POUVOIR ET RELATIONS SOCIALES

La personne qui exerce le pouvoir

ย  ย En gรฉnรฉrale, nous pouvons concevoir que la personne qui a du pouvoir sโ€™identifie le plus souvent par une certaine violence quโ€™elle exerce sur une autre ou dโ€™ autres personnes au point de les exploiter. Cette violence peut รชtre comprise comme une force dont on use contre le droit. Violer signifiera ainsi le fait de contraindre ou de forcer. Sous lโ€™effet dโ€™un pouvoir, elle (la violence) peut se manifester dans divers sphรจres. Cela dit, ce pouvoir peut exister sans รชtre uniquement dans un Etat (on sous-entend par-lร  la politique). Cโ€™est ce quโ€™a voulu montrer Hobbes au moment de la rรฉforme, en considรฉrant que le pouvoir nโ€™est pas systรฉmatiquement de nature politique. En effet donc, il existe aussi des rapports de pouvoir dans un couple (mari et femme), dans une famille ou entre deux individus. Tout dโ€™abord, nous allons donc essayer de voir comment dans un pouvoir รฉtatique, la violence du chef de lโ€™Etat peut paraitre manifeste. Dans son sens plus large du terme, lโ€™Etat nous amรจne ร  poser une communautรฉ politique qui a des caractรฉristiques universelles. Autrement dit, des caractรฉristiques qui dรฉpassent les dรฉlimitations traditionnelles du temps et de lโ€™espace. Ainsi donc, nous pouvons considรฉrer que la ยจpolisยจ des grecques ou le ยจregnumยจ mรฉdiรฉval manifeste des traits communs avec les rรฉpubliques de notre รฉpoque. Etant donnรฉ cela, il est nรฉcessaire dโ€™identifier ces traits communs en essayant tout comme les historiens, dโ€™analyser lโ€™Etat au travers de son action, plutรดt que de supposer quโ€™il existe un Etat en soi, immuable, comme le font les philosophes. Alors si lโ€™on considรจre que lโ€™Etat est un phรฉnomรจne universel, il faut le comprendre dans le sens oรน il est une entreprise qui est nรฉcessaire ร  lโ€™homme. Cette nรฉcessitรฉ est due au fait que, lโ€™Etat est supposรฉ assurer une stabilitรฉ des rapports entre les individus qui sont membre de la sociรฉtรฉ et leurs biens. Lโ€™entreprise de lโ€™Etat est รฉgalement nรฉcessaire, car, pour quโ€™il assure cette protection, lโ€™Etat a besoin de lโ€™ordre, sous la forme dโ€™un gouvernement. Cโ€™est-ร -dire donc, dโ€™รฉtablir des rapports de commandement et dโ€™obรฉissance mettant ainsi en place une hiรฉrarchie. Cโ€™est en fait le sens fort de cette conception Leibnizienne qui stipule que ยซ lโ€™ordre est un rapport de perfection qui permet de distinguer et de hiรฉrarchiser des degrรฉs dโ€™รชtre irrรฉductibles les uns aux autres ยป. Ce qui revient ร  dire quโ€™une sociรฉtรฉ ne peut pas se concevoir sans ordre ou sans une discipline. Bien entendu, pouvoir et sociรฉtรฉ naissent ensemble mais cโ€™est la loi qui permet lโ€™ordre. Mais il se trouve que dans nos sociรฉtรฉs, la loi a souvent tendance ร  รชtre relรฉguรฉe au second plan, cโ€™est-ร -dire violรฉe et renversรฉe. Cette violence rรฉsulte du fait que les droits de lโ€™homme sont illimitรฉs et que les hommes ont tous les mรชmes droits. Dans la sociรฉtรฉ les hommes ont voulu se soustraire ร  de tels comportements qui sont vraiment redoutables aux yeux de certains, mรชme si pour dโ€™autres la violence est nรฉcessaire, comme lโ€™affirmait Marat que ยจcโ€™est par la violence quโ€™on doit รฉtablir la sociรฉtรฉยจ. En rรฉalitรฉ donc, cโ€™est en grande partie ce quโ€™explique la doctrine du contrat social qui dit que pour rรฉussir ร  รฉviter les comportements violents, chaque individu doit sโ€™engager ร  ne plus nuire aux autres. Cโ€™est-ร -dire chaque individu doit sacrifier une partie des avantages ou des privilรจges attachรฉs ร  lโ€™indรฉpendance naturelle, pour jouir des avantages quโ€™offre la sociรฉtรฉ. Sur ce, nous pouvons dโ€™une part constater que lโ€™individu perd sa libertรฉ au profit de lโ€™Etat. Mais aussi dโ€™autre part, nous conviendrons avec Kelsen quโ€™en รฉtant en opposition avec le malfaire de lโ€™individu, lโ€™ordre social exerce sur lui ce que le philosophe juriste appelle un acte de contrainte. En effet donc, les ordres sociaux considรฉrรฉs comme des ordres juridiques sont en rรฉalitรฉ des ordres qui peuvent contraindre la conduite des hommes. Ils prescrivent certaines conduites humaines en attachant aux conduites opposรฉes des actes de contrainte qui sont dirigรฉs contre ceux qui les adopteraient ou contre leurs proches. En des termes plus clairs, les ordres sociaux donnent ร  certains individus le pouvoir de diriger contre dโ€™autres individus, et cela, en titre des sanctions, des actes de contrainte. (Kelsen, Thรฉorie pure du droit, p.254.). Par ailleurs, lโ€™รฉcrivain anglais William Godwin fonde dans son Enquรชte sur la justice politique, publiรฉ en 1973, le principe du refus des normes sur la raison humaine. En effet selon lui, lโ€™homme pour accomplir son devoir, doit bรฉnรฉficier dโ€™une libertรฉ absolue. Lโ€™individu se pose donc le possesseur ou le dรฉtenteur dโ€™une volontรฉ libre, refusant les institutions susceptibles de rendre hostile sa nature. Une rรฉflexion qui peut nous sembler dangereuse mais lโ€™histoire est parcourue de plusieurs pรฉriodes et de nombreux รฉvรจnement qui manifestent une perte dโ€™affection totale des rรจgles au point de violer les principes de libertรฉ. Les hommes ont, tout au long des siรจcles, formรฉ des associations pour piller, massacrer ou asservir dโ€™autres hommes. Si la libertรฉ est considรฉrรฉe comme รฉtant le pouvoir de faire tout ce qui ne pourrait pas porter prรฉjudice ร  autrui, le fonctionnement ou lโ€™exercice des droits naturels que possรจde chaque homme nโ€™a de limite que celles qui garantissent et assurent la jouissance de ces mรชmes droits aux autres membres de la sociรฉtรฉ. Ces limites ou ces frontiรจres ne peuvent รชtre dรฉterminรฉes que par la loi. Cโ€™est dans cet ordre dโ€™idรฉe que Montesquieu dรฉfendait dans lโ€™Esprit des lois : ยซ la loi nโ€™a le droit de dรฉfendre que les actions nuisibles ร  la sociรฉtรฉ. Tout ce qui nโ€™est pas dรฉfendu par la loi ne peut รชtre empรชchรฉ, et nul ne peut รชtre contraint ร  faire ce quโ€™elle nโ€™ordonne pas ยป. En fait tout homme se rend coupable et se met en dehors de la loi sโ€™il dรฉsobรฉit les normes que la sociรฉtรฉ a รฉtablies. En rรฉalitรฉ, le principe est aussi simple que tout individu qui transgresse la loi est en infraction au regard de la loi. Toutefois nous ne manquerons pas de citer des exemples. Ainsi le crime contre lโ€™humanitรฉ peut รชtre notรฉ. En fait celui-ci a รฉtรฉ dรฉfini par le tribunal de Nuremberg le 08 aout 1945 comme ยจune extrรชme cruautรฉ et une infraction ร  la loi et tout autre acte de ce genre commis contre toute la population civile, avant ou pendant la guerre, ou bien mรชme des rรฉpressions injustes et violentes pour des motifs politiques, de race ou de religionยจ. Tout cela au moment oรน ces actes ou rรฉpressions injustes quโ€™ils aient constituรฉs ou non une violation interne des pays oรน ils ont รฉtรฉ perpรฉtrรฉs. Ainsi donc, la notion de crime contre lโ€™humanitรฉ fut gรฉnรฉralisรฉe par les juges criminels nazis qui lui donnรจrent une sorte de lรฉgalitรฉ qui est au-dessus de toute autre. En rรฉalitรฉ, elle dรฉpasse largement le droit et les lois du pays en raison justement de son atrocitรฉ sensible pour tout le genre humain. Ainsi, รฉtant donnรฉ que lโ€™on parle de pouvoir, nous avons jugรฉ nรฉcessaire de faire parvenir la question de la loi et comment elle rend lโ€™homme libre, car la sociรฉtรฉ sโ€™est formรฉe par le besoin de maintenir lโ€™รฉgalitรฉ des droits au milieu de lโ€™รฉgalitรฉ des moyens. Cela dit donc que le but de toute sociรฉtรฉ est lโ€™รฉtablissement des lois. La loi รฉtant lโ€™expression de la volontรฉ gรฉnรฉrale, elle doit รชtre gรฉnรฉrale ร  son objet et tendre toujours ร  assurer la libertรฉ de tous les citoyens. Cโ€™est ainsi que pour Locke, ยจla loi existe avant tout, elle est ร  lโ€™origine de tout, sa volontรฉ est toujours lรฉgale, elle est la loi elle-mรชme (โ€ฆ) en elle-mรชme et au-dessus dโ€™elle, il n y a que le droit naturelยจ. John LOCKE, Sur le gouvernement civil. En rรฉalitรฉ, le but essentiel de la sociรฉtรฉ est dโ€™assurer ร  tous ceux qui la composent les jouissances entiรจres de leurs droits avant tout naturels. Ainsi, aucune autoritรฉ รฉtatique dans la sociรฉtรฉ ne peut lรฉgitimement restreindre aucuns de ces droits, que ce soit par un acte ou une loi gรฉnรฉrale. Le fait dโ€™exposer ces droits, annonce ร  la fois les devoirs et les limites du pouvoir social prรฉsent pour les maintenir. La loi a donc fait les hommes libres et รฉgaux, les distinctions nรฉcessaires ร  lโ€™ordre social ne sont fondรฉes que sur lโ€™unitรฉ gรฉnรฉrale. Lโ€™homme, en entrant en sociรฉtรฉ, ne doit pas faire le sacrifice dโ€™une partie de sa libertรฉ, et mรชme hors du lieu social nul nโ€™aurait le droit de nuire ร  un autre. En effet, les limites de la libertรฉ individuelle ne sont considรฉrรฉes quโ€™au point oรน elles commenceraient ร  nuire ร  la libertรฉ dโ€™autrui. La loi doit reconnaitre ces limites et les marquer. Hors la loi, tout est libre pour tous, car lโ€™union sociale nโ€™a pas seulement pour objet la libertรฉ dโ€™un ou de plusieurs individus, mais la libertรฉ de tous. Une sociรฉtรฉ dans laquelle un homme serait plus ou moins libre quโ€™un autre homme, serait ร  coup sรปr fort mal ordonnรฉe. Elle cesserait dโ€™รชtre libre et demanderait quโ€™on lโ€™a reconstitue. Il est clair maintenant que les droits de lโ€™homme sont choses naturelles et inaliรฉnables, et par consรฉquent imprescriptibles. Maintenant ce qui reste ร  comprendre cโ€™est que lโ€™homme peut sacrifier ร  la sociรฉtรฉ tout ou partie de lโ€™exercice de ces droits. Dans la mesure oรน la sociรฉtรฉ tente dโ€™รดter ร  chaque individu le pouvoir de nuire aux autres, cette sociรฉtรฉ, loin de sacrifier la libertรฉ, lโ€™affermit. Cependant, si nul nโ€™a nul droit sur la libertรฉ et sur la propriรฉtรฉ des autres, il faut que nul ne puisse y attenter. Ce qui sโ€™exprime par lโ€™adage : ยจne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas que lโ€™on fit ร  vous-mรชmesยจ. Donc en รฉtablissant la sociรฉtรฉ, lโ€™homme nโ€™a aliรฉnรฉ aucun de ses droits naturels, au contraire il en a acquis il en acquis de nombreux autres tout aussi lรฉgitimes. Aussi, comme nous lโ€™avons signalรฉ au dรฉbut, le pouvoir ne se manifeste pas seulement dans un Etat. Il existe aussi des rapports de pouvoir dans un couple (mari et femme) et dans une famille. Ce qui revient ร  dire quโ€™il y a parmi eux certains qui font mauvais usage du pouvoir. Bien entendu, si le pouvoir se confond avec la force, comme disait Rousseau dans Le Contrat social : ยซ le plus fort nโ€™est jamais assez fort pour รชtre toujours le maitre, sโ€™il ne transforme sa force en droit et lโ€™obรฉissance en devoir ยป, on a tendance ร  assister ร  des scรจnes de violence. Et, parmi celles qui nous ont plus marquรฉs, nous pouvons รฉnumรฉrer la violence conjugale. En dโ€™autres termes, il sโ€™agit dโ€™une forme de violence exercรฉe par un des conjoints sur lโ€™autre. Mais ce type de violence sโ€™inscrit dans un rapport de domination. Autrement dit cโ€™est le plus fort qui lโ€™emporte toujours sur le plus faible, et on nโ€™est pas sans savoir que manifestement la force physique de lโ€™homme domine celle de la femme. En plus de cela, dans les sociรฉtรฉs africaines en gรฉnรฉrale, cโ€™est lโ€™homme qui dรฉtient le monopole du pouvoir ; donc dans un couple, cโ€™est le mari qui est le chef de la famille et qui est au-dessus de tout. Ce qui revient ร  dire que puisquโ€™il sโ€™agit dโ€™abus de pouvoir ou de domination, cโ€™est la femme qui se retrouve gรฉnรฉralement violรฉe.

La personne qui subit le pouvoir

ย  ย En fin de partie, nous allons voir que la personne qui subit le pouvoir, cโ€™est-ร -dire celle sur qui on a du pouvoir, est en grande partie pauvre, รฉprouve de la souffrance et de la douleur, lโ€™induisant parfois mรชme ร  รชtre un rรฉvoltรฉ. Ainsi, dans lโ€™un des chapitres de ยจTristes tropiquesยจ, de son voyage en Inde, Claude LรฉviStrauss montre ร  quel point la pauvretรฉ, mรชme quand elle dรฉcrit celui qui est dรฉmuni de tout, se vit au rapport ร  lโ€™autre, nanti ou riche, ou tout simplement venuย  dโ€™ailleurs et disposant de moyens incomparables. Or bien que les hommes eussent rรชvรฉ, depuis les temps immรฉmoriaux, dโ€™une sociรฉtรฉ de partage, force est de constater que la pauvretรฉ hante toutes les sociรฉtรฉs modernes comme lโ€™image dโ€™un รฉchec. Cette remarque place bien donc le pauvre en rapport avec la sociรฉtรฉ qui lโ€™abrite. Sous cet angle de vue, le pauvre devient un infรฉcond, inutile au groupe. Il est justement instructif de mieux comprendre quel a รฉtรฉ le regard quโ€™a portรฉ la sociรฉtรฉ dโ€™abondance sur le pauvre. Par ailleurs, les humanistes vont sensiblement modifier lโ€™attitude commune vis-ร -vis des pauvres. Ainsi, chez Pic de la Mirandole ou Erasme nait lโ€™idรฉe que la pauvretรฉ puisse รชtre involontaire. En effet, dans son Utopie, lโ€™anglais More montre que dans lโ€™opposition entre les pauvres et les riches, les seconds sont les moins indispensables. Ils se rendent par ailleurs coupables de lโ€™exploitation des pauvres dont More brosse un tableau trรจs dur pour son รฉpoque : ยจIls peinent au jour le jour, accablรฉs par un travail stรฉrile et sans rรฉcompense et la perspective dโ€™une vieillesse sans pain les tueยจ (p.230). Et il ajoute, sur les riches : ยจQuand je reconsidรจre ou que jโ€™observe les Etats dโ€™aujourdโ€™hui florissants, je nโ€™y vois, Dieu me pardonne, quโ€™une sorte de conspiration des riches pour soigner leurs intรฉrรชts personnels sous couleurs de gรฉrer lโ€™Etatยจ (Ibid.p.231). Remarquons cependant que les pauvres plaints par More sont nรฉanmoins des actifs, ils travaillent et, de fait, lโ€™oisivetรฉ reste un vice pour lโ€™homme de la renaissance. Au 18รจme siรจcle, le travail ou plutรดt lโ€™absence de travail est clairement conรงue comme la cause premiรจre de la pauvretรฉ. Montesquieu, par exemple รฉcrit : ยจUn homme nโ€™est pas pauvre parce quโ€™il nโ€™a rien, mais parce quโ€™il ne travaille pasยจ (Esprit des lois, Livre 23, p.29). Mais surtout comme la montre Michel Foucault, lโ€™enfermement des pauvres va se systรฉmatiser, en Angleterre avec les ยจworkhousesยจ, en France avec lโ€™hรดpital gรฉnรฉral. Cโ€™est aussi ร  la fin de ce siรจcle que lโ€™on va tenter de thรฉoriser la notion de pauvretรฉ. David Ricardo et Thomas Malthus sont les deux รฉconomistes anglais qui auront le plus rรฉflรฉchi sur lโ€™ordre naturel de la pauvretรฉ. Ricardo met en รฉvidence ยจun prix naturel du travailยจ. Il permet aux ouvriers de ยจsubsister et de perpรฉtuer leur espรจce sans accroissement ni diminutionยจ. Malthus ira plus loin dans ce que lโ€™on pourrait qualifier de loi dโ€™offre et de demande, puisquโ€™il estime si le nombre des ouvriers sโ€™accroit de faรงon sensible, les salaires doivent diminuer afin de ยจrรฉtablir naturellement un รฉquilibreยจ. Pour Ricardo et Malthus, il est tout ร  fait naturel quโ€™il y ait une place pauvre, indigente. Dans son travail sur le principe de la population, Malthus mettra en garde contre la tendance des populations les plus pauvres ร  sโ€™accroitre, il proposera donc de mettre en ล“uvre ยจune contrainte moraleยจ, visant ร  stopper cet accroissement par lโ€™abstinence. En rรฉalitรฉ, cโ€™est ร  un historien et un รฉconomiste suisse, longtemps fixรฉ en France, que revient, dรจs le dรฉbut du 19รจme siรจcle, le mรฉrite dโ€™avoir รฉtรฉ le premier ร  souligner fortement lโ€™injustice de la pauvretรฉ. Sismonde de Sismondi sera en effet rรฉvoltรฉ par la misรจre du prolรฉtariat anglais. Comme Ricardo et Malthus, Sismondi admet que la misรจre vient du trop grand nombre dโ€™ouvriers. Mais il se bat contre le fait que lโ€™on puisse considรฉrer lโ€™homme comme une simpleย marchandise soumise ร  lโ€™offre et ร  la demande. Le pauvre nโ€™est pas responsable de son รฉtat, cโ€™est ร  la sociรฉtรฉ de lโ€™aider grรขce ร  une judicieuse rรฉpartition des biens gรฉnรฉrรฉs des biens par le travail commun. Sismondi est donc un remarquable prรฉcurseur quโ€™il nโ€™hรฉsite pas ร  imaginer des systรจmes professionnels dโ€™assistance en matiรจre de chรดmage, de maladie, et de vieillesse. Par ailleurs, suivant en cela un Victor Hugo qui voulait que lโ€™on ferme une prison ร  chaque fois que lโ€™on ouvre une รฉcole, Sismondi montrera que lโ€™รฉgalitรฉ rรฉelle des chances viendra dโ€™abord de la suppression de lโ€™alphabรฉtisation, puis dโ€™une amรฉlioration de lโ€™รฉducation, mieux rรฉpartie, mieux partagรฉe . Capital, la solution ne peut venir de lโ€™รฉconomie politique ยจscience du renoncement, des privations, des privations, de lโ€™รฉpargneยจ. La paupรฉrisation est inhรฉrente au capitalisme. Lโ€™accroissement de lโ€™รฉcart entre le ยจcapital constantยจ constituรฉ par des machines de plus en plus soumises au progrรจs technique et le ยจcapital variableยจ constituรฉ par les ouvriers entraine fatalement lโ€™existence dโ€™une classe dโ€™exclus du monde du travail, de plus en plus nombreuse et de plus en plus pauvre. Pour Marx, le monde de la pauvretรฉ sโ€™analyse en cinq classes :
– Les classes dangereuses : vagabondes, criminels, prostituรฉs, mendiants ;
– La forme flottante : ce sont les ouvriers que lโ€™on emploie en pรฉriode dโ€™expansion et que lโ€™on refoule en pรฉriode de rรฉcession ;
– La forme latente : le rรฉservoir de la main dโ€™ล“uvre agricole ;
– La forme stagnante : ouvriรจre surexploitรฉe dans les branches trรจs spรฉcialisรฉes ;
– Les expulsรฉs du circuit du travail, qui connaissent ยจlโ€™enfer du paupรฉrismeยจ
Tout en acceptant la premiรจre catรฉgorie, Marx montre que, obรฉissant ร  une loi du marchรฉ, le capitalisme entraine irrรฉsistiblement les ouvriers vers le bas, en raison de la dynamique du systรจme et de la division du travail. Face au capitalisme, le socialisme marxiste va montrer ses limites dans son application ร  la sociรฉtรฉ sous la domination exclusion dโ€™un parti. Ainsi donc, toute sociรฉtรฉ qui veut perdurer doit se donner les moyens de gommer ses fractures sociales. A lโ€™heure actuelle, force est de constater quโ€™aucun pays dรฉveloppรฉ nโ€™รฉchappe un accroissement inรฉdit du nombre de ses pauvres.

Niveau de relation individuelle

ย  ย Ce niveau peut sโ€™analyser sous lโ€™angle dโ€™une relation conjugale, cโ€™est-ร -dire dโ€™un couple ยจmari et femmeยจ parce quโ€™ils entretiennent des relations intimes indรฉpendamment des autres individus de la sociรฉtรฉ. Cโ€™est dโ€™ailleurs ce qui fait sa particularitรฉ car constituant une relation entre deux personnes proches et non entre toutes. A lโ€™ancienne รฉpoque ou dans certaines tribus, la femme est considรฉrรฉe comme une esclave, celle qui doit subir lโ€™injustice du mari. Certains musulmans agissent en mal avec leurs รฉpouses. Certains sont si durs quโ€™ils รฉloignent leurs femmes de lโ€™attachement ร  la religion. Disons-nous que ces gens-lร  ne connaissent pas les limites fixรฉes par lโ€™Islam, ni les nobles rรจgles de comportement dans la religion ; car le Messager de Dieu (Mohamad ยจPSL) a dit : ยซ font partie des meilleurs dโ€™entre vous ceux qui sont les meilleurs avec leurs รฉpouses. Et je suis le meilleur dโ€™entre vous avec ses รฉpouses ยป. Donc celui qui veut prendre pour modรจle le Messager, quโ€™ils agissent avec bienfaisance avec son รฉpouse et non avec tyrannie et orgueil. Toutefois, certains hommes rรฉalistes ont vite compris que pour quโ€™ils puissent avoir une bonne vie conjugale, ils devront au prรฉalable gagner lโ€™amour de leurs femmes et leur attention. Ainsi ils considรจrent leurs femmes en tant que compagnes de leur vie, et mรจres de leurs enfants. Il nโ€™a pas de domination ou dโ€™oppression entre eux et leurs femmes, mais plutรดt un amour, une comprรฉhension et respect rรฉciproque. Et, parmi les choses qui font gagner le respect de leurs รฉpouses, il y a le fait de les honorer ; car elles sont en effet les mรจres de leurs enfants et les dรฉpositaires de leurs secrets. Ainsi donc, il est requis que certains hommes sont doux et misรฉricordieux envers leurs รฉpouses, respectent leurs รฉpouses, les honorent et prennent soin dโ€™elles. Sur ce, on peut prendre lโ€™exemple de ยจJojoยจ, un personnage de la sรฉrie sรฉnรฉgalaise ยจwiri-wiriยจ (un terme wolof qui signifie ยจtourner au tour deยจ ou ยจtourner en rondยจ) qui incarne le rรดle dโ€™un bon รฉpoux, un รฉpoux exemplaire et multidimensionnel. Cela dit, Jojo nโ€™a jamais fait preuve dโ€™orgueil avec sa femme ยจSoumboulouยจ en agissant dโ€™une maniรจre tyrannique, mais il fait preuve de bienfaisance avec elle, malgrรฉ les multiples potentialitรฉs quโ€™il dรฉtient. Jojo sโ€™est toujours habituรฉ ร  รชtre propre dans son corps et ses vรชtements et se parfume avec de belles odeurs quโ€™apprรฉcie Soumboulou. En effet, il a compris que ceci lui rรฉjouit son cล“ur et embaume ses perceptions et ses sentiments. Il convient donc quโ€™il ne nรฉglige pas cela, pour que lโ€™amour et lโ€™amitiรฉ durent entre lui et son รฉpouse. Aussi, on a remarquรฉ que Jojo nโ€™a jamais recherchรฉ les dรฉfauts de sa femme. Il cherche toujours ร  mettre en avant les qualitรฉs de sa femme, ses bons comportements, et fait donc en sorte quโ€™il ait une bonne vie conjugale avec son รฉpouse. Jojo sโ€™est toujours gardรฉ dโ€™avoir un mauvais comportement avec Soumboulou. Il plaisante avec elle et lui rรฉjouit le cล“ur pour gagner son amour et son amitiรฉ. Toutefois, il se fixe dans ce comportement une limite, de sorte ร  ne pas perdre le respect quโ€™il lui inspire. Donc ce quโ€™il fait cโ€™est de suivre la voie du juste milieu et la modรฉration. En rรฉalitรฉ donc, on voit bien aussi quโ€™il existe des hommes modestes qui sont toujours au service de leurs femmes pour les aider dans les tรขches mรฉnagรจres et partout oรน elles en auront besoin. Ils sโ€™attachent toujours ร  leurs charges obligatoires et gagnent leur cล“ur en leur offrant des cadeaux. Ils ne font jamais en sorte que leurs รฉpouses soient dans des difficultรฉs, et il ne convient pas non plus quโ€™ils soient dรฉpensiers de sorte ร  les corrompre ; mais ils leurs donnent avec largesse, รฉconomisent, et suivent pour ce qui est des dรฉpenses la voie de la modรฉration. En fait, ces hommes de bonne moralitรฉ รฉvitent mรชme de prioriser pour eux une bonne nourriture ou de beaux vรชtements de sorte ร  en priver leurs รฉpouses, car ils gardent toujours ร  leurs esprits que cela pourraient entrainer un mal รชtre dans leurs cล“urs. Ils prรฉfรจrent alors se rapprocher des cล“urs de leurs รฉpouses avec de jolis cadeaux, mรชme si cโ€™est quelque chose de faible valeur. Etant donnรฉ cela, ils voudront tous que tous les hommes soient comme eux en leurs suggรฉrant dรจs fois, et mรชme si รงa leur sera une lourde tache, dโ€™agir avec bienfaisance et douceur envers leurs รฉpouses en prenant par exemple pour cela, le Prophรจte Mohamad (psl). En effet donc, ils leur demandent dโ€™agir avec elles avec tendresse et misรฉricorde, avec bienfaisance, avec un sourire, une modestie et un pardon, et de ne pas rรฉpondre au mal par le mal, de suivre la voie de la sagesse, de la tendresse et de la misรฉricorde, de ne pas charger leurs รฉpouses de choses quโ€™elles ne peuvent pas supporter, et enfin dโ€™รชtre ร  leur cรดtรฉ lors des difficultรฉs pour parvenir ร  avoir une bonne vie conjugale oรน de bonnes progรฉnitures sโ€™en suivront. Ici, on note donc une maturitรฉ de la part de certains hommes lร  oรน il nโ€™est pas รฉvident, car, ceux-lร  qui se comportent bien avec leurs รฉpouses sont souvent victimes des prรฉjugรฉs dโ€™homosexuels, de faibles, de malades…et pourtant, ils dรฉtiennent tout le pouvoir qui leur permettrait dโ€™agir mal envers leurs รฉpouses sans quโ€™ils ne craignent rien, si ce nโ€™est leurs รฉpouses qui paieront plutรดt les pots cassรฉs. Cela dit donc, avoir du pouvoir sur un autre ne veut pas tout le dire que lโ€™on doit en abuser. Lโ€™essentiel cโ€™est donc jouir dโ€™une bonne moralitรฉ pour bien faire ou bien agir.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : POUVOIR ET ABUS
1. Concept
2. La personne qui exerce le pouvoir
3. La personne qui subit le pouvoir
CHAPITRE 2 : LES MANIFESTATIONS DES RELATIONS DE POUVOIR
1. Niveau de relation individuelle
2. Niveau de relation sociale
3. Le pouvoir est-il nรฉcessairement corrupteur ?
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES AUTEURS
INDEX DES NOTIONS

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