Pourquoi le continent Antarctique fascine autant ?

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Le continent Antarctique

La decouverte de lโ€™Antarctique

Depuis le Vรจme siecle, la theorie des pythagoriciens sur lโ€™existence dโ€™un imposant continent de glace au pole Sud a longtemps suscite des debats et a etยด a` lโ€™origine dโ€™un imaginaire debordant et contradictoire de la part des scientifiques, des journalistes, des explorateurs polaires mais egalement des vulgarisateurs et ยดecrivains de lโ€™ยดepoque. Dโ€™apr`es Bernardin de Saint Pierre, lโ€™existence de ce continent expliquerait bien le dยดeluge, les marยดees, les courants, les aurores et la vie. Dans โ€œle monde givrยดeโ€, Frยดedยดerique Rยดemy rยดesumait ces ยดechanges comme suit โ€œle scientifique introduit lโ€™explorateur qui sยดeduit lโ€™ยดecrivain qui excite lโ€™explorateur qui relance le scientifique qui stimule le vulgarisateur qui inspire lโ€™ยดecrivain qui provoque le scientifiqueโ€. Il a fallut attendre le dยดebut du XIXรจme si`ecle pour que lโ€™Antarctique soit dยดecouverte par le russe Bellingshaussen, en 1820. Cette dยดecouverte a etยด motivยดee par les conquห†etes des terres inexplorยดees et les courses a` la dยดecouverte par de nombreuses expยดeditions organisยดees par de grands explorateurs soutenues par leurs gouvernements.
Apr`es la dยดecouverte arrive le temps de lโ€™exploration de ce continent. Le 21 Janvier 1840, lโ€™expยดedition franยธcaise commandยดee par Jules Dumont dโ€™Urville fut la premi`ere a` planter leur drapeau sur les terres Antarctiques, suivi quelques jours plus tard par la flotte amยดericaine de Charles Wilkes. Les scientifiques attires alors vers ce continent ยดetaient botanistes, ethnographes ou hydrologues. Ce furent les mยดedecins et naturalistes qui eurent lโ€™idยดee dโ€™installer douze stations dโ€™observations pluridisciplinaires autour des pห†oles Nord et Sud pendant la premi`ere โ€œAnnยดee Polaire Internationaleโ€ de 1883. La course au pห†ole Sud gยดeographique fut gagnยดee par Amundsen le 18 dยดecembre 1911, quelques semaines avant le britannique Scott dont lโ€™expยดedition enti`ere pยดerit sur le chemin du retour. En 1943, lโ€™opยดeration amยดericaine Highjump, la plus imposante expยดedition jamais envoyยดee en Antarctique en terme de ressources humaines et logistiques, permit de nombreux survols et la collecte de donnยดees plus prยดecises pour la cartographie et la topographie, grห†ace aux importants moyens mยดecaniques et techniques dยดeveloppยดes pendant la guerre. Le lancement de lโ€™โ€œAnnยดee Gยดeophysique Internationaleโ€ durant lโ€™hiver 1957-1958, au cours de laquelle quarante huit stations scientifiques ont etยด installยดees, dont quatre a` lโ€™intยดerieur du continent, marque le dยดebut de notre connaissance de lโ€™Antarctique dโ€™un point de vue purement scientifique. Cette coopยดeration internationale a ouvert la voie au traitยดe sur lโ€™Antarctique qui conf`ere a` ce continent un statut unique destinยด a` la science, aux actions pacifiques, a` la prยดeservation des ressources naturelles et a` la protection de la biodiversitยด.

Gยดeographie

Lโ€™Antarctique est le continent le plus mยดeridional de la Terre. Il est situยดe autour du pห†ole Sud et estย  entourยด de lโ€™ocยดean austral. Il reprยดesente un peu plus de 8 % des terres emergยดees de lโ€™ensemble de la plan`ete. Avec une superficie de 14 millions de km2 et une largeur dโ€™environ 4000 km, lโ€™Antarctique est presque grand comme la Russie et une fois et demie la surface de la Chine. Il est recouvert dโ€™une ยดepaisse couche de glace dโ€™ยดepaisseur moyenne de 2000 m, pouvant dยดepasser 4000 m a` certains endroits. Lโ€™intยดerieur du continent o`u lโ€™altitude de la surface dยดepasse en moyenne les 2000 m sโ€™appelle le plateau Antarctique et a une pente de surface infยดerieure a` quelques m`etres par kilom`etres. Le volume de la glace recouvrant le continent est pr`es de 30 millions de km3. Ce volume reprยดesente a` peine plus de 2 % des eaux terrestres, mais pr`es de 75 % des eaux douces et 90 % des glaces terrestres. La glace qui recouvre lโ€™Antarctique repose en partie sur un socle rocheux, ce qui lui conf`ere le titre de continent. Ce socle est enfoncยด de pr`es de 700 m en dessous de lโ€™ocยดean, notamment sur la partie ouest, sous le poids de la glace qui la recouvre : il sโ€™agit de lโ€™isostasie, liยดee a` une rยดepartition des masses entre la lithosph`ere et la glace.
Lโ€™Antarctique est sยดeparยด en deux parties par la chaห†ฤฑne de montagne Transantarctique longue de plus de 4000 km et dโ€™altitude parfois supยดerieure a` 5000 m. On distingue lโ€™Antarctique de lโ€™Est ou lโ€™Antarctique oriental, plus grand et situยดe a` lโ€™est du mยดeridien 0ยฐ et lโ€™Antarctique de lโ€™Ouest ou lโ€™Antarctique occidental, plus petit. Ce dernier se prolonge par la pยดeninsule Antarctique jusquโ€™`a la latitude 63 ยฐS, la partie la plus au nord du continent.
Lโ€™Antarctique oriental est bordยดe par les ocยดeans Atlantique et Indien. Il sโ€™ยดetend de Victoria Land jusquโ€™au Queen Maud Land. La glace de cette partie repose sur un socle rocheux situยดe en moyenne a` quelques centaines de m`etres au-dessus du niveau de la mer, ce qui le stabilise comparยดee aux autres parties. Cette partie semble aussi pour lโ€™instant โ€œinerteโ€ en raison de sa stabilitยดe face aux altยดerations du climat actuel (Martยดฤฑn-Espaหœnol et al., 2016).
Lโ€™Antarctique occidental est quant a` lui bordยดe par lโ€™ocยดean pacifique et sโ€™ยดetend de la terre de Mary Byrd jusquโ€™`a la pยดeninsule Antarctique. Son socle rocheux plonge sous le niveau de la mer, ce qui rend cette partie de lโ€™Antarctique tr`es instable et fait lโ€™objet de prยดeoccupation rยดecente en raison dโ€™une importante perte de masse suite a` lโ€™accยดelยดeration des ยดecoulements de ses glaciers. Les causes de cette accยดelยดeration sont toutefois encore tr`es mal connues.
Entre les deux parties, il y a deux plates-formes de glace flottante, celle de Ross et celle de Ronne-Filchner, chacune respectivement grande de 473000 km2 et 526000 km2, soit environ la surface de la France et presque 9 fois la surface du Togo. Les plates-formes de glace sont dโ€™ยดepaisses langues de glace de plusieurs centaines de m`etres dโ€™ยดepaisseur, ancrยดees sur le socle rocheux et qui sโ€™avancent en flottant sur lโ€™ocยดean. Elles constituent les points dโ€™ยดecoulement de la glace vers lโ€™ocยดean par dยดetachement de blocs de glace sous forme dโ€™icebergs.
Sous la glace de lโ€™Antarctique, on trouve plusieurs lacs sous-glaciaires dont le plus cยดel`ebre est le lac Vostok dยดecouvert en 1996. Lโ€™Antarctique abrite ยดegalement des volcans sous-glaciaires. Le continent reste encore de nos jours peu connu et soumis a` des mยดecanismes qui ne sont pas encore tous bien compris.

Pourquoi le continent Antarctique fascine autant ?

Lโ€™Antarctique est tout dโ€™abord le continent de tous les superlatifs et ensuite la glace qui la recouvre constitue lโ€™une des plus grands archives glaciaires de la Terre.

Le continent des superlatifs

Lโ€™Antarctique est le continent le plus froid, le plus ventยด et le plus sec de la Terre. La tempยดerature terrestre la plus froide, -89.2 ยฐC, a etยด o๏ฌƒciellement enregistrยดee le 21 juillet 1983 a` la station russe Vostok. La tempยดerature en surface dยดecroit en moyenne de -15 ยฐC a` -60 ยฐC des cห†otes vers lโ€™intยดerieur du continent. Le climat tr`es froid du continent sโ€™explique par de nombreux mยดecanismes qui se compl`etent. Etant centrยด au pห†ole Sud, lโ€™Antarctique subit une faible exposition `a la radiation solaire en raison de la forte inclinaison des rayons solaires qui lui parviennent et qui doivent rยดechau๏ฌ€er une importante surface. La neige et la glace renvoient en moyenne 80 % de la radiation solaire reยธcue. En combinant ces deux e๏ฌ€ets, lโ€™Antarctique reยธcoit donc tr`es peu de radiation solaire. A cela, il faut ajouter le faible taux de vapeur dโ€™eau (gaz `a e๏ฌ€et de serre naturel) dans lโ€™atmosph`ere de lโ€™Antarctique, qui habituellement pi`ege la chaleur pour rยดechau๏ฌ€er la surface. Ainsi le peu de radiation solaire reยธcue par la surface est ensuite presque totalement perdue en lโ€™absence de gaz `a e๏ฌ€et de serre. En plus,la taille du continent du continent ajoutยดee `a lโ€™extension des glaces de mer qui double sa superficie en hiver lโ€™isolent des influences tempยดerยดees des ocยดeans. Enfin, il faut noter lโ€™e๏ฌ€et de lโ€™altitude. En gยดenยดeral, la tempยดerature diminue lorsque lโ€™altitude augmente, par exemple `a partir de 3000 m dโ€™altitude la tempยดerature diminue de presque 20 ยฐC par rapport `a celle du niveau de la mer. Toutes ces caractยดeristiques font de lโ€™Antarctique le continent le plus froid, qui joue un rห†ole important dans la circulation atmosphยดerique globale.
Lโ€™air sur le plateau Antarctique est froid et dense. Sous lโ€™e๏ฌ€et de la gravitation, la masse dโ€™air froide et dense circule du plateau vers les rยดegions cห†oti`eres et lโ€™ocยดean. En direction des cห†otes, en dยดevalant les pentes, la masse dโ€™air sโ€™accยดel`ere en crยดeant des vents forts et persistants dits โ€œvents catabatiquesโ€. Les vitesses moyennes de ces vents a` Dumont dโ€™Urville sont de lโ€™ordre de 40 km hโ€“1. Parfois, ils peuvent atteindre des vitesses instantanยดees phยดenomยดenales de plus de 200 km hโ€“1. Une vitesse maximale de 320 km hโ€“1 a etยด mesurยดee a` Cap Denison en terre Adยดelie. La frยดequence et la vitesse des vents catabatiques dยดeterminent le climat et lโ€™ยดetat de surface des rยดegions qui le subissent rยดeguli`erement. Ils contrห†olent la redistribution de la neige prยดecipitยดee ou transportยดee et sculptent ainsi la surface de la calotte a` des ยดechelles di๏ฌ€ยดerentes. On distingue des ยดechelles centimยดetriques, la micro-rugositยดe, a` des ยดechelles mยดetriques, des sastrugi et des mยดegadunes. Ces vents rendent presque impossible la mesure directe du taux dโ€™accumulation de la neige et sont la cause dโ€™une des di๏ฌƒcultยดes de la tยดelยดedยดetection spatiale. Les impacts de ces vents sur les mesures altimยดetriques seront abordยดes plus loin dans les chapitres 3 et 4.
Dโ€™un point de vu climatique, lโ€™Antarctique peut ห†etre classยดe parmi les rยดegions les plus dยดesertiques du globe, comme le Sahara ou le dยดesert dโ€™Atacama, en raison du faible taux de prยดecipitations dont il bยดenยดeficie a` cause de son atmosph`ere froid et tr`es sec. Les prยดecipitations restent infยดerieures a` 5 cm anโ€“1 sur une bonne partie du continent mais sont en moyenne plus faibles a` lโ€™intยดerieur du continent que dans les rยดegions cห†oti`eres, soient respectivement quelques centim`etres par an contre quelques dizaines de centim`etres par an (Vaughan et al., 1999). Aussi, lโ€™Antarctique de lโ€™Est reยธcoit moins de prยดecipitation par an que lโ€™Antarctique de lโ€™Ouest et encore beaucoup moins que la pยดeninsule Antarctique.

La calotte Antarctique : archives des climats anciens, actuels et futurs

Deux thยดeories sโ€™additionnent pour expliquer lโ€™origine exacte de la glaciation qui a conduit a` la formation de la calotte Antarctique. Il y a dโ€™une part, le passage de Drake, cโ€™est a` dire la sยดeparation des plaques tectoniques entre lโ€™Antarctique et lโ€™Amยดerique du sud et entre lโ€™An-tarctique et lโ€™Australie, qui a donnยดe naissance au puissant courant circumpolaire qui a isolยดe et refroidit le continent. Dโ€™autre part, une forte diminution du taux du dioxyde de carbone dans lโ€™atmosph`ere (excellent gaz a` e๏ฌ€et de serre) a etยด evoquยด comme le dยดeclencheur de la glaciation. Le refroidissement du climat a donc favorisยดe des prยดecipitations sous forme solide sur le continent. Les premi`eres glaces ont commencยด a` se former il y a 30 millions dโ€™annยดees, et la calotte Antarctique telle quโ€™on la connaห†ฤฑt aujourdโ€™hui sโ€™est formยดee il y a environ 15 millions dโ€™annยดees. La neige qui se dยดepose sur le continent, sโ€™enfouit et se transforme progressivement en glace sous le poids des accumulations successives de neige et ceci durant des millยดenaires. Les modulations saisonni`eres du climat a๏ฌ€ectent di๏ฌ€ยดeremment les couches de neige. La calotte Antarctique, vieille de centaines de milliers dโ€™annยดees, est donc constituยดee dโ€™une alternance de couches de neige successives de di๏ฌ€ยดerentes propriยดetยดes (taille des grains, densitยดe, tempยดerature, rugositยดe de surface). Sachant que ces propriยดetยดes sont fonction des conditions atmosphยดeriques du moment, la calotte renferment donc des informations qui permettent non seulement de reconstituer les climats passยดes a` partir des carottages (palยดeoclimat, par analyse des bulles dโ€™air emprisonnยดees dans la glace), mais aussi dโ€™en suivre lโ€™ยดevolution actuelle et future.
Les analyses des ยดechantillons de glaces issus des carottages glaciaires rยดealisยดes en Antarctique ont permis de reconstituer lโ€™ยดevolution des tempยดeratures et la composition de lโ€™atmosph`ere sur plusieurs pยดeriodes glaciaires. Les plus cยดel`ebres de ces carottages sont celui de Vostok et celui de Dห†ome C pendant le projet EPICA (European Project for Ice Coring in Antarctica). Le forage de 3623 m de profondeur de Vostok a permis dโ€™extraire jusquโ€™`a 420000 ans dโ€™histoire du climat passยดe. Il a permis de mettre explicitement en ยดevidence, pour la premi`ere fois, le lien entre les gaz a` e๏ฌ€et de serre et le climat. Le forage EPICA a, quant a` lui, permis de remonter jusquโ€™au 800000 ans dโ€™histoire du climat passยดe (deux fois plus anciennes que celui de Vostok) avec un forage de 3260 m de profondeur (Jouzel et al., 2007). Non seulement ils o๏ฌ€rent des archives climatiques, mais aussi les carottages renseignent sur des evยดenements environnementaux comme par exemple les pยดeriodes dโ€™activitยดe des grands volcans, les pยดeriodes des tests des bombes atomiques entre 1954 et 1963.
La neige qui se dยดepose en surface de la calotte peut mettre plus de 5000 ans avant de se transformer en glace. Les 100 premiers m`etres de la calotte polaire Antarctique sont en fait composยดes de cette neige pas encore transformยดee totalement en glace, appelยดee nยดevยด. Le nยดevยด est constituยดe de plusieurs couches de neige successives. Chaque couche de neige acquiert des caractยดeristiques spยดecifiques aux conditions mยดetยดeorologiques lors de son dยดepห†ot. Par exemple, les couches de neige dยดeposยดees lโ€™ยดetยด sont moins denses et constituยดees de gros grains de neige favorisยดes par les fortes tempยดeratures tandis que les couches de neige hivernales sont plus denses, composยดees de petits grains et sont plus ยดepaisses (Gow, 1969). Chaque couche de neige renferme donc des informations liยดees aux taux dโ€™accumulation, a` la tempยดerature et au vent. Or, ces caractยดeristiques varient spatialement et temporellement. Par consยดequent, les di๏ฌ€ยดerentes propriยดetยดes de la neige de surface sont donc des indicateurs climatiques qui permettent de suivre les modulations rยดecentes du climat. La mesure directe de ces di๏ฌ€ยดerentes propriยดetยดes de la neige est souvent di๏ฌƒcile a` cause de la taille et des conditions extrห†emes du continent Antarctique et cโ€™est l`a o`u intervient lโ€™intยดerห†et de la tยดelยดedยดetection spatiale pour rendre compte de leur ยดevolution sur lโ€™ensemble du continent.

Dynamique de la calotte Antarctique

Les calottes polaires peuvent mettre des milliers dโ€™annยดees avant de rยดeagir a` une perturba-tion climatique. Par exemple, lโ€™Antarctique subit encore de nos jours lโ€™e๏ฌ€et des fluctuations de tempยดerature de la fin de la derni`ere pยดeriode glaciaire ainsi que lโ€™e๏ฌ€et potentiel des perturbations actuelles. La calotte polaire est faยธconnยดee par divers processus sur des ยดechelles de temps variยดees (Fig. 1.2) (Rยดemy and Frezzotti, 2006). Ces processus sont forts nombreux, complexes, et dยดe-pendent dโ€™ยดechelles de temps tr`es di๏ฌ€ยดerentes si bien que lโ€™ยดequilibre stationnaire de la calotte nโ€™est mathยดematiquement pas envisageable. Tout dโ€™abord les processus qui rยดeagissent a` des ยดechelles de temps tr`es longues face au climat sont les vitesses dโ€™ยดecoulement de la glace et le rebond post-glaciaire (lโ€™isostasie). En e๏ฌ€et, la glace ยดetant un excellent isolant par rapport a` lโ€™ocยดean, les fluctuations de tempยดerature de surface mettent des milliers dโ€™annยดees pour atteindre le socle de la calotte et modifier les tempยดeratures en profondeur et par l`a ยดegalement les vitesses dโ€™ยดecoulement de la glace. Lโ€™ajustement par isostasie du socle rocheux ou rebond post-glaciaire est liยดe aux variations de volume de la glace, qui en augmentant enfoncerait le socle rocheux et inversement, est un processus tr`es lent qui peut prendre des milliers dโ€™annยดees. Ensuite, il y a les processus aux conditions limites de la calotte avec lโ€™ocยดean, tels que les ยดecoulements des fleuves de glaces, la stabilitยดe des plate-formes et le niveau de la mer (notamment fonte et regel a` la base) rยดeagissent a` des ยดechelles de temps relativement moyennes. Enfin les processus rapides : les conditions atmosphยดeriques (ยดerosion et transport par le vent), prยดecipitation de neige, sublimation et fonte en surface rยดeagissent beaucoup plus vite aux variations du climat. Ainsi une chute de neige fait augmenter instantanยดement la hauteur de la surface de la calotte. La forme actuelle de la calotte Antarctique est donc rยดegie par ces di๏ฌ€ยดerents processus sur des ยดechelles de temps des cycles de glaciations aux signaux saisonniers.
Le volume ou la masse de la calotte Antarctique dยดepend essentiellement de lโ€™ยดequilibre entre les pertes et les gains de masses : principalement des processus dโ€™ยดechelles de temps rapides et courts. Les pertes de masses sont liยดees a` la sublimation, la fonte en surface (presque nยดegligeable en Antarctique) et lโ€™ยดecoulement de la glace vers lโ€™ocยดean sous forme dโ€™icebergs tandis que les gains de masse sont liยดees a` la quantitยดe de neige accumulยดee (taux dโ€™accumulation de neige) sur le continent. Cependant, il est existe une grande incertitude sur lโ€™ยดequilibre des calottes polaires en raison des di๏ฌƒcultยดes de mesures des quantitยดes de neige accumulยดees et evacuยดees. Le taux dโ€™accumulation de neige est di๏ฌƒcile a` mesurer a` cause du vent qui ยดerode et transporte la neige dยดeposยดee dโ€™un endroit a` un autre. De mห†eme, les faibles taux dโ€™accumulation que connaห†ฤฑt le continent, quelques centim`etres par an sur un manteau neigeux de quelques milliers de m`etres dโ€™ยดepaisseur, est un inconvยดenient pour la prยดecision des mesures. Aussi, les mยดecanismes dโ€™ยดecoulement de la glace sont encore mal connus et donc les pertes de masses sont estimยดees avec une prยดecision tr`es faible.

Capteur actif : altim`etre micro-onde

Le premier altim`etre radar fut embarquยด a` bord de la station orbitale amยดericaine SkyLab lancยดee en 1973 par la NASA. Ce premier capteur a servi a` tester le concept dโ€™altimยดetrie radar spatial. Cโ€™est en 1978, avec le lancement du satellite SEASAT par la NASA ayant pour mission dโ€™ยดetudier les ocยดeans, que lโ€™altimยดetrie radar a` connu un vยดeritablement essor en mesurant pour la premi`ere fois les courants gยดeostrophiques depuis lโ€™espace. Avec son orbite inclinยดee a` 72ยฐ, il permit aussi de construire une carte partielle de la topographie du Groenland et de cartographier les bords de la calotte Antarctique (Brooks et al., 1978). Initialement conยธcues pour lโ€™observation de la topographie des ocยดeans, les missions altimยดetriques ont peu a` peu etยด mises au profit de lโ€™ยดetude de la neige, de la glace. Il faut attendre le lancement en 1991 du satellite ERS-1 (European Remote Sensing Satellite) par lโ€™Agence Spatiale Europยดeenne (ESA), dont lโ€™orbite permet lโ€™observation de lโ€™ensemble du Groenland et pr`es de 80 % du continent Antarctique, pour voir les altim`etres radar amยดeliorer notre connaissance de la dynamique des calottes polaires. Dans le but dโ€™assurer une continuitยดe des observations, cette mission a etยด suivie du satellite ERS-2 lancยดe en 1995 avec les mห†eme instruments. Ensuite, il y a eu la mission altimยดetrique bi-frยดequence ENVISAT (ENVIronment SATellite) en 2002 suivi de SARAL/AltiKa (Satellite for ARgos and AltiKa) en 2013 sur la mห†eme orbite rยดepยดetitive que les missions ERS-1 et 2. Lโ€™amยดelioration des techniques de mesure, de la prยดecision de lโ€™orbite des satellites, ainsi que des mยดethodes de traitements des signaux radar a largement contribuยดe a` a๏ฌƒner la prยดecision des topographies des calottes polaires (Rยดemy et al., 2000). Actuellement, lโ€™altim`etre radar est lโ€™un des meilleurs instruments pour la mesure de la topographie des calottes polaires et pour le suivi de leur bilan de volume.

Principe de lโ€™altimยดetrie radar

Les satellites altimยดetriques dยดeterminent essentiellement la distance entre le satellite et une surface cible en mesurant le temps aller-retour satellite-surface dโ€™une impulsion radar. Basique-ment, lโ€™altim`etre radar envoie une onde radar et enregistre le signal rยดeflยดechi par la surface de la cible. Les quantitยดes physiques mesurยดees sont le temps dโ€™aller-retour du signal entre le satellite et la surface et lโ€™amplitude du signal rยดeflยดechi par la cible.
Bien que le principe de lโ€™altimยดetrie radar semble simple, les mesures ne sont pas directement exploitables et nยดecessitent des traitements et corrections. En pratique, il faut corriger les erreurs liยดees aux perturbations du satellite sur son orbite et aux perturbations des ondes radar lors de la traversยดee de lโ€™atmosph`ere.

Corrections orbitales et atmosphยดeriques

Pour atteindre une tr`es bonne prยดecision (de lโ€™ordre de quelques centim`etres) de lโ€™ยดelยดevation de la surface de la cible, il faut une connaissance tr`es prยดecise de lโ€™altitude du satellite, cโ€™est-a`-dire lโ€™orbite prยดecise du satellite par rapport a` une surface de rยดefยดerence. Les avancยดees technologiques en orbitographie 1 permettent aujourdโ€™hui de connaห†ฤฑtre avec une prยดecision infยดerieure a` 5 cm la position exacte des satellites altimยดetriques. Cette position exacte est dยดeterminยดee grห†ace a` des mod`eles extrห†emement elaborยดes et grห†ace aux mesures des syst`emes de positionnement embarquยดes, comme par exemple DORIS (Dยดetermination dโ€™Orbite et Radio-positionnement Intยดegrยดes par Satellite) ou GPS (Global Positionning System) ou encore des rยดetro-rยดeflecteurs lasers.
La prยดesence de vapeur dโ€™eau, des gaz, des ions et ยดelectrons dans lโ€™atmosph`ere perturbe ou attยดenue la transmission des ondes radar (Fig. 2.1), ce qui peut a๏ฌ€ecter le temps du trajet aller-retour de lโ€™impulsion radar et donc fausser la distance satellite-surface estimยดee. Ces perturbations peuvent provoquer des erreurs allant de quelques centim`etres a` plus de 2 m. Heureusement, elles sont mesurables donc peuvent ห†etre tr`es bien corrigยดees. Ces corrections sont e๏ฌ€ectuยดees par des mesures directes grห†ace a` des outils embarquยดes sur le satellite ou par des mod`eles. Il y a trois principales corrections pour sโ€™a๏ฌ€ranchir des perturbations atmosphยดeriques : la correc-tion ionosphยดerique, la correction de la troposph`ere humide et la correction de la troposph`ere s`eche. Le rayonnement solaire provoque une ionisation des atomes de lโ€™atmosph`ere libยดerant ainsi des ions et ยดelectrons qui peuvent ralentir la propagation des ondes radar. Ce retard engendre une erreur variant entre 1 a` 20 cm dans les frยดequences 3.2 GHz (bande S) et 13.6 GHz (bande Ku) et infยดerieur a` 1 cm dans la frยดequence 37 GHz (bande Ka). La correction ionosphยดerique a` appliquer est directement mesurable avec un altim`etre bi-frยดequence sur lโ€™ocยดean ou par modยดelisation si la mission nโ€™est pas bi-frยดequence.
La correction de la troposph`ere humide, due a` la prยดesence de vapeur dโ€™eau dans lโ€™atmosph`ere, peut ห†etre evaluยดee grห†ace aux mesures des deux ou trois frยดequences des radiom`etres micro-ondes embarquยดes a` bord des satellites altimยดetriques ou grห†ace a` des mod`eles sur lโ€™ocยดean. Cette erreur est dโ€™une magnitude comprise entre 0 et 50 cm sur les ocยดeans. Lโ€™influence de la troposph`ere humide peut ห†etre considยดerยดee nยดegligeable sur la calotte Antarctique
La correction de la troposph`ere s`eche, due a` la prยดesence de gaz dans les basses couches de lโ€™atmosph`ere qui modifie lโ€™indice de rยดefraction du milieu a๏ฌ€ectant ainsi le trajet aller-retour de lโ€™onde radar, est gยดenยดeralement estimยดee grห†ace a` des mod`eles atmosphยดeriques car ne peut pas ห†etre mesurยดee depuis lโ€™espace.
Il est a` noter que la correction ionosphยดerique est nยดecessaire que pour certaines frยดequences radar alors que toutes les autres corrections sont obligatoires et indispensables. Une fois les corrections faites, les mesures altimยดetriques sont dโ€™une bonne prยดecision (infยดerieure a` 5 cm) et exploitables.

Le signal altimยดetrique : impulsion et forme dโ€™onde

Lโ€™altim`etre radar envoie une impulsion radar et enregistre lโ€™onde rยดeflยดechie (ยดecho radar) par la cible. Ces impulsions sont des signaux linยดeairement modulยดes en frยดequence avec une largeur de bande et sont ยดemis a` des intervalles rยดeguliers dยดefinis par la frยดequence de rยดepยดetition des impulsions.
Afin de rยดeduire les fluctuations statistiques et de suivre lโ€™ยดevolution de lโ€™ยดecho dans le temps, ces ยดechos individuels sont moyennยดes a` bord du satellite (typiquement toutes les 50 ms). La puissance de lโ€™ยดecho est ainsi enregistrยดee et mยดemorisยดee dans une fenห†etre (composยดee de plusieurs portes, voir Fig. 2.3) de largeur ยดequivalente a` la largeur de la bande (typiquement 64 ou 128 portes au total par fenห†etre). Lโ€™ยดevolution de la puissance de lโ€™ยดecho radar en fonction de la durยดee dโ€™ยดechantillonnage dยดecrit une courbe appelยดee โ€œforme dโ€™onde altimยดetriqueโ€.
Pour comprendre la forme dโ€™onde, prenons lโ€™exemple du fonctionnement de lโ€™altim`etre micro-onde sur lโ€™ocยดean (Fig. 2.2). Lโ€™impulsion radar est un faisceau qui se propage sous forme conique ayant une ยดenergie dยดecroissante vers les bords. Une fois lโ€™impulsion ยดemise, lโ€™altim`etre passe en mode โ€˜ยดecouteโ€™ ou rยดecepteur, un signal de bruit de faible puissance est premi`erement reยธcu suite a` la rยดeflexion parasite de lโ€™impulsion dans lโ€™ionosph`ere et lโ€™atmosph`ere et du bruit ยดelectronique de lโ€™instrument. Lorsque lโ€™impulsion entre en contact avec la surface de la cible, lโ€™empreinte au sol de lโ€™impulsion est un disque qui sโ€™ยดetale linยดeairement avec le temps, ceci fait augmenter lโ€™ยดecho radar jusquโ€™`a un maximum. Ce maximum correspond a` la fin de lโ€™ยดecho radar de la surface situยดee sous le disque. Une fois que tout le signal de la surface du disque est renvoyยดe, lโ€™empreinte se transforme en un anneau de surface et ยดenergie ยดequivalente. La puissance dยดecroit alors, jusquโ€™`a revenir au niveau nominal dโ€™ยดenergie dยดefini par le bruit thermique en raison de la dยดecroissance du diagramme dโ€™antenne. Cette ยดevolution temporelle de la rยดeception de lโ€™ยดecho radar dยดefinit la forme dโ€™onde altimยดetrique.
Dans le cas o`u la surface de lโ€™ocยดean nโ€™est pas lisse mais rugueuse a` cause de la prยดesence des vagues, le processus de rยดeception est le mห†eme mais lโ€™aspect de la forme dโ€™onde est di๏ฌ€ยดerent (Fig. 2.2b). En fait, lโ€™empreinte au sol de lโ€™impulsion nโ€™est plus un parfait disque, lโ€™ยดecho radar du premier contact avec la surface est tout dโ€™abord renvoyยด par les crห†etes des vagues et ensuite par les creux. Ceci explique lโ€™ยดetalement dans le temps de lโ€™ยดecho radar donc du front montant de la forme dโ€™onde. La forme de lโ€™ยดecho altimยดetrique dยดepend donc des diverses caractยดeristiques de la surface observยดee. Les surfaces prยดesentant de fortes hยดetยดerogยดenยดeitยดes, telles que des discontinuitยดes topographiques, des rugositยดes de surface, des glaces, des rivi`eres ou des terres emergยดees, dยดefinissent lโ€™allure de la forme dโ€™onde altimยดetrique et rendent son interprยดetation plus di๏ฌƒcile. Lโ€™analyse des caractยดeristiques des formes dโ€™onde permet non seulement de mesurer la topographie mais aussi dโ€™extraire dโ€™autres caractยดeristiques du milieu.
La mesure altimยดetrique au-dessus des calottes polaires est fortement perturbยดee par la topogra-phie a` lโ€™ยดechelle kilomยดetrique car les reliefs de la surface peuvent dยดecalยดes le point dโ€™impact de lโ€™onde radar par rapport a` la direction spยดeculaire de lโ€™antenne : on parle dโ€™erreur de pente. Cependant, cette erreur peut ห†etre corrigยดee en appliquant une correction a` lโ€™ยดelยดevation de surface estimยดee (Brenner et al. (1983); Remy et al. (1989)) ou en relocalisant le point dโ€™impact du signal radar (Hurkmans et al., 2012). La plus grande di๏ฌ€ยดerence entre lโ€™altimยดetrie radar sur les ocยดeans et sur les calottes polaires rยดeside dans la pยดenยดetration de lโ€™onde radar dans la neige (Ridley and Partington, 1988). Cette pยดenยดetration est de lโ€™ordre du centim`etre a` quelques m`etres et varie temporellement et spatialement. Ceci complique encore plus lโ€™interprยดetation des mesures dโ€™ยดelยดevation de surface de calottes polaires car elles peuvent comporter des erreurs liยดees aux changements des propriยดetยดes de la neige qui sont tr`es complexes. De plus, ces propriยดetยดes ยดevoluent rapidement au grยดe des conditions mยดetยดeorologiques. Toutes ces raisons font que lโ€™erreur de la pยดenยดetration est la plus di๏ฌƒcile a` corriger. Toutefois, la pยดenยดetration de lโ€™onde radar dans la neige fournie des informations sur les propriยดetยดes de la neige des premiers m`etres et fait ainsi de lโ€™altim`etre un outil tr`es prometteur pour lโ€™ยดetude des propriยดetยดes de la neige des calottes polaires.
(a) (b)

Caractยดeristiques de la forme dโ€™onde

Connaissant lโ€™allure de la forme dโ€™onde, dยดecouvrons comment la distance satellite-surface est dยดeterminยดee et quelles sont les autres caractยดeristiques de la forme dโ€™onde. Lโ€™analyse des formes dโ€™onde altimยดetriques pour en extraire ses caractยดeristiques sโ€™appelle le โ€œretrackingโ€. Il existe plusieurs algorithmes de retracking dont chacun prยดesente des avantages et inconvยดenients. Ils peuvent ห†etre classยดes dans deux catยดegories : les algorithmes de retracking empiriques et les algorithmes de retracking physiques. Les premiers consistent a` calculer le centre de gravitยดe de la forme dโ€™onde et a` fixer un seuil arbitrairement pour extraire la distance satellite-surface, par exemple OCOG (O๏ฌ€set Centre Of Gravity). Ils prยดesentent lโ€™avantage dโ€™ห†etre applicables a` tous types de formes dโ€™onde et permettent dโ€™extraire le range et la largeur du front de montยดee. Par contre, les algorithmes de retracking physiques sont basยดes sur le mod`ele physique de Brown (1977) et tiennent compte des caractยดeristiques instrumentales et des propriยดetยดes gยดeophysiques de la surface de la cible. En pratique, ils consistent a` ajuster une forme dโ€™onde Brownienne a` la forme dโ€™onde observยดee. Parmi eux, il y a OCEAN dยดeveloppยด pour analyser les formes dโ€™onde ocยดeaniques et ICE-2 spยดecialement adaptยดe pour lโ€™analyse des formes dโ€™onde sur les calottes polaires. Ces derniers prยดesentent lโ€™avantage de fournir dโ€™autres informations en plus de la distance satellite-surface et la largeur du front de montยดee. Dans ce manuscrit, les caractยดeristiques des formes dโ€™onde altimยดetriques de la calotte polaire Antarctique ont etยด extraites grห†ace a` lโ€™algorithme de retracking ICE-2 dยดeveloppยด au LEGOS (Legresy et al., 2005) ICE-2 permet de caractยดeriser la forme dโ€™onde altimยดetrique par les quatre param`etres suivants (Fig. 2.3) :
– Le range, correspondant a` la distance entre le satellite et la surface de la cible, a` partir duquel on estime lโ€™ยดelยดevation de la surface de la cible ou la topographie connaissant lโ€™altitude exacte du satellite. On parlera le plus souvent de lโ€™ยดelยดevation de la surface (h) a` la place du range.
– Le coe๏ฌƒcient de rยดetrodi๏ฌ€usion (ฯƒ0), est lโ€™intยดegrale de la puissance du signal renvoyยด par la cible. Ce coe๏ฌƒcient est la somme de deux composantes : ยดecho de surface (ฯƒ0surf ) et ยดecho de volume (ฯƒ0vol). Le coe๏ฌƒcient de rยดetrodi๏ฌ€usion permet de caractยดeriser la surface du milieu cโ€™est-a`-dire de savoir si la surface est plus rยดeflยดechissante ou pas. Nous verrons a` travers les chapitres suivants que le coe๏ฌƒcient de rยดetrodi๏ฌ€usion ne fournit pas que des informations sur les caractยดeristiques rยดeflยดechissantes de la surface mais aussi sur la dynamique des propriยดetยดes de la neige. Lโ€™ยดetude des variabilitยดes spatio-temporelles et saisonni`eres de ce param`etre constitue la principale mati`ere de mes travaux.
– La largeur du front de montยดee (Lew), est le temps entre lโ€™ยดecho du premier contact de lโ€™impulsion avec la surface de la cible et le maximum de la forme dโ€™onde. Elle sโ€™allonge avec la taille des aspยดeritยดes de la surface et avec la profondeur de pยดenยดetration de lโ€™onde dans la neige.
– La pente du flanc descendant (TeS), correspond a` la partie o`u le diagramme dโ€™antenne fait diminuer lโ€™ยดenergie qui revient a` lโ€™antenne. Le flanc se rel`eve avec la pente de la surface et avec la pยดenยดetration.
Chacun de ces param`etres contient des informations sur le milieu observยด o๏ฌ€rant une meilleure vision et interprยดetation de la forme dโ€™onde et de lโ€™ยดetat du milieu.

Les altim`etres radar ENVISAT/RA-2 et SARAL/AltiKa

Une mission altimยดetrique est caractยดerisยดee par : une frยดequence radar, un gain dโ€™antenne, une polarisation, une rยดepยดetitivitยด temporelle et un ยดechantillonnage spatial. Le choix de ces di๏ฌ€ยดerents param`etres dยดepend principalement des objectifs et contraintes de la mission, des possibilitยดes techniques et des rยดegulations de lโ€™ITU (International Telecommunication Union). Le choix de la rยดepยดetitivitยด temporelle et de lโ€™ยดechantillonnage spatial vont de pair et les missions doivent faire un compromis entre observer souvent localement ou tout observer moins souvent. Les missions altimยดetriques sur les calottes polaires optent le plus frยดequemment pour le second choix. Par ailleurs, lโ€™orbite est souvent hยดeliosynchrone ce qui consiste a` ยดechantillonner a` intervalle rยดegulier le mห†eme point de mesure a` la mห†eme heure solaire. Ce choix permet dโ€™ยดeviter les artefacts de mesures liยดes au changement dโ€™ยดeclairage solaire.
Dans cette th`ese, nous allons nous intยดeresser uniquement aux missions altimยดetriques dโ€™EN-VISAT et de SARAL/AltiKa lancยดees sur une orbite polaire hยดeliosynchrone rยดepยดetitive de 35 jours, cโ€™est-a`-dire quโ€™elles ยดechantillonnent rยดeguli`erement la surface sans jamais repasser au mห†eme endroit pendant ces 35 jours. En outre, ces deux missions ensemble o๏ฌ€rent une extension des observations dโ€™un mห†eme point dans trois frยดequences radar di๏ฌ€ยดerentes. Elles op`erent dans les frยดequences 3.2 GHz (bande S) et 13.6 GHz (bande Ku) pour ENVISAT/RA-2 et 35.75 GHz (bande Ka) pour SARAL/AltiKa. Les caractยดeristiques des altim`etres radar de ces deux missions sont rยดesumยดees dans le tableau 4.1.
Le satellite ENVISAT, successeur des missions ERS-1 et ERS-2, a etยด lancยดe en 2002 par lโ€™ESA sur une orbite rยดepยดetitive de 35 jours afin dโ€™assurer la continuitยดe des observations. Il a embarquยด a` son bord une sยดerie de 10 instruments dยดediยดes a` lโ€™ยดetude de lโ€™environnement dont un altim`etre bi-frยดequence (RA-2, Radar Altimeter – 2). Cet altim`etre a la particularitยดe dโ€™ยดechantillon-ner simultanยดement la mห†eme cible dans deux frยดequences radar, S et Ku. La bande de frยดequence Ku (13.6 GHz ), hยดeritยดee des missions ERS-1 et 2, o๏ฌ€rait un bon compromis entre la dimension de lโ€™antenne (pour un meilleur gain dโ€™antenne) et sa faible attยดenuation a` travers lโ€™atmosph`ere. La bande S (3.2 GHz) avait etยดe ajoutยดee pour mesurer directement depuis lโ€™espace les erreurs liยดees au rallongement du temps du trajet aller-retour de lโ€™onde radar lors de la traversยดee de lโ€™ionosph`ere. Ces deux frยดequences ont fonctionnยดe simultanยดement de 2002 a` 2008. La bande S a cessยด de fonctionner suite a` une panne dโ€™instrument. La bande Ku a quant a` elle fonctionnยดe jusquโ€™`a la fin de la mission en 2012, mais a` partir de 2010 le satellite ENVISAT a` etยด mise sur une orbite dยดerivante di๏ฌ€ยดerente de lโ€™orbite rยดepยดetitive de 35 jours.
La mission altimยดetrique Franco-Indienne SARAL/AltiKa, fruit de la collaboration du CNES (Centre National des Etudes Spatiales) et lโ€™ISRO (Indian Space Research Organisation), a etยด lancยดee en fยดevrier 2013 sur la mห†eme orbite rยดepยดetitive de 35 jours dโ€™ENVISAT (la distance entre les traces successives par rapport `a la trace nominale est infยดerieure `a 1 km). Lโ€™objectif est dโ€™assurer la continuitยดe des observations des prยดecยดedentes missions de lโ€™ESA telles que ERS-1 et 2 et ENVISAT. Contrairement `a ces missions, le satellite SARAL/AltiKa embarque, pour une premi`ere dans lโ€™histoire de lโ€™altimยดetrie radar, la frยดequence tr`es elevยดee de 35.75 GHz (bande Ka) au lieu de la bande Ku classique, ouvrant ainsi la voie `a de nouvelles et intยดeressantes observations de la surface des calottes polaires. Par consยดequent, elle contribue `a une amยดelioration de notre connaissance de lโ€™interaction de lโ€™onde radar avec le manteau neigeux.
Avec une altitude moyenne de 800 km, le satellite met 100 minutes pour faire le tour complet de la Terre. Ainsi, en 35 jours, le satellite fait 501 rยดevolutions compl`etes, ce qui ยดequivaut a` 1002 traces de pห†ole a` pห†ole (on parle de traces ascendantes et descendantes). La bande Ka est respectivement supยดerieure dโ€™un facteur de 2.7 et 11.5 aux bandes Ku et S. Lโ€™ouverture dโ€™antenne a` 3 dB de la bande Ka est plus petite que celles des bandes Ku et S, donc son empreinte au sol (โˆผ 7.6 km) est moins large que celles de Ku (โˆผ 18.8 km) et S (โˆผ 76.76 km), par consยดequent elle est moins impactยดee par les ondulations de surface et fournie ainsi des mesures plus prยดecises. Sur une trace, SARAL/AltiKa ยดechantillonne la surface tous les 175 m au lieu de 370 m pour ENVISAT. La frยดequence Ka a un taux dโ€™ยดechantillonnage plus dense que Ku et S. Aussi, la rยดesolution verticale est plus fine en Ka quโ€™en Ku et S. En raison de ces caractยดeristiques, les mesures dans la bande Ka sont moins bruitยดees que celles des deux autres bandes.

Donnยดees โ€œalong-tracksโ€

Bien que le satellite SARAL/AltiKa soit placยดe sur la mห†eme orbite rยดepยดetitive de 35 jours quโ€™ENVISAT, leurs orbites sont en moyenne a` ยฑ1 km de la trace nominale. Afin dโ€™obtenir un jeu de donnยดees altimยดetriques spatialement homog`enes et comparables, on applique donc une correction qui dยดepend de la distance et de la pente moyenne entre les traces nominales des deux missions. Cette correction amยดeliore dโ€™environ 80 % la comparaison de lโ€™ยดelยดevation de la surface des deux missions. Une correction des erreurs de pente est ยดegalement appliquยดee aux coe๏ฌƒcients de rยดetrodi๏ฌ€usion en fonction du gain dโ€™antenne de chaque satellite. Les donnยดees sont ensuite moyennยดees tous les kilom`etres sur la trace nominale dโ€™ENVISAT. En e๏ฌ€et, pour chaque point de mesure dโ€™une trace nominale, on sยดelectionne toutes les mesures situยดees dans un rayon de 500 m (plutห†ot un rayon de 1 km sur la figure 2.4, mais on prend un point tous les 1 km) et on moyenne. Ensuite on dยดecale dโ€™un kilom`etre sur la trace nominale et on rยดep`ete la procยดedure. Ces traitements sont e๏ฌ€ectuยดes pour chaque trace nominale, on obtient ainsi environ 1.9 millions de points de mesures sur la calotte polaire Antarctique : on parlera de donnยดees โ€œalong-tracksโ€.

Pยดenยดetration des ondes radar dans la neige sur la calotte polaire Antarctique

La pยดenยดetration de lโ€™onde radar dans la neige fut mise en ยดevidence suite a` plusieurs accidents mortels dโ€™avion lors dโ€™atterrissages sur une piste enneigยดee. En e๏ฌ€et, on sโ€™est alors aperยธcu que les radars altimยดetriques utilisยดes par les avions pour dยดeterminer lโ€™altitude pยดen`etrent en profondeur dans la neige et ne donnent pas la bonne distance qui sยดepare lโ€™appareil de la surface. En modยดelisant la forme dโ€™onde altimยดetrique, Ridley and Partington (1988) ont dยดemontrยด que les ondes radar utilisยดees dans lโ€™altimยดetrie spatiale pยดen`etre significativement dans le manteau neigeux des calottes polaires. La pยดenยดetration de lโ€™onde radar dans la neige engendre une forte contribution de lโ€™ยดecho de volume. Lโ€™erreur de pยดenยดetration sur lโ€™estimation de la hauteur est en moyenne de 0.53 a` 1 m dans la bande Ku (Michel et al., 2014), ainsi il est impยดeratif de corriger cette erreur afin dโ€™obtenir une bonne prยดecision des variations du bilan de volume des calottes polaires.
Lโ€™ยดecho de volume ou lโ€™e๏ฌ€et de pยดenยดetration de lโ€™onde radar en Antarctique peut ห†etre identifiยด par deux moyens (Remy et al. (2012); Rยดemy et al. (2015)) : lโ€™analyse des donnยดees de lโ€™ยดelยดevation de surface et du coe๏ฌƒcient de rยดetrodi๏ฌ€usion aux points de croisements des traces satellites (Fig. 2.5) et les variations temporelles de lโ€™ยดelยดevation de la surface par rapport a` celles du coe๏ฌƒcient de rยดetrodi๏ฌ€usion (Fig. 2.6).
Les analyses ont montrยดe que lโ€™ยดecho de volume varie a` plusieurs ยดechelles de temps : un e๏ฌ€et statique et un e๏ฌ€et temporel. Lโ€™anti-corrยดelation entre les di๏ฌ€ยดerences aux points de croisements de lโ€™ยดelยดevation de la surface et celles du coe๏ฌƒcient de rยดetrodi๏ฌ€usion a etยด attribuยดee a` la prยดesence de lโ€™ยดecho de volume. Son impact dยดepend de lโ€™angle entre la polarisation de lโ€™antenne et lโ€™orientation de la rugositยดe de surface. Elle est expliquยดee par la modulation de la surface a` travers la rugositยดe ou la modulation de lโ€™ยดecho de volume due a` la profondeur de pยดenยดetration de lโ€™onde radar (Armitage et al. (2014); Arthern et al. (2001); Remy et al. (2012)). Cependant, son e๏ฌ€et est stationnaire et localisยดe seulement dans une certaine rยดegion de lโ€™Antarctique. Les corrยดelations nยดegatives entre les variations temporelles de lโ€™ยดelยดevation de la surface et le coe๏ฌƒcient de rยดetrodi๏ฌ€usion observยดees dans certaines rยดegions sont dues a` la variation de lโ€™ยดecho de volume dans le signal total tandis que les corrยดelations positives dans les autres rยดegions sont liยดees a` la variation de lโ€™ยดecho de surface (Fig. 2.6). En e๏ฌ€et, lorsque que le signal de volume est tr`es important, ceci crยดee une distorsion de la forme dโ€™onde en rallongeant la largeur du front de montยดee. Le rallongement du front de montยดee augmente le range en diminuant lโ€™ยดelยดevation de la surface. Son impact dยดepend des propriยดetยดes du manteau neigeux.
La pยดenยดetration de lโ€™onde radar dans le manteau neigeux dยดepend donc de lโ€™anisotropie de la surface et des variations liยดees aux propriยดetยดes du manteau neigeux. Dans le chapitre 3, nous allons tenter de comprendre la dynamique saisonni`ere de la pยดenยดetration de lโ€™onde radar par rapport aux propriยดetยดes du manteaux neigeux.

Capteur passif : radiom`etre micro-onde

La radiomยดetrie est la mesure du rayonnement electromagnยดetique. Le radiom`etre micro-onde mesure donc le rayonnement electromagnยดetique dans la gamme des micro-ondes. Le premier radiom`etre micro-onde spatial fut lancยดe en 1962, il ยดetait embarquยด a` bord de Mariner 2 et ยดetait destinยด a` lโ€™observation de la plan`ete Venus. Lโ€™observation de la Terre a commencยด en 1968 avec le lancement du satellite russe Cosmos 243, lequel avait embarquยด a` son bord quatre radiom`etres micro-ondes. Les premi`eres mesures radiomยดetriques, sur des rยดegions centrales de lโ€™Antarctique, furent publiยดees en 1971 par des glaciologues soviยดetiques. Puis, a` partir de 1972, le radiom`etre ESMR (Electrically Scanning Microwave Radiometer) fut embarquยด sur les sยดeries de satellites mยดetยดeorologiques Nimbus de la NASA. Ces capteurs se sont rยดevยดelยดes tr`es importants pour lโ€™ยดetude de la glace de mer et permirent pour la premi`ere fois de dยดecrire leurs variations saisonni`eres (voir par exemple (Cavalieri and Parkinson (2008); Parkinson and Cavalieri (2012))). Depuis 1978, des radiom`etres de mห†emes caractยดeristiques sont systยดematiquement embarquยดes sur des satellites, ce qui fournit la plus longue sยดerie dโ€™observation satellite a` lโ€™ยดechelle globale des rยดegions polaires. De plus, par la suite les mesures radiomยดetriques ont permis dโ€™extraire diverses propriยดetยดes gยดeophysiques du manteau neigeux telles que les evยดenements de fonte, la tempยดerature de lโ€™air, la stratification de la neige, la taille moyenne des grains de neige, lโ€™accumulation de neige, la teneur en vapeur dโ€™eau de lโ€™atmosph`ere et le vent sur les ocยดeans.

Principe de la radiomยดetrie

Un corps naturel ยดemet un rayonnement electromagnยดetique dans toutes les longueurs dโ€™onde du spectre electromagnยดetique. Le radiom`etre micro-onde spatial permet donc de mesurer ce rayonnement depuis lโ€™espace dans une frยดequence, a` un angle dโ€™observation et une polarisation donnยดes. La quantitยดe physique mesurยดee est la tempยดerature de brillance (TB), exprimยดee en Kelvin. En gยดenยดeral, la tempยดerature de brillance mesurยดee reprยดesente tout le rayonnement electromagnยดetique ยดemis vers le capteur, intยดegrยด sur toutes les directions et pondยดerยด par le diagramme dโ€™antenne. Pour obtenir une mesure prยดecise de la tempยดerature de brillance, correspondant a` celle de lโ€™objet ยดemetteur, il est important de tenir compte des e๏ฌ€ets liยดes aux ยดemissions de lโ€™atmosph`ere et de lโ€™attยดenuation de lโ€™onde lors de la traversยดee de lโ€™atmosph`ere. Heureusement, ces e๏ฌ€ets sont mesurables, on peut donc les corriger grห†ace aux mesures directes et aux mod`eles mยดetยดeorologiques. Les donnยดees radiomยดetriques utilisยดees dans cette th`ese ne sont pas corrigยดees des e๏ฌ€ets de lโ€™atmosph`ere, puisque sur la calotte Antarctique on consid`ere que ces e๏ฌ€ets sont tr`es faibles donc nยดegligeables.

Les radiom`etres `a visยดee verticale `a bord de ENVISAT et SARAL

Les satellites ENVISAT et SARAL embarquent un radiom`etre micro-onde bi-frยดequence de 23.8 GHz (bande K) et 37 GHz (bande Ka). Ces radiom`etres permettent de mesurer les contenus en vapeur dโ€™eau et dโ€™eau liquide en suspens dans lโ€™atmosph`ere afin de corriger les e๏ฌ€ets de lโ€™atmosph`ere sur le signal altimยดetrique, notamment sur les ocยดeans. Ces radiom`etres sont a` visยดee verticale et ont une empreinte au sol de 12 km dans la bande K et 8 km dans la bande Ka (Steunou et al., 2015b). Ils ยดechantillonnent rยดeguli`erement le mห†eme point de la surface tous les 35 jours sur la trace au sol du satellite. En appliquant le traitement dยดecrit dans la section 2.5.1 aux mesures brutes des radiom`etres des deux missions, on obtient ยดegalement un jeu de donnยดees homog`enes et compatibles dโ€™environ 1.9 millions de points de mesures sur la calotte polaire Antarctique. Nous disposons ainsi de 8 ans de donnยดees de tempยดerature de brillance, de 2002 a` 2010, pour les radiom`etres micro-ondes dโ€™ENVISAT et 3 ans de donnยดees, de 2013 a` 2016, pour les radiom`etres micro-ondes de SARAL.

Les radiom`etres `a angle dโ€™incidence oblique

Les radiom`etres micro-ondes, issus des missions mยดetยดeorologiques, utilisยดes dans cette th`ese, SSM/I (Special Sensor Microwave / Imager) dยดetiennent la plus longue sยดerie de mesures de tempยดerature de brillance. Le radiom`etre AMSR-E (Advance Microwave Scanning Radiometer, Earth Observation System), une nouvelle gยดenยดeration de radiom`etre, fonctionne dans les basses frยดequences. Contrairement aux radiom`etres des missions altimยดetriques, ces missions radiom`etres micro-ondes mesurent les tempยดeratures de brillance a` un angle dโ€™incidence proche de 55ยฐ (angle de Brewster) en polarisation verticale et horizontale. Dans la suite de nos travaux, on sโ€™intยดeressera notamment aux mesures dans la bande Ka.

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Table des matiรจres

1 Introductionย 
1.1 Le continent Antarctique
1.1.1 La decouverte de l’Antarctique
1.1.2 Geographie
1.2 Pourquoi le continent Antarctique fascine autant ?
1.2.1 Le continent des superlatifs
1.2.2 La calotte Antarctique : archives des climats anciens, actuels et futurs
1.3 Dynamique de la calotte Antarctique
1.4 Contexte scientique
1.5 Les observations : in situ et spatiales
1.6 Objectifs et plan du manuscrit
2 La teledetection spatiale dans la gamme des micro-ondesย 
2.1 Introduction
2.2 Capteur actif : altimetre micro-onde
2.2.1 Principe de l’altimetrie radar
2.2.2 Corrections orbitales et atmospheriques
2.2.3 Le signal altimetrique : impulsion et forme d’onde
2.2.4 Caracteristiques de la forme d’onde
2.2.5 Les altimetres radar ENVISAT/RA-2 et SARAL/AltiKa
2.3 Capteur passif : radiometre micro-onde
2.3.1 Principe de la radiometrie
2.3.2 Les radiometres a visee verticale a bord de ENVISAT et SARAL
2.3.3 Les radiometres a angle d’incidence oblique
2.4 Conclusion
3 Etude des coecients de retrodiusion mesures par les altimetres ENVISAT/RA- 2 et SARAL/AltiKaย 
3.1 Introduction
3.2 Distributions spatiales du coecient de retrodiusion moyen des bandes S, Ku et Ka
3.3 Variations saisonnieres des coecients de retrodiusion mesures par les altimetres radars
3.3.1 Caracteristiques saisonnieres du coecient de retrodiusion
3.3.2 Analyse de la sensibilite du coecient de retrodiusion en fonction des proprietes du manteau neigeux
3.3.3 Cycle saisonnier de l’echo de volume
3.3.4 Cycle saisonnier du coecient de retrodiusion de la bande S
3.3.5 Cycle saisonnier du coecient de retrodiusion de la bande Ka
3.3.6 Cycle saisonnier du coecient de retrodiusion de la bande Ku
3.3.7 Distribution spatiale des amplitudes saisonnieres du coecient de retrodiffusion en fonction de la temperature
3.4 Tendances pluri-annuelles du coecient de retrodiusion des bandes S, Ku et Ka en Antarctique
3.5 Discussion.
3.6 Conclusion et Perspective
4 Complementarite des missions altimetrique SARAL/AltiKa et radiometrique SSM/I a la frequence de 37GHzย 
4.1 Introduction
4.2 Calcul des caracteristiques saisonnieres des temperatures de brillance
4.3 Cas d’etude
4.4 Distribution spatio-temporelle des temperatures de brillance (TB) sur la calotte polaire Antarctique
4.4.1 Le radiometre embarque sur SARAL
4.4.2 Le radiometre SSM/I a 37GHz
4.5 Interpretation des caracteristiques saisonnieres du PR et du coecient de retrodiffusion
de la frequence 37GHz
4.5.1 Distribution spatiale des moyennes
4.5.2 Distribution spatiale des amplitudes saisonnieres
4.6 Conclusion
5 Conclusion et Perspectivesย 
5.1 Conclusion
5.2 Perspectives
Bibliographieย 
A Article : ยซย Seasonal Variations of the backscattering coecient measured by radar altimeters over the Antarctic Ice Sheetย ยป I
B Grillage des donnees altimetriques XV
C Distribution spatiale des amplitudes saisonnieres du PR a 37 superposee a une carte de mosaque RADARSAT

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