AGRICULTURE AU BURKINA FASO
CARACTERISTIQUES GENERALES DE L’AGRICULTURE BURKINABE
Le Burkina Faso est un pays essentiellement agricole dont 90 % de la population exerce l’agriculture. Cependant le secteur est caractérisé par une faible productivité. La performance de l’agriculture burkinabè est fortement tributaire d’un environnement qui se dégrade. En plus, les méthodes et le matériel actuellement utilisés ne se montrent pas aptes à endiguer les effets dépressifs de la baisse de la pluviométrie et de la fertilité des sols (Kaboré et al., 1997). L’agriculture burkinabè étant essentiellement de type pluvial, on devine aisément qu’une telle évolution climatique et édaphique va exercer un impact négatif sur la performance agricole si les méthodes ne s’adaptent pas plus rapidement. Au Burkina Faso, on a des cultures vivrières (céréales et autres) et des cultures de rente. Comme principales cultures céréalières, la Direction des Statistiques Agro-pastorales (DSAP) prend en compte dans les enquêtes le mil, le sorgho, le maïs, le riz et le fonio. Les autres cultures vivrières dont il est question dans les enquêtes de la DSAP sont le niébé, l’igname, la patate et le voandzou. Les cultures de rente considérées sont le coton, l’arachide, le sésame et le soja. En somme, les champs occupent presque la quasi-totalité des bonnes terres. Certains agriculteurs défrichent sur les pistes à bétail voire les pistes de transhumance (Exemple dans la région de Solenzo) et même presque la bordure des zones réservées. Cela diminue considérablement les zones de pâture, met en évidence le problème d’affouragement et contraint le gardiennage des herbivores domestiques pendant l’hivernage. Cette surveillance n’arrive pas à empêcher les conflits entre agriculteurs et éleveurs qui sont parfois sanglants et meurtriers.
PRODUCTIONS NATIONALES
Malgré les efforts de mécanisation, de fertilisation et de formation des agriculteurs, le bilan céréalier reste déficitaire dans beaucoup de régions si bien que les importations pour couvrir le déficit sont importantes. Pour la campagne agricole 1996/1997, les bilans céréaliers du Centre, du Centre-Nord et du Sahel étaient tous déficitaires. Ces déficits étaient respectivement en milliers de tonnes pour ces régions de 172,25; 16,20 et 44,07 (DSAP,1997).
L’agriculture burkinabè se modernise progressivement mars elle se heurte à de nombreuses difficultés dont les plus importantes sont:
– Les problèmes climatiques et de fertilité qui sont à la base des fluctuations et qui engendrent une instabilité quasi-permanente de la situation alimentaire;
– La pression démographique rurale qui aggrave cette situation alimentaire et accélère la dégradation des sols par suite de la baisse de la durée de la jachère (Kaboré et al., 1997).
Les cultures de rente, notamment le coton sont souvent mieux entretenues que les cultures vivrières et utilisent beaucoup de main d’oeuvre. Cela diminue quelques fois les investissements pour les céréales et les autres cultures vivrières dans certaines zones.
Le sorgho et le mil sont les plus représentatifs des céréales, leur culture est pratiquée dans toutes les régions du Burkina Faso. Le mil est préféré au Nord du fait de la faible pluviométrie et des propriétés des sols. L’habitude alimentaire est aussi une raison de taille (Bazongo et Nanema, 1997). L’augmentation relative de la production de riz est due à la culture irriguée qui prend de l’importance vers le Sud du pays.
UTILISATION ET GESTION DES RESIDUS DE CULTURE
Les résidus de culture constituent l’ensemble de ce qui reste des cultures après la récolte de certains produits agricoles lorsque l’homme tire les éléments utiles à la satisfaction de ses besoins vitaux (Chenost, 1987 cité par Savadogo, 1997). Il s’agit de résidus de cultures vivrières (céréales, tubercules) et industrielles (canne à sucre, coton, arachide ). Les pailles de mil et de sorgho sont ramassées après les récoltes et stockées à proximité des habitations où elles peuvent être utilisées comme combustibles, pour la confection des enclos et des palissades (Sedogo, 1981), à des fins domestiques (pour obtenir la cendre et la potasse) et aussi pour l’artisanat (Dugué, 1984). Les résidus de cultures sont aussi utilisés pour la restitution organique directe au champ (Sedogo, 1981; Dugué, 1984; Camara, 1996). Dans beaucoup de pays, les résidus de cultures sont utilisés dans l’alimentation animale; les pailles de riz et de blé en Chine (Ran Jhan, 1978); pailles de sorgho et de mil, fanes d’arachide et de niébé au Burkina Faso (Sedogo, 1981; Dugué, 1984; Zan, 1989; Kondombo et Nianogo 1996), au Mali (Camara, 1996), dans beaucoup de pays africains (Kanwé et al., 1997),en général dans les pays tropicaux (Kaasschieter et al., 1996, Lhoste et al., 1993, Powel et al., 1993).
ÉLEVAGE AU BURKINA FASO
Les activités de l’élevage sont omniprésentes dans les systèmes de production du Burkina Faso. Toutefois, le poids relatif de la production animale est variable d’une région à l’autre en fonction de la diversité des conditions agro-climatiques et socio-culturelles. L’élevage occupe une part importante dans l’économie nationale. On peut retenir les chiffres suivant avancés par le Conseil Economique et Social: 2,25 milliards de francs CFA soit 15 %; 2,94 milliards de francs CFA soit 30,7 % et 8,57 milliards de francs CFA soit 20 % respectivement du volume total des exploitations en 1992, 1993 et 1994 (Réseau Documentaire Élevage, 1997). En outre, cet élevage fournit à la consommation nationale environ 40 000 tonnes de viande dont 54 % d’origine bovine, la 000 tonnes de viandes de volailles dont 66 % de poulets et 14 % de pintades et 50 millions d’oeufs. Le Burkina Faso produit aussi 200 000 cuirs de bovins, 2 millions de peaux de caprins et 1500 000 peaux d’ovins qui sont en grande partie destinés à l’exportation. Les ruminants notamment les bovins produisent du lait, mais cette production nationale ne couvre pas les besoins de la population burkinabè, on a alors recours aux importations. Les bovins assurent avec les équins et les asins une production de travail (surtout la culture attelée) rentabilisant ainsi les exploitations agricoles. En plus la production du fumier par leurs déjections contribue à diminuer l’achat d’engrais ceci avec un double avantage. Elle permet la restauration du sol et augmente la production. Elle diminue aussi l’achat des intrants agricoles augmentant ainsi l’économie du producteur.
Les volailles sont quantitativement représentées mais sont élevées traditionnellement et généralement en dehors des centres urbains. On observe maintenant une augmentation du nombre d’aviculteurs modernes péri-urbains et de petites fermes avicoles dans les villes. Les taux de croît utilisés pour déterminer les effectifs sont de 2% pour les bovins, 3% pour les ovins et les caprins, 2% pour les porcins et 3% pour les volailles ( Enquête Nationale sur les Effectifs du Cheptel, 1989 cité par Ministère des Ressources Animales, 1997). Considérant la part des ruminants dans le cheptel national, une amélioration de leur alimentation pendant la saison sèche jouerait favorablement sur certains facteurs de production (gains moyens quotidiens, intervalle entre vêlage, production de lait) qui augmenteraient les productions animales du pays.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1- PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU BURKINA FASO
II-AGRICULTUREAU BURKINA FASO
A – CARACTERISTIQUES GENERALES DE L’AGRICULTURE BURKINABE
B – PRODUCTIONS NATIONALES
C – UTILISATION ET GESTION DES RESIDUS DE CULTURE
III – ÉLEVAGE AU BURKINA FASO
A – PRESENTATION GENERALE
B – PRINCIPALES CONTRAINTES DE L’ELEVAGE
C – TENTATIVES DE SOLUTIONS
C – 1 Santé animale, génétique et organisation de-la production
C – 2 Alimentation animale
C – 2 – 1 Optimisation de l’utilisation des parcours naturels
C – 2 – 2 Cultures fourragères
C – 2 – 3 Optimisation de l’utilisation des résidus de culture
C – 2 – 4 Traitement à l’urée
IV- VALEUR ALIMENTAIRE DES RÉSIDUS DE CULTURE
A – COMPOSITION CHIMIQUE DES PAILLES
B – PRECAUTIONS POUR UNE BONNE DIGESTIBILITE DES PAILLES CHEZ DES RUMINANTS
v-SOUS-PRODUITS AGRO-INDUSTRIELS
A – GENERALITES SUR LES SPAI AU BURKINA FASO
B – SOUS-PRODUITS DES OLEAGIN »EUX
B – 1 Graines de coton
B – 2 Tourteau de coton
C – ACCESSIBILITE AUX ELEVEURS
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
1-POSITION DU SUJET
A PROBLEMATIQUE DU SUJET
B – OBJECTIFS
Il – MATÉRIEL ET MÉTHODES
A – ANIMAUX
B – ALIMENTS
C – CONDUITE DES EXPERIENCES
C – l Apport des aliments
C – 2 Prélèvement des échantillons
C – 3 Analyse des constituants
0- CALCUL DES INGESTIBILITES ET DES DIGESTIBILITES APPARENTES
III – RESULTATS
A – COMPOSITION CHIMIQUE DES PAILLES DE CEREALE ET DU TOURTEAU DE COTON
A – 1 Teneurs en constituants chimiques des composants des rations
A – 2 Comparaison de la composition des offerts et des refus des pailles
B – CONSOMMATIONS VOLONTAIRES DES RATIONS D’ESSAiS
B – 1 Valeurs des ingestibilités des constituants chimiques
B – 2 Comparaison des ingestibilités des deux types de rations à base des pailles de céréales
B – 3 Part de la paille de céréale dans la quantité totale de ration consommée et taux de substitution
tourteau de coton / paille de céréale
C – DIGESTIBILITE APPARENTE DES RATIONS
C – 1 Valeurs des digestibilités apparentes des constituants
C – 2 Comparaison des digestibilités apparentes des deux types de rations
D – INFLUENCE DE LA COMPLEMENTATION SUR LA VARIATION DES POIDS
IV – DISCUSSIONS
A – COl\1.POSITION CHIMIQUE
A – 1 Composition chimique du tourteau de coton, des pailles de maïs et de sorgho
A – 2 Différences de composition entre les offerts et les refus des pailles de céréales
B – INGESTIBILITES DES RATIONS DE PAILLES DE CEREALES
C – DIGESTIBILITES APPARENTES
0- DIFFERENCE ENTRE LES RATIONS A BASE DES PAILLES DE MAIS ET LES RATIONS A BASE DES PAILLES DE SORGHO
E – VARIATIONS DE POIDS
CONCLUSION GENERALE
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