Pourquoi s’intéresser à la bienveillance ?

Pourquoi s’intéresser à la bienveillance ?

La loi de refondation de 2013

La loi de refondation 2013 (Loi, 2013) dont les prémices voient le jour en 2012, s’inspire largement des résultats des enquêtes PISA et notamment celle publiée la même année (PISA, 2012). Y sont mises en avant les faiblesses du système éducatif français. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’école de la République qui vise l’égalité et la réussite pour tous, s’avère être une des plus inégalitaires. Ainsi, on constate que le poids des inégalités sociales sur la réussite scolaire s’est considérablement alourdi au cours dernières années.

Le rapport de la concertation sur la refondation de l’école (Bonneau, 2012) revient sur ces difficultés et confirme le constat selon lequel les inégalités se creusent qu’elles soient d’origines sociales, territoriales ou de genre, et également que les résultats des élèves baissent. De plus, ce rapport pointe du doigt une concurrence scolaire exacerbée, une confiance dans le système qui s’effrite et un mal-être qui s’installe. Le sentiment de bien-être en milieu scolaire est encore une fois très inégal, et plus généralement le climat scolaire a tendance à se dégrader. Malgré tout, ce rapport se veut optimiste concernant l’avenir du système éducatif et rappelle que celui-ci possède aussi de nombreux atouts. Il préconise plusieurs pistes à suivre pour une refondation de l’école. Le bien-être et l’épanouissement des élèves est largement cité, d’ailleurs une partie du rapport est intitulée « l’école bienveillante ». La nouvelle loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République datant du 8 juillet 2013 (Loi, 2013) s’appuie largement sur les éléments cités dans le rapport de concertation. Elle ambitionne de fonder « une École juste pour tous et exigeante pour chacun » et insiste sur l’importance du bien-être des élèves dans un climat scolaire paisible. Ainsi, cette nouvelle loi d’orientation semble largement axée sur l’épanouissement de l’enfant dans un contexte bienveillant.

Ce que disent les textes officiels 

Cette notion de bienveillance va être reprise dans plusieurs textes officiels :
– Dans les nouveaux programmes, notamment dans ceux de maternelle, il y est précisé que « l’école maternelle est une école bienveillante, plus encore que les étapes ultérieures du parcours scolaire. Sa mission principale est de donner envie aux enfants d’aller à l’école pour apprendre, affirmer et épanouir leur personnalité » (p1). Plus globalement, on trouve de façon récurrente, dans les programmes de cycle 1 (MEN, 2015), 2 (MEN, 2015) et 3 (MEN, 2015), des termes tels que : valoriser, encourager, estime de soi, bien-être, bienveillance, empathie…
– Dans le référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation (MEN, 2013) plusieurs compétences sont directement en lien avec la bienveillance et l’une d’entre elles s’intitule « installer avec les élèves une relation de confiance et de bienveillance ».
– Dans le référentiel de l’éducation prioritaire (MEN, 2014) , la deuxième priorité est de « conforter une école bienveillante et exigeante ».
– Dans la circulaire de rentrée 2014 (MEN, 2014), le quatrième axe s’intitule« Promouvoir une école à la fois exigeante et bienveillante ».
– Dans la synthèse des travaux du Conseil National de l’Innovation pour la Réussite Educative 2013-2014 (Lapeyronnie, 2014), la troisième partie s’intitule « La fabrique de l’engagement : une école bienveillante ». A travers ces différents exemples on comprend que la notion de bienveillance s’est imposée dans les textes officiels depuis 2012. C’est pourquoi il semble pertinent de s’intéresser davantage à cette notion afin d’en tracer les contours et d’en comprendre les enjeux.

La bienveillance

Définition du concept de bienveillance

Le dictionnaire Larousse définit la bienveillance comme une « disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui. ». Etymologiquement le terme bienveillance vient du latin « bene volens » qui signifie « qui veut le bien ». Pour Christine Passerieux (Passerieux, 2016), la bienveillance c’est « faire preuve de bonté, disposition d’esprit qui incline à la compréhension, à l’indulgence envers autrui, vouloir du bien à autrui » (p1). Cependant, elle précise aussi qu’il s’agit « d’un concept mou qui laisse la place aux malentendus, aux quiproquos, du fait que ses contours ne sont pas bien définis. On peut y mettre énormément de choses, y compris parfois contradictoires » (p1). Ainsi la notion de bienveillance reste assez floue et souvent différente suivant les auteurs. Par exemple, pour Rosenberg (Rosenberg, 2006), enseigner avec bienveillance c’est développer des relations saines avec les enfants, instaurer une entente mutuelle et cela grâce à la communication non violente. Ainsi, la bienveillance est souvent associée à d’autres notions. Ce qui nous intéresse ici, c’est la bienveillance dans le milieu scolaire et plus précisément de l’enseignant vers les élèves. Dans ce cadre, la bienveillance est en lien directe avec le bienêtre et le climat scolaire. Pour l’UNICEF, l’école, en particulier l’école primaire, est un lieu central dans la construction, le développement et l’épanouissement des enfants (Debardieux & Fotinos, 2011).

De plus, Gueguen (Gueguen, 2014) insiste sur l’importance de l’environnement affectif des enfants. Elle explique que celui-ci, qui comprend « la qualité et le climat des relations, c’està-dire la sécurité, la confiance, la douceur et l’empathie, n’est pas un accessoire utile ou sympathique, c’est le terreau même qui conditionne tout le potentiel de croissance » (p 12), ainsi il « constitue la condition fondamentale permettant au cerveau de se développer dans toutes ses facultés, ou non » (p12). Ces affirmations sont basées sur les dernières découvertes scientifiques sur le développement et le fonctionnement du cerveau. La bienveillance n’est donc pas une mode mais bien une nécessité, ceci pour tous les adultes en charge de l’éducation des enfants.

Dans la synthèse des travaux du Conseil National de l’Innovation pour la Réussite Educative 2013-2014 (Lapeyronnie, 2014), Lapeyronnie explique que « la bienveillance consiste à créer un climat favorable à des relations de confiance et à l’édification de l’estime de soi » (p2) et qu’elle « est un état d’esprit ainsi qu’une orientation des pratiques et des comportements » (p2). Enfin, après avoir testé pendant trois ans une pédagogie fondée sur les dernières connaissances scientifiques relatives au développement humain, Céline Alvarez (Alvarez, 2016) explique que la bienveillance, qui se traduit par un comportement chaleureux, aimant, empathique et affectueux, est un élément essentielle au développement cérébral de l’enfant. La bienveillance « n’est donc pas une option pédagogique mais […] un véritable catalyseur d’épanouissement ».

Ainsi, on remarque que la bienveillance est directement en lien avec d’autres notions, qui sont également d’actualité, comme le climat scolaire, le bien-être à l’école, etc.

Bienveillance et autres notions liées

Climat scolaire

Selon le site CANOPE (Canopé), le climat scolaire concerne toute la communauté éducative. Il renvoie à l’analyse du contexte d’apprentissages et de vie, et à la construction du bien vivre, du bien-être pour les élèves et pour les personnels dans l’école.

Selon l’OCDE (Debardieux, et al., 2012), le climat scolaire se compose en six facteurs :
– La qualité du bâtiment scolaire : vétusté, propreté, taille, chauffage, etc.
– La relation entre les enseignants et les élèves : de la qualité de ces relations dépend la qualité du climat scolaire.
– Le niveau du moral et de l’engagement des enseignants.
– Les questions d’ordre et de discipline.
– Les problèmes de violence, de harcèlement, de brimade et d’intimidation : entre les élèves et entre les élèves et les enseignants.
– L’engagement des élèves : assiduité, absentéisme, travail, participation, etc.

Concernant plus particulièrement la violence scolaire, celle-ci peut provenir des pairs ou des adultes. Même si 9 élèves sur 10 déclarent ne pas avoir peur dans leur école, il existe un nombre non négligeable d’élèves victimes de violence par leurs pairs. Plus de 16% des enfants disent avoir été affublés souvent ou très souvent d’un surnom méchant, 25% avoir été injuriés souvent ou très souvent. Concernant les violences physiques 17% disent avoir été frappés par d’autres élèves souvent ou très souvent. Les violences provenant des adultes ne sont pas majoritaires mais existent bel et bien. Ainsi, 5,5% des élèves déclarent avoir été frappés occasionnellement par un adulte de l’école dont 1,7% souvent ou très souvent. De plus, 4,6% des élèves s’estiment victimes de racisme de la part d’un adulte dans leur école (Debardieux & Fotinos, 2011).

De plus, notons que le climat scolaire a un impact sur les résultats scolaires, sur l’implication des élèves, sur leur moral et leur estime de soi, et donc plus largement sur leur bien-être. Enfin, la loi pour la refondation de l’école (Loi, 2013) précise que : « les conditions d’un climat scolaire serein doivent être instaurées dans les écoles et les établissements scolaires pour favoriser les apprentissages, le bien-être et l’épanouissement des élèves et de bonnes conditions de travail pour tous ».

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Table des matières

Introduction
1-Présentation de l’objet d’étude/cadre théorique
1-1-Pourquoi s’intéresser à la bienveillance ?
1-1-1-La loi de refondation de 2013
1-1-2-Ce que disent les textes officiels
1-2-La bienveillance
1-2-1-Définition du concept de bienveillance
1-2-2-Bienveillance et autres notions liées
1-2-2-1-Climat scolaire
1-2-2-2-Le bien être à l’école
1-2-2-3-L’estime de soi
1-2-2-4-« Le caring »
1-3- La bienveillance dans la relation maître-élèves
1-3-1-La relation maître-élèves
1-3-2-Les facteurs qui influencent la relation maître-élèves
1-4- Quand bienveillance ne rime pas avec évidence
1-5- La bienveillance dans les pratiques
1-5-1- L’évaluation positive
1-5-2- La gestion des émotions
1-5-3- Une communication et une écoute positive et favorisée
1-5-4- La gestion des conflits
1-5-5- Des attitudes bienveillantes envers les élèves
1-5-6- La formation des enseignants
2-Problématique et hypothèses de recherche
3-Les moyens d’investigations
3-1-Présentation du questionnaire
3-1-1-Introduction
3-1-2-Première partie
3-1-3-Deuxième partie
3-1-4-Les types de question
3-2-Diffusion du questionnaire
3-3- Description de la population interrogée
4-Analyse des résultats
4-1-Résultats
4-1-1- Définition de la bienveillance
4-1-2- Les conséquences positives de la bienveillance
4-1-3- Les aspects négatifs de la bienveillance
4-1-4- La bienveillance chez les personnes interrogées
4-1-5- Le manque de bienveillance
4-1-6- Les facteurs qui influencent la bienveillance
4-1-7- Les compétences de l’enseignant
4-1-8- Bienveillance et formation
4-1-9- La bienveillance dans les textes officiels
4-1-10- La bienveillance dans les pratiques
4-2- Discussion
5-Conclusions
Bibliographie
Annexes
Annexe 1 : Le questionnaire
Annexe 2 : Toutes les réponses par participant
Annexe 3 : les réponses par question
Annexe 4 : Image du début du questionnaire dans le lien internet
Annexe 5 : Tableau comparatif des réponses aux questions 1 et 6
Engagement de non plagiat
Résumé

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