La personne qui exerce le pouvoir
ย ย En gรฉnรฉrale, nous pouvons concevoir que la personne qui a du pouvoir sโidentifie le plus souvent par une certaine violence quโelle exerce sur une autre ou dโ autres personnes au point de les exploiter. Cette violence peut รชtre comprise comme une force dont on use contre le droit. Violer signifiera ainsi le fait de contraindre ou de forcer. Sous lโeffet dโun pouvoir, elle (la violence) peut se manifester dans divers sphรจres. Cela dit, ce pouvoir peut exister sans รชtre uniquement dans un Etat (on sous-entend par-lร la politique). Cโest ce quโa voulu montrer Hobbes au moment de la rรฉforme, en considรฉrant que le pouvoir nโest pas systรฉmatiquement de nature politique. En effet donc, il existe aussi des rapports de pouvoir dans un couple (mari et femme), dans une famille ou entre deux individus. Tout dโabord, nous allons donc essayer de voir comment dans un pouvoir รฉtatique, la violence du chef de lโEtat peut paraitre manifeste. Dans son sens plus large du terme, lโEtat nous amรจne ร poser une communautรฉ politique qui a des caractรฉristiques universelles. Autrement dit, des caractรฉristiques qui dรฉpassent les dรฉlimitations traditionnelles du temps et de lโespace. Ainsi donc, nous pouvons considรฉrer que la ยจpolisยจ des grecques ou le ยจregnumยจ mรฉdiรฉval manifeste des traits communs avec les rรฉpubliques de notre รฉpoque. Etant donnรฉ cela, il est nรฉcessaire dโidentifier ces traits communs en essayant tout comme les historiens, dโanalyser lโEtat au travers de son action, plutรดt que de supposer quโil existe un Etat en soi, immuable, comme le font les philosophes. Alors si lโon considรจre que lโEtat est un phรฉnomรจne universel, il faut le comprendre dans le sens oรน il est une entreprise qui est nรฉcessaire ร lโhomme. Cette nรฉcessitรฉ est due au fait que, lโEtat est supposรฉ assurer une stabilitรฉ des rapports entre les individus qui sont membre de la sociรฉtรฉ et leurs biens. Lโentreprise de lโEtat est รฉgalement nรฉcessaire, car, pour quโil assure cette protection, lโEtat a besoin de lโordre, sous la forme dโun gouvernement. Cโest-ร -dire donc, dโรฉtablir des rapports de commandement et dโobรฉissance mettant ainsi en place une hiรฉrarchie. Cโest en fait le sens fort de cette conception Leibnizienne qui stipule que ยซ lโordre est un rapport de perfection qui permet de distinguer et de hiรฉrarchiser des degrรฉs dโรชtre irrรฉductibles les uns aux autres ยป. Ce qui revient ร dire quโune sociรฉtรฉ ne peut pas se concevoir sans ordre ou sans une discipline. Bien entendu, pouvoir et sociรฉtรฉ naissent ensemble mais cโest la loi qui permet lโordre. Mais il se trouve que dans nos sociรฉtรฉs, la loi a souvent tendance ร รชtre relรฉguรฉe au second plan, cโest-ร -dire violรฉe et renversรฉe. Cette violence rรฉsulte du fait que les droits de lโhomme sont illimitรฉs et que les hommes ont tous les mรชmes droits. Dans la sociรฉtรฉ les hommes ont voulu se soustraire ร de tels comportements qui sont vraiment redoutables aux yeux de certains, mรชme si pour dโautres la violence est nรฉcessaire, comme lโaffirmait Marat que ยจcโest par la violence quโon doit รฉtablir la sociรฉtรฉยจ. En rรฉalitรฉ donc, cโest en grande partie ce quโexplique la doctrine du contrat social qui dit que pour rรฉussir ร รฉviter les comportements violents, chaque individu doit sโengager ร ne plus nuire aux autres. Cโest-ร -dire chaque individu doit sacrifier une partie des avantages ou des privilรจges attachรฉs ร lโindรฉpendance naturelle, pour jouir des avantages quโoffre la sociรฉtรฉ. Sur ce, nous pouvons dโune part constater que lโindividu perd sa libertรฉ au profit de lโEtat. Mais aussi dโautre part, nous conviendrons avec Kelsen quโen รฉtant en opposition avec le malfaire de lโindividu, lโordre social exerce sur lui ce que le philosophe juriste appelle un acte de contrainte. En effet donc, les ordres sociaux considรฉrรฉs comme des ordres juridiques sont en rรฉalitรฉ des ordres qui peuvent contraindre la conduite des hommes. Ils prescrivent certaines conduites humaines en attachant aux conduites opposรฉes des actes de contrainte qui sont dirigรฉs contre ceux qui les adopteraient ou contre leurs proches. En des termes plus clairs, les ordres sociaux donnent ร certains individus le pouvoir de diriger contre dโautres individus, et cela, en titre des sanctions, des actes de contrainte. (Kelsen, Thรฉorie pure du droit, p.254.). Par ailleurs, lโรฉcrivain anglais William Godwin fonde dans son Enquรชte sur la justice politique, publiรฉ en 1973, le principe du refus des normes sur la raison humaine. En effet selon lui, lโhomme pour accomplir son devoir, doit bรฉnรฉficier dโune libertรฉ absolue. Lโindividu se pose donc le possesseur ou le dรฉtenteur dโune volontรฉ libre, refusant les institutions susceptibles de rendre hostile sa nature. Une rรฉflexion qui peut nous sembler dangereuse mais lโhistoire est parcourue de plusieurs pรฉriodes et de nombreux รฉvรจnement qui manifestent une perte dโaffection totale des rรจgles au point de violer les principes de libertรฉ. Les hommes ont, tout au long des siรจcles, formรฉ des associations pour piller, massacrer ou asservir dโautres hommes. Si la libertรฉ est considรฉrรฉe comme รฉtant le pouvoir de faire tout ce qui ne pourrait pas porter prรฉjudice ร autrui, le fonctionnement ou lโexercice des droits naturels que possรจde chaque homme nโa de limite que celles qui garantissent et assurent la jouissance de ces mรชmes droits aux autres membres de la sociรฉtรฉ. Ces limites ou ces frontiรจres ne peuvent รชtre dรฉterminรฉes que par la loi. Cโest dans cet ordre dโidรฉe que Montesquieu dรฉfendait dans lโEsprit des lois : ยซ la loi nโa le droit de dรฉfendre que les actions nuisibles ร la sociรฉtรฉ. Tout ce qui nโest pas dรฉfendu par la loi ne peut รชtre empรชchรฉ, et nul ne peut รชtre contraint ร faire ce quโelle nโordonne pas ยป. En fait tout homme se rend coupable et se met en dehors de la loi sโil dรฉsobรฉit les normes que la sociรฉtรฉ a รฉtablies. En rรฉalitรฉ, le principe est aussi simple que tout individu qui transgresse la loi est en infraction au regard de la loi. Toutefois nous ne manquerons pas de citer des exemples. Ainsi le crime contre lโhumanitรฉ peut รชtre notรฉ. En fait celui-ci a รฉtรฉ dรฉfini par le tribunal de Nuremberg le 08 aout 1945 comme ยจune extrรชme cruautรฉ et une infraction ร la loi et tout autre acte de ce genre commis contre toute la population civile, avant ou pendant la guerre, ou bien mรชme des rรฉpressions injustes et violentes pour des motifs politiques, de race ou de religionยจ. Tout cela au moment oรน ces actes ou rรฉpressions injustes quโils aient constituรฉs ou non une violation interne des pays oรน ils ont รฉtรฉ perpรฉtrรฉs. Ainsi donc, la notion de crime contre lโhumanitรฉ fut gรฉnรฉralisรฉe par les juges criminels nazis qui lui donnรจrent une sorte de lรฉgalitรฉ qui est au-dessus de toute autre. En rรฉalitรฉ, elle dรฉpasse largement le droit et les lois du pays en raison justement de son atrocitรฉ sensible pour tout le genre humain. Ainsi, รฉtant donnรฉ que lโon parle de pouvoir, nous avons jugรฉ nรฉcessaire de faire parvenir la question de la loi et comment elle rend lโhomme libre, car la sociรฉtรฉ sโest formรฉe par le besoin de maintenir lโรฉgalitรฉ des droits au milieu de lโรฉgalitรฉ des moyens. Cela dit donc que le but de toute sociรฉtรฉ est lโรฉtablissement des lois. La loi รฉtant lโexpression de la volontรฉ gรฉnรฉrale, elle doit รชtre gรฉnรฉrale ร son objet et tendre toujours ร assurer la libertรฉ de tous les citoyens. Cโest ainsi que pour Locke, ยจla loi existe avant tout, elle est ร lโorigine de tout, sa volontรฉ est toujours lรฉgale, elle est la loi elle-mรชme (โฆ) en elle-mรชme et au-dessus dโelle, il n y a que le droit naturelยจ. John LOCKE, Sur le gouvernement civil. En rรฉalitรฉ, le but essentiel de la sociรฉtรฉ est dโassurer ร tous ceux qui la composent les jouissances entiรจres de leurs droits avant tout naturels. Ainsi, aucune autoritรฉ รฉtatique dans la sociรฉtรฉ ne peut lรฉgitimement restreindre aucuns de ces droits, que ce soit par un acte ou une loi gรฉnรฉrale. Le fait dโexposer ces droits, annonce ร la fois les devoirs et les limites du pouvoir social prรฉsent pour les maintenir. La loi a donc fait les hommes libres et รฉgaux, les distinctions nรฉcessaires ร lโordre social ne sont fondรฉes que sur lโunitรฉ gรฉnรฉrale. Lโhomme, en entrant en sociรฉtรฉ, ne doit pas faire le sacrifice dโune partie de sa libertรฉ, et mรชme hors du lieu social nul nโaurait le droit de nuire ร un autre. En effet, les limites de la libertรฉ individuelle ne sont considรฉrรฉes quโau point oรน elles commenceraient ร nuire ร la libertรฉ dโautrui. La loi doit reconnaitre ces limites et les marquer. Hors la loi, tout est libre pour tous, car lโunion sociale nโa pas seulement pour objet la libertรฉ dโun ou de plusieurs individus, mais la libertรฉ de tous. Une sociรฉtรฉ dans laquelle un homme serait plus ou moins libre quโun autre homme, serait ร coup sรปr fort mal ordonnรฉe. Elle cesserait dโรชtre libre et demanderait quโon lโa reconstitue. Il est clair maintenant que les droits de lโhomme sont choses naturelles et inaliรฉnables, et par consรฉquent imprescriptibles. Maintenant ce qui reste ร comprendre cโest que lโhomme peut sacrifier ร la sociรฉtรฉ tout ou partie de lโexercice de ces droits. Dans la mesure oรน la sociรฉtรฉ tente dโรดter ร chaque individu le pouvoir de nuire aux autres, cette sociรฉtรฉ, loin de sacrifier la libertรฉ, lโaffermit. Cependant, si nul nโa nul droit sur la libertรฉ et sur la propriรฉtรฉ des autres, il faut que nul ne puisse y attenter. Ce qui sโexprime par lโadage : ยจne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas que lโon fit ร vous-mรชmesยจ. Donc en รฉtablissant la sociรฉtรฉ, lโhomme nโa aliรฉnรฉ aucun de ses droits naturels, au contraire il en a acquis il en acquis de nombreux autres tout aussi lรฉgitimes. Aussi, comme nous lโavons signalรฉ au dรฉbut, le pouvoir ne se manifeste pas seulement dans un Etat. Il existe aussi des rapports de pouvoir dans un couple (mari et femme) et dans une famille. Ce qui revient ร dire quโil y a parmi eux certains qui font mauvais usage du pouvoir. Bien entendu, si le pouvoir se confond avec la force, comme disait Rousseau dans Le Contrat social : ยซ le plus fort nโest jamais assez fort pour รชtre toujours le maitre, sโil ne transforme sa force en droit et lโobรฉissance en devoir ยป, on a tendance ร assister ร des scรจnes de violence. Et, parmi celles qui nous ont plus marquรฉs, nous pouvons รฉnumรฉrer la violence conjugale. En dโautres termes, il sโagit dโune forme de violence exercรฉe par un des conjoints sur lโautre. Mais ce type de violence sโinscrit dans un rapport de domination. Autrement dit cโest le plus fort qui lโemporte toujours sur le plus faible, et on nโest pas sans savoir que manifestement la force physique de lโhomme domine celle de la femme. En plus de cela, dans les sociรฉtรฉs africaines en gรฉnรฉrale, cโest lโhomme qui dรฉtient le monopole du pouvoir ; donc dans un couple, cโest le mari qui est le chef de la famille et qui est au-dessus de tout. Ce qui revient ร dire que puisquโil sโagit dโabus de pouvoir ou de domination, cโest la femme qui se retrouve gรฉnรฉralement violรฉe.
La personne qui subit le pouvoir
ย ย En fin de partie, nous allons voir que la personne qui subit le pouvoir, cโest-ร -dire celle sur qui on a du pouvoir, est en grande partie pauvre, รฉprouve de la souffrance et de la douleur, lโinduisant parfois mรชme ร รชtre un rรฉvoltรฉ. Ainsi, dans lโun des chapitres de ยจTristes tropiquesยจ, de son voyage en Inde, Claude LรฉviStrauss montre ร quel point la pauvretรฉ, mรชme quand elle dรฉcrit celui qui est dรฉmuni de tout, se vit au rapport ร lโautre, nanti ou riche, ou tout simplement venuย dโailleurs et disposant de moyens incomparables. Or bien que les hommes eussent rรชvรฉ, depuis les temps immรฉmoriaux, dโune sociรฉtรฉ de partage, force est de constater que la pauvretรฉ hante toutes les sociรฉtรฉs modernes comme lโimage dโun รฉchec. Cette remarque place bien donc le pauvre en rapport avec la sociรฉtรฉ qui lโabrite. Sous cet angle de vue, le pauvre devient un infรฉcond, inutile au groupe. Il est justement instructif de mieux comprendre quel a รฉtรฉ le regard quโa portรฉ la sociรฉtรฉ dโabondance sur le pauvre. Par ailleurs, les humanistes vont sensiblement modifier lโattitude commune vis-ร -vis des pauvres. Ainsi, chez Pic de la Mirandole ou Erasme nait lโidรฉe que la pauvretรฉ puisse รชtre involontaire. En effet, dans son Utopie, lโanglais More montre que dans lโopposition entre les pauvres et les riches, les seconds sont les moins indispensables. Ils se rendent par ailleurs coupables de lโexploitation des pauvres dont More brosse un tableau trรจs dur pour son รฉpoque : ยจIls peinent au jour le jour, accablรฉs par un travail stรฉrile et sans rรฉcompense et la perspective dโune vieillesse sans pain les tueยจ (p.230). Et il ajoute, sur les riches : ยจQuand je reconsidรจre ou que jโobserve les Etats dโaujourdโhui florissants, je nโy vois, Dieu me pardonne, quโune sorte de conspiration des riches pour soigner leurs intรฉrรชts personnels sous couleurs de gรฉrer lโEtatยจ (Ibid.p.231). Remarquons cependant que les pauvres plaints par More sont nรฉanmoins des actifs, ils travaillent et, de fait, lโoisivetรฉ reste un vice pour lโhomme de la renaissance. Au 18รจme siรจcle, le travail ou plutรดt lโabsence de travail est clairement conรงue comme la cause premiรจre de la pauvretรฉ. Montesquieu, par exemple รฉcrit : ยจUn homme nโest pas pauvre parce quโil nโa rien, mais parce quโil ne travaille pasยจ (Esprit des lois, Livre 23, p.29). Mais surtout comme la montre Michel Foucault, lโenfermement des pauvres va se systรฉmatiser, en Angleterre avec les ยจworkhousesยจ, en France avec lโhรดpital gรฉnรฉral. Cโest aussi ร la fin de ce siรจcle que lโon va tenter de thรฉoriser la notion de pauvretรฉ. David Ricardo et Thomas Malthus sont les deux รฉconomistes anglais qui auront le plus rรฉflรฉchi sur lโordre naturel de la pauvretรฉ. Ricardo met en รฉvidence ยจun prix naturel du travailยจ. Il permet aux ouvriers de ยจsubsister et de perpรฉtuer leur espรจce sans accroissement ni diminutionยจ. Malthus ira plus loin dans ce que lโon pourrait qualifier de loi dโoffre et de demande, puisquโil estime si le nombre des ouvriers sโaccroit de faรงon sensible, les salaires doivent diminuer afin de ยจrรฉtablir naturellement un รฉquilibreยจ. Pour Ricardo et Malthus, il est tout ร fait naturel quโil y ait une place pauvre, indigente. Dans son travail sur le principe de la population, Malthus mettra en garde contre la tendance des populations les plus pauvres ร sโaccroitre, il proposera donc de mettre en ลuvre ยจune contrainte moraleยจ, visant ร stopper cet accroissement par lโabstinence. En rรฉalitรฉ, cโest ร un historien et un รฉconomiste suisse, longtemps fixรฉ en France, que revient, dรจs le dรฉbut du 19รจme siรจcle, le mรฉrite dโavoir รฉtรฉ le premier ร souligner fortement lโinjustice de la pauvretรฉ. Sismonde de Sismondi sera en effet rรฉvoltรฉ par la misรจre du prolรฉtariat anglais. Comme Ricardo et Malthus, Sismondi admet que la misรจre vient du trop grand nombre dโouvriers. Mais il se bat contre le fait que lโon puisse considรฉrer lโhomme comme une simpleย marchandise soumise ร lโoffre et ร la demande. Le pauvre nโest pas responsable de son รฉtat, cโest ร la sociรฉtรฉ de lโaider grรขce ร une judicieuse rรฉpartition des biens gรฉnรฉrรฉs des biens par le travail commun. Sismondi est donc un remarquable prรฉcurseur quโil nโhรฉsite pas ร imaginer des systรจmes professionnels dโassistance en matiรจre de chรดmage, de maladie, et de vieillesse. Par ailleurs, suivant en cela un Victor Hugo qui voulait que lโon ferme une prison ร chaque fois que lโon ouvre une รฉcole, Sismondi montrera que lโรฉgalitรฉ rรฉelle des chances viendra dโabord de la suppression de lโalphabรฉtisation, puis dโune amรฉlioration de lโรฉducation, mieux rรฉpartie, mieux partagรฉe . Capital, la solution ne peut venir de lโรฉconomie politique ยจscience du renoncement, des privations, des privations, de lโรฉpargneยจ. La paupรฉrisation est inhรฉrente au capitalisme. Lโaccroissement de lโรฉcart entre le ยจcapital constantยจ constituรฉ par des machines de plus en plus soumises au progrรจs technique et le ยจcapital variableยจ constituรฉ par les ouvriers entraine fatalement lโexistence dโune classe dโexclus du monde du travail, de plus en plus nombreuse et de plus en plus pauvre. Pour Marx, le monde de la pauvretรฉ sโanalyse en cinq classes :
– Les classes dangereuses : vagabondes, criminels, prostituรฉs, mendiants ;
– La forme flottante : ce sont les ouvriers que lโon emploie en pรฉriode dโexpansion et que lโon refoule en pรฉriode de rรฉcession ;
– La forme latente : le rรฉservoir de la main dโลuvre agricole ;
– La forme stagnante : ouvriรจre surexploitรฉe dans les branches trรจs spรฉcialisรฉes ;
– Les expulsรฉs du circuit du travail, qui connaissent ยจlโenfer du paupรฉrismeยจ
Tout en acceptant la premiรจre catรฉgorie, Marx montre que, obรฉissant ร une loi du marchรฉ, le capitalisme entraine irrรฉsistiblement les ouvriers vers le bas, en raison de la dynamique du systรจme et de la division du travail. Face au capitalisme, le socialisme marxiste va montrer ses limites dans son application ร la sociรฉtรฉ sous la domination exclusion dโun parti. Ainsi donc, toute sociรฉtรฉ qui veut perdurer doit se donner les moyens de gommer ses fractures sociales. A lโheure actuelle, force est de constater quโaucun pays dรฉveloppรฉ nโรฉchappe un accroissement inรฉdit du nombre de ses pauvres.
Niveau de relation individuelle
ย ย Ce niveau peut sโanalyser sous lโangle dโune relation conjugale, cโest-ร -dire dโun couple ยจmari et femmeยจ parce quโils entretiennent des relations intimes indรฉpendamment des autres individus de la sociรฉtรฉ. Cโest dโailleurs ce qui fait sa particularitรฉ car constituant une relation entre deux personnes proches et non entre toutes. A lโancienne รฉpoque ou dans certaines tribus, la femme est considรฉrรฉe comme une esclave, celle qui doit subir lโinjustice du mari. Certains musulmans agissent en mal avec leurs รฉpouses. Certains sont si durs quโils รฉloignent leurs femmes de lโattachement ร la religion. Disons-nous que ces gens-lร ne connaissent pas les limites fixรฉes par lโIslam, ni les nobles rรจgles de comportement dans la religion ; car le Messager de Dieu (Mohamad ยจPSL) a dit : ยซ font partie des meilleurs dโentre vous ceux qui sont les meilleurs avec leurs รฉpouses. Et je suis le meilleur dโentre vous avec ses รฉpouses ยป. Donc celui qui veut prendre pour modรจle le Messager, quโils agissent avec bienfaisance avec son รฉpouse et non avec tyrannie et orgueil. Toutefois, certains hommes rรฉalistes ont vite compris que pour quโils puissent avoir une bonne vie conjugale, ils devront au prรฉalable gagner lโamour de leurs femmes et leur attention. Ainsi ils considรจrent leurs femmes en tant que compagnes de leur vie, et mรจres de leurs enfants. Il nโa pas de domination ou dโoppression entre eux et leurs femmes, mais plutรดt un amour, une comprรฉhension et respect rรฉciproque. Et, parmi les choses qui font gagner le respect de leurs รฉpouses, il y a le fait de les honorer ; car elles sont en effet les mรจres de leurs enfants et les dรฉpositaires de leurs secrets. Ainsi donc, il est requis que certains hommes sont doux et misรฉricordieux envers leurs รฉpouses, respectent leurs รฉpouses, les honorent et prennent soin dโelles. Sur ce, on peut prendre lโexemple de ยจJojoยจ, un personnage de la sรฉrie sรฉnรฉgalaise ยจwiri-wiriยจ (un terme wolof qui signifie ยจtourner au tour deยจ ou ยจtourner en rondยจ) qui incarne le rรดle dโun bon รฉpoux, un รฉpoux exemplaire et multidimensionnel. Cela dit, Jojo nโa jamais fait preuve dโorgueil avec sa femme ยจSoumboulouยจ en agissant dโune maniรจre tyrannique, mais il fait preuve de bienfaisance avec elle, malgrรฉ les multiples potentialitรฉs quโil dรฉtient. Jojo sโest toujours habituรฉ ร รชtre propre dans son corps et ses vรชtements et se parfume avec de belles odeurs quโapprรฉcie Soumboulou. En effet, il a compris que ceci lui rรฉjouit son cลur et embaume ses perceptions et ses sentiments. Il convient donc quโil ne nรฉglige pas cela, pour que lโamour et lโamitiรฉ durent entre lui et son รฉpouse. Aussi, on a remarquรฉ que Jojo nโa jamais recherchรฉ les dรฉfauts de sa femme. Il cherche toujours ร mettre en avant les qualitรฉs de sa femme, ses bons comportements, et fait donc en sorte quโil ait une bonne vie conjugale avec son รฉpouse. Jojo sโest toujours gardรฉ dโavoir un mauvais comportement avec Soumboulou. Il plaisante avec elle et lui rรฉjouit le cลur pour gagner son amour et son amitiรฉ. Toutefois, il se fixe dans ce comportement une limite, de sorte ร ne pas perdre le respect quโil lui inspire. Donc ce quโil fait cโest de suivre la voie du juste milieu et la modรฉration. En rรฉalitรฉ donc, on voit bien aussi quโil existe des hommes modestes qui sont toujours au service de leurs femmes pour les aider dans les tรขches mรฉnagรจres et partout oรน elles en auront besoin. Ils sโattachent toujours ร leurs charges obligatoires et gagnent leur cลur en leur offrant des cadeaux. Ils ne font jamais en sorte que leurs รฉpouses soient dans des difficultรฉs, et il ne convient pas non plus quโils soient dรฉpensiers de sorte ร les corrompre ; mais ils leurs donnent avec largesse, รฉconomisent, et suivent pour ce qui est des dรฉpenses la voie de la modรฉration. En fait, ces hommes de bonne moralitรฉ รฉvitent mรชme de prioriser pour eux une bonne nourriture ou de beaux vรชtements de sorte ร en priver leurs รฉpouses, car ils gardent toujours ร leurs esprits que cela pourraient entrainer un mal รชtre dans leurs cลurs. Ils prรฉfรจrent alors se rapprocher des cลurs de leurs รฉpouses avec de jolis cadeaux, mรชme si cโest quelque chose de faible valeur. Etant donnรฉ cela, ils voudront tous que tous les hommes soient comme eux en leurs suggรฉrant dรจs fois, et mรชme si รงa leur sera une lourde tache, dโagir avec bienfaisance et douceur envers leurs รฉpouses en prenant par exemple pour cela, le Prophรจte Mohamad (psl). En effet donc, ils leur demandent dโagir avec elles avec tendresse et misรฉricorde, avec bienfaisance, avec un sourire, une modestie et un pardon, et de ne pas rรฉpondre au mal par le mal, de suivre la voie de la sagesse, de la tendresse et de la misรฉricorde, de ne pas charger leurs รฉpouses de choses quโelles ne peuvent pas supporter, et enfin dโรชtre ร leur cรดtรฉ lors des difficultรฉs pour parvenir ร avoir une bonne vie conjugale oรน de bonnes progรฉnitures sโen suivront. Ici, on note donc une maturitรฉ de la part de certains hommes lร oรน il nโest pas รฉvident, car, ceux-lร qui se comportent bien avec leurs รฉpouses sont souvent victimes des prรฉjugรฉs dโhomosexuels, de faibles, de malades…et pourtant, ils dรฉtiennent tout le pouvoir qui leur permettrait dโagir mal envers leurs รฉpouses sans quโils ne craignent rien, si ce nโest leurs รฉpouses qui paieront plutรดt les pots cassรฉs. Cela dit donc, avoir du pouvoir sur un autre ne veut pas tout le dire que lโon doit en abuser. Lโessentiel cโest donc jouir dโune bonne moralitรฉ pour bien faire ou bien agir.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : POUVOIR ET ABUS
1. Concept
2. La personne qui exerce le pouvoir
3. La personne qui subit le pouvoir
CHAPITRE 2 : LES MANIFESTATIONS DES RELATIONS DE POUVOIR
1. Niveau de relation individuelle
2. Niveau de relation sociale
3. Le pouvoir est-il nรฉcessairement corrupteur ?
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES AUTEURS
INDEX DES NOTIONS
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