PRESCRIPTION Médicamenteuse ET Pharmacovigilance EN odontologie

MEDICAMENT

Définition On entend par médicament : « toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal, ou pouvant leur être administrée en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger, ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique, ou métabolique ». Sont notamment considérés comme des médicaments, les produits diététiques qui renferment dans leur composition des substances chimiques ou biologiques, ne constituant pas ellesmêmes des aliments, mais dont la présence confère à ces produits, soit des propriétés spéciales recherchées en thérapeutique diététique, soit des propriétés de repas d’épreuve. Par contre les produits utilisés pour la désinfection des locaux et pour la prothèse dentaire ne sont pas considérés comme des médicaments (Article L-511 du code de santé publique).

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens

      Ils sont constitués d’une vaste famille de produits chimiquement très hétérogènes, distincts et dépourvus de structures stéroïdiennes. Ils sont caractérisés par un mécanisme d’action, des propriétés pharmacologiques et des effets indésirables communs. Ils agissent sur une partie de la composante inflammatoire en diminuant la production tissulaire des prostaglandines (PG) et des thromboxanes (TX), par inhibition de la voie des cyclo-oxygénases (COX 1 et COX 2). Ainsi, de ce mécanisme découlent leurs propriétés antalgiques et antipyrétiques à faibles doses et anti-inflammatoires à fortes doses (Goodman et Gilman’s, 1996). En odontologie, les AINS ne doivent pas être prescrits en première intention au cours des affections bucco-dentaires. L’infection doit être d’abord maitrisée en raison du risque de complications sévères (cas des cellulites sévères) (Afssaps, 2001 ; Muster, 2004). Les différentes familles prescrites sont : Les dérivés salicylés, avec comme chef de fil l’acide acétylsalicylique (Aspirine®, Catalgine®, Juvépirine®, Aspégic®) L’acide acétylsalicylique a des actions analgésique, antipyrétique, anti-inflammatoire et antiagrégant plaquettaire. Commercialisé à partir de la fin du siècle dernier, il était considéré comme un médicament de choix dans le traitement des algies dentaires.  Cependant de nos jours, il est de moins en moins utilisé en odontostomatologie, du fait que son action antiagrégant plaquettaire perturbe l’hémostase et de son action ulcérogéne sur la muqueuse gastrique (Boucher et Cohen, 2007). La posologie per os par 24 heures chez l’adulte est de 1 à 3 g par jour, répartis en trois prises avec les repas (Muster, 2004). Les AINS autres que l’acide acétylsalicylique : il s’agit des dérivés de l’acide carboxylique avec l’ibuprofène(Advil®, Nurofen®, Antarene®, Spifen®), le Kétoprofène (Toprec®), le Fénoprofène ( Nalgésic®), l’Acide Tiaprofénique (Surgam®), les dérivés des fénamates avec l’Acide Niflumique (Nifluril®), l’Acide Méfénamique (Ponstyl®), les dérivés de l’acide phénylacétique avec le Diclofénac (Voltaréne®), les dérivés de l’oxicam avec le Piroxicam (Feldène®), les coxibs avec le Célécoxib (Célesténe®). Parmi l’ensemble de ces AINS d’intérêt en odontologie, l’ibuproféne demeure le mieux évalué et le mieux toléré. Il possède une balance bénéfice /risque la plus favorable. Il fait partie de l’arsenal thérapeutique incontournable dans différentes disciplines odontologiques (Descroix et Roche, 2008). Sa posologie journalière par per os est entre 200 mg à 400 mg, à répartir en trois prises, ne dépassant pas 1200 mg par 24 heures chez l’adulte (Furey et coll., 1992 ; Goodmann et Gilman’s, 1996 ; Morison et coll., 1999). Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), y compris l’acide acétylsalicylique, sont l’une des classes thérapeutiques les plus utilisées dans le monde. Leur bénéfice thérapeutique est cependant terni par la survenu d’effets indésirables potentiellement graves, qui les placent au premier rang de la pathologie iatrogène médicamenteuse. Parmi leurs effets indésirables communs, les manifestations digestives graves (ulcères, hémorragies, perforations digestives) sont les plus connues et les plus fréquentes. Aux Etats-Unis, l’analyse de la base de données ARAMIS a permis d’évaluer à 103000 le nombre d’hospitalisations par complications gastro-intestinales chez les malades traités par AINS et à 16500 le nombre de décès liés à ces complications par an (Singh, 1998). Une autre étude réalisée en Grande Bretagne montre que, la mortalité imputée aux AINS serait de 2560 morts par an (Wolf et coll., 1999). Les autres effets indésirables observés sont des risques de complications rénales (insuffisance rénale aigüe, œdèmes ou hypertension artérielle), des réactions d’hypersensibilité (prurit, des éruptions urticariennes, un bronchospasme, une rhinite et dans une moindre mesure un œdème de Quincke et des réactions anaphylactiques), des hépatites cholestatiques, cytolytiques ou mixtes, des complications hématologiques. Leurs associations avec les agrégants plaquettaires, les autres AINS, les anticoagulants oraux sont à éviter à cause du risque d’augmentation de l’hémorragie. L’utilisation des AINS au premier trimestre de la grossesse double le risque de fausses couches, ou d’anomalies congénitales (surtout malformation cardiaque) (Ericson et Källén, 2001). Ils sont contre-indiqués au cours du dernier trimestrede la grossesse, à cause du risque de complications gynéco-obstétricales, par une augmentation de la durée de gestation et un ralentissement du temps de travail. Ils exposent le fœtus à une fermeture du canal artériel, une insuffisance rénale avec une hémorragie fœtale ou néonatale et de façon importante une hypertension pulmonaire résistante (Alano et coll., 2001 ; Østensen et Skomsvoll, 2004).

Les critères de choix d’une antibiothérapie

     Afin de limiter la survenue d’effets indésirables et l’émergence de plus en plus fréquente de résistances bactériennes, la prescription des antibiotiques doit être réservée aux seules situations cliniques où leur efficacité a été démontrée (Sixou, 2005). Elle doit être conditionnée par un préalable, qui est le choix d’un certain nombre de critères d’ordre bactériologique, pharmacocinétique, individuel, toxicologique, écologique et économique. Il est important de garder à l’esprit que, une douleur n’est pas une indication d’antibiothérapie, toute fièvre n’est pas infectieuse, toute infection n’est pas bactérienne, toute infection bactérienne ne justifie pas obligatoirement un traitement d’antibiotique et dans beaucoup de cas, le traitement d’antibiotique n’est pas une urgence en odontologie (Sixou, 2005).

Les Dérivés fluorés (Fluocaril®)

      Le fluor, est souvent utilisé en odontologie pour son action anticariogène préventive. Ajouté à cela, il présente également une activité antibactérienne importante, en inhibant la croissance bactérienne. Les travaux de Gehring (1983) ont montré leur action bactéricide sur Streptococcus mutans, S. sanguis, S. mitis, S. sobrinus et Lactobacillus casei (Sixou, 2005). Cependant aux USA, en 2006, le fluor ajouté aux eaux, boissons ou dans les pates dentifrices pour abaisser la prévalence des caries, était à l’origine de la survenue d’effets indésirables considérables, tels que des anomalies dentaires, des fractures osseuses, des troubles thyroïdiens, des troubles neurologiques, une ostéosarcome et une fluorose dentaire chez 32% des enfants américains (Crépin ,2008).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE EN PRATIQUE DENTAIRE ET LA PHARMACOVIGILANCE
I. LE MEDICAMENT
I-1.Définition
I-2.Classification
II. LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE EN CLINIQUE DENTAIRE 
II-1. Les médicaments les plus prescrits en clinique dentaire
II-1-1. Les antalgiques
II-1-1-1. Les principes de la prescription des antalgiques
II-1-1-2. La classification des antalgiques
II-1-2. Les antibiotiques
II-1-2-1. Les critères de choix d’une antibiothérapie
II-1-2-2. Les principales familles d’antibiotiques prescrits
II-1-3. Les antiseptiques
II-2. Les médicaments à usage occasionnel en pratique dentaire
II-2-1. Les anesthésiques locaux
II-2-2. Les vasoconstricteurs
II-2-3. Les psychotropes
II-2-4. Les anti-épileptiques
II-2-5. Les antihistaminiques H1
II-2-6. Les anti-inflammatoires stéroïdiens ou Glucocorticoïdes
II-2-7. Les anti-émétiques
II-2-8. Les antihémorragiques
II-2-9. Les antiviraux
II-2-10. Les antifongiques
III. LA PHARMACOVIGILANCE
III-1. Historique
III-2. Définition
III-3. Les objectifs et missions de la pharmacovigilance
III-4. Les produits de santé inclus dans le domaine de la pharmacovigilance
III-5. Les effets indésirables
III-5-1. Définition
III-5-2.Classification des effets indésirables médicamenteux
III-5-2-1. Selon la gravité
III-5-2-2. Selon leur mécanisme d’apparition
III-5-2-3. Selon leur cause
III-6. L’erreur médicamenteuse
III-7. La notification spontanée
III-7-1. Définition
III-7-2. Procédures de notification
III-8. L’Imputabilité
III-9. Le Signal
III-10. L’Alerte
IV. L’ORGANISATION DU SYSTEME DE PHARMACOVIGILANCE AU SENEGAL
IV-1. La transmission la fiche de notification
IV-2. L’aboutissement de la déclaration
IV-3. La rétro-information ou feedback
IV-4. La place du chirurgien dentiste dans la surveillance des effets indésirables
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE CHEZ LES CHIRURGIENS DENTISTES ET EVALUATION DE LEURS CONNAISSANCES SUR LA PHARMACOVIGILANCE
I.JUSTIFICATION ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
II. METHODOLOGIE
II-1. Type d’étude
II-2. Cadre et population d’étude
II-3. Echantillonnage
II-4.Taille de l’échantillon
II-5. Critères de sélection
II-6. Procédures de collecte et variables étudiées
II-7. Considérations éthiques
II-8. Analyse des données
IV. RESULTATS
IV-1. Caractéristiques sociodémographiques
IV-1-1. Le sexe
IV-1-2. La durée d’exercice professionnel
IV-1-3. La spécialisation
IV-1-4. Le secteur d’activité
IV-2. La prescription médicamenteuse en clinique dentaire
IV-3. La pharmacovigilance en clinique dentaire
IV-3-1. Appréciation du danger des médicaments
IV-3-2. Nécessité de la surveillance des médicaments
IV-3-3. Les effets indésirables médicamenteux
IV-4. Suggestions recueillies auprès des enquêtés
V. DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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