Pratiques Néfastes à la santé des Adolescentes

La venue au monde d’un nouveau-né est pour beaucoup de parents un moment de bonheur,de délivrance et de fierté, surtout pour la mère. Mais ce nouveau-né est souvent confronté à des maladies avec des risques de décès non négligeables. Cette morbimortalité néonatale reste assez élevée surtout dans les pays en développement malgré les multiples actions menées en vue de la réduire. La plupart des études faites dans le monde montrent que la morbidité et la mortalité est plus importante chez les nouveau-nés de mères adolescentes[27]. Ces dernières sont plus susceptibles d’accoucher d’un bébé prématuré ayant un petit poids de naissance, courant un risque plus élevé de mortalité néonatale et périnatale[27]. La grossesse des adolescentes demeure une préoccupation majeure dans le monde et surtout dans les pays en développement du fait des risques encourus pour le nouveau-né et sa mère. Au Sénégal même si le taux de fécondité des adolescentes de 15 à 19 ans est passé de 154‰ en 1986 à 93‰ en 2010 selon l’EDS-MICS 2010 11 [2], des efforts restent à faire pour ne serait-ce que s’approcher des OMD 4 et 5. Malgré les nombreux efforts consentis par l’OMS pour atteindre l’OMD 4, qui est de réduire de 2/3 la mortalité infanto-juvénile d’ici 2015, et l’OMD 5 (réduire de 4/5 la mortalité maternelle d’ici 2015), 4 millions d’enfants meurent chaque année durant la période néonatale, avec un nombre équivalent de mort-nés [18]. Selon l’OMS, chez les adolescentes de 15 à 19 ans, les complications liées à la grossesse représentent la première cause de décès maternels.

Pratiques néfastes à la santé des Adolescentes 

Mariages, sexualité et grossesses précoces

En Afrique subsaharienne, l’enfance et l’adolescence ne sont pas vécues de la même manière par toutes les filles. Elles sont influencées par la religion, l’endroit où elles vivent, en ville ou dans un village, et le niveau d’instruction. La plupart des pays ont fixé à 18 ans l’âge légal minimum du mariage, mais le consentement parental et la coutume ne tiennent souvent aucun compte de ces lois. Dans six pays d’Afrique de l’Ouest, 44% environ des femmes sont mariées avant 15 ans (selon rapport UNICEF 2001)[43].En Asie, 38% des filles se marient avant l’âge de 18 ans et 14% avant l’âge de 15 ans [26]. Les statistiques montrent qu’en Afrique de l’Ouest 49 % des femmes sont mariées avant d’atteindrel’âge de 19 ans, et 40 % le sont en Afrique centrale. Dans les villes cependant, avec l’augmentation de la durée de la scolarisation féminine et une plus grande ouverture d’esprit favorisée par l’urbanisation, on commence à noter un certain recul dans l’âge du mariage[36]. Les adolescentes d’Afrique subsaharienne tendent à avoir des rapports sexuels à un âge plus précoce que leurs homologues masculins. Elles en sont particulièrement vulnérables au risque de contraction du VIH, de grossesses non désirées et d’autres issues indésirables[14].
➤ Près de 60 % des filles ont eu des rapports sexuels avant l’âge de 18 ans, par rapport à environ 40–45 % des garçons.
➤ À l’âge de 20 ans, plus de 75 % des filles et plus de 60 % des garçons ont eu des rapports sexuels.
➤ Dans presque toute l’Afrique subsaharienne, la prévalence du VIH est supérieure dans la population féminine.
➤ Trente-cinq pour cent des grossesses enregistrées parmi les jeunes de 15 à 19 ans sont non désirées ou inopportunes : 22% aboutissent sur une naissance et 13% sur un avortement .

Mutilations Génitales Féminines 

Les filles et les femmes sont exposées à des risques de santé particuliers liés à des pratiques dommageablestelles que les mutilations sexuelles féminines (MSF). On estime que des millions de filles etde femmes ont subi des MSF, c’est-à-dire l’ablation d’une partie ou de la totalité des organes génitauxexternes féminins ou d’autres lésions des organes génitaux pour des raisons non médicales .

En Afrique, selon les estimations, 92,5 millions de filles âgées de plus de 10 ans vivent avec lesséquelles des MSF, dont 12,5 millions ont entre 10 et 14 ans. Sur ce continent, quelque trois millionsde filles subissent chaque année ces pratiques. Bien que les données disponibles soient lacunaires,il semblerait que ces mutilations aient perdu un peu de terrain ces dernières années. Cependant, lesdonnées disponibles montrent qu’elles sont de plus en plus fréquemment pratiquées par des professionnelsde santé, que l’âge moyen des victimes a diminué et que la proportion de filles qui lessubissent avant l’âge de cinq ans est en forte augmentation .

EPIDEMIOLOGIE DE LA MORBIDITE ET DE LA MORTALITE AU COURS DE LA GROSSESSE DES ADOLESCENTES 

Plus de 14 millions d’adolescentes accouchent chaque année. Bien que ces naissances interviennent dans toutes les sociétés, 12,8 millions, soit plus de 90% ont lieu dans les pays en voie de développement .

Morbidité et Mortalité maternelles dans le monde, en Afrique et au Sénégal 

La mortalité maternelle est la mort d’une femme durant sa grossesse ou durant les 42 jours suivant l’accouchement, liée ou aggravée par la grossesse ou sa prise en charge[27]. C’est un indicateur pertinent de la qualité de l’organisation des soins périnataux d’un pays ou d’une région. Chaque mort maternelle est un drame humain et familial d’autant plus inacceptable que cet accident est évitable près d’une fois sur deux. Les complications liées à la grossesse constituent la première cause de décès chez les filles de 15 à 19 ans dans le monde. Dans certains pays en développement, la mortalité maternelle chez les adolescentes de moins de 18 ans est 2 à 5 fois supérieure que chez celles âgées de 18 à 25 ans (OMS 2005)[35]. Le risque de mourir des suites d’un accouchement est dans beaucoup de pays deux fois plus élevé pour les adolescentes âgées de 15 à 19 ans que pour les femmes plus âgées[27].Cela est dû à une grande variété de facteurs, incluant la première grossesse, la pauvreté, un statut social bas, et un manque d’accès aux services de santé. L’âge peut ne pas être le facteur décisif, bien que pour les très jeunes adolescentes âgées de moins de 15 ans, il existe des risques physiques associés au fait que la jeune fille enceinte n’est pas complètement développée. Dans certains pays d’Afrique subsaharienne, la mortalité maternelle reste encore à des proportions très élevées : exemple de la Guinée Conakry, où elle passée de 528‰ en 1999 à 980‰ en 2005 selon le Rapport national sur les OMD en Guinée 2009 [38]. Au Sénégal, selon les EDS-IV de 2005 et EDS-MICS de 2010-11, l’estimation du ratio de mortalité maternelle était respectivement de 434 pour 100.000 naissances vivantes et de 392 pour 100.000 naissances vivantes[2]. La mortalité maternelle est associée à des taux bas de soins prénataux et obstétricaux, un statut socio- économique bas et de bas niveaux d’éducation, et est 4 à 6 fois plus élevée dans les zones rurales. Ces facteurs ont une influence dans les pays développés comme dans les pays en développement [27]. Du fait de l’immaturité physiologique et psychosomatique, l’adolescente court plusieurs risques et complications pendant la grossesse, pendant et après l’accouchement. Ces risques peuvent être classés en risques pendant la grossesse, en risques pendant l’accouchement et en risques après l’accouchement.

➤ Risques pendant la grossesse :
Le défaut de surveillance médicale constitue un problème très sérieux. Et il est évident que lorsqu’il n’y a pas de surveillance médicale, les risques relatifs à la grossesse sont beaucoup plus importants.

L’avortement provoqué clandestin est souvent la première solution envisagée tant par l’adolescente que par son partenaire, en cas de grossesse non désirée. Les avortements à risque, c’est-à-dire ceux qui sont faits dans des conditions d’hygiène et de sécurité insuffisantes, sont beaucoup plus fréquents dans les pays en développement, où se produisent97% des 19 millions d’avortements à risques pratiqués dans le monde (WHO, 2004)[13]. Dans de nombreuses régions du monde, les adolescentes ont plus souvent recours que les femmes adultes à l’avortement pour remédier à une grossesse non désirée. Selon des estimations prudentes, le nombre total d’avortement chez les adolescentes dans les pays en développement est de 2,2 à 4 millions par an[35]. Dans de nombreux pays en développement, les données des hôpitaux révèlent que 38 à 68% des femmes traitées pour complications liées à l’avortement ont moins de 20 ans[35].L’avortement à risque représente jusqu’à 13% de tous les décès maternels[35]. Dans la majorité des pays africains, l’avortement, qui est interdit par la loi, est fait le plus souvent par des personnes peu ou pas qualifiées, qui utilisent des instruments septiques en toute clandestinité.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. RAPPELS SUR L’ADOLESCENCE
I.1 Définition de l’adolescence
I.2 Physiologie de l’adolescence
I.2.1 Puberté et Adolescence
I.2.2 Physiologie de la Puberté
I.3 Pratiques Néfastes à la santé des Adolescentes
I.3.1 Mariages, Sexualité et Grossesses Précoces
I.3.2 Mutilations Génitales Féminines
II. EPIDEMIOLOGIE DE LA MORBIDITE ET DE LA MORTALITE AU COURS DE LA GROSSESSE DES ADOLESCENTES
II.1 Morbidité et Mortalité maternelles dans le monde, en Afrique et au Sénégal
II.2 Morbidité et Mortalité néonatales dans le monde, en Afrique et au Sénégal
II.2.1 Prématurité
II.2.2 Hypotrophie ou Petit Poids de Naissance
II.2.3 Infections Néonatales
II.2.4 Asphyxie et Traumatismes Obstétricaux
III. PREVENTION
III.1 Buts
III.2 Stratégies
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
IV. MATERIELS ET METHODES
IV.1 Cadre d’étude
IV.2 Type et Période d’étude
IV.3 Patients et Méthodes
IV.3.1 Population étudiée
IV.3.2 Critères de sélection
IV.3.3 Collecte des données et Paramètres utilisés
IV.3.4 Saisie et Analyse des données
VI.4 Définition des Variables étudiées
V. RESULTATS
V.1 Prévalence
V.2 Caractéristiques Maternelles
V.2.1 Age Maternel
V.2.2 Statut Matrimonial
V.2.3 Origine Géographique
V.2.4 Niveau d’instruction
V.2.5 Activité Professionnelle
V.2.6 Habitudes de Consommation
V.2.7 Poids à l’Accouchement
V.2.8 Taille Maternelle
V.2.9 Indice de Masse Corporelle
V.2.10 Gestité et Parité
V.2.11 Surveillance de la Grossesse
V.2.12 Etat du Bassin
V.2.13 Pathologies observées au cours de la Grossesse et de l’accouchement
V.2.14 Type de Présentation
V.2.15 Mode d’accouchement
V.3 Caractéristiques Néonatales
V.3.1 Sexe
V.3.2 Poids
V.3.3 Taille et Périmètre Crânien
V.3.4 Age Gestationnel
V.3.5 Asphyxie
V.3.6 Mortalité Néonatale
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
VI. DISCUSSION
VI.1 Limites de l’étude
VI.2 Prévalence
VI.3 Caractéristiques Maternelles
VI.3.1 Statut Matrimonial
VI.3.2 Origine Géographique
VI.3.3 Niveau d’instruction
VI.3.4 Activité Professionnelle
VI.3.5 Habitudes de Consommation
VI.3.6 Gestité et Parité
VI.3.7 Suivi de la Grossesse
VI.3.8 Etat du Bassin
VI.3.9 Pathologies Observées au cours de la Grossesse et de l’accouchement
VI.3.10 Mode d’accouchement
VI.4. Caractéristiques Néonatales
VI.4.1 Sexe
VI.4.2 Poids
VI.4.3 Age Gestationnel
VI.4.4 Asphyxie
VI.4.5 Mortalité Néonatale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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