Herbe de prairie naturelle
C’est la forme la plus simple et la plus économique de l’exploitation de l’herbe [9]. Les fourrages verts contiennent 15 à 35% des matières azotées totales et 0,60 à 1,05 d’UFL. La teneur en énergie diminue avec le vieillissement de la plante, chaque jour que le stade de récolte est dépassé. La composition minérale varie en fonction dustade de végétation. Le rapport phosphocalcique n’est jamais satisfaisant, il est insuffisamment pourvu en phosphore (1,5 à 3g/kg), plus ou moins pourvu en calcium (50 à 100 g/kg de MS) [10]. Dans les régions tempérées, l’herbe consommée par les vaches laitières au pâturage permet à elle seule une production journalière de 20 kg de lait par vache [11]. L’herbe est l’aliment naturel le plus complet des ruminants. Elle est équilibrée (énergie/protéines), riche en minéraux et oligoéléments mais aussi en acide αlinolénique, en antioxydants (vitamine E, β-carotène, polyphénols,…). Elle favorise la production laitière de grande qualité nutritionnelle. L’herbe pâturée doit être jeune (pâturage tournant) et avoir une hauteur d’environ 20 cm. [12]. La valeur énergétique des fourrages s’exprime par leur teneur en énergie nette dans le système des unités fourragères (UFL, UFV). La teneur des parois végétales augmente avec la croissance de la plante et que la digestibilité des parois diminue avec le vieillissement des tissus. La valeur azotée des fourrages s’expriment par leur teneur en protéines digestibles dans l’intestin (PDI) afin d’intégrer les remaniements importantes des protéines dans le rumen. L’ingestibilité des fourrages est exprimée en unité d’encombrement (UE) c’est-à-dire leur capacité à être ingéré en plus ou moins grande quantité lorsqu’ils sont distribués à volonté. Pour les graminées et les légumineuses, la valeur énergétique augmente avec la valeur azotée [13].
Fourrage conservé
Paille La paille est constituée par les tiges et les rafles des épis égrainés des céréales. Sa valeur alimentaire est toujours faible, ce qui explique son utilisation comme litière ou comme aliment de lest. La paille se caractérise en effet par une teneur en fibres très élevée, avec un haut taux de lignification de la cellulose/hémicellulose, une teneur en sucres solubles et en protéines très faible, de même qu’une teneur en énergie faible [11]. L’intérêt alimentaire d’un ajout de paille dans la ration est l’apport de structure, c’est une source de lest non négligeable. Par la présence de 80% de MS en lignine, la paille est un aliment peu ingestible et peu digestible ayant des valeurs énergétique et protéique très faibles [13]. Cependant, la paille peut convenir aux vaches pour peu qu’elle soit associée à un complément alimentaire comme l’urée [17]. Il peut s’agir de la paille de riz ou de la paille de blé ou encore de la paille d’orge.
Foin Le foin est un aliment résultant de la déshydratation des produits herbacés dont la teneur en eau passe de 80% à 15 %. Un bon foin se caractérise donc par une teneur en MS élevée, de l’ordre de 85 à 90 % avec 0,82 UFL, 96d de PDIN et 97 g de PDIE [11, 18]. Ce stade est atteint lorsqu’en pressant avec les ongles, on ne peut pas sortir de jus des tiges. La période des fauches doit se faire à l’épiaison pour les graminées et au début de la floraison pour les légumineuses [19].
Ensilage de mais L’ensilage est un système de conservation des fourrages par fermentation anaérobique dans un silo [11]. L’ensilage de maïs se caractérise par une valeur énergétique élevée et une bonne ingestibilité. Cependant, c’est un aliment déséquilibré car il a une faible valeur azotée (Matière Azotée Totale (MAT) < 10% de la MS) et des carences en minéraux et oligoéléments. La valeur de structure du maïs ensilage est de 2 à 2,5, soit une valeur inférieure à celle de l’herbe mais apportant suffisamment de fibres pour éviter l’acidose de la vache [12]. Sa valeur nutritive est constituée de 0,89 UFL, 52g de PDIE, 66 g de PDIN. La composition en minérale est de 2g de Ca et 1,8g de P [20].
Nature des besoins
Besoins énergétiques La valeur énergétique d’un aliment est exprimée en unité fourragère (UF), unité arbitraire qui correspond à l’équivalent énergétique d’un kilo d’orge standard. Les valeurs énergétiques ont été définies en UFL pour les femelles laitières [18]. Les principales sources d’énergie qui se trouvent dans les aliments sont les hydrates de carbone (amidon, sucres, fibres digestibles) et les graisses. La paille et les graminées mures ont une faible teneur en énergie et trop longues à digérer car elles contiennent beaucoup de fibres indigestibles. Ces besoins sont calculés selon la formule suivante [33] : BesUFL= [(0,041 x PV0, 75) x Iact] + (0, 44 x PL4%) + 0, 00072 x PVnais x e0, 116 x SemG) + 3, 25 – 0, 08 x âge)
Besoin en matières azotées Ces besoins sont exprimés en protéine digestible dans l’intestin (PDI) L’animal renouvelle en permanence ses protéines corporelles et les processus de digestion provoquent des pertes cellulaires, donc les protéines. Ces fonctions sont minimales à l’entretien. Elles sont augmentées avec la production de lait, par le fonctionnement plus important d’un certain nombre d’organes d’une part et par l’utilisation des acides aminées circulants pour la synthèse des protéines du lait d’autre part [24]. Ils se caractérisent par deux valeurs associées, PDIN et PDIE, qui prennent en compte l’apport en protéines pour couvrir les besoins du ruminant et l’apport en azote dégradable pour couvrir les besoins des microbes dans le rumen [18]. Les formules suivantes sont utiles dans le calcul des rations [9].
PDI = PDIA + PDIM
PDI = PDIA + PDIME = PDIE si l’énergie est le facteur limitant
PDI = PDIA + PDIMN = PDIN si l’azote est le facteur limitant.
Besoin en PDI= (3,25 x PV0, 75) + (PL x TP/0,64) + (0,07 x PVnais x e0, 111 x semG) + (422 – 10,4 x âge)
Besoins en eau Les besoins en eau de boisson sont d’autant plus élevés que l’alimentation distribuée se compose de fourrage sec et que la production de lait est importante ; on estime qu’une vache doit prendre quatre litres d’eau par kilogramme de matière sèche ingérée et un litre par kilogramme de lait produit. La production laitière d’un troupeau peut diminuer de 10% ou plus si les animaux n’accèdent qu’une seule fois par jour aux abreuvoirs[34].La quantité d’eau consommée est de l’ordre de 3-4 L par litre de lait produit [35].
Besoins en fibres La présence des fibres longues est essentielle pour les ruminants car elles interviennent dans la stimulation mécanique du rumen, contribuant au reflexe rumination/éructation. Il est conseillé au moins 35% des apports en fourrage grossier lorsque la ration est à base de foin ou d’ensilage d’herbe, contre 55% quand celle-ci est composée d’ensilage de maïs [9].
Besoins en minéraux Les animaux ont besoins de petites quantités de sel et de minéraux, surtout du Calcium et du Phosphore [35]. Les apports en minéraux des aliments sont exprimés en g/Kg de matière sèche pour les macroéléments (Ca, P, K, Na, Cl, S et Mg) et en mg/Kg de MS d’aliment ou ppm pour les oligo-éléments (Fe, Se, Zn, Cu, Co, I, Mn) [11].
Aspect sanitaire des vaches laitières
Les vaches laitières sont comme tous les autres animaux de rente, sensibles à des différentes maladies. L’alimentation est en étroite relation avec les risques de survenues des maladies. Les vaches à fort potentiels génétiques supportent mal les écarts en matière de conduite d’élevage et tout particulièrement au niveau alimentaire [43]. Les périodes présentant le risque plus élevé de trouble de santé d’une vache sont en péri-partum et pendant le premiers tiers de la lactation. Les plus fréquentes de ces maladies sont des maladies métaboliques, des troubles de la reproduction, des mammites et des boiteries [44]. Mais d’autres maladies peuvent survenir à tout moment comme les maladies d’origine parasitaire, infectieuses et ont toujours des conséquences non négligeables sur la rentabilité des élevages des vaches laitières. La prévention de ces maladies reposent sur trois niveaux : hygiénique, sanitaire et médicale [43]. Ainsi, les maladies d’élevage représentent une composante essentielle des performances compte tenu de leurs conséquences biologiques (baisse des productions, infécondité…) et économiques (coût vétérinaire,réforme précoce…) [45].
CONCLUSION
Au terme de cette étude, il a été observé qu’Arivonimamo a une grande potentialité en élevage laitier malgré la difficulté fourragère rencontrée pendant la saison sèche. Il est bien établi que pour produire de lait, le fourrage vert doit être le principal aliment des vaches. D’après l’enquête auprès de chaque élevage, les bases de l’alimentation des vaches reposent surtout sur les fourrages verts. Pourtant, ils sont en quantités réduites en saison sèche. Les élevages laitiers se contentent de la cueillette de l’herbe de prairie naturelle avec l’addition de la paille de riz, puisque cette dernière s’y trouve en quantité abondante. Mais cela ne suffit pas pour alimenter le troupeau laitier et les élevages pratiquent alors la culture des plantes fourragères de contre saison tels que l’avoine, le ray-grass et le maïs. La provende est ajoutée dans l’alimentation pour constituer la ration complémentaire dans le but d’améliorer la production laitière. Selon l’analyse statistique, l’utilisation du fourrage vert, du fourrage sec et de la provende diffère significativement (p ≤0,05) entre les élevages. Donc, chaque élevage alimente les vaches selon la disponibilité des fourrages et de la complémentation au sein de leur élevage. Ainsi, la composition de la ration des vaches laitières diffère d’un élevage à un autre dans chaque élevage enquêté. Cette étude a permis de savoir que la ration de base des élevages est constituée principalement de l’avoine pour le fourrage vert ; la paille de riz pour le fourrage sec. Et la provende compose la ration complémentaire. La production laitière moyenne diffère significativement (p≤0,05) de l’élevage à l’autre. Il existe une corrélation non significative entre l’utilisation de provende et la production laitière (r= 0,6 avec p≥ 0,05). La pratique d’alimentation de la classe d’élevage 2 constitue une référence pour l’ensemble des élevages. La connaissance des pratiques d’alimentation des vaches laitières et des productions permises à Arivonimamo ouvre une nouvelle perspective pour mieux orienter les actions des docteurs vétérinaires, des ingénieurs, des techniciens d’élevage et surtout des éleveurs en termes d’amélioration de l’alimentation pendant la saison sèche. Du point de vue scientifique, elle conduit à de nouvelles recherches sur une étude expérimentale concernant l’influence de l’alimentation pendant la saison sèche sur la qualité de lait.
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Table des matières
INTRODUCTION
I- PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I-1- Alimentation des vaches laitières
I-1-1- Définitions
I-1-2- Types de fourrage
I-1-3- Sous-produits industriels
I-1-4- Aliments complémentaire
I-1-5- Rationnement
I-1-6- Rations des vaches laitières
I-1-7- Notion d’encombrement
I-1-8- Capacité d’ingestion
I-2- Types de besoins alimentaires des vaches laitières
I-2-1- Besoins d’entretien
I-2-2- Besoins de production
I-2-3- Besoins de gestation
I-2-4- Besoins de croissance
I-2-5- Besoins en matière sèche
I-3- Nature des besoins
I-3-1- Besoins énergétiques
I-3-2- Besoin en matières azotées
I-3-3- Besoins en eau
I-3-4- Besoins en fibres
I-3-5- Besoins en minéraux
I-3-6- Besoins en vitamines
I-4- Elevage des vaches laitières
I-4-1- Typologie système d’élevage
I-4-2- Caractéristiques et performances des races laitières à Madagascar
I-4-3- Courbe de lactation
I-4-4- Aspect sanitaire des vaches laitières
I-4-5- Situation élevage laitière à Madagascar
II- DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
II-1- METHODES
II-1-1- Cadre de l’étude
II-1-2- Type d’étude
II-1-3- Période d’étude
II-1-4- Durée d’étude
II-1-5- Population d’étude
II-1-6- Mode d’échantillonnage
II-1-7- Matériels utilisés
II-1-8- Variables étudiées
II-1-9- Mode de collecte des données
II-1-10- Traitement et analyse des données
II-1-11- Limite de l’étude
II-1-12- Considération éthique
II-2- RESULTATS
II-2-1- Caractéristiques des élevages des vaches laitières
II-2-2- Conduite d’élevage de vaches laitières
II-2-3- Stratégies alimentaires des élevages de vaches laitières
II-2-4- Analyse des corrélations
III- TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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