Pouvoir et influence des parcs naturels régionaux en matière d’habitat

Les Parcs naturels régionaux sont des outils de gestion et d’aménagement du territoire français. Ce sont aussi des espaces – aujourd’hui labellisés par le ministère de l’Écologie – considérés comme exceptionnels par la qualité de leur environnement, mais aussi fragiles écologiquement et économiquement. Contrairement aux Parcs Nationaux, ils sont habités et regroupent actuellement 4 millions d’individus, répartis sur 4 300 communes. Les PNR rassemblent 15% du territoire français et sont représentatifs de la plupart des ruralités. Depuis leur création en 1967, leur nombre n’a cessé de croître ; on en compte désormais 53. Une vingtaine sont en projet, démontrant l’engouement local pour les démarches de protection, de valorisation et de développement des territoires ruraux.

L’ensemble des territoires de parcs naturels régionaux français connaissent un développement démographique globalement positif depuis les années 1970. Il découle d’une urbanisation croissante, réalisée le plus souvent sous la forme de maisons individuelles construites en extension des bourgs et autour des hameaux. À l’échelle régionale, le développement des petites communes rurales s’opère parfois au détriment des villes moyennes, dont la démographie se trouve malmenée. Ce mode de développement, commun à de nombreux espaces à dominante rurale ou périurbaine, rencontre à plusieurs titres la suspicion, voire la désapprobation, de divers milieux politiques, professionnels et académiques.

Le parti pris de l’habitat

L’habitat est un objet d’étude peu conventionnel lorsqu’il s’agit d’explorer les territoires en marge des centres urbains, surtout quand il ne se cantonne pas qu’au logement. Porter un regard sur l’habitat permet d’intégrer la plupart des problématiques urbaines tout en ouvrant des portes beaucoup plus larges, plus humaines aussi, et en adéquation avec les préoccupations des Parcs naturels régionaux (PNR). Nous avons donc tenté, par l’habitat, de construire un langage commun, en le considérant comme un objet polyvalent, tantôt individuel, tantôt collectif, exprimant une facette majeure du fait urbain en milieu rural.

Autour de l’habitat, un certain nombre de thèmes gravitent et nous invitent à reconsidérer les territoires à dominante rurale comme un ensemble systémique complexe, où cohabitent plusieurs dimensions :

– Fonctionnelle : la maison en tant qu’abri, est un moyen pour l’homme de se protéger des intempéries, des maladies, assurant une sécurité vis-à-vis du monde extérieur. Il y a derrière l’habitat une dimension sanitaire, de salubrité et de santé publique.
– Culturelle : l’enjeu patrimonial, le lien avec le passé, est inhérent à la question et de sa préservation.
– Architecturale : les matériaux, l’organisation de l’espace intérieur et extérieur, les technologies permettant de rendre l’habitat performant, pratique et confortable.
– Intime : l’habitat prend en compte l’individu et son « chez-soi » ; il demeure un des principaux déterminants du bien-être personnel.
– Sociale : l’habitat est le résultat et le déterminant des relations humaines, que ce soit de voisinage et du territoire, physique et virtuel.
– Écologique : l’habitat humain participe en effet à un écosystème, et coexiste avec d’autres éléments physiques d’ordre naturel, qu’il peut impacter.
– Économique : l’installation des populations peut participer au développement économique d’un territoire rural. Il existe un marché propre à l’habitat (constructeurs, promoteurs, vendeur de matériaux, artisans…) et des dérivés liés au fait d’habiter : consommation alimentaire, de biens et services, déplacements, loisirs, etc.
– Urbaine : en tant que produit résidentiel, l’habitat participe à l’organisation des espaces anthropiques.
– Systémique : l’habitat est régi par un système d’acteurs d’horizons divers, qui négocient l’organisation des espaces habités – État, collectivités territoriales, acteurs économiques, etc.

Les Parcs naturels régionaux : quelques repères

Pour comprendre la raison d’être des Parcs naturels régionaux, mais aussi leur fonctionnement et celui des syndicats mixtes qui les gèrent, il est nécessaire de s’intéresser à la manière dont ils sont créés et aux conditions de leur labellisation. Le classement en Parc naturel régional s’obtient sous trois principales conditions : la qualité patrimoniale des sites, la qualité des projets proposés conjointement par les collectivités composant le territoire du Parc et la capacité de l’organisme gestionnaire à les réaliser. Au-delà de leur label et de leur ancrage territorial, les PNR sont gérés par des syndicats mixtes, structures dans lesquelles coopèrent différentes collectivités et institutions, régionales, départementales, locales, pour faire vivre des projets de territoire élaborés tous les 12 ans. Les chartes des Parcs dessinent les ambitions collectives en faveur du développement durable et répartissent les actions de la feuille de route entre chacun des acteurs publics adhérents.

Bien qu’étant des échelons supra-locaux de la vie politique, ils ne possèdent aucune compétence propre. Cousins des Pays , dont le fonctionnement pourrait à première vue apparaître similaire, les PNR se distinguent par leur particularité environnementale et par les missions qui leurs sont attribuées, venant compléter l’éventail des champs d’intervention des collectivités.

Le Parc naturel régional d’Armorique : problématiques et hypothèses de départ

Le Parc d’Armorique a été créé en 1969, un an après la promulgation légale de l’outil par l’État, lui conférant une place pionnière dans l’histoire des PNR. Sa création venait alors s’inscrire dans un contexte d’abandon humain particulièrement inquiétant, pour lequel il fut choisi de répondre par des mesures de sauvegarde patrimoniale et touristique, à défaut d’envisager un retour possible des populations. Paradoxalement, en 50 ans, les évolutions démographiques et urbaines ont prouvé que cet espace était digne d’intérêt et qu’il pouvait être un support d’habitat privilégié.

Aujourd’hui composé de 44 communes et situé entre une métropole , Brest, et deux agglomérations attractives, Quimper et Morlaix, le Parc d’Armorique est un témoin privilégié des interactions villecampagne qui tendent à se généraliser en France. Entre armor et argoat , il bénéficie ou subit les influences littorales, urbaines et rurales, qui lui confèrent une structuration particulièrement hétérogène. Il présente ainsi une diversité d’espaces habités, du rural isolé aux espaces multipolarisés. Il ne fait en outre pas exception aux transformations sociospatiales que connaissent les territoires finistériens du même acabit : diminution des activités agricoles, croissance démographique, vieillissement de sa population, étalement urbain, etc. Son mode de développement domiciliaire ne s’est d’ailleurs pas démarqué des autres territoires bretons depuis sa création, alors même que son ambition originelle visait un certain degré d’excellence en la matière. Comme dans les communes voisines extérieures au Parc, la maison individuelle y est reine et le développement pavillonnaire s’observe pratiquement partout.

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Table des matières

Sommaire
Introduction générale
PARTIE 1 : L’habitat, un concept ambigu mais utile à la compréhension des Parcs naturels régionaux
Chapitre 1 : Mise au point conceptuelle de l’habitat et de son rapport avec les Parcs naturels régionaux
Chapitre 2 : Une montée en complexité de l’habitat dans le Parc d’Armorique
Conclusion de la Partie 1
PARTIE 2 : Le Parc d’Armorique à l’épreuve de la détermination politique
Chapitre 3 : Un Parc aux ambitions politiques inégalement assumées
Chapitre 4 : Des déterminants politiques contradictoires
Conclusion de la Partie 2
PARTIE 3 : Le Parc d’Armorique face au contexte institutionnel
Chapitre 5 : De la genèse des Parcs naturels régionaux aux premières années d’expérimentation du Parc d’Armorique. Une action confirmée en matière d’habitat
Chapitre 6 : Le Parc d’Armorique en proie aux évolutions politiques et sociétales. Des conséquences majeures en matière d’habitat
Conclusion de la Partie 3
PARTIE 4 : Le Parc d’Armorique en action. Un outil d’acculturation et d’impulsion territoriale en voie d’affirmation
Chapitre 7 : Un indispensable outil d’encadrement et de pédagogie
Chapitre 8 : Portage de projets, recherche et expérimentation en matière d’habitat. Des plusvalues en voie d’acquisition dans le Parc d’Armorique
Conclusions de la partie 4
Conclusion générale 

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