Pourquoi analyser un conflit environnemental ? 

Proposition de typologie des conflits environnementaux

Pour terminer cette partie consacrée à définir ce qu’est un conflit environnemental, nous pouvons essayer de proposer une typologie des différents conflits environnementaux rencontrés lors de mes lectures.
Ainsi, un conflit environnemental peut être un conflit d’aménagement. En effet, la construction d’unnouveau bâtiment ou d’une nouvelle route par exemple, peut susciter des oppositions au nom du respect de l’environnement. C’est le cas par exemple du projet Val Tolosa, à proximité de Toulouse,qui a pour vocation la construction d’un grand centre commercial sur un espace « naturel ». Les opposants au projet défendent cet espace, afin d’y préserver la biodiversité.
Un conflit environnemental peut également être un conflit de nuisance, où une structure ou une pratique amène des nuisances à l’environnement. C’est le cas des l’installation d’éolienne par exemple, qui rencontre des oppositions vis à vis de la dégradation du paysage.
Un conflit environnemental peut aussi être lié à l’accès aux ressources naturelles.
En effet, la rareté d’une ressource a tendance à favoriser le climat conflictuel, car elle attise la compétition entre les divers acteurs qui veulent l’utiliser. C’est le cas notamment du conflit autour du Nil entre l’Egypte et l’Ethiopie, qui se disputent le partage de l’eau.
Nous pouvons finalement rajouter le conflit d’usage, avec l’utilisation de certains produits, notamment dans l’agriculture, qui est aussi souci de conflit environnemental.
Mais aussi d’usage de l’espace, avec plusieurs usages sur un même espace, c’est le cas par exemple des changements de périmètre de certains espaces protégés, qui obligent certains acteurs à changer leur mode de vie.
Evidemment, cette typologie reste exhaustive et mériterait d’être plus approfondie.
Il faut aussi souligner qu’un conflit environnemental n’est pas défini que par une même typologie, mais qu’il en croise plusieurs. De ce fait, la construction d’un barrage peut apparaître comme un conflit environnemental qui croise un conflit d’aménagement (le barrage), un conflit de nuisance (mauvaise intégration paysagère), et un conflit d’accès (la ressource en eau sera appauvrie en aval).
Il est donc assez difficile de fournir une typologie propre à un conflit environnemental, même si le système schématique de l’émergence du conflit reste similaire d’un conflit à un autre.

Système d’acteurs et analyse du conflit

Les acteurs

Un conflit est composé de plusieurs groupes d’acteurs. Nous distinguons dans ces groupes, de manière générale, deux grandes positions d’acteurs principaux. En effet, nous avons les « pour » et les « contre », les « oui » et les « non », les opposants et les partisans, les « locaux » contre les « globaux ». Mais ce serait réducteur de considérer les systèmes d’acteurs d’un conflit à ces deux prises de positions principales. Il ne faut pas se limiter aux opposants et aux partisans d’un conflit autour de l’environnement.
Un système d’acteurs conflictuel est également composé de nombreux acteurs intermédiaires, qui ne n’ont pas de position catégorique et qui jouent parfois dans les camps opposés pour défendre eux-mêmes leurs intérêts. Ce sont des acteurs qui peuvent aussi être sollicités par les acteurs principaux pour intervenir dans le conflit, comme les pouvoirs publics par exemple. L’Etat fixe des règles et des lois face à l’environnement, mais parfois, malgré le respect de celles-ci, cela ne suffit pas à écarter un conflit. Ainsi, les opposants d’un projet vont naturellement interpeller l’Etat pour qu’il puisse faire jouer son pouvoir, et éventuellement annuler un projet. Les acteurs d’un conflit essaye aussi, par la sollicitation d’acteurs intermédiaires, de créer un réseau solide et d’avoir un discours plus imposant. Le fait d’avoir une association qui soutient une position est un plus dans un conflit environnemental, car elle alerte les personnes qui au premier regard ne se sentent pas concernées. Il s’agit là d’une stratégie de communication, pour donner plus de poids à ce que l’on défend, avec une certaine médiatisation.
De ce fait, dans les conflits environnementaux, les associations et les ONG paraissent jouer un rôle incontournable dans l’expression et les aboutissants de celui-ci.
En effet ils prennent souvent part au conflit en fournissant des moyens d’actions et financiers, et surtout car ils ont un réseau d’acteurs derrière eux, qu’ils peuvent facilement mobiliser. Les ONG sont connues pour mener des actions médiatiques, ce qui leur vaut par moment des poursuites judiciaires. Nous pouvons prendre la cas par exemple de l’ONG Sea Sheperd qui se lance régulièrement dans la chasse aux activités de pêche de certaines espèces animales, ou qui s’attaquent à des acteurs non respectueux de l’environnent maritime. Les actions de cette ONG peuvent aller parfois jusqu’à la violence, et certains de leur membres ont déjà eu recours à la justice.
Les articles scientifiques consultés évoquent les OSCE qui sont les organisations de la société civile de défense de l’environnement. Les auteurs nomment ainsi les associations locales qui luttent en faveur de l’environnement, et dans lesquelles sont intégrées les ONG.
Le corps de presse, et plus généralement tout corps en capacité de véhiculer de l’information, est un acteur clé lors de conflits environnementaux. En effet, il peut être sollicité pour véhiculer des arguments, ou bien il décide de prendre son propre partie. Il permet aussi de médiatiser le conflit, afin que celui-ci sorte des frontières locales.
Cependant, la presse a tendance à prendre partie, il faut donc consulter plusieurs journaux pour avoir une idée du conflit la plus neutre possible.
Comme nous l’avons vu précédemment, un conflit n’est pas dans une logique linéaire mais connait des phases d’apaisement et des phases plus expressives. Ce sont les acteurs qui rythment ces phases. En effet, un conflit est aussi un processus d’échange entre les acteurs. Ainsi, les dialogues et les actions influencent directement les phases temporelles d’un conflit.
En conclusion, un conflit mobilise différents acteurs qui prennent leur position en fonction de leurs opinions et de leurs intérêts. L’études des conflits environnementaux permet donc d’analyser les rapports entre les acteurs et un espace.
Un conflit est un objet qui s’exprime via les arguments des acteurs qui le composent. Chaque acteur se positionne en fonction de ce qu’il défend, et chacun à des formes et moyens d’expression différents. Ainsi, un conflit peut s’exprimer par différents degrés de « violence ». Les formes d’expression peuvent aller du simple autocollant posé sur une voiture, aux manifestations de rue, au recours judiciaire et au développement d’oeuvres artistiques.

Pourquoi analyser un conflit environnemental ?

L’objectif d’analyser un conflit environnemental est de pouvoir cerner les jeux d’acteurs pour avoir une vision d’ensemble du conflit. En effet, cette analyse permet d’en savoir plus sur la société dans laquelle se situe le conflit. Elle permet aussi de connaître les liens qui existent entre les conflits et l’environnement, et la place qu’occupe l’Homme dans ces deux notions.
Ainsi, pour analyser un conflit environnemental, il est d’abord nécessaire de comprendre les enjeux soulevés par le conflit, c’est à dire comprendre pourquoi une partie de la population ne veut d’un projet, et pourquoi une autre partie est plutôt d’accord. Nous voyons apparaitre de plus en plus dans les articles consultés la notion de « mouvement social environnemental » (MSE), pour qualifier les formes de manifestations d’opposition à certains projets environnementaux. En effet, le terme « social » est important dans l’analyse d’un conflit environnemental. La capacité pour une société de rentrer en conflit pour l’environnement reflète la considération qu’elle lui porte. Elle reflète également son niveau démocratique.
Je ne vais pas détailler dans cette partie la méthodologie employée pour aborder un conflit environnemental, car cela est fait dans la partie III de ce travail, avec un cas d’étude précis. Cependant, je vais apporter ici quelques éléments fondamentaux dans l’approche analytique de ces conflits.
Tout d’abord il me parait nécessaire d’identifier à quel moment un conflit émerge.
Un conflit qui émerge avant la mise en oeuvre d’un projet ne constitue pas les mêmes enjeux qu’un conflit émergeant une fois le projet réalisé, car il n’y a pas la même connaissance des impacts sur l’environnement. Pour le premier cas, les impacts sont supposés, alors que pour le deuxième les impacts sont connus. Le conflit ne sera alors pas porté sur les mêmes enjeux.
L’identification des acteurs est aussi une étape obligatoire. Cela permet de pouvoir le jeu entre les arcatures et comprendre leur stratégie de communication pour défendre leurs arguments. De ce fait, il semble utile d’étudier les formes d’expression utilisées par ces acteurs. Cela peut passer par la presse, les marches, les ZAD, les pétitions, etc. On peut ainsi quantifier le niveau de violence d’un conflit.
Charles Tilly utilise une « méthode de comptage d’évènements par type » pour 2 analyser les conflits politiques en URSS pendant la Guerre Froide. Cette méthode est également applicable pour les conflits environnementaux. Le principe est de répertorier les types d’évènements liés au conflit que nous trouvons dans les sources médiatiques, pour ensuite les classer et les comptabiliser. Cela permet, en les classent de manière chronologique, d’avoir les tendances du conflit, comme le montre le graphique ci dessous.

L’eau, une ressource conflictuelle

Un conflit d’usage

L’eau est une ressource indispensable pour l’Homme, qui lui est utile pour plusieurs usages. De l’usage domestique à l’usage industriel en passant par l’usage agricole, l’eau permet à une société de vivre et de se développer. Face à tous ces usages, l’eau devient une ressource convoitée, qui attise la concurrence et qui doit être partagée. Seulement, chaque acteur privilégie ses propres intérêts, ce qui rend le partage équitable difficile, souvent source de conflit.
La consommation augmente, en lien avec l’essor démographique, les usages deviennent de plus en plus gourmands en eau. En effet, l’irrigation pour la culture intensive est un exemple de cette consommation excessive de l’eau. De plus, l’utilisation de procédés modernes comme l’épandage de pesticides pollue les eaux de surface et souterraines, ce qui dans certaines zones du globe les rend inutilisables. La pénurie d’eau n’est cependant pas égale partout dans le monde, des zones sont plus conflictuelles que d’autres, c’est le cas du bassin du Nil. Cela pourrait encore s’accentuer dans les décennies à venir suite au changement climatique.
De nouvelles techniques ont alors vu le jour pour répondre à cette raréfaction de l’eau, comme dessaler l’eau de mer, ou pomper les eaux fossiles. Tout cela n’est pas sans conséquence sur l’environnement, ce qui attise encore le plus le procédé conflictuel.

L’eau à l’origine de conflits interétatiques

Les conflits liés à l’eau entre Etats sont souvent les plus médiatisés. Il s’agit principalement de tensions entre Etats occupant un même bassin fluvial, et qui doivent donc partager leurs eaux. La consommation en amont a des effets sur la consommation en aval, c’est pourquoi la construction de barrage ou encore la pollution sont des facteurs conflictuels. De plus, un pays en développement, et qui a donc besoin d’eau, va se sentir légitime dans l’utilisation excessive d’eau. Ainsi, les conflits interétatiques se situent principalement autour de bassins fluviaux comme nous le montre les nombreux conflits au Proche-Orient, autour des bassins du Nil et du Jourdain, mais aussi autour des aquifères dans le Sahara par exemple entre la Libye et l’Egypte.
Ces conflits souvent présentés comme des « guerres de l’eau » sont à relativiser.
En effet, bien que l’eau soit source de conflit, elle ne fait que renforcer des tensions politiques déjà existantes. Ainsi, lors de la fermeture du détroit de Tiran en 1967 par l’Egypte responsable de la Guerre de Six Jours, les relations politiques entre Israël et l’Egypte était déjà au plus mal, cette fermeture fut le prétexte pour lancer la guerre.

L’eau à l’origine de conflits internes

Les conflits sur l’eau sont parfois internes à un pays, et causent des affrontements intercommunautaires. Il s’agit là aussi d’un partage de l’eau qui n’est pas équitable ou de l’arrivée d’un nouvel usage qui condamne les usages d’origine à s’adapter au partage de la ressource. Cela peut être du aussi à une mutation des usages qui deviennent plus modernes et plus performants. Ainsi, en Arizona à la fin du 19e siècle les fermiers se sont opposés entre eux suite au développement de l’irrigation, la demande a donc augmenté mais elle a vite été confrontée à la sécheresse de la région. Par rapport à l’usage souhaité, la ressource était donc insuffisante pour que tout le monde puisse l’utiliser, ce qui a donné lieu à un conflit. Peu de temps après, la vallée de l’Owens a été le théâtre des California Water Wars où les agriculteurs locaux sont entrés avec la ville de Los Angeles.
La ville avait alors construit un aqueduc pour s’alimenter, détournant ainsi les eaux de la vallée, et réduisant la ressource pour les agriculteurs.
Les conflits liés à l’eau sont des donc des enjeux forts en environnement et en géopolitique, ils résultent principalement d’un conflit d’usage. C’est un objet qui parait alors intéressant à étudier, de plus qu’il s’inscrit dans une perspective future avec le contexte de changement climatique. Il permet également de voir comment réagit la société face à un manque d’eau, et de voir leur capacité sociale d’adaptation. En effet, il ne faut pas confondre « pauvreté » et « pénurie » en eau. La pauvreté part du constat que l’eau n’existe pas, alors que la pénurie défend l’existence de l’eau, mais qu’elle est insuffisante pour les usages qui la sollicitent.

La partie sud du Chili, dominée par la glace (à partir de la 42e parallèle)

Dans la partie Sud du Chili, à partir de la 42e parallèle, la Cordillère des Andes devient moins imposante, et la dépression commence à disparaitre. C’est dans le sud de cette zone que se situe la Patagonie.
Le nord de cette partie est dominé par un climat océanique avec des hivers doux et des été frais. La proximité avec le pôle Sud, et l’influence océanique explique le climat subpolaire océanique de la partie sud de la zone, c’est à dire un climat humide et froid sans être polaire. Ainsi, dans la partie sud du Chili, les précipitations sont beaucoup plus fréquentes que dans la partie nord, ce qui explique la présence de nombreux fleuves et d’un réseau hydrographique important. En effet, sur le versant pacifique des Andes, les précipitations sont de l’ordre de plusieurs mètres par an, pour se réduire à moins de 300 millimètres sur le plateau de Patagonie. Plus nous descendons vers le sud du Chili, plus le sol est recouvert de calottes glaciaires, dont la troisième calotte du monde en terme de superficie, le Campo de Hielo Sur (13 500 km2).
Ce qui fait également la particularité de cette zone est son aspect émietté. En effet, elle est composée de nombreuses îles et îlots séparés par des fjords, c’est à dire des vallées glaciaires envahies par les eaux marines.

La végétation de la partie sud du Chili n’est pas homogène, étant donné la diversité climatique qui s’y trouve. Au nord nous avons la forêt nord-patagonienne sempervirente composée principalement d’essences proches du hêtre comme le hêtre de Magellan, ou le coigüe. Cette forêt est remplacée au sud par une forêt subantarctique, qui est caducifoliée sur le versant andin, et sempervirente sur la côte Pacifique. La forêt caducifoliée est dense et bloque la luminosité, ce qui bloque la formation d’une strate arbustive. La forêt sempervirente est quand à elle composée de fougères, de plantes herbacées, et de cannelles de Magellan. Le Plateau de Patagonie est composé de graminées formant ainsi une steppe, et d’un toundra et de tourbières sur la côte.

L’économie du Chili et son intégration mondiale

Le modèle économique chilien

Le Chili est divisé en quinze régions, allant du nord au sud. La délimitation des régions chiliennes s’accorde avec le découpage physique et climatique du pays.
La population chilienne est composée principalement de descendants de populations ethniques, qui existent encore aujourd’hui. Ainsi, nous avons un mélange culturel que le pays a tenté d’unifier en véhiculant un modèle gouvernemental homogène qui exclue ces diversité culturelles.
De ce fait, les communautés ethniques qui existent encore aujourd’hui ont tendance à être ignorées lors des décisions gouvernementales. Nous assistons alors à des revendications portées par ses peuples pour pouvoir avoir une identité propre. Nous avons par exemple les Mapuches dans le sud (600 000 en 2002), et les Aymaras (200 000) et les Atacamenos (21 000) dans le nord. A noter que ces revendications sont récentes, du fait de la fin de la dictature relativement récente.
Le PIB chilien est en croissance depuis la fin des années 80, suite à la mise en place du « modèle chilien » qui est un modèle libéral, et qui favorise l’ouverture économique, incitant les entreprises à venir s’installer sur son territoire.
Avec ce modèle « chilien », les entreprises d’extraction minière sont donc venus s’installer en nombre au Chili. Les exportations de cuivre représentent 40 % du total des exportations chiliennes dans les années 2010, le Chili produisant un tiers de la production mondiale de cuivre, ce qui en fait le premier producteur mondial. Cependant, cette force économique liée aux ressources naturelles minières dépend de l’évolution des cours des matières premières. De ce fait, le Chili a intégré plusieurs institutions marchandes internationales comme l’Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR), la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), et de l’Organisation de coopérations et de développement économique (OCDE). Il est également un pays associé dans le Marché Commun du Sud (MERCOSUR), et la Communauté andine des Nations (CAN).
La croissance économique cause également des problèmes sociaux et environnementaux.En effet, les zones rurales ont tendance à se dépeupler au profit des zones urbaines et des industries. Nous avons donc des disparités régionales, avec des inégalités de peuplement, que l’Etat a encore du mal à prendre en considération, du fait d’un pouvoir qui pratique peu la décentralisation.De plus, la mise en place d’infrastructures lourdes se fait souvent au profit de l’installation de nouvelles entreprises.
Au niveau environnemental, les activités chiliennes ont tendance à le dégrader. c’est le cas de la pêche intensive, des activités minières ou encore de la déforestation.
Ainsi, avec une disparité physique et régionale, il parait nécessaire de faire un tour d’horizon des grandes régions du Chili, afin de mieux les cerner individuellement. Pour cela, je me suis concentrée sur les parties physiques décrites précédemment, auxquelles la population chilienne doit s’adapter.

La région d’Atacama, région aride et minière

Nous allons nous concentrer sur une région du Chili en particulier, celle qui abrite le projet controversé de Pascua Lama, il s’agit de la région d’Atacama. C’est la région III, et elle se situe dans la partie nord du pays. Elle a une superficie de 75 176 km2, avec 312 486 habitants en 2015, ce qui lui fait une densité de 4,16 habitants au km2. C’est donc une région peu densément peuplée. Elle est divisée en trois provinces, celle de Chanaral, celle de Copiapo, et celle de Huasco, du nord au sud. La capitale régionale est Copiapo, où est basée la gouvernance de la région, le Gouvernement Régional d’Atacama. Il est composé d’un maire défini par le président chilien, et d’un conseil régional élu par la population régionale. Le Gouvernement Régional a pour but de veiller au développement social, culturel et économique de la région.
Cette région est formée, à l’ouest de la cordillère de la côte, et à l’est des Andes qui vont jusqu’à 5000 mètres. Entres ces deux cordillères, nous trouvons quelques reliefs, pouvant aller jusqu’à 1000 mètres d’altitude, et des vallées où les fleuves s’écoulent de l’est vers l’ouest.Pascua lama Avec une partie de la région située dans le désert d’Atacama, le climat est désertique, chaud, sec et aride. La température maximum est autour de 30°C, et la minimum de 12°C, avec 50 mm de précipitations par an, ce qui est peu. Les Andes ont une température plus froide, avec une forte amplitude thermique.
L’activité principale de cette région est l’extraction de minerais, qui représente un quart de la production nationale, notamment le cuivre et le fer. Mais aussi, en moindre mesure l’agriculture, qui se développe le long des fleuves dans les vallées et qui utilise des procédés d’irrigation. Nous y trouvons la production d’olives, mais aussi des vignobles. Le raisin est exporté, et est utilisé localement pour faire du pisco, l’eau de vie locale. Nous trouvons également de l’élevage caprin et ovin. Le tourisme commence aussi à trouver sa place, surtout pendant la période de floraison du désert. La ressource en eau est convoitée, et cause de la concurrence entre les différents acteurs. 70 % de la population totale de la région vit dans les villes de Copiapo et de Vallenar, les zones rurales sont donc peu peuplées. Le taux de chômage, au 30 juin 2016 est de 8,9%, ce qui en fait le taux le plus élevé du pays, bien que celui-ci soit en baisse.
La communauté indienne des Diaguitas vit dans cette région. Ils font partie d’une communauté agricole, la Comunidad Agrícola Diaguita Los Huascoaltinos, composée d’environ 250 familles. Ainsi, leur territoire a été reconnu en 2006 par le Chili, tout comme leur statue légal d’autochtone. Ils vivent principalement de l’agriculture, en produisant des fruits et pratiquant l’élevage de lamas. Ils échangent ainsi ces produits avec d’autres communautés, et les vendent sur les marchés locaux. Cependant, leur mode de vie agricole est menacée par les pollutions des eaux liées à l’activité minière.

Les communes à proximité du projet

Le projet de Pascua Lama est situé sur la commune d’Alto del Carmen, bien qu’il soit éloigné des zones habitées. Seulement, la notion de commune n’est qu’une délimitation administrative. En effet, la commune est composée de plusieurs districts qui représentent un total d’environ 5 000 habitants (en 2012), Alto del Carmen ne comptant que 671 habitants. Il s’agit donc d’une zone rurale, qui dispose d’un service de santé et de commerces alimentaires et quelques restaurants pour la période touristique. El Transito est le district le plus important de la commune, il compte 1250 habitants.

Méthodologie d’analyse du conflit

Il s’agit ici de présenter les méthodologies employées pour récolter les données et les informations autour du conflit de Pascua Lama.

Les articles scientifiques

Pour commencer ce travail, il me fallait tout d’abord avoir une vue d’ensemble des conflits en environnement, comme j’ai pu le développer dans la première partie de ce dossier. Je devais être capable de fournir une, voire plusieurs, définition des concepts autour du conflit, et d’y amener quelques réflexions, pour justifier la pertinence de mon sujet de recherche. Je me suis ensuite concentrée sur mon terrain d’étude et le conflit que j’ai décodé de traiter. Pour cela, en plus de mes connaissances déjà acquises lors des formations universitaires, j’ai sollicité des articles scientifiques, pour avoir des informations rapides, précises et complètes.
Ainsi, la manière la plus efficace d’avoir accès à des articles scientifiques est de faire appel à des bases de recherche de ressources numériques via internet. L’université met à la disposition des étudiants ces bases de recherche. De cette manière, j’ai commencé par consulter Cairn (cairn.info), qui regroupe des revues de sciences sociales et qui permet de faire une recherche par mots clés, afin de trouver les articles les plus pertinents. Il s’agit, selon moi, de la base de recherche qui m’a été la plus fructueuse car elle mobilise un grand nombre de revues, ce qui permet par moment de s’éloigner un peu de l’oeil géographique pour jouer sur le pluridisciplinaire comme la sociologie et la politique, et d’avoir accès à un grand nombre d’informations. Cependant, il faut être vigilant dans le choix des mots clés choisis, et être le plus précis possible, afin d’avoir les articles que nous recherchons vraiment, les plus utiles à notre recherche.
De ce fait, j’ai tout d’abord utilisé des mots clés assez larges autour des conflits, comme « conflit / environnement », puis autour des conflits liés à l’eau avec des mots comme « conflit / eau ». Cette première recherche est le résultat de ma première partie. Je me suis ensuite concentrée sur la zone d’étude, en cherchant des articles plus centrés sur le Chili. Pour cela, j’ai utilisé des mots clés comme « conflit / Chili », « conflit / eau / Chili », « eau / Chili », « eau / Atacama », « conflit / Atacama », « conflit / eau / Atacama ».

L’analyse de la presse

La presse est un outil incontournable quand nous devons traiter un sujet de recherche sans avoir l’opportunité de pouvoir nous rendre sur le terrain. Elle permet de pouvoir suivre l’évolution du conflit de manière chronologique en fonction de ce qu’elle publie. De plus, elle devient de plus en plus accessible avec internet.
La presse peut aussi être considérée comme un acteur du conflit. En effet, elle peut prendre partie, dénoncer, ou au contraire soutenir. Ainsi, lors de sa sollicitation, il faut veiller à ne pas rester cantonner qu’à une seule source pour avoir plusieurs discours et pouvoir analyser le conflit de la manière la plus neutre possible. Il est à noter que les sites de journaux en ligne m’ont permis de vérifier aussi la pertinence du sujet choisi, afin que je puisse voir s’il y avait assez de « matière » pour pouvoir diriger mon travail sur celui-ci, et ce fut le cas. Pour cela, j’ai tout simplement utilisé les mots clés « pascua / lama ».
Pour commencer mon travail de récolte de données par la presse, j’ai d’abord interpellé les journaux francophones, comme Libération (orienté politiquement à gauche), le Figaro (orienté à droite), le Monde, Courrier International, le Journal du Québec, et la Presse Canadienne. La recherche dans les journaux français n’a pas été la plus pertinente, juste quelques références dans Libération, le Figaro et le Monde. Le Figaro a surtout été intéressant car il permet de suivre le cours de Barrick Gold en bourse. Courrier International et le Journal du Québec n’ont rien donné, ce qui est étonnant car Barrick Gold est une entreprise canadienne. Cependant la Presse Canadienne a fourni de nombreux articles concernant le projet, mais un peu moins concernant le conflit. Je me suis ensuite tournée vers la presse anglophone, en sollicitant The Guardian, BBC et New York Times. J’ai alors obtenu au total 12 articles allant de 2003 à 2013.
Cependant le nombre d’articles restent trop faibles pour fournir un travail précis, de plus que certains se répètent.

 

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Table des matières
Introduction 
Partie I 
Le conflit environnemental en géographie 
I – Comment les géographes définissent-ils le conflit environnemental ?
A – Les dimensions spatiale, temporelle et sociale
B – Proposition de typologie des conflits environnementaux
II – Système d’acteurs et analyse du conflit
A – Les acteurs
B – Pourquoi analyser un conflit environnemental ?
III – L’eau, une ressource conflictuelle
A – Un conflit d’usage
B – L’eau à l’origine de conflits interétatiques
C – L’eau à l’origine de conflits internes
Partie II 
Présentation de la zone d’étude et du projet Pascua Lama 
I- Approche multiscalaire de la zone d’étude
A – Le Chili : un pays contrasté
B – La région d’Atacama, région aride et minière
C – Les communes à proximité du projet
Partie III 
Le conflit de Pascua Lama 
I – Méthodologie d’analyse du conflit
A – Les articles scientifiques
B – L’analyse de la presse
C – Les données disponibles sur internet
D – Les ouvrages
II – Présentation du conflit et des différents acteurs
III – Représentation du conflit et des acteurs
A – Tableau des acteurs et de leurs actions
B – Création d’une frise chronologique
C – Représentation des jeux d’acteurs
Conclusion 
Bibliographie 
Tables des figures

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