Pourquoi faire travailler les élèves en groupe ? 

La pédagogique de groupe : Quelles questions pose le travail de groupe ? 

Pourquoi faire travailler les élèves en groupe ? 

Comme cité plus haut, la pédagogie la plus rassurante pour un enseignant, débutant qui plus est, est celle où il maitrise sa classe et où le silence, vecteur d’une « bonne » maitrise de classe est présent. Mais ce cours en dialogué, chéri par de nombreux enseignants, est le moyen pour qu’un seul élève à la fois soit actif tandis que le reste de la classe lui, est passif face à l’échange qui se déroule devant lui. Le travail de groupe, implique une participation active de l’ensemble des membres pour que le fonctionnement en soit assuré et positif. Il permet une reformulation de la part des élèves, et surtout la réussite d’un plus grand nombre d’entre eux. La notion de plaisir relative au groupe n’est pas forcément présente lors des séances d’entrainement individuelles. C’est le fait de présenter les choses avec ses mots, de mieux comprendre en échangeant avec ses pairs et surtout en s’amusant, qui rend l’activité attrayante. C’est un changement profond de la vision du travail pour des élèves qui ont assimilé l’image du « bon élève » en y associant des qualités comme le calme, le fait de recopier proprement ses leçons et présenter son travail de manière très soignée. Pour les élèves ayant plus de difficultés au contraire, il permet de sortir de cette relation parfois conflictuelle face au travail individuel. Certains élèves en difficulté restent passifs face aux apprentissages, tandis que pour une grande majorité, ils s’agitent et se protègent face à l’échec. Concernant l’enseignant, faire travailler des élèves en groupe fait assimiler une notion parfois oubliée par les enseignants qui cherchent le 100% de réussite le plus rapidement possible. C’est la notion de tâtonnement et d’apprentissage par essai-erreur. Cette nouvelle modalité de travail serait assimilée par les élèves après plusieurs séances d’essais et d’ajustements. C’est une prise de risque par l’enseignant qui représente un cheminement formateur tant pour l’élève, que pour lui-même. Cette modalité de travail doit être justifiée et réfléchie en fonction de l’objectif travaillé. Jean Proulx explique en 1999 « Il est erroné de penser qu’on apprend en équipe ; on apprend par l’équipe. » Le groupe est donc un moyen  d’apprentissage au même titre que l’entrainement individuel.

Mais alors, de quoi parlons-nous quand nous parlons du groupe ? C’est une organisation de personnes, ici d’élèves, qui respectent des règles mais où la soumission à une figure d’autorité au sein du groupe n’existe pas. Elizabeth Cohen explique en 1994 que la délégation de l’autorité [de l’adulte] induite dans  le travail de groupe permet de rendre les élèves responsables. La supervision de l’enseignant doit être discrète et lointaine, afin de responsabiliser les élèves et les habituer à travailler de cette manière. L’appellation groupe est à différencier de l’équipe qui induit une notion de compétition inter-groupe, qui n’est pas le but de cette modalité. Le groupe est un ensemble qui implique des échanges et une égalité entre les membres. Paul de Visscher explique en 2001 que les traits essentiels d’un groupe sont  premièrement, qu’il n’existe pas sans interactions et sans une interdépendance entre les membres. Ensuite, le groupe a un objectif ou but commun et les membres ressentent un sentiment d’appartenance à celui-ci. Et finalement, une influence mutuelle de la part de tous les membres, une certaine motivation et l’obéissance aux lois régissent le groupe. Le travail en groupe exclut donc le modèle de transmission frontal ; l’enseignant doit laisser les élèves discuter et échanger en perdant son statut d’autorité suprême et de point de référence.

Pourquoi le travail de groupe plutôt que le travail individuel ? 

La classe ordinaire que nous connaissons aujourd’hui en tant qu’enseignant a subi de nombreux changements pour être telle qu’elle est aujourd’hui. Elle n’était qu’un regroupement d’enfants dans une même pièce, surveillés par un maitre qui tentait de faire régner l’autorité. Cependant, aucun échange n’était envisagé avec d’autres camarades. Depuis environ cent ans, bien que définie comme construction sociale par Foucault , elle sert selon lui à garantir un ordre et une organisation du temps et de l’espace.  Le cours magistral, devenu cours en dialogué a rempli peu à peu l’ensemble de l’emploi du temps des élèves. Mais ce modèle ne doit pas être le seul, car le travail de l’enseignant est de permettre l’accès aux connaissances par le biais de plusieurs formes de pédagogies, sinon sa pratique en serait appauvrie. La classe idéale, se composerait donc de trois types de pédagogies afin de garantir l’apprentissage de tous : le travail individuel, le travail en binôme et le travail de groupe. Concentrons-nous sur le travail individuel et sur le travail de groupe. Les avantages du travail individuel, sont une classe silencieuse, mais le silence implique t-il une classe qui travaille ? Le travail individuel permet de laisser les élèves longtemps sur une activité mais oblige à différencier pour les élèves très rapides. Il permet également une forme de passivité aux élèves qui vont attendre la correction, sans au préalable entrer dans une réelle réflexion. Le travail de groupe quant à lui, permet de nombreuses interactions et des échanges entre pairs. Mais implique aussi plus de bruit, un côté affectif assez fort pour certains élèves et une certaine passivité chez d’autres. Changer la pédagogie permet de faciliter la réception et l’assimilation. L’enseignant ne doit pas oublier qu’il s’adresse à un groupe hétérogène et que chacun va recevoir le cours de manière différente. Le travail de groupe permet d’installer un doute constructif dans la tête de l’enfant, car confronté à l’avis d’autres élèves, il doit se forger son propre avis. Ce processus d’ajustement le guidera vers une pensée personnelle et construite qui lui servira en dehors du champ scolaire ; dans sa vie future. Philippe Mérieu expose quatre points qui justifient le recours au travail en groupe. Il considère le  groupe comme :
– Une réponse logistique au manque de place ou de matériel pour les enseignants
– Un accélérateur du processus d’apprentissage
– Un instrument à la construction de la pensée rationnelle
– L’exigence de la qualité  .

De plus, le temps de travail réel passé sur la tâche peut être questionné dans les deux cas et permet de favoriser le travail de groupe par rapport au travail individuel. En effet, une étude menée par la Beginning Teacher Evaluation Study démontre après plusieurs observations que les élèves livrés à eux-  mêmes lors d’exercices individuels font souvent autre chose. Cette méthode provoquerait donc, le plus grand niveau de désengagement. Les exercices individuels qui ne font pas toujours sens, sont le meilleur moyen de perdre les élèves qui n’ont pas toujours les clés pour comprendre et terminer la tâche. Les élèves reçoivent, de manière générale, très peu d’informations sur le but de la tâche qu’ils ont à effectuer. Le travail de groupe permet aux élèves d’être actifs et de faire évoluer ceux en difficultés grâce aux échanges et l’aide des pairs. Il permet de réviser de manière productive les concepts et de rendre le groupe responsable de son apprentissage afin de l’enrôler dans l’activité. Elizabeth Cohen met en lumière deux types d’objectifs du travail en groupe, les objectifs d’ordre intellectuel et social . Les deux principaux avantages de cette modalité de travail sont, un temps de concentration plus long sur la tâche et rend donc disponible l’enseignant pour les élèves qui le nécessitent. Concernant l’aspect intellectuel, elle explique que l’appropriation nécessaire lors de l’introduction d’une notion, passe par l’application à plusieurs supports et dans divers contextes. Cependant, le travail de groupe doit répondre à une condition pour qu’il soit bénéfique ; la tâche ne doit pas faire appel à la mémorisation ou l’application simple d’une règle, mais plutôt sa conceptualisation. De plus, expliquer un concept à ses pairs permettrait un apprentissage conceptuel plus poussé. Cette explication aiderait également les élèves pour qui, ce concept ne serait pas acquis. Un des points importants mis en avant par Elizabteh Cohen est l’expression orale . En effet, les  activités de groupe amélioreraient la communication orale, pour laquelle la pratique active est indispensable. Les exercices individuels, ne seraient pas suffisants compte tenu du court temps que correction collective qui parfois les clôturent.

Pour les apprentissages d’ordre social, lorsque les membres d’un groupe s’engagent dans une activité, ils s’influencent entre eux. Cependant il est essentiel de préparer la classe à ce genre d’activité afin d’instaurer un cadre et les relations qui la composent. Cette modalité de travail permet également aux élèves de se préparer à leur futur rôle d’adulte. Les élèves agissant en autonomie vont décider de la manière dont ils vont réaliser la tâche et la planifier. Ils ont d’avantage l’impression de contrôler leurs apprentissages. Ce procédé permet de faire contrepoids avec la méthode traditionnelle, dans laquelle l’enseignant dirige tout.

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Table des matières

Introduction
I. Partie théorique
I.1.La pédagogique de groupe : Quelles questions pose le travail de groupe ?
I.1.1.Pourquoi faire travailler les élèves en groupe ?
I.1.2. Pourquoi le travail de groupe plutôt que le travail individuel ?
I.1.3. Dérives et limites du travail de groupe
I.2.Les fondements scientifiques sur lesquels repose le travail de groupe
I.2.1.Le conflit socio-cognitif
I.2.2.Les grandes théories concernant le travail de groupe
I.3.Comment organiser le travail de groupe
I.3.1.Organiser les groupes
I.3.2.Organiser le travail
I.3.2.1.Consignes
I.3.2.2.Temps
I.3.3.Le rôle de l’enseignant
II. Partie pédagogique
II.1.Situation initiale
II.1.1.Contexte
II.1.2.Constitution des séances
II.1.2.1.Français
II.1.2.2.Mathématiques
II.2.Dispositif
II.2.1.Mise en place
II.2.1.1.Première séance de français
II.2.1.2.Première séance de mathématiques
II.2.1.3.Questionnaire
II.2.2.Dernières séances
II.2.2.1.Français
II.2.2.2.Mathématiques
III. Analyse et ajustements du dispositif
III.1.Regard des élèves sur le dispositif
III.1.1.Premier questionnaire
III.1.1.1.Tableau comparatif des réponses au premier questionnaire
III.1.1.2.Analyse du premier questionnaire
III.1.1.3.Discussion et mise en place de règles
III.1.2.Deuxième questionnaire
III.1.2.1.Tableau comparatif des réponses du deuxième questionnaire
III.1.2.2.Analyse du deuxième questionnaire
III.1.3.Changement des comportements
III.2.Composition des groupes
III.2.1.Homogénéité ou hétérogénéité
III.2.2.La motivation influe sur les résultats
III.3.Gestion de la séance
III.3.1.La tâche proposée
III.3.2.Les consignes
III.3.3.Le temps
III.3.4.La correction
III.3.5.Du côté de l’enseignant
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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