Planification familiale
Synonymes : espacement des naissances ou régulation des naissances ou contraception. La planification familiale (PF) c’est «l’ensemble des moyens et méthodes donnant aux couples et aux individus, le loisir d’avoir le nombre d’enfants qu’ils veulent, au moment choisi par eux, et ce avec le maximum d’informations sur les effets possibles de leur décision au niveau personnel et social », Organisation Mondiale de la Santé (OMS) [46]. Tout couple et tout individu a le droit fondamental de décider librement et en toute responsabilité du nombre de ses enfants et de l’espacement des naissances, d’être suffisamment instruit et informé de ces questions et de bénéficier de services adéquats en la matière (CIPD) [46].
NB : la planification familiale fait parti du planning familial qui inclut également la lutte contre l’infertilité.
PROBLEMATIQUE DE LA PLANIFICATION FAMILIALE
La croissance de la population actuelle et les problèmes qui lui sont liés sont considérés comme un frein au développement socio-économique des pays en développement. Cette situation attire de plus en plus l’attention des pouvoirs publics et la maîtrise du mouvement naturel de la population constitue un enjeu pour la majorité des gouvernements des pays en développement. La planification familiale constitue un des axes stratégiques empruntés par ces pays pour la maîtrise de ce mouvement naturel de la population. Cependant force est de reconnaître que 22 ans après l’adoption par le Sénégal d’une politique officielle de planification familiale, cette dernière connait encore beaucoup de contraintes qui seraient la cause de son faible taux d’utilisation par les populations sénégalaises. Ces contraintes quant à elles peuvent être classées selon plusieurs ordres :
Les contraintes liées à l’offre : parmi les contraintes liées à l’offre de services de planification familiale on peut citer :
– l’accès limité à des services de qualité,
– le choix des méthodes limité,
– le manque d’information et les rumeurs sur la sécurité et l’efficacité,
– la non disponibilité des méthodes contraceptives,
– les préoccupations liées à l’innocuité et aux effets secondaires des méthodes contraceptives,
– l’absence de soutiens conjugal et communautaire,
– les contraintes financières.
Les contraintes liées à l’accessibilité géographique : par rapport aux contraintes liées à l’accessibilité géographique des services de planification familiale on peut noter entre autre :
– l’Insuffisance de la couverture géographique des services de Planification Familiale (PF) ;
– la faible implication des médecins dans l’offre des services ;
– l’Implication insuffisante ou inexistante du secteur privé, militaire et paramilitaire, des Organisations Non Gouvernementales (ONG), des Organisations Communautaires de Base (OCB) ;
– la non généralisation de l’offre de Services à Base Communautaire ;
– le défaut d’intégration de la PF dans les autres prestations de services de santé (centres de santé, hôpitaux) ;
– le statut matrimonial et le consentement du conjoint encore appliqués par quelques prestataires.
Les contraintes liées à l’accessibilité financière : pour les contraintes liées à l’accessibilité financière des services de planification familiale au Sénégal on peut énumérer :
– le coût des prestations de services non harmonisé ;
– l’insuffisance de motivation et de compétence des Prestataires ;
– les insuffisances dans la disponibilité et la sécurisation des produits contraceptifs ;
– l’insuffisance de la communication interpersonnelle au sein des Structures.
A cela, s’ajoutent les insuffisances dans la promotion d’activités IEC/CCC spécifiques ciblant les différentes catégories sociales sur la base de l’analyse des obstacles sociocomportementaux ; dans la valorisation du statut et du pouvoir de décision des femmes ; dans la promotion de l’alphabétisation des femmes, la scolarisation des filles et leur implication dans des activités génératrices de revenus.
Contraintes liées à la demande : la demande de prestation en matière de planification familiale, quant à elle, souffre de divers maux parmi lesquels on peut citer :
– le faible statut social de la femme au sein de la société sénégalaise et le faible pouvoir de décision de ces dernières ;
– le Faible pouvoir économique des femmes en général ;
– l’insuffisance de l’information en ce qui concerne les questions portant sur la planification familiale ;
– la faible implication des réseaux (journalistes, religieux, parlementaires,..) et des associations ;
– la faible implication des relais communautaires dans les activités de planification familiale ;
– le caractère pro nataliste retrouvé au sein de la société sénégalaise ;
– la valeur Culturelle de l ‘enfant (signe de virilité, préférence du sexe masculin) ;
– la faible implication des hommes en matière de planification familiale ;
– la mauvaise image de la planification familiale au sein des communautés ;
– le pouvoir d’achat faible de la plupart des familles et ménages ;
– le défaut de ciblage des hommes par les activités d’Information Education Conseil (IEC) ;
– les mauvaises rumeurs qui circulent sur la planification familiale ;
– la faible implication des partenaires ;
– l’image négative du concept « PF » ;
– l’absence de politique promotionnelle de la planification familiale ;
– l’absence de politique de communication sur la planification familiale ;
– les convictions socioculturelles et religieuses qui, pour la plupart du temps, ne font pas la promotion de la planification familiale.
Les problèmes dont souffre particulièrement la planification familiale au Sénégal et dans le monde en général sont nombreux, divers et variés. Pourtant, chaque année, environ huit (8) millions de femmes dans le monde sont victimes de complications liées à la grossesse et plus d’un demi-million d’entre elles décède. La majeure partie de ces décès peut être évitée, même quand les ressources sont limitées, mais il faut disposer pour cela des bonnes informations sur lesquelles baser les actions nécessaires. Nous avons besoin d’informations qui aident à identifier ce qui peut être fait pour éviter ces morts. On note une tendance régulière à la baisse du niveau de fécondité avec un nombre moyen d’enfants passant de 6,6 enfants par femme en 1986 à 6 en 1992 puis à 5,7 en 1997 et 5,3 enfants par femme en 2005[40]. Cependant, ce taux reste encore élevé comparé à celui des 2,5 enfants par femme retrouvé au Maroc en 2003-2004 [33]. Pour la période allant de janvier 2002 à janvier 2005, le taux brut de natalité est de 39,1/1000 [40]. Le taux global de fécondité général, c’est-à-dire le nombre annuel moyen de naissances dans la population des femmes en âge de reproduction, est estimé à 176‰. A 17ans, 19% des jeunes filles ont déjà commencé leur vie féconde et à 19 ans cette proportion double pour atteindre 38%, même si la proportion d’adolescentes ayant déjà commencé leur vie féconde est passée de 22% en 1997 à 19% en 2005[40]. La proportion de femmes de 15 à 49ans utilisant des méthodes contraceptives modernes est de 53% dans le monde et de 58% dans les pays développés selon [19] et en 2008, selon toujours la même source, cette proportion est de 60% en Afrique du nord, 58% en Afrique du sud, 26% en Afrique de l’est, 19% en Afrique centrale et seulement de 13% en Afrique de l’Ouest. Au Sénégal, malgré la mise en place d’un programme national pour la planification, et la promotion de la planification familiale par les organismes internationaux, la prévalence contraceptive reste toujours faible et connait une progression lente passant de 8 ,1% en 1997 à 10,3% en 2005 selon [40]. Au niveau de la région de Ziguinchor, ce taux d’utilisation des méthodes modernes de PF reste le plus élevé du pays avec un taux de 21% même si ce taux cache de nombreuses disparités entre les districts. Dans le district sanitaire de Thionck-Essyl, ce taux n’est que de 3,7%, chiffre qui est très en deçà de la moyenne régionale, malgré la disponibilité des principales méthodes contraceptives modernes. C’est pour essayer d’identifier les obstacles à l’utilisation des méthodes contraceptives modernes que nous sommes amenés à mener cette étude dont le but est de contribuer à l’amélioration de la santé des populations du district sanitaire de Thionck-Essyl par la promotion et le recours à la planification familiale.
Les avantages des pilules contraceptives
Pour les avantages des pilules contraceptives on peut citer :
– l’efficacité à 99,7% pour les pilules contraceptives combinées en cas d’utilisation parfaite [55] ;
– la régularisation du cycle menstruel ;
– la diminution du flux menstruel et des crampes menstruelles ;
– le traitement des kystes fonctionnels de l’ovaire ;
– la réduction des risques de maladies bénignes du sein ;
– la diminution des risques de cancer de l’ovaire et de l’endomètre ;
– la protection contre les cancers de l’endomètre.
Les meilleures pratiques pour une bonne utilisation de la contraception
Les meilleurs pratiques pour une bonne utilisation des contraceptifs modernes sont les suivantes :
– l’identification systématique des besoins de la cliente ;
– l’élargissement de la gamme des méthodes contraceptives disponibles au niveau des Points de Prestation de Service (PPS) ;
– l’utilisation des check-lists ;
– l’offre de services :
1. approvisionnement en plaquettes de pilules,
2. période de grâce de l’injectable (renouveler l’injection en respectant la durée de la période de grâce),
3. quick start c’est-à-dire offrir les prestations de services le plus tôt possible.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. DEFINITIONS ET CONCEPTS
II. HISTORIQUE
III. PROBLEMATIQUE DE LA PLANIFICATION FAMILIALE
IV. IMPACT DE LA PLANIFICATION FAMILIALE SUR LA SANTE DE LA REPRODUCTION
V. OPTIONS CONTRACEPTIVES POUR LES FEMMES ET LES COUPLES
DEUXIEME PARTIE
I. HYPOTHESE DE RECHERCHE
II. BUT ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
II.1. But
II.2. Objectifs
II.2.1. Objectif général
II.2.2. Objectifs spécifiques
III. METHODES
III.1. Cadre de l’étude
III.1.1. Généralités sur le Sénégal
III.1.2. Cadre de l’étude proprement dit : district sanitaire de Thionck-Essyl
III.3. Méthodologie
III. 3.1. Type d’enquête
III.3.2. La population d’étude
II.3.3. Définition opérationnelle des termes
II.3.4. Déroulement de l’étude
II.3.5. Variables à l’étude
II.3.6.Validité (interne et externe)
II.3.7- Saisie et analyse des données
IV RESULTATS
IV.1.Analyse descriptive
IV.1.1.Caractéristiques sociodémographiques
IV.1.2.Connaissances
IV.1.3.Pratiques et couverture
IV.2.Analyse bivariée
V. DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXES
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