L’hypertension artérielle selon le dernier consensus (JNC7) se définit par une PAS ≥140mm Hg et/ou une PAD ≥90mm Hg. La PA normale comme <130/85mm Hg et la
PA optimale <120/80mm Hg [1]. Selon l’OMS, Les affections cardio-vasculaires en l’an 2000 étaient responsables de 30,3% de décès dans le monde. [2,3] Dans ce groupe des maladies cardio-vasculaires, l’hypertension artérielle joue par sa fréquence un rôle prépondérant. Dans les pays en voie de développement à l’instar des autres maladies émergentes non transmissibles comme le diabète, cette pathologie est aujourd’hui reconnue comme responsable de mortalité, et de morbidité importantes. L’hypertension artérielle est retrouvée comme facteur de risque dans plus de la moitié des accidents vasculaires cérébraux en Afrique [4].C’est également une pathologie très fréquente chez la personne âgée (30 à 40% des hommes et 50% des femmes) [5]. Pour toutes ces raisons l’organisation des soins de l’hypertension artérielle doit répondre aux impératifs de qualité. A lorsque actuellement, l’activité médicale n’est évaluée qu’en terme quantitatif et encore d’une façon sommaire. Bien que l’évaluation de la qualité des soins ait débuté il y a plus d’un siècle aux USA, elle ne s’est développée qu’à partir des travaux de DONABEDIAN en 1966 [6]. Elle a été ensuite mise en place dans les pays anglosaxons, puis en France au début des années 1980 en particulier sous l’impulsion de PAPIRNIQUE et coll. [7]. Au Mali, Le rapport (Janvier 2006) de l’évaluation de la qualité des soins de l’agence nationale d’évaluation des hôpitaux (ANEH) a révélé que le niveau de la qualité des soins est de 55% des scores fixés alors que selon l’OMS, le seuil de 80% est la norme généralement admise. Selon l’ANEH ce score est largement en deçà des normes de la composante de la qualité des soins : les normes professionnelles et la satisfaction des usagers [8]. Dans les établissements hospitaliers, donner les soins de qualité peut se définir comme, l’offre au patient d’actes diagnostiques, thérapeutiques qui lui assure le meilleur résultat en terme de santé conformément aux normes et procédures médicales en vigueur, au meilleur coût, à un moindre risque iatrogène et sa plus grande satisfaction. [9]. La connaissance de l’hypertension artérielle, l’observance du traitement, la régularité du suivi sont des facteurs déterminants dans la prise en charge de l’HTA. Pour toutes ces raisons l’HTA doit être connue par les médecins et les paramédicaux. Beaucoup d’études nous ont permis d’avoir un aperçu général de la morbidité et de la mortalité de l’HTA et nous avons pensé que toute stratégie de réduction des complications et des décès imputables à une mauvaise prise en charge de l’HTA doit commencer par l’amélioration de la qualité des soins de l’HTA au niveau périphérique d’où l’intérêt du présent travail.
Rappels sur l’hypertension artérielle
Définition de la pression artérielle
La fonction essentielle du système circulatoire est d’apporter aux différents organes, l’oxygène et les métabolites nécessaires à leur fonctionnement.
Le sang est propulsé dans le lit vasculaire par l’éjection ventriculaire.
La pression sanguine est la pression sous la quelle le sang circule dans les artères. Les parois artérielles élastiques sont distendues sous l’effet de cette pression jusqu’à ce que leurs tensions s’équilibrent.
La pression sanguine et la tension artérielle sont donc deux forces de valeurs égales mais de sens opposés.
Il existe deux déterminismes élémentaires de la pression artérielle :
Le débit cardiaque = Q
Les résistances périphériques =R
P= Q × R
Le débit cardiaque [10] Il est égal au produit de la fréquence cardiaque (F) par le volume d’éjection systolique (VES).
Q= F × VES ; VES=VTD- VTS
Le volume d’éjection systolique étant constant chez le même individu dans les conditions normales, les variations du débit cardiaque sont directement liées à celles de la fréquence. Les résistances périphériques [10] Elles sont l’ensemble des forces qui s’opposent à la progression de la colonne sanguine à l’intérieur des vaisseaux. La résistance que les vaisseaux opposent à l’écoulement du sang est d’autant plus faible que leur lumière est plus ouverte et inversement, la loi de Laplace relie la tension pariétale des vaisseaux ‘T’, leur rayon ‘R’ et la pression ‘P’ → P=T/R.
Épidémiologie
La distribution des chiffres de pression artérielle d’une population dessine une courbe uni modale comportant une zone de transition insensible entre pression normale (PAS<140mmHg et PAD<90mmHg) et élevées. Jusqu’à 25 ans dans les deux sexes 1 à 2% présente une HTA. De 40-45ans chez l’homme nous avons 13% contre 8% chez la femme. Au delà de cet âge l’hypertension artérielle est plus fréquente chez la femme. Après 65ans, un sujet sur trois (1/3) a une pression artérielle >160/95. Nous trouvons que 50% des hypertensions artérielles sont méconnues mais 12% des hypertensions artérielles sont correctement traitées [14]. De nos jours, l’hypertension artérielle demeure un véritable centre de préoccupation de premier plan [15]. Dans les pays développés : – Aux États-Unis d’ Amérique sa prévalence est estimée à 15,2% et en France à 20%. -En Afrique, il s’agit également d’une des préoccupations majeures avec des fréquences hospitalières élevées. -41% à Libreville (Gabon) et à Ibanda (Nigeria) ; [15] -32,5% à Dakar (Sénégal) ; [15] -21 ,5% à Abidjan (Cote d’Ivoire) ; [15] -31% (Mali) ; [15] Ces données diverses qu’elles soient, témoignent l’importance grandissante de l’hypertension artérielle en Afrique du fait de sa prévalence élevée [15]. Au Mali, l’hypertension artérielle occupe le premier rang des motifs de consultations dans les services de cardiologie, constituant la première cause d’admission hospitalière avec 36,6% de fréquences [16]. Elle est en outre la pathologie la plus meurtrière car responsable de plus de la moitié des décès 51,1% [15].
Physiopathologie de l’HTA
Une HTA peut résulter soit d’une augmentation du débit cardiaque (Q) avec résistance normale, ou d’une augmentation des résistances périphériques(RPT) avec débit cardiaque normal.
Dans la majorité des HTA permanentes, le débit cardiaque est normal et l’élévation de la pression artérielle est due à l’augmentation des RPT. La baisse des RPT après injection intraveineuse des Diazoxides témoigne de la nature fonctionnelle de cette augmentation. Les HTA sévères s’accompagnent de résistance très élevée et d’un débit sanguin diminué même en l’absence de signe d’insuffisance cardiaque. Au contraire dans l’HTA labile des sujets jeunes, le débit sanguin est augmenté et les RPT sont normales .En fait, elles sont relativement élevées pour le débit et diminuent insuffisamment à l’effort. A long terme, elles augmentent souvent de façon permanente. Schématiquement trois facteurs maintiennent la pression artérielle dans les limites de la normale : le sodium qui détermine le volume sanguin, en tant que principal cation des liquides extra –cellulaires, l’angiotensine et les catécholamines qui modulent les résistances artériolaires périphériques. L’HTA résulte de l’hyperactivité de l’un ou plusieurs des mécanismes de régulation de la pression artérielle.
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Table des matières
1. Introduction
2. Objectifs
3. Généralités sur l’HTA
3.1. Rappels sur l’hypertension artérielle
3.1.1-Définition de la pression artérielle
3.1.2-Définition et classification de l’hypertension artérielle
3.2. Épidémiologie
3.3. Physiopathologie
3.4. Diagnostic
3.5. Complications
3.6. Traitement
4. Méthodologie
4.1. Cadre de l’étude
4.2. Type d’étude
4.3. Période d’étude
4.4. Population étudiée
4.5. L’échantillonnage
4.6. Méthode
4.7. Analyse des données
5. Résultats
6. Commentaires et discussions
7. Conclusion
8. Recommandations
9. Références bibliographiques
10. Annexes
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