PREMIÈRE TRILOGIE OU LA PRÉDOMINANCE DES ESPACES BLANCS 

PREMIÈRE TRILOGIE OU LA PRÉDOMINANCE DES ESPACES BLANCS 

Histoire de la maison qui brûle. Sexuation des personnages

Dans Histoire de la maison qui brûle les pages de gauche semblent observer ce qui se passe sur les pages de droite. Le je est marqué grammaticalement comme masculin [« Je portais un manteau de laine neuf couleur taupe et j’étais frais rasé» (HO, 16)], sansnom, qui regarde une femme innommée assise par terre : « De sorte que lorsque je l’aperçus assise à même le béton de cette petite place non loin de la rue Union, elle ne bougeait pas, n’avait toujours pas bougé. » (HO, 20) Cette femme est immobile suite à l’incendie de sa maison qui eut lieu « par une nuit tout à fait calme et étoilée. » (HO, 88).
France Daigle explique dans son analyse d’autoréflexion : « Ici les deux personnages du livre se tiennent l’un en face de l’autre, chacun sur une page, de chaque côté d’une rue, de chaque côté du monde. »127 Le narrateur occupe les pages de gauche et la protagoniste celles de droite.
Comme dans les deux premiers romans, « il n’est pas facile de reconstituer cette histoire aux éléments disparates, ni d’en dégager la véritable portée. »128 Elle se déroule à Montréal et met en scène peu d’actions. Selon France Daigle, le roman est plutôt une espèce de comparaison ou de métaphore de la littérature ainsi que de la situation de la femme 129 : ({ Ce que cette sculpture voulait représenter. De préférence, une situation très spécifique et très universelle à la fois. Forcément, elle représentait aussi une certaine condition de l’art en même temps qu’une certaine condition de la femme. Soit quelque chose devant quoi, un jour ou l’autre, on est plus ou moins obligé de s’arrêter. am. » (HO,1 05) Et comme les deux premiers romans, Histoire de la maison qui brûle présente une suite de textes en prose qui oscillent entre le récit et la poésie. L’auteure revient
également sur l’emploi du féminin et du masculin: « Le cliquetis des pièces que certains certaines laissent tomber par terre devant elle, comme s’il s’agissait d’une quelconque sorte de fatigue sociale. am.» (HO, 45)
Étant donné que le personnage féminin du roman est assis et ne bouge pas, l’auteure lui fait dire om comme si elle était en méditation. Ainsi, le texte très court est placé en haut ou en bas de la page séparé par un om très original qui donne une saveur à la réflexion de la prose poétique. D’ailleurs, dans son étude détaillée sur la représentation du corps dans la première trilogie de Daigle, René Plantier développe une interprétation de la méditation qui mérite d’être citée en entier.

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Table des matières

REMERCIEMENTS 
INTRODUCTION 
CHAPITRE PREMIER GENRE (SEXUEL) ET GENRE (TEXTUEL)
1.1 Origine et définition du genre sexuel
1.2 Le genre sexuel dans la littérature
1.3 Qui est France Daigle?
1.4 Le questionnement générique chez France Daigle
CHAPITRE 2 PREMIÈRE TRILOGIE OU LA PRÉDOMINANCE DES ESPACES BLANCS 
2.1 Sans jamais parler du vent. L’espace indéterminé7
2.2 Film d’amour et de dépendance. Chevauchements génériques
2.3 Histoire de la maison qui brûle. Sexuation des personnages
2.4 Neutralisation identitaire
2.5 Conclusion
CHAPITRE 3 VARIATIONS GÉNÉRIQUES DANS LA DEUXIÈME TRILOGIE
3.1 Pas pire. Perspective autobiographique
3.2 Un fin passage. Un faux suicidé
3.3 Petites difficultés d’existence. Le retour du récit
3.4 Écriture minimaliste
3.5 Conclusion
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE

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