Pratiques alimentaires et suivi nutritionnel des enfants sous-nutris

La malnutrition constitue de nos jours un problème de santé publique majeur dans les pays en développement, notamment le Mali. La malnutrition est un état pathologique résultant de la carence ou de l’excès relatif d’un ou plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste cliniquement ou ne soit décelable que par des analyses biochimiques, anthropométriques ou physiologiques [1]. L’apport alimentaire anormal peut provenir d’une nourriture en quantité inadaptée au besoin (apport calorique insuffisant ou, au contraire, excessif) ou de mauvaise qualité (carences nutritionnelles ou excès de graisses…) [2]. La malnutrition constitue l’un des plus importants problèmes de santé et de bien être des jeunes enfants [3].Elle entrave le développement physique et intellectuel et diminue la résistance à la maladie .

La malnutrition affecte 2 milliards de personnes dans le monde souffrant de carences en sels minéraux et en vitamines, pouvant provoquer des maladies mortelles.[2] Chaque année, la malnutrition provoque la mort de plus de 13 millions d’enfants de moins de 5ans : c’est à dire 40000 décès par jour [4]. Plus des deux tiers de ces décès, souvent associés à des pratiques d’alimentation inappropriées, surviennent dans la première année de vie [5]. Moins de 35% des nourrissons dans le monde bénéficient d’un allaitement maternel exclusif pendant les quatre premiers mois [6]. L’alimentation complémentaire commence fréquemment trop tôt ou trop tard et les aliments sont souvent inadéquats du point de vue nutritionnel et peu surs. Les enfants malnutris qui survivent sont plus souvent malades et subissent toute leur vie les conséquences d’un développement perturbé [5].

La malnutrition s’installe principalement chez l’enfant entre 0 et 2 ans. Au cours de cette période, l’enfant passe progressivement d’une alimentation liquide et lactée à une alimentation diversifiée semi-liquide puis solide [7]. Dans les pays en développement, le plus grand problème nutritionnel est la « sous-alimentation », due à un apport calorique insuffisant. Les insuffisances alimentaires causent des maladies comme la malnutrition aigüe, l’anémie, le rachitisme ou la cécité. Le rapport de 2004 de l’UNICEF et la Banque mondiale montre que les carences en fer chez les enfants de 6 à 24 mois affectent le développement mental de 40 à 60 % des enfants de ces pays; les carences en iode ont fait reculer la capacité intellectuelle de ces pays de 10 à 15 % et causent la naissance de 18 millions d’enfants handicapés mentaux par an. De même, le manque de vitamine A entrainé la mort d’un million d’enfants chaque année dans ces pays.[2].

Au Mali, la malnutrition constitue un réel problème de santé publique. Au Mali, le faible accès de la majorité de la population à l’eau potable, la faiblesse des revenus, les cultures peu diversifiées, le manque d’accès aux structures de santé (seulement 14% des ménages ont un centre de santé dans leur village [9], la faible fréquentation des services de santé, l’insuffisance de la qualité de prestation de ces derniers, etc., sont entre autres les causes d’un taux croissant de malnutrition. Les régimes alimentaires sont pauvres et l’éducation nutritionnelle ainsi que les pratiques d’allaitement, d’alimentation saine et d’hygiène doivent être améliorées. Les groupes les plus vulnérables à cette malnutrition sont les enfants et les femmes [8]. 38% des enfants de moins cinq ans souffrent de malnutrition chronique [9]. La malnutrition aiguë touche globalement 15,8 % (dont 6 % de cas sévères) des enfants âgés de moins de 5 ans, et est associée à plus de 50 % des décès dans cette tranche d’âge et à 1 décès maternel sur 5.

Selon l’ EDSIV, 2006 [12].
– Près d’un enfant sur 3 (38%) souffre de retard de croissance : 19% sous forme modéré et 19% sous forme de retard de croissance sévère.
– Environ un enfant sur six (15%) est atteint d’émaciation ou de maigreur : 9% sous forme modéré et 6% sous forme sévère.
– Près d’un enfant sur quatre (27%) souffre d’insuffisance pondérale : 17% sous forme modéré et 10% sous forme sévère.
– Huit enfants de 6-59 mois sur dix (81%) sont atteints d’anémie : 21% sous une forme légère, 50% sous une forme modérée et 10% sous une forme sévère.
– Seulement 38% des enfants de moins de 6 mois sont nourris exclusivement au lait maternel selon l’enquête démographique et de santé (EDS IV), 2006[10].
– Les enfants de 6 à 59 mois recevant une alimentation complète étaient seulement 30% au Mali en 2006[10].
-Selon le rapport MCIS 2010 le Mali a un taux de malnutrition élevé avec10.8% de malnutrion aigu ou émaciation ,37.3% de retard de croissance ou malnutrition chronique et 24.2% d’insuffisance pondérale ou malnutrition global. [40].

L’enquête SMART Mali 2011a décelé chez les enfants de 6 à 59 mois , 13.1% de malnutrion aigu ou émaciation dont 2.2% sous forme sévère et 10.9% sous forme modéré, 36.0% de retard de croissance ou malnutrition chronique et 31.1% d’insuffisance pondérale ou malnutrition global.[39]
– Le faible statut nutritionnel des femmes et des enfants a aussi une influence négative sur la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Dans sa forme chronique, la malnutrition frappe même certaines régions grosses productrices de céréales [10].
– La malnutrition constitue un problème de santé publique au Mali. Face à ce fléau, les interventions devraient mieux prendre en compte les principaux déterminants de la malnutrition que sont : la santé et le statut vaccinal de l’enfant, le niveau d’instruction des mères, l’intervalle inter-génésique, l’accès à l’eau potable, la diversification de l’alimentation et le nombre de repas de l’enfant, le niveau du revenu [8].
– Il en est ainsi du Programme de Développement Sanitaire et Social (PRODESS, 2006-2011), qui a favorisé la mise en œuvre d’une politique nationale multisectorielle visant l’amélioration des conditions des femmes et des enfants, la réduction de la prévalence de la malnutrition globale et des carences en micronutriments dans les zones périurbaines, rurales, arides et semi-arides [8]
– C’est aussi dans cette optique que s’inscrit la Politique Nationale de Développement de la Nutrition (PNDN, 2012-2021) dont l’objectif est d’’assurer à chaque malien un statut nutritionnel satisfaisant lui permettant d’adopter un comportement adéquat pour son bien-être et pour le développement national. Parmi les axes stratégiques de la PNDN, on peut citer :1) la surveillance de la croissance et du développement de l’enfant, 2°) l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, 3°) la lutte contre les carences en micronutriments, 4°) la prévention des maladies chroniques liées à l’alimentation, 5°) la communication pour le développement (CPD) ; 6)) le renforcement de la participation communautaire en faveur de la nutrition ; les systèmes d’Information en matière de nutrition (SIN), la recherche appliquée et la formation en nutrition [11].
– La lutte contre la malnutrition fait partie du premier des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement, initiés en 2000 par l’ONU, à savoir « éradiquer l’extrême pauvreté et la faim » [12]. Le troisième de ces OMD vise à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de malnutrition entre 1990 et 2015.
– La malnutrition est un problème réel et complexe au Mali. Elle se manifeste en effet par une endémie de carence nutritionnelle, chronique ou conjoncturelle suivant la région et l’année. L’analyse approfondie des causes des problèmes nutritionnels permet un ciblage objectif des interventions au bénéfice des franges les plus vulnérables. Elle permet également de s’attaquer de façon différenciée aux déterminants propres à chaque groupe ou à chaque situation [8].
– La Région de Sikasso connait une production agricole excédentaire couvrant 6 à plus de 24 mois de consommation, et une production animale en pleine expansion. Cependant L’EDSM IV et le forum régional de Sikasso sur la nutrition (février-mars 2010) ont fait état de carence observée chez les couches vulnérables : la prévalence de l’émaciation a été estimée à 15,9%. Le retard de croissance touche quasiment un enfant sur deux alors que la moyenne nationale se situe à près de deux enfants sur cinq ; la malnutrition aiguë des enfants âgés de moins de 5 ans y est de 16%. [10]
– Selon le rapport MCIS 2010 la région de Sikasso où a lieu notre enquête est l’une des régions les plus touchées par la malnutrition. En effet, 11,5% des enfants y sont atteints de malnutrition aigüe, et 49,2% de malnutrition chronique [40]. En outre, 30,8% des enfants y souffrent d’insuffisance pondérale, et 14,5% présentaient un faible poids à la naissance [40].
– L’enquête SMART Mali 2011a décelé chez des enfants de 6 à 59 mois dans la région de Sikasso , 7.5% de malnutrion aigu ou émaciation dont 1.0% sous forme sévère et 6.5% sous forme modéré,56.4% de retard de croissance ou malnutrition chronique et 21.7% d’insuffisance pondérale ou malnutrition global.

LA NUTRITION ET LES NUTRIMENTS 

Nutrition :
– La nutrition est la science qui traite de la composition des substances alimentaires et des phénomènes biologiques par lesquels l’organisme humain tire des aliments les substances nutritives dont il a besoin et les utilise pour son maintien en vie, sa croissance et son développement. C’est aussi l’ensemble des processus de transformation et d’assimilation des aliments dans l’organisme (d’après Henri Dupin).

Nutriment :
C’est une substance constitutive des aliments dont l’organisme a besoin pour son développement harmonieux et son bon fonctionnement [1]. Ces nutriments sont essentiellement composés de glucides, de lipides et de protéines, auxquels s’ajoutent l’eau, les vitamines et les minéraux [13].

Les glucides

Les glucides constituent la principale source d’énergie nécessaire pour maintenir la température de l’organisme et pour travailler [13]. Les glucides et en particulier le glucose, jouent un rôle métabolique capital, en apportant aux cellules de l’énergie rapidement utilisable [13]. Dans un régime équilibré 50 à 60% des calories sont apportés par les glucides.

Les lipides 

Les lipides constituent le nutriment le plus énergétique. Ils représentent les réserves énergétiques de l’organisme et sont stockés sous forme de tissus adipeux. L’unité de base des lipides est représentée par l’acide gras, certains d’entre eux ne sont pas synthétisés par l’organisme, mais sont apportés par les aliments. Un régime équilibré contient de 20 à 30% de calories apportés par les lipides [13].

Les protéines 

Les protéines sont nécessaires à l’élaboration du tissu vivant [13].

Les protéines jouent aussi le rôle de matériaux de construction de l’organisme. Elles sont particulièrement importantes pour la croissance et l’entretien de l’organisme car elles sont des constituants de base de toute cellule vivante [13].

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Table des matières

Chapitre.1. Introduction
Chapitre.2. Objectifs
Chapitre.3. Généralités
3.1. LA NUTRITION ET LES NUTRIMENTS
3.1.1. Les glucides
3.1.2. Les lipides
3.1.3. Les protéines
3.1.4.L’eau
3.1.5. Les sels minéraux
3.1. 6.Les vitamines
3.2.2.Historique de la malnutrition
3.3. LA MALNUTRITION
3.3.1 Les différentes formes de malnutrition
3.3.1.1 La malnutrition aiguë
3.3..2. L’ETAT NUTRITIONNEL
3.4. .Alimentation
3.4..1. . Aliment
3.5. Causes de la malnutrition
3.6. Aspects cliniques de la malnutrition
3.6.1. Malnutrition aiguë ou émaciation
3.6.2. Malnutrition chronique ou retard de croissance
3.6.3. Malnutrition globale ou insuffisance pondérale
3.7. Prise en charge de la malnutrition
3.7.1. Critères d’admission
3.7.2.. Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aiguë Sévère
3.7.3.Traitement nutritionnel
3.7.4Traitement médical systématique
3.7.5. Surveillance
3.8 Données sur la pomme de terre
3.8.1. Valeur nutritionnelle de la pomme de terre
3.8.2La pomme de terre à Sikasso
Chapitre.4. Methodologie
4.1. Contexte de l’étude
4.2. La Région de Sikasso
4.3. LES COMMUNS DE KAPALA ET FINKOLO
4.3.1. Commune de Finkolo
4.3.2 Commune de Kapala
4.4. Matériels et méthodes
4. 4. 1.Lieu et cadre de l’enquête
4. 4.2. Type d’enquête
4.4.3. Durée
4. 4.4 Population ou groupe cible
4. 4.5. Critères de non inclusion
4. 4.6. Procédure de collecte des données
4. 4.7. Saisie et analyse des données
4. 4.8. Considérations éthiques
Chapitre.5. Resultats
5.1. Resultats sociodémographiques
5.2. . Facteurs pouvant influencer l’état nutritionnel des enfants
5.3. Statut vaccinal des enfants
5.4. Référence des enfants malnutris
5.5. Alimentation des enfants
5.6. Sevrage de l’enfant
5.7. Emaciation selon les normes OMS de 2006
5.8Insuffisance pondérale
5.9. Retard de croissance
5.10. Alimentation des enfants malnutris
Chapitre.6. Commentaires et discussion
Chapitre7. Conclusion etrecommandations
7.1. Conclusion
7.2. Recommandations
Refferences bibliographique
8-Annexes
Fiche d’enquête
Fiche signalétique
Serment de Galien

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