PRESENTATION DE HOLARRHENA FLORIBUNDA

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Épidémiologie

 Le genre Candida
L’épidémiologie des maladies infectieuses a connu un bouleversement avec l’avènement de nouveaux traitements de chimiothérapie, de nouveaux médicaments immunosuppresseurs, avec les recours croissants à la transplantation d’organes, à l’alimentation parentérale, aux antibiotiques à large spectre et aux techniques chirurgicales avancées. Parmi ces infections, les candidoses constituent un problème crucial chez les patients immunodéprimés.
L’apparition de nouvelles souches de Candida est due d’une part à l’amélioration de la qualité du diagnostic microbiologique, et d’autre part à l’augmentation du nombre de patients immunodéprimés et des gestes comportant une effraction des muqueuses, permettant à des levures opportunistes d’exprimer leur pouvoir pathogène.
L’exemple le plus patent est celui du SIDA, dont l’émergence a entraîné une augmentation sensible du nombre de cas de candidoses pharyngées, qui a ensuite considérablement chuté avec la généralisation des trithérapies antirétrovirales. Par ailleurs, le large usage du fluconazole a engendré la sélection d’espèces non sensibles (C. krusei) ou moins sensibles (C. glabrata).
On ne rencontre fréquemment à l’état commensal chez l’homme que C. albicans et Candida glabrata, notamment retrouvés dans le tube digestif et les voies génito-urinaires. Occasionnellement il est possible de retrouver d’autres espèces commensales dans le tube digestif lors de contaminations d’origine alimentaire (Kah, 2011) comme le montre le tableau II.

Répartition géographique et habitat

H. floribunda est une des espèces les plus répandues en Afrique. Sa dispersion s’étend du Sénégal au Cameroun, jusqu’à la République Démocratique du Congo. On en signale même dans la région du Tchad, des plateaux secs et arides aux forêts tropicales humides (Bayala, 2005).
La plante se rencontre assez fréquemment dans les forêts claires de Casamance ; l’Holarrhène florifère est présente, quoique plus dispersée, dans les forêts soudano-guinéennes du Sénégal oriental. On la rencontre aussi dans les Niayes, où sa croissance est limitée par le facteur eau, accentué par son caractère quelquefois saumâtre (Fortin et al., 1997).

Taxonomie

En 1844, De Candolle découvrit la première espèce africaine de Holarrhène qu’il nomma Holarrhena africana. Cependant, quelques années plutôt, Don (1834) avait décrit sous le nom de Rondelettia floribunda, un arbuste buissonnant originaire de la Sierra Leone, qu’il classait dans la famille des Rubiacées. Mais Hooker (1849), après examen de plusieurs herbiers des deux espèces conclut qu’elles étaient identiques.
Le genre Holarrhena appartient à la tribu des Alstoniées, à la sous tribu des HoLarrheninées, à la famille des Apocynacées et à la sous famille des Pluméroïdées. Holarrhena appartient à la section Alepis A. D. C. Des études ethnobotaniques ont rapporté l’existence de dix-sept (17) espèces de Holarrhena asiatiques et une dizaine en Afrique (Bayala, 2005).
La classification de Cronquist divise les dicotylédones en six sous-classes dont les Astéridées auxquelles appartient l’ordre des Gentianales.
Dans la classification de l’APG, les dicotylédones sont appelés Triaperturées (trois pores au niveau d’un grain de pollen) ou Eudicotylédones.
Cette classe est divisée en deux groupes : les Eudicotylédones archaïques et celles qui sont évoluées. Ce dernier groupe est scindé en trois sous-classes :
– Caryophyllidées
– Rosidées
– Astéridées
La sous-classe des Astéridées est divisée en trois sections : Astéridées1, Astéridées 2, Astéridées 3.
L’ordre des Gentianales auquel appartient la famille des Apocynacées se trouve dans les Astéridées 2 (Arbonnier, 2009).

Description de la plante

 Port
Arbuste de 2 à 5 m pouvant devenir un petit arbre de 5 à 10 m et même plus en région guinéenne. En zone soudano-guinéenne, on le rencontre sous la forme d’un arbrisseau de 1 à 2 m, possédant plusieurs tiges grêles et évasées partant de la même souche. Le tronc est brunâtre, peu fendillé. Les jeunes rameaux lenticellés exsudent un latex abondant quand on les brise (Fortin et al., 1997).
La morphologie de la plante est fonction des régions et des terrains où elle existe : quelques-unes sont buissonnantes ou arbustives dans les régions sahéliennes alors que dans les régions tropicales, ce sont de petits arbres au fût élancé pouvant atteindre une quinzaine de mètres de hauteur (Arbonnier, 2000).
 Appareil végétatif
 Les feuilles
Les feuilles sont simples, ovales à oblongues. Elles sont opposées, entières, acuminées à subobstuses de 7 à 15 cm de longueur et 5 à 8 cm de largeur. Elles sont membraneuses et pourvues de nervures très saillantes en dessous et d’un court pétiole (5 à 8 cm). Les feuilles jaunissent vers janvier ou février et tombent par la suite. L’arbre reste nu jusqu’en mai – juin (Bayala, 2005).
 Le tronc
Le fût atteint 30 cm de diamètre. L’écorce presque lisse chez les jeunes arbres et liégeuse par la suite est gris pâle à brun foncé (Prota4u.org).
 Appareil reproducteur
 La fleur
Les fleurs de couleur blanchâtre, petites et odoriférantes, se regroupent sous forme d’inflorescences qui sont des corymbes terminaux ou axillaires.
Le calice long de 3 mm, comprend 5 sépales recouverts de poils gris denses.
La corolle est formée de 5 pétales soudés en un tube de 8 à 14 mm.
Des étamines au nombre de cinq (5), à filets courts, terminés par des anthères décurrentes, en fer de lance (1 mm) sont insérées sur la base renflée du tube corollaire. Ces étamines sont librement velues.
L’ovaire est constitué de deux (2) carpelles libres multiovulés. Le style est oblong et fusiforme, le stigmate ovoïde et acuminé.
La période de floraison est située en début de saison pluvieuse (Bayala, 2005).
 Le fruit
Le fruit est un long follicule accouplé, légèrement incurvé, à pointe émoussée et de couleur noirâtre. Il peut mesurer jusqu’à 50 cm de long et 1,5 à 2 cm de large. Il renferme des graines fusiformes, aplaties, surmontées d’une aigrette de longs poils fauves. L’embryon charnu est replié sur lui-même (Bayala, 2005).

Composition chimique

Les premiers travaux sur H. floribunda furent entrepris par Kiedel en 1878. Il réussit à extraire des écorces du tronc, un alcaloïde qui fut identifié à la conessine en 1886 par Polstorff et Schirrner. Kanga et al. (1926) réussissent à extraire des écorces de H. antidysenterica, H. floribunda et H. congolensis de la conessine. Ils apportaient ainsi la preuve de l’analogie de composition en alcaloïdes stéroïdiques existant entre ces différentes espèces. (Paris, 1938) réussit à isoler de H. floribunda en provenance du Sénégal, des alcaloïdes totaux de teneur plus élevée dans les écorces de tronc et de racines. Schmit (1950) ayant repris les mêmes travaux démontra la présence d’autres alcaloïdes dans les écorces : Isoconessimine, Conessimine, Conkurchine, Holarrhémine, Holarrhimine.
Leboeuf et al. (1964) ont réussi à mettre en évidence la présence de la progestérone dans les feuilles de H. floribunda.
Ce même résultat fut confirmé par (Leboeuf et al., 1969) lorsqu’ils étudiaient la composition chimique des feuilles de la plante. En plus de la progestérone, ils isolèrent quatre nouveaux alcaloïdes : la méthylholaphylline, l’holaphyllinol, l’holaphyllidine et la dihydroholaphyllamine. Outre les travaux de Leboeuf, Bennett et al. (1965) mettent en évidence la biosynthèse de la progestérone à partir de la pregnènolone.
Paris et al. (1959) mettent en évidence dans les feuilles des flavonoïdes. En 1992, Millogo confirme cette présence dans les feuilles et les écorces de tiges. Loukaci et al., (2000) réussissent à isoler les trichotécènes, un groupe de terpène, des écorces de tige de H. floribunda. Les trichotécènes sont des composés chimiques produits par la voie des terpènes et sont considérés comme des mycotoxines humaine et animale (Bayala, 2005).
Des analyses effectuées sur des plantes originaires du Congo donnent des teneurs en alcaloïdes totaux de 0,8 % dans les écorces, 0,4 % dans les racines et 1,8 % dans les feuilles. De ces dernières on a pu séparer l’iréhine et l’iréhamine, les irédiamines A et B et l’iréhline (BOUQUET et al.,1974).
Les structures de ces différents composés chimiques sont illustrées dans la figure 9.

Emplois et Propriétés pharmacologiques des extraits

Emplois

En Afrique plusieurs travaux ethnobotaniques révèlent l’utilisation de H. floribunda dans la guérison de plusieurs pathologies (Arbonnier, 2000). Ainsi donc H. floribunda est utilisé contre la dysenterie et la stérilité, comme fébrifuge et diurétique. Selon Kerharo (1974), le macéré des écorces, administré par voie orale, est indiqué contre les parasitoses intestinales, la blennorragie et la stérilité. La décoction des écorces et des feuilles selon certaines matrones du Sénégal, en boisson et en bain, est conseillée durant toute la gestation de la femme et pour les femmes confrontées aux problèmes d’avortement.
Les dioulas utilisent le décocté des racines seules ou associées aux feuilles pour traiter les règles douloureuses.
Selon Pousset (1989), 35 g des écorces du tronc bouillies dans 1 litre d’eau, filtrées puis utilisées comme une toilette intime, deux (2) fois par jour, sont très efficaces contre les vaginites à Trichomonas (Bayala, 2005).
Le tableau IV donne les différentes utilisations de l’appareil végétatif de Holarrhena floribunda.

Propriétés pharmacologiques

 Effet œstrogènes-like
Des extraits de H. floribunda présentent des effets œstrogènes-like. Ces effets se traduisent par une augmentation des poids frais et sec de l’utérus, une augmentation du poids frais des glandes surrénales, du taux protéique dans l’utérus, une diminution du taux de cholestérol dans l’utérus et l’ouverture vaginale des rates ovarectomisées. Les effets sont doses dépendants et amoindris lorsque les extraits sont administrés en même temps que l’œstradiol, révélant une forme d’antagonisme partiel entre ces deux substances (Bayala et al., 2006).
 Propriétés hypoglycémiantes
L’extrait de feuilles de H. floribunda possède des propriétés hypoglycémiques chez le rat normal et que cette activité se situe dans les fractions de chlorométhane et d’acétate d’éthyle de l’extrait. Cette étude fournit une justification scientifique à l’utilisation traditionnelle de H. floribunda dans la prise en charge des patients diabétiques en Côte d’Ivoire (Gnangoran et al., 2012).
 Activité anticancéreuse
L’extrait méthanolique des feuilles de H. Floribunda est capable d’induire une inhibition de la croissance, l’apoptose, un arrêt du cycle cellulaire et l’induction de ROS (Reactive oxygen species) dans des cellules cancéreuses. Le résultat convaincant montre que l’extrait contient des composés bioactifs anticancéreux pouvant nécessiter une isolation et une caractérisation plus poussée (Badmus et al., 2015).
 Activité antibactérienne
Les extraits de parties aériennes, utilisés par les guérisseurs traditionnels pour traiter l’UB, ont montré une activité antimycobactérienne in vitro significative. Quatre alcaloïdes actifs ont été identifiés. L’holadysamine, le composé principal, s’est révélée être le plus actif (CMI = 50 µg / ml), mais cette activité est inférieure à celle de la rifampicine. Une synergie pouvant exister entre différents composés. De plus, comme cette plante est utilisée en association avec d’autres, il est également intéressant de tester les associations de plantes telles qu’utilisées par les praticiens traditionnels. Des remèdes qui prouveraient une activité efficace devraient être appliqués (Yemoa et al., 2015).
 Activité analgésique
(Udobre et al., 2014) ont évalué l’activité analgésique de l’extrait methanolique de racine de Holarrhena floribunda selon plusieurs modèles : la douleur induite par la chaleur, des convulsions induites par l’acide acétique et un léchage de la patte arrière par le formol chez la souris. L’extrait a montré un effet analgésique significatif dans tous les modèles.
 Activité antioxydante
(Badmus et al., 2010) ont étudié le potentiel antioxydant d’un extrait méthanolique dégraissé des feuilles de Holarrhena floribunda en utilisant les méthodes du radical 1,1 diphényl-2-picrylhydrazyle (DPPH), du radical hydroxyle, du piégeage des radicaux d’oxyde nitrique et de l’inhibition des méthodes de peroxydation lipidique. L’activité antioxydante totale a été mesurée par la méthode au phosphomolybdène. La teneur en phénol total et le potentiel réducteur de l’extrait ont également été évalués. Les résultats ont montré que l’extrait de feuilles avait une activité antioxydante significative.
 Activité antipaludique
L’activité antipaludique in vivo de l’extrait de feuille de Holarrhena floribunda a été rapportée. L’expérience a été réalisée sur des souris en utilisant le test suppressif de 4 jours. Les souris ont été inoculées par injection intra-péritonéale avec des globules rouges de souris donneuses parasitées par Plasmodium berghei. L’extrait a significativement supprimé (P <0,05) la parasitémie à toutes les doses par rapport au groupe témoin négatif. Les souris infectées par P. berghei, traitées avec l’extrait, présentaient un temps de survie plus court par rapport aux souris infectées traitées par la chloroquine (Hoekou et al., 2017).
 Activité anti-trypanosomiase
Nnadi et al. (2017) ont étudié les activités d’extraits de feuilles et d’écorces de Holarrhena floribunda et de leurs fractions alcaloïdiques sur T. brucei. Les extraits et leurs fractions ont montré une activité in vitro significative contre les formes sanguines de T. brucei rhodesiense.

Toxicité

L’étude de la toxicité de H. floribunda a surtout porté sur la toxicité de la conéssine qui s’est révélée être très toxique pour les amibes (Burn, 1915), les bactéries (Meissner et Hesse, 1930), les vers (Janot et al., 1949). Sur les animaux tels la grenouille, le cobaye, la toxicité est très faible (Baksh, 1936). Des études de l’action de la conéssine sur le système nerveux central réalisées par Kiedel, 1878, puis Burn, 1915 a montré qu’elle entraîne la disparition des mouvements volontaires suivie de nécrose. La mort intervient par paralysie du centre respiratoire. Millogo, 1992 trouve une DL50 de 1000 mg/kg chez des souris blanches avec le décocté des feuilles, administré par voie intrapéritonéale. Pour le décocté de tiges, la DL50 est de 950 mg/kg (Bayala, 2005).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. GENERALITES SUR LES MALADIES FONGIQUES
1. Rappel sur les champignons
2. Étiologie des maladies fongiques
3. Agents pathogènes
4. Épidémiologie
5. Traitement
II. PRESENTATION DE HOLARRHENA FLORIBUNDA
1. Rappel botanique
1.1. Appellations
1.2. Répartition géographique et habitat
1.3. Taxonomie
1.4. Description de la plante
2. Composition chimique
3. Emplois et Propriétés pharmacologiques des extraits
3.1. Emplois
3.2. Propriétés pharmacologiques
4. Toxicité
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPÉRIMENTALE
I. MATERIEL ET METHODES
1. Matériel utilisé
1.1. Matériel végétal
1.2. Matériel fongique
1.3. Matériel technique de laboratoire (Annexe 1)
1.4. Solutions utilisées (Annexe 2)
2.1. Extraction
2.2. Détermination du rendement d’extraction
2.3. Réalisation des tests antifongiques
2.3.1.Préparation des milieux des cultures
2.3.2.Recherche de l’activité antifongique
2.4. Expression des résultats
II. RESULTATS DE L’ETUDE
1. Rendement de l’extraction
2. Activité antifongique de l’extrait
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIES
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *