Les hommes, animés par le besoin de communiquer, entretiennent des relations d’échanges entre eux pour faire marcher les choses. Cet échange est facilité par les technologies de l’information et de la communication via les applications telles que whatshap, snapshap, twiter etc, dans un monde qui devient de plus en plus globalisé. Ainsi, caractérisés par une diversité culturelle et linguistique, certains hommes ou communautés linguistiques sont victimes d’une influence provenant d’autres communautés plus privilégiées quand ils entrent en contact. Dans une telle situation de pluriculturelle ou plurilinguisme où toutes les langues entrent en contact, la sociolinguistique intervient dans les années 60 pour étudier les différents phénomènes qui en découlent. Cette sociolinguistique s’est vue sollicitée au-delà du strict objet d’étude défini par Labov comme étant « la structure et l’évolution du langage au sein du contexte social formé par la communauté linguistique » (Labov,1976,p258), par des objets de nature sociolinguistique /socio langagière qui intéressent soit la communauté linguistique dans son ensemble ou des relations intercommunautaires (on parlera du pôle macro sociolinguistique) soit les interactions à l’intérieur de groupe à l’identité bien circonscrite ou entre l’individus (on parlera alors du pôle micro sociolinguistique). Mais selon également FISHMAN la sociolinguistique est l’étude des caractéristiques des variétés linguistiques, des caractéristiques de leurs fonctions et des caractéristiques de leurs locuteurs, en considérant que ces trois facteurs agissent sans cesse l’un sur l’autre, changent et se modifient mutuellement au sein d’une communauté linguistique.(FISHMAN,1971 :20) .
SITUATION GEOGRAPHIQUE ET LINGUISTIQUE DU SENEGAL ET DAKAR
La situation du Sénégal
S’intéressé aux pratiques et aux politiques linguistiques familiales à Dakar (Sénégal) revient à avoir une idée sur la connaissance de la situation sociolinguistique du pays. Considéré comme la porte du continent africain, le Sénégal est situé à l’extrême Ouest du continent africain, une position géographique stratégique. Ce pays du président poète, Léopold Sédar Senghor (1906-2001) est limité au Nord par la Mauritanie, un pays islamique parlant arabe, à l’Est le Sénégal est situé par le Mali où sévit des attaques terroristes entrainant un déplacement massif des populations vers les pays frontaliers. Il est situé au sud par la Guinée Conakry de Alpha Condé et la Guinée Bissau, un pays qui était colonisé par le Portugal pendant le système coloniale, leur langue nationale est le Portugal qui coexiste avec d’autres langues locales par exemple le créole. Le Sénégal est limité à l’ouest par l’océan atlantique et au centre nous trouvons la Gambie, un pays anglophone d’une superficie de moins de celle de Tambacounda, une région situé à l’Est du Sénégal. Donc géographiquement le Sénégal se présente sous cette forme .
Linguistiquement parlant dans les 6000 voire 7000 langues que compte le monde, partagées inégalement dans les 200 pays de la planète terre. Le Sénégal compte environ une vingtaine de langues locales ou autochtone mais six (6) langues ont été reconnues comme langues nationale par le décret 71-566 du 21 mai 1971, le statut de langue national est étendu à toute langue codifiée comme le stipule l’article premier de la constitution du Sénégal : « la langue officielle de la république du Sénégal est le français. Les langues nationales sont le Jola, le Mandiké, le Pulaar, le sérère, le soninké, le wolof et toute autre langue nationale qui sera codifiée. » Cette politique linguistique nationale définit par l’Etat du Sénégal en faveur du français permet la langue de Molière d’occuper une place importante voire privilégiée dans de nombreuses sphères sociales comme la formation supérieure, l’administration, les médias, l’économie, les sciences techniques et technologiques etc. Cette privilège de la langue française sur les langues autochtones et du fait que le Sénégal était une colonie de la France et que l’administration a été instaurée par les français.
A ce propos (Ndao, 1996 :7) nous rappelle que : « L’histoire du français au Sénégal remonte à la conquête coloniale, certains auteurs la datant aux alentours de la fondation des Saintlouisiens (1639),d’autres à l’installation du premier gouverneur français ayant succédé aux anglais en 1817,à la « repossession ».Léopold Sédar Senghor premier président de la république du Sénégal situe l’officialisation de la présence très ancienne du Sénégal ici à la présentation des cahiers de doléances et remontrances des états généraux par la colonie française du Sénégal en Afrique subsaharienne. » .
Dans ce contexte de plurilinguisme au Sénégal et partout ailleurs, le français joue un rôle important dans la communication quotidienne des populations sénégalais d’où son rôle de langue interethnique mais le français est fortement concurrencé par les langues locales en particulier le wolof qui a la plus grande diffusion dans le pays. S’étendant dans une superficie de 196712 km2 , les wolofs occupent la partie ouest et centre du Sénégal que d’après les résultats du recensement de 1988, 42,7% de la population se déclarent de l’ethnie tandis que 49,2% déclarent avoir le wolof comme la première langue et que 22,1% l’auraient pour seconde langue.
Les régions du nord et de l’est (Matam, Podor, Bakel) sont occupées par les pulaars, qui fait partie des tops 10 des langues les plus parlées en Afrique subsaharienne, dans les provinces du Sine et du Saloum, on constate une forte présence des serer et un peu au centre du Sénégal dans la région de Diourbel. Les mandingues comme les malinkés, les soninkés et les bambaras entre autre qui appartient au grand ensemble mandingue de l’Afrique de l’ouest, (Mali, guinée, Niger, Burkina, cote d’ivoire) occupent la partie Sud du Sénégal. Leur implantation en Casamance orientale est très ancienne. Ils sont même contribués activement à l’islamisation de la Casamance. Parmi ces langues qualifiées nationales, le wolof a la plus grande diffusion, il joue un rôle important au sein des différentes communautés linguistiques présentes dans le pays, le Sénégal.
Cette position lui donne un statut de langue véhiculaire au détriment des autres langues nationales ou autochtones. Ces langues appartiennent à la famille des langues dites Niger Congo mais réparties au groupe ouest atlantique et au groupe mandé. Si le Sénégal est un territoire où une plurilarité de langues est présente de par sa position géographique stratégique et bilinguisme, la situation migratoire n’en est pas moins significative. En effet le Sénégal connait des vagues d’immigrationpermanente depuis de nombreuses années : immigrants provenant essentiellement des pays de la sous-région c’est-à dire Mali, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Côte d’ivoire, etc. .Cette forte migration vers le Sénégal est favorisée par sa stabilité politique, sociale mais aussi ses pas mal de ressources qu’il dispose et qui sont des ressources d’attractions. Ainsi, le Sénégal devient un carrefour géographique et humain où coexiste et interfère trois civilisations : une négro africaine, une arabo-musulmane et une occidentale.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : DEFINITION DE QUELQUELS CONCEPTS LINGUISTIQUES
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
1-Le cadre méthodologique
2-Le cadre théorique
CHAPITRE III : SITUATION GEOGRAPHIQUE ET LINGUISTIQUE DU SENEGAL ET DAKAR
1. La situation du Sénégal
2. La situation de Dakar
CHAPITRE IV : LES PROFILS LANGAGIERS DES FAMILLES ENQUETEES
1. La famille aisée
2. La famille moyenne
3. La famille modeste
CHAPITRE V : PRATIQUES LINGUISTIQUES FAMILIALES DES DIFFERENTES FAMILLES
1. Famille aisée
2. Famille moyenne
3. Famille modeste
CHAPITRE VI : POLITIQUES LINGUISTIQUES FAMILIALES
1. La famille aisée
2. La famille moyenne
3. Famille modeste
CONCLUSION
INDEX PREENTATION DU CORPUS DE TRAVAIL
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES