Pratique inspirée de la conception de Watson

Pratique inspirée de la conception de Watson

Cadre de référence

Pour la réalisation de notre travail, nous allons utiliser deux théories de soins différentes. Afin de les mettre en lien, les notions de paradigmes seront abordées dans un premier temps. Puis, la théorie du Caring Humain de Jean Watson en lien avec l’implémentation des soins palliatifs ainsi que la Théorie intermédiaire de la Gestion des Symptômes pour une gestion optimale de la douleur seront explicitées.

Liens entre les deux théories de soins

Selon Kuhn, « la notion de paradigme désigne les grands courants de pensée, ou façons de voir et de comprendre le monde » (1970, cité dans Pepin, Kérouac, & Ducharme, 2010, p. 27). Dans les sciences infirmières, les paradigmes sont définis comme les postulats philosophiques à la base des activités infirmières. Newman a identifié trois paradigmes successifs qui ont une influence sur le développement et l’utilisation de savoirs en sciences infirmières. Il s’agit des paradigmes suivants : le paradigme particulier-déterminé, le paradigme interactif-intégratif et le paradigme unitaire-transformatif (Pepin, Kérouac, & Ducharme, 2010). La théorie intermédiaire de la gestion des symptômes issue de la théorie des auto-soins d’Orem ainsi que la théorie de soin du Caring Humain s’imbriquent tous deux dans le paradigme interactifintégratif de Newman selon Da Rocha (2017). Celui-ci reconnait les manifestations et les multiples éléments d’un phénomène mais aussi le contexte spécifique dans lequel celui-là se produit (Pepin, Kérouac, & Ducharme, 2010).
Caring Humain selon Watson Docteure Margaret Jean Harman Watson est née aux Etats-Unis le 21 juillet 1940, elle devient éminente professeure en soins infirmiers et titulaire d’une chaire en Sciences du Caring à l’Université du Colorado. De plus, elle fonde le Center for Human Caring et le Caring Science Institute. En 1975, l’auteure fait naître la théorie du Caring Humain en s’inspirant de la vision qu’elle a des soins infirmiers. En sciences infirmières, elle a été inspirée par Leininger et Goodrich et considère que la discipline infirmière est une science humaine et un art (Alligood, 2014).

Philosophie

Watson postule que : « l’amour inconditionnel et le soin sont essentiels à la survie et à la croissance de l’humanité. Le soin et l’amour de soi précèdent le soin et l’amour des autres ». De plus, selon la théoricienne : « la personne est un être-dans-le-monde qui perçoit des choses, qui vit des expériences et qui est en continuité dans le temps et dans l’espace ». Le changement de la perception de soi influence les trois sphères de l’être-dans-le-monde qui sont l’âme, le corps et l’esprit. De là, la personne continue d’établir une harmonie entre ces trois sphères. Pour ce qui est de l’environnement, il représente à la fois les forces de l’univers mais aussi ce qui entoure immédiatement la personne. La santé est quant à elle définie comme : « la perception d’être uni avec ce qui est ; il s’agit de l’unité et de l’harmonie du corps, de l’âme et de l’esprit ».
Toujours selon Watson : « le soin commence quand l’infirmière entre dans la réalité d’une autre personne, perçoit et ressent le vécu de l’autre, et y réagit de manière à lui permettre de laisser aller des sentiments ou des pensées qu’il rêvait de laisser aller » (Pepin, Kérouac, & Ducharme, 2010, p. 70-71, 105).

Concepts principaux

Le caring représente avant tout une approche à la fois humaniste et relationnelle faisant appel aux valeurs suivantes : respect, réciprocité, préservation de la dignité humaine, compétence, compassion, liberté de choix et engagement. Le point de départ de la prise en charge correspond à la signification que la personne et sa famille donne à l’expérience vécue. Tout au long du projet de soins, les infirmières informent,soutiennent, encouragent et guident la personne soignée ainsi que ses proches. De plus, elles respectent les choix des patients et de leur famille afin de travailler en partenariat et ainsi leur offrir un pouvoir décisionnel (Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, (n.d.). Le caring c’est aussi et avant tout d’aller à la rencontre de l’autre, l’accueillir, oser la communication, tout cela dans une ouverture d’esprit faite de chaleur humaine et d’authenticité. L’élaboration d’une relation sécurisante et de confiance n’est possible que si l’identité de chacun est respectée (Ahya et al., 2013).
Cette philosophie met également en évidence les connaissances, le savoir-faire et la manière d’être des infirmières (Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, (n.d.).

L’école du caring

Selon Leininger (2006, cité dans Pepin, Kérouac, & Ducharme, 2010) : « le caring signifie que l’infirmière assiste et soutient la personne qui présente le besoin d’améliorer sa santé ». Lorsqu’une une infirmière décide de baser sa pratique professionnelle sur la conception de cet auteur, elle cherche une cohérence entre les valeurs et les croyances de la personne et de ses proches afin de préserver son bienêtre.

Pratique inspirée de la conception de Watson

Le quotidien du travail infirmier se réfère souvent à soigner une personne qui souffre de maladie ou de symptômes associés. Faire connaitre et développer le savoir-être et le savoir-faire qui constitue la part du caring joue un rôle essentiel dans les soins infirmiers. Habituellement, une personne choisit initialement cette profession pour son désir d’aider, le besoin d’être utile et surtout de soulager (Ahya et al., 2013).
En s’inspirant du caring, il encourage l’infirmière dans son accompagnement de la personne à travers une grande harmonie entre le corps, l’esprit (émotions, perceptions, dimension cognitive) et l’âme (spiritualité, croyances, valeurs). Ainsi, elle aide la personne à explorer ses valeurs et à trouver une signification à sa souffrance ainsi qu’à sa situation de santé. Watson propose, comme guide d’intervention, dix facteurs caratifs intitulés « processus caritas cliniques (PCC) » (Pepin, Kérouac, & Ducharme, 2010).

Facteurs caratifs

L’infirmière se réfère aux facteurs caratifs pour prodiguer des soins. Ces facteurs visent une démarche soignante qui promeut le maintien de la santé ou une mort paisible. Dix facteurs caratifs construisent le cadre conceptuel de la théorie du Caring Humain de Watson (Watson, 1998). Les auteures de cette revue de littérature ont choisi d’approfondir quatre facteurs caratifs à savoir les n° 2, 4, 6, 9, en lien avec la question de recherche.
1) Développement d’un système de valeurs humaniste-altruiste
2) Prise en compte et soutien du système de croyance et de l’espoir
Dans la démarche soignante, l’infirmière ne doit pas négliger l’importance des sentiments de croyance et d’espoir. En effet, ceux-ci peuvent influencer le processus de guérison et l’issue de la maladie. Pour traiter la maladie, il existe d’autres moyens que la médecine. Ces traitements traditionnels peuvent être complétés par d’autres méthodes comme le toucher thérapeutique, l’acupuncture, … L’astrologie par exemple peut jouer un rôle important pour la santé et le bien-être pour les personnes qui y croient (Watson, 1998).
3) Culture d’une sensibilité à soi et aux autres
4) Développement d’une relation d’aide et de confiance
La qualité de la relation avec la personne soignée est l’élément principal qui caractérise l’efficacité d’une aide. Afin de prodiguer des soins optimaux, l’infirmière utilise des moyens de communication comme outil thérapeutique. Une infirmière capable d’évaluer les besoins et les problèmes des résidents augmente ses chances d’établir une relation de confiance avec eux. Pour développer une volonté et un engagement, il est crucial d’utiliser la relation d’aide et le processus interpersonnel (relation soignant-soigné) afin de faciliter la résolution de problème. Ces derniers nécessitent de la congruence, de l’empathie, de la chaleur humaine et un engagement envers l’apprentissage de la part de l’infirmière (Watson, 1998).
5) Promotion et acceptation de l’expression de sentiments positifs et négatifs
6) Utilisation systématique de la méthode scientifique de la résolution de problèmes dans le processus de prise de décision.
Les soignantes peuvent être trop axées sur la clinique et omettent de se consacrer à des thèmes tels que la recherche, l’élaboration de connaissances scientifiques ou encore les problèmes de santé publique. C’est pourquoi, peu importe le domaine dans lequel elle exerce sa profession, l’infirmière dispose de connaissances sur le comportement humain, les pathologies, le savoir-faire, les techniques infirmières, les différents protocoles thérapeutiques ainsi que les processus biophysiques (Watson, 1998).
7) Promotion d’un enseignement-apprentissage interpersonnel
8) Création d’un environnement mental, physique, socioculturel et spirituel de soutien, de protection et/ou de correction
9) Assistance dans la satisfaction des besoins humains
Afin de développer ses potentialités et de croître, toute personne a des besoins qui doivent être satisfaits. D’où l’importance pour l’infirmière d’être capable de les anticiper et de les identifier car ceux-ci jouent un rôle primordial dans les processus de santé-maladie. Afin de respecter au mieux le point de vue du patient, l’infirmière évalue toujours les besoins qui comptent le plus pour lui au moment opportun. Peu importe la façon dont ses besoins humains sont classés, ils fonctionnent de manière interdépendante, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent jamais être vraiment séparés d’un autre. En les classant (appendice E), l’infirmière est guidée et cela lui permet de tous les intégrer dans la prise en charge (Watson, 1998).
10) Prise en compte de facteurs existentiels-phénoménologiques

Théorie de Gestion des Symptômes

Le nombre de personnes atteintes de maladies chroniques étant en constante augmentation, il devient primordial de les aborder avec une théorie bien spécifique dans le but d’améliorer leur prise en charge (Eicher, Delmas, Cohen, Baeriswyl, & Viens Python, 2013). En 1994, des chercheurs de la faculté des Sciences Infirmières de l’Université de San Francisco ont mis au point la Théorie de Gestion des Symptômes, théorie intermédiaire issue de la théorie d’auto-soins d’Orem (Larson, Carrieri-Kohlman, Dodd, Douglas, Faucett, Froelicher, … Underwood, 1994, cité dans Eicher, Delmas, Cohen, Baeriswyl, & Viens Python, 2013). Des améliorations ont été apportées en 2001 et 2008 à la suite de résultats provenant d’études empiriques.Selon Dodd et al. (2001, cité dans Eicher, Delmas, Cohen, Baeriswyl, & Viens Python, 2013), un symptôme se définit comme : « une expérience individuelle reflétant des changements dans le fonctionnement bio-psycho-social, dans les perceptions ou dans la cognition d’une personne. »
Trois concepts centraux issus du métaparadigme infirmier sont présents dans cette théorie. Premièrement, le concept de l’environnement fait référence aux conditions/contextes dans lesquels le symptôme de la personne malade apparaît. Il est divisé en trois parties à savoir l’environnement physique, social et culturel.
L’environnement physique inclut le contexte privé et celui du travail ainsi que l’établissement où la personne est prise en charge. L’environnement social implique les différentes relations de la personne et son réseau de soutien. Pour finir, l’environnement culturel comprend les valeurs et les croyances. Deuxièmement, le concept de la personne se rapporte aux différentes données (démographiques, psychologiques, physiologiques, sociologiques et développementales) qui influencent la manière dont la personne se voit et réagit à son expérience du symptôme. Troisièmement, le concept de la santé et de la maladie intègre les différentes variables en lien avec l’état de santé de l’individu. Ces trois concepts centraux ont une influence directe sur les trois concepts-clé de la Théorie de Gestion des Symptômes (Eicher, Delmas, Cohen, Baeriswyl, & Viens Python, 2013).
L’expérience des symptômes, les stratégies de gestion des symptômes ainsi que les effets obtenus sur leur état sont les trois concepts-clés. L’expérience des symptômes comprend la perception individuelle, son évaluation et la réponse donnée.
Exemple : une patiente commence à ressentir des céphalées (perception), en fonction de l’intensité de celles-ci (évaluation), elle va décider d’aller se reposer (réponse). L’environnement dans lequel le symptôme apparait peut influencer sa perception ainsi que la réponse donnée. Les stratégies de gestion des symptômes comportent les actions mises en place par la personne dans le but de les prévenir, les retarder ou les diminuer. Elles peuvent soit réduire la fréquence du symptôme, soit diminuer sa sévérité ou alors soulager les conséquences liées. Afin de proposer des interventions adéquates et adaptées à la gestion des symptômes chez une personne, un questionnement sur la nature de la stratégie est nécessaire (qui, quoi, quand, où, à qui, combien, combien, comment et pourquoi). Pour terminer, les résultats obtenus sur l’état des symptômes doivent nécessairement être mesurables afin de pouvoir évaluer l’efficacité de l’intervention. Ceux-ci englobent tous les changements visibles de l’état du symptôme en lien avec une diminution de son intensité, de sa fréquence et de sa pénibilité. Ces modifications peuvent agir positivement sur le statut fonctionnel et émotionnel et sur la qualité de vie. Une diminution de la durée du séjour en milieu hospitalier peut également être induit. Ceci a pour conséquence une réduction des coûts pour le patient, sa famille ainsi que pour le système de santé en général (Eicher, Delmas, Cohen, Baeriswyl, & Viens Python, 2013).
Ces trois concepts sont interreliés et agissent de façon simultanée dans cette théorie. Effectivement, Eicher, Delmas, Cohen, Baeriswyl, et Viens Python expliquent que :
« L’expérience du symptôme influence et est influencée par les stratégies de gestion des symptômes et par les résultats sur l’état du symptôme. En effet, lorsque les personnes deviennent conscientes de leur perception d’un ou des symptômes, qu’elles initient des stratégies de gestion et qu’elles évaluent les résultats sur l’état de ce dernier, leur perception du symptôme en est modifiée. Par contre, lorsque les symptômes sont plus prononcés et/ou source de détresse, d’autres stratégies de gestion des symptômes peuvent être recherchées. Dans ce cas, l’évaluation de l’état des symptômes doit être effectuée d’une façon plus formelle. Ce processus itératif doit continuer jusqu’à ce que les symptômes disparaissent ou se stabilisent. »
Toutefois, la gestion de tout symptôme ne peut se faire seulement que si la personne adhère aux différentes stratégies/interventions mises en place. Le concept d’adhérence est un concept-clé de la Théorie de Gestion des Symptômes. En effet, cela implique la manière dont la personne malade reçoit et utilise les différentes stratégies ; les interventions proposées ne doivent pas être trop exigeantes et doivent être applicables facilement (Eicher, Delmas, Cohen, Baeriswyl, & Viens Python, 2013)
Dans le but d’améliorer la prise en charge du patient, l’infirmière s’assure d’évaluer au mieux les stratégies et les ressources mises en place par le patient et ses proches afin de soutenir celles qui ont démontré des résultats positifs et d’améliorer/perfectionner celles qui ont moins bien fonctionné. Pour diminuer ou supprimer les symptômes, l’infirmière peut favoriser l’empowerment individuel du patient de façon à trouver ensemble des stratégies adéquates. Pour que le patient puisse adhérer au mieux aux interventions proposées, il est primordial de créer une alliance thérapeutique soignant-soigné empreinte de confiance. Le but ultime de cette approche est de permettre au patient de pouvoir gérer de façon autonome ses symptômes (Eicher, Delmas, Cohen, Baeriswyl, & Viens Python, 2013).
La philosophie du Caring Humain de Watson ainsi que la Théorie intermédiaire de Gestion des Symptômes permettent l’interprétation des résultats obtenus dans les articles de recherche. La méthode utilisée pour leur recherche est décrite ci-dessous.

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Table des matières
Résumé
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Remerciements
Introduction
Problématique
Personne âgée – vieillissement
Soins palliatifs
Question de recherche et objectifs
Question de recherche
Objectifs
Cadre de référence
Liens entre les deux théories de soins
Caring Humain selon Watson
Philosophie
Concepts principaux
L’école du caring
Pratique inspirée de la conception de Watson
Facteurs caratifs
Théorie de Gestion des Symptômes
Méthode
Choix du devis de recherche
Banque de données
Mots-clés, termes MeSH et descripteur CINAHL
Critères d’inclusion / d’exclusion
Stratégies de recherche
Résultats
Caractéristiques des articles retenus
Présentation des résultats
Implémentation des soins palliatifs en EMS
Communication
Formation du personnel soignant
Respect des droits du patient
Gestion des symptômes
Gestion optimale de la douleur chez la personne âgée
Facteurs et indicateurs d’une gestion non-optimale de la douleur
Mise en place d’un programme spécifique
Discussion
Résultats principaux en lien avec la philosophie du Caring
Implémentation des soins palliatifs en EMS
Communication
Formation du personnel soignant
Respect des droits du patient
Résultats principaux en lien avec la Théorie de Gestion des Symptômes
Facteurs/indicateurs d’une gestion non-optimale de la douleur
Mise en place d’un programme spécifique
Recommandations
Recommandations pour la pratique
Recommandations pour la formation
Recommandation pour la recherche
Forces et limites de la revue de littérature
Forces
Limites
Conclusion
Références
Liste des références bibliographiques
Appendice A Déclaration d’authenticité
Appendice C Diagramme de Flux
Appendice D Stratégies de recherche des articles
Appendice E Classement des besoins appartenant à la science du Caring
Appendice F Tableau récapitulatif des articles sélectionnés
Appendice G Projet du groupe Spall du Manoir
Appendice H Grilles de résumés et d’analyses des articles

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