Corpus
Le corpus étudié est composé des mes observations personnelles, principalement à partir de Facebook, Twitter, Tumblr, Instagram, Snapchat et Shots. L’analyse est régulièrement illustrée d’exemples ciblés afin de mieux cerner les propos soulevés.
J’ai pensé réduire, au moins l’enquête, à l’étude d’un ou trois réseaux, mais les moyens permis par ceux-ci ne me permettaient pas toujours de contacter les usagers.
Les enquêtes recueillies concernent malgré tout principalement Facebook, Instagram, Snapchat et Twitter. C’est pourquoi les selfies présentés sont majoritairement extraits de ces médias.
En complément de mes recherches, je mène un projet sur la plateforme Tumblr -Selfie Ergo Sum- où chacun peut publier un selfie et s’exprimer à ce sujet, sur sa pratique personnelle et sa vision du phénomène. Ce support m’a permis d’aborder et rassurer un certain nombres d’enquêtés, intéressés par l’idée du selfie mais inquiétés par l’idée de « Recherche Universitaire ».
Etat de la recherche
Le selfie étant un sujet d’étude émergent il est la source d’encore peu d’écrits. De très récentes publications -souvent liées à un travail de thèse- traitent du phénomène, mais uniquement de sa portée esthétique, son rapport à l’art et à l’autoportrait. J’ai récemment intégré un groupe de recherche, The Selfies Research Network, qui réunit des chercheurs et des universitaires du monde entier. Ce projet est l’initiative de Theresa Senft, professeure à l’Université de New York. Il a pour but de recenser les recherches en cours sur le selfie et de mettre en commun des réflexions sur son impact artistique, économique et sociologique. Cela permet de faire le lien et encourage les projets de collaboration interculturels. Grâce à cela, Gaby David m’a par exemple partagé une partie de sa thèse en cours, sur le selfie éphémère, et Anne Burns, son essai féministe. Par ailleurs, on construit ensemble les fondements de futures recherches, et une base de données bibliographiques (à partir de Zotero).
Au début de mon exploration j’ai découvert le travail d’Alicia Eler, critique et journaliste culture pour plusieurs journaux , à présent basée à Los Angeles. Je l’ai
contactée au sujet de ses articles sur le selfie et je lui ai présenté mon projet (Tumblr), en précisant qu’elle m’avait en partie inspirée. Je lui ai proposé de collaborer, et nous allons rédiger en tant que selfies , sur la pop culture, à partir de l’exemple d’un selfie de Mickey Mouse. Alicia attend à cette heure une réponse pour une résidence d’artistes écrivains à Paris, mais dans tous les cas, cette « rencontre » s’annonce riche et productive.
En parallèle j’ai été contactée par l’Observatoire de l’Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines (OMNSH), par l’intermédiaire de Marion Coville, doctorante contractuelle en Arts et Sciences de l’Art à l’Université Paris 1, sous la direction de Chritophe Genin. Ils m’ont proposé de présenter mes recherches dans le but d’intégrer l’association. Il s’agit d’un collectif de chercheur qui étudient « les technologies numériques et leurs enjeux humains et sociétaux en impliquant un large éventail de disciplines telles que l’anthropologie, la psychologie, la sociologie, la philosophie, l’esthétique, les sciences de l’information et de la communication »
Savoirs situés
Les Études Culturelles encouragent l’emploi du « je » à défaut du « nous » conventionnel, pour permettre de s’exposer et s’engager en évitant les généralisations . Il est également cohérent avec le choix du sujet qui dévoile le moi tout en établissant une distance critique. La méthode de l’enquête à la première personne situe l’auteur et ouvre la recherche sur nos habitudes. Très jeune déjà j’appréciais analyser les groupes, les comportements, les images, les histoires, les tendances… À l’arrivée d’Internet dans notre foyer, ce fut la multiplication des possibilités de découvertes et de critiques. Enfant de la « génération transition », je me suis rapidement adaptée au monde numérique. J’ai commencé à observer la pratique du selfie sur MySpace. À l’époque je le pensais pratique de niche. Puis j’ai remarqué que sa médiatisation changeait mon regard et ma relation à l’objet. Par exemple, alors que je jugeais le Duckface -déjà à l’époque- comme démodé, je me suis surprise à acquiescer aux accusations qui le disaient aguicheur et critiquaient ses pratiquantes. Ce qui m’a le plus attiré est cette soudaine passion dont « tout le monde » semblait épris, et la croissance fulgurante de la présence de selfies tant sur les réseaux que dans les discours. N’ayant pas le réflexe de m’intégrer sur les photos que je prenais, j’ai eu besoin de comprendre ce qui motivait les autres à le faire. C’est justement car je n’ai pas l’habitude de prendre des selfies que cela m’intrigue et que je cherche des réponses.
Problématique
Le selfie est un phénomène complexe aux nombreuses propriétés, représentations et pratiques. Il existe autant de nuances que de selfies : chaque auteur invente autant de définitions que d’usages, les techniques de « braconnage » créent un objet unique qui lui est propre.
En partant du postulat que le selfie est un phénomène social complexe, conférant un moyen d’expression que chacun peut s’approprier et personnaliser, dans quelles mesures peut-il se transformer en un objet délimité, fixé par une définition et des représentations ?
Le but de cette recherche est de réaliser un état des lieux du phénomène, en particulier à partir des discours qui le construisent, de développer sa pluralité et de se questionner sur son appartenance au champ culturel et esthétique (du fait de son lien affirmé à l’autoportrait). Nous aborderons la pluralité de ses propriétés, les stéréotypes véhiculés et les mobiles qui se cachent sous cette pratique.
Le point de départ de cette analyse est un engagement personnel pour cette pratique nouvelle qui altère notre habitus et contre les discours dévalorisant au sujet de ce phénomène émergent et fédérateur. Je réalise cette étude dans l’objectif de comprendre l’origine, les motivations et les implications des usages problématique de ce média.
Face à ce contexte, c’est en tant qu’étudiante-chercheuse utilisatrice de ce dispositif numérique que je me place et j’articule cette posture avec celle de passionnée par les technologies innovantes pour essayer de trouver des réponses à mes doutes et conjectures.
STATISTIQUES ET DISCOURS MÉDIATIQUES
Les statistiques sont un outil qui permet d’analyser de grands ensembles de données et donnent un aperçu de l’amplitude du fait étudié. Moyen d’objectivation des réalités sociales, elles orienteront la construction de mon étude.
Qui prend des selfies ? L’usager-type n’existe pas
Début 2014 on comptabilisait 2 484 915 152 internautes , dont 1 856 680 860 utilisateurs actifs des réseaux sociaux, ce qui représenterait 26% de la population mondiale. Parmi ceux-là, qui pratique le selfie ? Qui ne le pratique pas ? De quels pays sont-ils ?
Peu après la nomination comme mot de l’année 2013, de nombreuses statistiques ont commencé à émerger sur la toile, tentant de nous informer sur le phénomène et ses usagers. Permettent-elles d’affirmer que le phénomène est réellement planétaire ? Les résultats représentent-ils correctement le phénomène dans son ampleur ? Confirmentils ou brisent-ils les clichés ? En créent-ils de nouveaux ? Ces informations serviront de base à mon enquête sociologique.
Les commandes viennent, pour la plupart, d’entreprises privées, parfois même de la téléphonie. Il faut alors recevoir ces études avec retenue, et s’en servir comme référentiel pour se faire une idée de qui pratiquerait le selfie et ce que serait le phénomène. On apprend que le phénomène a séduit les réseaux sociaux , qu’il est très largement répandu et que l’imprécision de sa définition engendre des confusions , ou encore qu’il serait la pratique photographique préférée des 18-33 ans. En ce qui concerne cet éventuel clivage générationnel, les enquêtes semblent se rejoindre sur l’âge moyen du preneur de l’ « autophotographie connectée », qui serait de 23.7 ans. Il faut préciser que le selfie est un phénomène inhérent aux réseaux sociaux, et que ces milieux connaissent eux-mêmes des rapports de domination générationnels. Le centre de recherche américain a montré que les usagers des réseaux sociaux étaient très majoritairement des adultes de 18 à 29 ans Qu’en est-il en pratique pour le selfie ? Si l’on s’en tient aux premières études, le selfie serait uniquement adolescent. Or, une infographie indique que 47% des américains adultes auraient déjà pris un selfie. On remarque que les résultats semblent se contredire. Un de mes objectifs sera donc de vérifier l’élargissement de la pratique du selfie parmi les âges.
Un autre cliché qui ressort est celui selon lequel le selfie serait très majoritairement féminin. Les statistiques semblent confirmer que la pratique du selfie est favorisée par les femmes de manière générale, mais la différence n’est pas si marquée qu’on aurait pu le penser. On apprend par exemple que pour la tranche d’âge des 35-44 ans, 93% d’hommes les diffusent sur des réseaux sociaux, contre 78% des femmes. Selon l’investigation SelfieCity, il y aurait malgré tout (pour les populations globales) toujours une majorité de femmes : d’une différence de 1,3% à Berlin jusqu’à 4,6% à Moscou. Si le selfie n’est donc pas entièrement genré, la majorité des pratiquants serait quand même féminin. Il va s’agir pour moi d’approfondir ces stéréotypes, relayés par les médias, et évaluer ce qu’il en est de la répartition hommes/femmes, des origines sociales, ainsi que du narcissisme supposé des pratiquants.
Où prend-on des selfies ? Réseaux et pays les plus populaires
Selon Ipsos, les réseaux préférés pour les selfies seraient Facebook (48%) puis Twitter (9%), Instagram (8%) et Snapchat (5%). Une autre étude nous apprend qu’il existe également un grand pourcentage de partage via Whatsapp et sms . Si le phénomène est inhérent aux réseaux sociaux, il peut également être partagé autrement. Il sera important pour mon étude de prendre en compte la diversité des supports de communication.
Que nous dit-on des pays dans lesquels le selfie règne le plus ? En mars 2014, le TIME a publié un classement des villes où l’on trouvait le plus d’autophotographies connectées : à partir de 400 000 photographies Instagram taguées « #selfie », 459 grandes villes se sont distinguées par leur densité. Malaisie, Danemark, Pays-Bas, Italie, Emirats Arabes unis, Turquie, Panama, Nigeria, Brésil, Pologne, etc. : bien que 26% des villes soient américaines, nombre d’autres pays sont aussi acteurs.
On notera que la méthodologie n’inclut qu’Instagram ; si on ajoutait Weixin ou Wechat (les réseaux chinois), les villes chinoises seraient certainement premières. Le selfie se diffuse dans les pays où la culture numérique des réseaux sociaux est ellemême répandue. En plus d’être mondial, le phénomène serait hégémonique. En dehors de l’exception québécoise qui a créé le mot « égoportrait », toutes les langues ont adopté le terme « selfie » : cela renforce l’internationalité du phénomène, mais confirme aussi la suprématie de la langue anglaise pour ce qui a trait à la communication.
Concernant les endroits où l’on pratique le plus le selfie, quand Paris se place 80 e du classement avec 80 auteurs de selfies sur 100 000 personnes, Makati, aux Philippines est première avec 258 selfies pour 100 000 personnes, alors que San Juan, à Porto Rico, 97 e , comptabilise 30/100 000 personnes ayant pris un selfie (et identifié le selfie et la ville)à cette période. Une étude approfondie par pays mériterait d’être développée. À première vue, ces chiffres semblent peu impressionnants. Au vue de l’ampleur qu’a pris le phénomène dans les médias, il aurait été possible d’imaginer que la part de selfies parmi les images publiées sur Instagram (exemple utilisé dans la présente étude) aurait été conséquente, voire généralisée. Le phénomène a-t-il une ampleur aussi importante dans les usages que le laissent penser les médias ? Se peut-il qu’on ait beaucoup parlé d’une pratique en fait peu répandue ? On apprend qu’un million de selfies seraient publiés chaque jour pour 350 millions de photos en moyenne . Cela est sans compter les selfies qui ne sont pas étiquetés et ne peuvent être repérés par les études.
Un phénomène générationnel
La majorité de mes enquêtés ont entre 24 et 29 ans. Cependant, ces chiffres sont le résultat d’un bouche à oreilles (le questionnaire a principalement été partagé sur Facebook et Twitter et on imagine que les gens ont des contacts dans la même tranche d’âge qu’eux) et ne peuvent être considérés représentatifs d’une globalité du phénomène. 148 enquêtés pensent que le phénomène est adolescent, cependant le choix des termes pour interroger leur représentation (enfant, adolescent ou adulte) a pu influencer leur réponse. Il aurait fallu que je précise les tranches d’âges pour obtenir plus de détails. J’ai approfondi ce sujet lors du focus group, et les participants étaient d’accord pour dire que les jeunes prenaient plus de selfies que les autres :
« Alicia : Vous pensez qu’il existe un genre de personne en particulier à prendre des selfies ? Michèle ?
Michèle : Les jeunes je suppose ! »
Et Nicolas d’ajouter : « Et du coup c’est que ça, que des ados fans de Bieber qui postent des photos d’eux en train de rien faire d’autre qu’être fan de ce pauvre type ».
Les enquêtés semblent se rejoindre sur la jeunesse des usagers-types. Ils développent plus tard : « Gilles : Je n’ai pas une assez grande connaissance du phénomène mais j’ai l’impression que pour un selfie posté, mes nièces de 12 ans en postent cinquante !
– Christian : Disons que tout le monde a déjà pris un selfie, même si on ne les appelle pas ainsi. Mais le phénomène lui est exploité par les jeunes principalement.
– Michèle : J’ai beau être moderne et manger aux Mac Do, tout cela est bien exceptionnel, et je ne peux pas dire que je suis une adepte de cette mode ! Je n’aurais même pas su comment faire toute seule. J’ai déjà du mal à écrire des sms, que voulezvous ?!
– Alicia : C’est ça aussi, est-ce que cela ne dépendrait pas du matériel dont on dispose ?
– Mégane : Oui peut-être qu’aux Etats-Unis les vieux ont plus facilement Facebook et un iPhone. On est toujours retardés en France ! »
Le phénomène serait effectivement générationnel, car la pratique est liée à la culture du numérique, elle-même dominée par les plus jeunes.
Les célébrités et la déspécialisation démocratique
Comme Obama, les célébrités ont adopté le phénomène, participant à la contagion et la reconnaissance de celui-ci. Rihanna, Justin Bieber, James Franco, l’astronaute Akihiko Hoshide, le président américain Obama, le président français Hollande, le pape François : aussi bien le show business (musique, cinéma…) que la politique et la religion s’illustrent en selfies. Comme le montre André Gunthert , chercheur en études visuelles à l’EHESS, l’appropriation par les people de l’ « autophotographie connectée » est un geste très caractéristique des nouvelles hiérarchies culturelles et de l’inversion des schémas traditionnels. C’est-à-dire que dans le cas présent, ce ne sont pas les couches sociales inférieures qui ont repris les codes et pratiques des célébrités ou autres modèles élitistes, mais au contraire, cette fois les stars ont imité une pratique vernaculaire : « c’est la révolution de la déspécialisation, qui vient modifier les usages traditionnels et l’ancien paradigme photographique ». En français, le selfie est traduit par autoportrait, et par définition l’auteur d’un autoportrait est un artiste. Tous les usagers du selfie seraient donc des artistes. Toujours selon André Gunthert, « la figure de l’amateur, élaborée dans les années 1850, a été correctement interprétée comme un substitut de celle de l’artiste ». Le selfie ne supprime pas vraiment les rapports de domination, il les modifierait : l’élite est aux amateurs. L’accès n’est plus limité, ou moins sélectif, et par ce bouleversement des rapports de pouvoirs on peut parler de démocratisation. Aujourd’hui nous sommes tous photographes, mais sommes-nous tous capables de réaliser un autoportrait ? Les distinctions sont floues, non seulement entre les sphères privée et publique comme on peut l’imaginer, mais aussi entre les pratiques photographiques professionnelles et amateurs. Le selfie bouscule les valeurs de l’Art, de l’interactivité, des sociabilités et de la démocratie. À ce propos, Ludivine expliquait pendant le focus group : « On dit parfois plus et plus facilement en une photo qu’avec des mots ». Tout le monde peut s’exprimer, et ce plus facilement.
L’idée de d’accessibilité pour justifier le choix du selfie revient d’ailleurs régulièrement au cours des témoignages. Sur Tumblr par exemple, Elodie confirme « Je trouve cette manière de s’exprimer plus facile. Bien écrire pour exprimer le moment présent n’est pas aussi facile que faire un joli selfie ».
Les stars et les politiques utiliseraient le selfie pour les mêmes raisons que les autres usagers : indiquer leur appartenance à un groupe (en posant en compagnie d’autres célébrités) ou pour communiquer avec authenticité et témoigner de leur normalité. La reprise du selfie par des célébrités aurait donné de la visibilité au phénomène existant, et l’aurait par là-même accéléré. Le selfie repose sur cette contagion épidémique, virale, caractéristique des réseaux sociaux. Les stars ont participé à sa reconnaissance et l’utilisent à leur tour pour servir leur propre visibilité; en même temps, elles continuent d’inverser les schémas traditionnels, en devenant leur propre paparazzi.
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Table des matières
INTRODUCTION
ETAT DES LIEUX
1. STATISTIQUES ET DISCOURS MÉDIATIQUES
A. QUI PREND DES SELFIES ? L’USAGER-TYPE N’EXISTE PAS
B. OU PREND-ON DES SELFIES ? RESEAUX ET PAYS LES PLUS POPULAIRES.
C. DIFFERENT LIEU, DIFFERENT SELFIE ?
D. POURQUOI PREND-ON UN SELFIE ? DES CONDITIONS POSITIVES
E. REMISE EN QUESTION DES PARUTIONS MEDIATIQUES ET DES DISCOURS CONSTRUITS PAR LES REPRESENTATIONS QU’ELLES PROPOSENT.
2. CONFRONTATION SUR LE TERRAIN
A. PROGRAMME ET MISE EN ŒUVRE DE LA RECHERCHE
TEMOIGNAGES ET PROJET TUMBLR
QUESTIONNAIRE
FOCUS GROUP
B. LE RECUEIL DES DONNEES
SELFIE ERGO SUM
QUESTIONNAIRE
FOCUS GROUP
TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
TAXINOMIE
3. LES STEREOTYPES LES PLUS FRÉQUENTS
A. LE NARCISSISME
DEFINITIONS DU NARCISSISME
DISCOURS ACTUELS
LE NARCISSISME DU SELFIE
REPRESENTATIONS SUR LE TERRAIN
B. UN PHENOMENE FEMININ
PATRIARCAT
FEMINISME
REPRESENTATIONS SUR LE TERRAIN
ÉTUDE DE CAS : TRAILER DE LA SERIE SELFIE
C. UN PHENOMENE GENERATIONNEL
EXPORATION DETAILLEE
1. CROISSANCE D’UN PHÉNOMÈNE
A. MOT DE L’ANNEE 2013
B. L’ORIGINE DU BUZZ
LES CELEBRITES ET LA DESPECIALISATION DEMOCRATIQUE
LA MODE
C. RESEAUX OU LE SELFIE EST LE PLUS POPULAIRE
2. LIMITES D’UNE DÉFINITION
A. CONDITIONS MATERIELLES
LE SUPPORT PHOTOGRAPHIQUE
APPAREIL NUMERIQUE
B. RESEAU SOCIAL : PARTAGE
C. AUTOPORTRAIT : UNE PRATIQUE ARTISTIQUE ?
3. ARCHITECTURE DU PHÉNOMÈNE
ESTHETIQUE
L’ARTIALISATION : ETUDE DE CAS
L’INSTANTANE
EPHEMERE, SOUVENIR, ARCHIVE
CONVERSATION
TRIVIAL OU MELIORATIF
SPONTANE SOPHISTIQUE
HASHTAG
COMMUNAUTE
ENGAGEMENT
CATHARSIS
INTIME
UNE PRATIQUE QUI ENTRE DANS LES NORMES ?
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE
ANNEXE 2 : FOCUS GROUP
ANNEXE 3 : TEMOIGNAGE INFORMEL
ANNEXE 4 : SELFIE ERGO SUM
ANNEXE 5 : REPONSES AUX QUESTIONNAIRES
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