTRE 0,1 ET 0,499g/t
II. LES CORPS MINรRALISรS A TENEUR COMPRISE ENTRE 0,5 ET 0,99g/t
III. LES CORPS MINรRALISรS A TENEUR COMPRISE ENTRE 1 ET 5g/t
IV. LES CORPS MINรRALISรS A TENEUR SUPERIEURE A 5g/t
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
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