LE MONUMENT, PATRIMOINE, AU SERVICE D’UN PROJET POLITIQUE
Plusieurs auteurs (Chastel et Babelon, 2008 ; Poulot, 2006) considèrent que la Révolution française marque une nouvelle étape dans l’histoire de la notion de patrimoine en Occident. La ferveur révolutionnaire s’est donnée comme mission de détruire les symboles de la monarchie et toutes les manifestations du faste honni. Cette ferveur, dont les stigmates sont encore apparents sur certains monuments, va s’arrêter avec la mise en place de la confiscation et de la nationalisation des biens. Les biens confisqués deviennent alors bien collectifs de la Nation. La démarche des révolutionnaires propose ainsi une nouvelle interprétation de l’histoire de ces monuments afin de servir le glorieux projet républicain. Comme témoins du talent de leurs réalisateurs, et non du goût de leurs commanditaires, les monuments regagnent ce qui est perçu comme leur place naturelle en qualité de bien national et c’est en cela qu’ils méritent protection. Cette nouvelle conception prend forme sous la plume de l’abbé Grégoire dans un rapport datant du 1er août 1794 où il dénonce les destructions opérées par le vandalisme et les moyens d’y remédier (Poulot, 2006). L’abbé Grégoire pose les fondements d’un nouveau statut permettant la préservation des monuments, des fonds de bibliothèques, des objets d’art… devenus biens nationaux. En s’opposant au vandalisme révolutionnaire, l’Abbé Grégoire recommande la préservation des biens en vertu de l’idée que les hommes ne sont que dépositaires des biens pour lesquels la société a le droit de demander des comptes. Le statut que propose l’Abbé Grégoire pour ces biens repose sur une conception proche de la définition actuelle du patrimoine qui ne se réduit pas aux monuments, mais tend à préserver toutes les manifestations matérielles d’une culture si humble soient-elles. Avec la proposition de l’Abbé Grégoire soutenue par la Convention, le rapport des révolutionnaires aux œuvres d’art, aux monuments, aux palais et aux édifices appartenant à la noblesse et à l’église est complexe. Ils représentent le luxe honni tout en devenant instruments au service du projet républicain. Dominique Poulot (2006) commente ainsi cette réappropriation : « L’ère nouvelle veut bénéficier de l’expérience et du talent naturel des hommes. Cela explique que le monument régénéré est celui qui, extrait du passé, vaut contre lui, pour l’avenir, en montrant que les valeurs présentes sont éternelles, mais qu’elles étaient naguère combattues parles méchants. Dans unmême mouvement qui brise les images corrompues de l’Ancien Régime, la Révolution prétend donc mettre à jour l’art authentique jusque-là relégué dans les réserves obscures du despotisme. » (p.75) Cette orientation en faveur de la préservation du patrimoine se concrétise tout le long du XIXe siècle, mais l’entreprise de préservation à l’échelle de la République se heurte à l’ampleur de l’œuvre et beaucoup déplorent la dégradation des monuments. Dans cette situation François Guizot, historien et ministre de l’Intérieur en 1830, met en place une politique de protection des monuments fondée sur une approche sociologique du patrimoine (Poulot 2006). En prenant en compte cette dimension, il instaure une conservation raisonnée. Il propose à cet effet la créationdu poste d’Inspecteur général des Monuments historiques occupé par Louis Vitet et ensuite Prosper Mérimée qui auront pour charge la réalisation d’inventaires.
RÉCITS DE VOYAGEURS ET DISCOURS SUR LES VILLES
Cet intérêt pour le tissu urbain des villes repose sur une collection d’édifices et d’objets qui se trouvent au centre des préoccupations d’érudits et de savants. La redécouverte des monuments historiques à travers toutes les villes d’Europe fait aussi naitre de nouvelles pratiques et de nouveaux intérêts que Dominique Poulot relate dans son livre Une histoire du patrimoine en occident ( 2006). En relevant les commentaires de l’auteur à propos de la littérature sur les villes du XVIe siècle et XVIIIe siècle, certains des faits qui y sont relatés nous paraissent révélateurs des premiers intérêts patrimoniaux pour les villes occidentales. En effet, les discours sur les villes, entre les XVIe et XVIIe siècles, consacrent leurs efforts à l’histoire religieuse des villes avec la fondation des ordres et des édifices de culte. Au XVIIe siècle, la littérature sur les villes ne se limite plus aux récits de fondations religieuses et aborde l’histoire des principaux monuments et des événements dont ils sont témoins. Cet intérêt évolue et se traduit au milieu du XVIIIe siècle par des écrits relevant ce qui doit être vu par le voyageur. Les voyageurs parcourant les grandes villes européennes acquièrent une légitimité et les organismes de gestion des villes mobilisent les moyens pour l’accueil des voyageurs et la préservation des monuments. À cette époque, l’intérêt pour les villes ne prend pas encore forme, le regard des voyageurs experts s’est progressivement détourné des monuments classiques pour s’intéresser aux édifices du Moyen-âge et a continué sa progression pour s’intéresser aux curiosités de chaque ville. Des villes comme Paris font l’objet de plusieurs publications qui proposent des itinéraires précis à travers académies, cabinets, galeries, palais, bibliothèques et monuments.Pour avoir une idée précise de l’intérêt pour les monuments au XVIIe siècle, Dominique Poulot (2006) fait référence au récit de voyage de Goethe en Italie (1786-1788). Nous nous intéressons à deux événements dans ce voyage. Le premier est la suspicion que suscite l’intérêt de Goethepour un château du Moyen-âge en ruine et sa relative indifférence aux édifices romains connusde par le monde. Goethe se trouve obligé de justifier cet intérêt devant des édiles locaux qui ne comprennent pas ce choix de ruine qui supplante la grandeur des édifices de la Rome Antique. Nous remarquons à travers cette anecdote que la notion de monument est parfaitement admise et assumée par la société qui en admet les canons. Dans une deuxième anecdote, on voit Goethe pris au piège, dans le cadre d’une visite d’un musée d’antiquités et de raretés, par des habitants qui lui proposent de lui faire découvrir autre chose : leurs vieux ustensiles et leurs outils, lui faisant ainsi subir leurs railleries. Cette plaisanterie nous renseigne sur les nouveaux intérêts des voyageurs et des érudits qui ne sont pas immédiatement assimilés par l’ensemble de la société. Ces nouveaux intérêts sont en fait diffusés et admis par la société grâce à la légitimité qu’acquiert le voyageur expert qu’incarne des personnages comme Goethe. Cet engouement des élites et des érudits européens pour la découverte des villes engage chaque cité dans des efforts de préservation et de mise en valeur de ses monuments. La ville de Nîmes, par exemple, se dote dès 1683 d’une Académie royale qui se porte garante de la préservation des monuments de la ville (Poulot, 2006). Cet exemple provincial renvoie à un phénomène patrimonial classique qui lie les petites cités aux grandes civilisations de l’Antiquité et qui touche l’ensemble des villes européennes. Au sujet des voyages de visite de monuments, cette activité invite érudits, intellectuels, voyageurs et savants à dénicher de nouveaux monuments – et à de plus en plus de découvertes -, ce qui élargit la qualification de « monument » à d’autres objets. Riegl considère ici qu’il y a une généralisation du concept de monument au XIXe siècle (Riegl, 2003). Cette généralisation est décriée par certaines voix contemporaines qui y voient un culte du dérisoire au détriment du monument exceptionnel.
LA NOTION DE « PATRIMOINE URBAIN »
La question du patrimoine urbain, comme la notion du patrimoine, est une création occidentale et plus particulièrement européenne. L’élargissement à de nouveaux objets et l’émancipation de l’individu enclenchée depuis la Renaissance favorisent davantage la naissance de nouvelles formes de patrimoine et l’émergence de nouvelles valeurs centrées sur la sensibilité et la perception personnelle. Cette prise de conscience au début du XXe siècle d’un nouvel attrait pour les monuments, animé par une sensibilité pour les traces « du temps qui s’écoule », alors que jusque-là, l’érudition en était la clé, annonce des changements de fond et bouscule d’une part l’autorité des instances légitimes détenant la connaissance scientifique nécessaire à l’attribution d’un statut de patrimoine et, d’autre part, la définition des objectifs et des principes de procédures de préservation. C’est le développement de la notion d’interrelation entre l’architecture majeure, regroupant les monuments, l’architecture mineure, regroupant les édifices avoisinants sans valeurs esthétiques et historiques, qui a ouvert le débat et a permis la protection des abords des monuments. Le patrimoine urbain profite d’une accumulation d’écrits et de propositions qui couvrent la période historique de la fin du XIXe siècle aux années 1930. Ces propositions émanant de différents spécialistes ont deux motivations, la première est la préservation des ensembles. La seconde motivation propose une approche du développement de la ville intégrant les ensembles urbains historiques autres que l’approche progressiste qui les exclue. C’est dans la confrontation avec les exigences du développement du début du siècle que prend forme le « patrimoine urbain ». La notion de patrimoine, qui s’est développée dans une quasi-indifférence de l’urbain en tant qu’ensemble (Choay, 1992), voit le jour en Angleterre avec John Ruskin et William Morris. Inspirés par Naples et Venise, Ruskin et Morris proposent la préservation du bâti et de la structure globale dotés d’une valeur artistique et mémorielle. Le premier est plus connu pour ses prises de position pour le maintien des monuments avec le minimum de restauration et se place comme un opposant de Viollet-le-Duc qui vise par ses interventions les restitutions de l’intégrité de l’œuvre. Dans ses écrits John Ruskin accorde une valeur mémorielle à l’architecture domestique dont il prône la conservation dans le cadre de la préservation des villes préindustrielles. Lors de la parution de son livre The Seven Lamps of Architecture en 1856, il valorise l’architecture humaine. La posture de John Ruskin détonne dans une période de fascination pour l’architecture gothique considérée comme source d’inspiration. Son originalité vient à ce qu’il prône la préservation de l’architecture domestique en mémoire des générations passées, par piété pour leur travail et par respect pour l’identité qu’elle nous transmet. En attribuant le statut de monuments à des objets communs, il élargit la préservation à des édifices non dotés de valeurs exceptionnelles. Quant à William Morris, il se prononce en 1889 contre la rénovation entreprise à Naples et soutient que la taudification est un problème social et non un problème architectural ou urbain.
LES VILLES ANCIENNES FACE AU DÉVELOPPEMENT, L’INTERNATIONALISATION DU DÉBAT
À la fin du XIXe siècle, certaines villes européennes font l’objet d’interventions urbaines. Paris, au tissu urbain médiéval, subit les grandes percées haussmanniennes motivées par des objectifs hygiénistes et sécuritaires. Rome est choisie en 1870 comme capitale du nouvel État unifié et doit accueillir et répondre à de nouvelles fonctions. Les plans proposés en 1873 et 1883 introduisent du neuf dans l’ancien malgré une conscience de la part de certains politiciens que le développement de Rome devrait se faire à côté du centre historique (Queffelec 2006). Dans cette période dominée par les démarches progressistes, le théoricien de l’architecture autrichien Camillo Sitte (1843-1903) propose une approche de la ville fondée sur l’observation des espaces publics existants à travers des analyses de la morphologie de la ville préindustrielle et montre le rôle esthétique de ces caractères formels. Camillo Sitte pense le monde bâti selon la complémentarité de deux dimensions : pratique et esthétique (Choay 2006). Il désapprouve dans l’approche progressiste de l’urbain sa concentration sur les volets techniques et sa sousestimation de la dimension esthétique. Il dénonce le dégagement des monuments et insiste sur les liens entre le monument et son cadre bâti (Versaci 2006). À travers les analyses formelles, Camillo Sitte crée le concept de ville historique dont la valeur esthétique et historique est muséale. Elle ne peut, selon lui, répondre aux nouvelles exigences sociales qu’à travers des transformations. Cette approche ne met pas les villes historiques dans une catégorie à part, comme on le fait avec un monument ; il ne prétend pas non plus, comme Ruskin, que les villes historiques répondent aux nouvelles attentes. Selon cette approche, la ville historique est un secteur urbain comme les autres doté de problèmes spécifiques. Dans un premier temps, ne sont retenues des travaux de Gustavo Giovannoni que les propositions d’interventions dans les villes anciennes, laissant la notion de « patrimoine urbain », définie en 1930, dans l’ombre. Ces recommandations influencent les textes de plusieurs chartes et recommandations internationales. Ces textes reflètent, selon nous, l’évolution des positions des institutions internationales comme l’UNESCO, l’ICOMOS et le Conseil européen au sujet de la dimension patrimoniale des villes historiques. La première des chartes traitant des villes historiques et reprenant les thèses de Gustavo Giovannoni est la charte d’Athènes (1931) qui insiste dans l’article III sur les liens entre les monuments et leurs contextes. Cette question est reprise dans la charte de Venise (1964) dans les articles 6, 7 et 14 la charte aborde spécifiquement les sites monumentaux. Nous relevons que ces chartes demeurent centrées sur la notion de monument et emploient la locution « sites monumentaux » pour désigner les ensembles urbains historiques. La prise en compte des ensembles urbains historiques dans des textes internationaux se manifeste à l’échelle de l’Europe à travers les recommandations issues du Congrés sur le Patrimoine architectural européen du 21 au 25 octobre 1975 à Amsterdam qui vient conclure l’Année européenne du Patrimoine architectural organisé par le Conseil. Les recommandations désignent précisément les ensembles historiques comme éléments constituants, autant que les monuments, le patrimoine architectural européen. De plus les recommandations considèrent les structures des ensembles historiques plus propices au brassage de différentes classes sociales et à l’intégration de différentes activités. À l’échelle internationale, les travaux de la Conférence générale de l’UNESCO à Nairobi en 1976 aboutissent à des recommandations pour « la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine ». Les travaux de la commission recommandent aux États la sauvegarde des « Villes historiques » et « Quartiers urbains historiques » en tant que « patrimoine historique » témoin vivant des époques antérieures.
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Table des matières
Introduction
PARTIE I: LE PATRIMOINE URBAIN DANS LE DÉVELOPPEMENT DES ENSEMBLES URBAINS HISTORIQUES
Chapitre 1 : La préservation de l’urbain au nom du patrimoine et les impératifs de développement des villes
1. Le patrimoine et les tissus urbains
1.1 La notion de patrimoine
1.1.1 Du monument intentionnel au monument historique : naissance de la valeur historique
1.1.2 Le monument, patrimoine, au service d’un projet politique
1.2 Le contexte historique de la notion de patrimoine et ses liens avec l’urbain
1.2.1 Récits de voyageurs et discours sur les villes
1.2.2 La notion de « patrimoine urbain »
2. La prise en charge institutionnelle de l’urbain comme patrimoine
2.1 Le développement urbain et les villes anciennes, le patrimoine urbain défiant le modernisme
2.1.1 Les villes anciennes face au développement, l’internationalisation du débat
2.1.2 Le patrimoine urbain face au mouvement moderne
2.2 La prise en charge du patrimoine urbain en France
2.2.1 Les premières formes de préservation des tissus urbains historiques
2.2.2 La préservation des ensembles face à une conception unitaire du patrimoine
2.3 De la domination de l’approche fonctionnaliste à la prise de conscience du patrimoine urbain
2.3.1 Les raisons de la domination de l’approche fonctionnaliste
2.3.2 Les menaces de la table rase et la naissance d’une conscience patrimoniale des ensembles urbains historiques
2.4 La préservation des ensembles, facteur de dégradation de l’habitat dans les centres historiques
2.4.1 La préservation des abords et l’élargissement de la protection aux ensembles urbains
2.4.2 La situation critique de l’habitat dans les EUH sous le joug de la protection des abords
2.5 La loi Malraux : un concours d’initiatives
2.5.1 Les deux compétences de préservation et de développement mises en œuvre dans la loi Malraux
2.5.2 La négociation des enjeux entre ministères
3. Lecture critique de la préservation des ensembles urbains historiques et les liens avec le patrimoine urbain
3.1 Patrimoine urbain et développement urbain : obstination esthétique et sous‐estimation des attentes
3.1.1 La domination de deux cultures en apparence inconciliables
3.1.2 La dimension sociale au centre des préoccupations des interventions dans les EUH
3.1.3 Les débats autour des villes historiques à l’échelle de l’Europe
3.2 Les raisons du décalage entre attentes locales et réponses nationales
3.2.1 Le manque de lien dans la gestion du patrimoine entre le local et le national
3.2.2 La rupture entre le patrimoine et le projet
3.2.3 Le patrimoine urbain conciliateur de l’approche patrimoniale et du projet
4. Nouvelles perspectives et posture de recherche
4.1 La construction de la valeur patrimoniale de l’urbain
4.1.1 La mobilisation d’un système de valeur au service de la patrimonialisation
4.1.2 Le patrimoine urbain à la croisée du monument isolé et du paysage urbain
4.1.3 L’attribution de la valeur patrimoniale aux ensembles urbains
4.2 Les éléments constitutifs de la posture de recherche
4.2.1 L’ensemble urbain historique comme concept conciliant développement urbain et préservation du patrimoine
4.2.2 Approche communicationnelle : la conception intégrative du patrimoine
4.2.3 L’interface entre le local et l’institutionnel dans la mobilisation du patrimoine urbain
Chapitre 2 : Les efforts pour appliquer les dispositifs urbanistiques dès les années 1960 dans l’Intramuros d’Avignon pour concilier préservation et développement
1. Le terrain Avignon : la ville et son noyau historique
1.1 Avant le chemin de fer : Avignon, l’espace urbain d’une capitale échouée
1.1.1 L’histoire antique en réévaluation
1.1.2 Avignon intramuros, l’œuvre des papes
1.1.3 le maintien du statut de la ville après le départ des papes
1.1.4 Les bâtiments au service de l’État
1.2 Les changements économiques et la réorganisation spatiale de l’intramuros
1.2.1 L’implantation du chemin de fer et les tentatives de désenclavement de la ville
1.2.2 Le centre‐ville au goût de la belle époque
1.2.3 Hygiénisation du tissu médiéval
1.2.4 La domination de la valeur d’histoire chez les édiles locaux
1.3 Le début du XXe siècle à Avignon : la ville patrimoniale face aux exigences du développement
1.3.1 L’essor du classement
1.3.2 Les interventions urbaines à l’échelle du quartier
1.3.3 Le développement de la ville dans ses espaces libres
1.4 La maîtrise du développement
1.4.1 L’élan national d’aménagement
1.4.2 Le Plan Busquet
1.4.3 l’exaltation régionale
2. Les Archives municipales de la ville d’Avignon
2.1 La mémoire des actions dans la ville : les Archives de la Ville d’Avignon
2.1.1 Les documents de gestion des actions publiques
2.1.2 La constitution des archives de la ville d’Avignon
2.1.3 Les spécificités de la récolte des informations dans les archives
2.2 Première phase de récolte d’informations
2.2.1 La recherche par catégorie de projet
2.2.2 La construction d’une base de données
2.2.3 L’attention portée aux actions de gestion urbanistique
2.3 La deuxième phase de récolte d’information
2.3.1 Le déploiement des dispositifs de gestion urbanistiques
2.3.2 La reconstruction de la vie d’un projet
2.3.3 L’apport supplémentaire des entretiens dans la structuration des données
3. Présentation des dispositifs urbanistiques aux prises avec le patrimoine urbain
3.1 Les dispositifs de protection
3.1.1 Le dispositif de la loi Malraux comme alternative à l’approche fonctionnaliste
3.1.2 Les apports et les limites de la loi Malraux en rapport avec la notion de patrimoine urbain
3.2 Les dispositifs urbanistiques intégrés
3.2.1 Contrat Ville Moyenne
3.2.2 La Zone d’Aménagement Différé, l’outil administratif au service d’une action publique plus volontariste
Conclusion partie 1
PARTIE II: DE L’OBSERVATION D’UN CAS CRITIQUE À LA CONCEPTUALISATION DE LA PATRIMONIALISATION DE L’URBAIN
Chapitre 3 : La tension entre préservation et développement dans l’expérimentation de la loi Malraux et dans la tentative de mise en place d’un POS à Avignon
1. La Balance entre dessein local et objectif national
1.1 Le quartier en déclin entre rénovation et préservation
1.1.1 Les causes de la déchéance
1.1.2 Les premiers pas vers une reconstruction
1.1.3 Les partisans de la restauration : Le suivi rapproché du projet
1.2 L’intervention de l’État et la réorientation du projet
1.2.1 L’avenir du quartier entre modernisation et conservation
1.2.2 L’expérimentation à la place de la rénovation
1.2.3 L’opposition et la réaction des élus locaux
1.3 La confrontation des acteurs
1.4 La tentative échouée
1.4.1 L’initiative du directeur de l’architecture
1.4.2 Le critère de la cohérence au service de la préservation urbaine
1.4.3 Les concessions de la direction de l’architecture
2. Rénovation, conservation, cohabitation échouée
2.1 Les causes de l’échec
2.1.1 Échec technique, financier et esthétique
2.1.2 un contexte défavorable pour l’expérimentation
2.2 Les positions des acteurs
2.3 Une approche novatrice de l’ensemble manquée
3. Les tentatives d’instauration d’un dispositif de protection alternatif au secteur sauvegardé
3.1 Les premiers pas de l’élaboration du POS
3.1.1 La tentative de mise en place d’un POS sur le quartier des Infirmières
3.1.2 Le maire en faveur d’une rénovation urbaine par lots
3.1.3 Dans la Ville, des partisans de l’encouragement des initiatives des habitants
3.1.4 L’implication d’habitants concentrés sur leurs intérêts
3.2 D’un POS au service du développement à la Mission Melissinos en passant par l’étude Taupin
3.2.1 Le POS au service de la maitrise du foncier et l’incitation des habitants
3.2.2 La mise en place de la mission Melissinos
4. Changement de mairie, réorientation des politiques d’actions dans l’intramuros
4.1 La redéfinition des objectifs au profit d’une nouvelle politique urbaine en intramuros
4.1.1 L’étude Melissinos au service de la relance du POS de l’intramuros
4.1.2 La question du patrimoine : un POS accompagné d’une ZPPAU
4.2 Deuxième phase de l’étude Melissinos : un règlement à l’échelle de la parcelle
4.2.1 Une divergence entre le niveau de détail des règlements
4.2.2 Divergence de point de vue sur la priorité de l’enjeu patrimonial
4.2.3 Des études au service de la prise en charge du patrimoine urbain
4.3 La mise en forme du POS et les critiques du préfet
4.3.1 L’allègement des mesures de protection du patrimoine dans le POS
4.3.2 Un POS sans rigueur pour le préfet
4.4 Les tentatives d’élaboration du POS : les évolutions de la prise en charge de l’enjeu patrimonial
Chapitre 4 : La préservation et le développement dans la mise en place du Contrat Ville Moyenne
1. Le montage de la proposition à l’échelle locale : la mise en forme d’une vision locale du Contrat
1.1 La mise en place du Contrat Ville Moyenne à Avignon : La structure d’élaboration locale
1.1.1 Le diagnostic et les premières orientations patrimoniales dans le Contrat Ville Moyenne
1.1.2 Objectifs
1.2 Les premières propositions d’action de l’agence d’urbanisme
1.2.1 Les actions qui correspondent aux orientations nationales
1.2.2 Les actions sur les Places
1.2.3 La mise en valeur du paysage urbain, un début de patrimonialisation
1.2.4 Valorisation des remparts
1.3 Tout au service du tourisme et de la culture
2. Les acteurs locaux et nationaux en faveur d’un projet global et à long terme
2.1 Les divergences entre les acteurs locaux
2.1.1 Une implication de la direction de l’architecture accueillie avec méfiance par la Ville
2.1.2 Après la première confrontation : les nouvelles orientations à retenir
2.1.3 Les difficultés administratives et juridiques
2.2 Version finale du pré‐dossier pour le Groupe Interministériel des Villes Moyennes
2.2.1 Les interventions pour redonner aux places leur rôle de chef‐lieu de secteur urbain
2.2.2 L’intervention sur le quartier « vivant » des Carmes autour de sa place
3. La proposition finale du contrat Ville Moyenne
3.1 Les recommandations du groupe interministériel des villes moyennes et la prise en compte de l’étude Taupin
3.2 La version finale : Avignon Ville Moyenne
3.2.1 Les éléments de repères dans le document
3.2.2 Au‐delà d’une organisation en 4 thèmes, une analyse des actions sur les quartiers
3.2.3 Les espaces publics structurant la dynamique des secteurs urbains
3.3 Les actions sur les espaces publics structurant le résidentiel et les activités : l’exemple du projet intégré quartier des Teinturiers
3.3.1 La reconstitution du projet intégré sur le quartier des Teinturiers
3.3.2 Convocation des images historiques
3.4 La patrimonialisation du quartier des Teinturiers
3.4.1 La trouvaille célébrée
3.4.2 La valeur symbolique au service de la redynamisation économique
3.4.3 Le maintien de la Valeur d’ancienneté
4. Une nouvelle approche de l’intramuros et les tentatives de conciliation entre développement urbain et préservation du patrimoine
Chapitre 5 : La préservation et le développement de l’intramuros dans les études des Zones d’Aménagements différés en intramuros
1. La Zone d’Aménagement différé comme cadre d’actions pour la mairie
1.1 Le contexte national et local en pleine mutation
1.1.1 Pour une meilleure gestion des abords : la Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Urbain
1.1.2 L’élaboration de Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Urbain sur des Zones d’Aménagement Différé dans le cadre des « Projets de Quartier »
2. Les études de 5 Zones d’aménagement différé, des approches spécifiques pour chaque quartier de l’intramuros
2.1 La Zone d’Aménagement différé Thiers
2.1.1 Le périmètre de la ZAD redéfinit l’aire du quartier
2.1.2 La lecture des typologies du secteur
2.1.3 Recommandation pour la ZPPAU
2.1.4 Les propositions d’intervention
2.1.5 Des propositions irréalistes
2.2 La Zone d’Aménagement différé Banasterie
2.2.1 Le périmètre de la ZAD à l’épreuve de l’aire du quartier
2.2.2 Les caractéristiques socio‐démographique
2.2.3 Le rôle déterminant des habitants dans l’étude
2.2.4 Propositions pour le ZPPAU pour prendre en charge le patrimoine urbain
2.2.5 Un règlement de ZPPAU en faveur de styles architecturaux affirmés et remettant en cause l’alignement
2.2.6 La création de parkings
2.3 La Zone d’Aménagement Différé Infirmières‐Carmes‐St Lazare
2.3.1 Le périmètre de la ZAD à l’épreuve de l’aire du quartier
2.3.2 Le diagnostic d’un quartier
2.3.3 Les orientations d’interventions
2.3.4 La version intermédiaire de l’étude sans grand apport
2.4 LA ZAD QUARTIER MAGNANEN
2.4.1 Le périmètre de l’étude au regard du périmètre de la ZAD et du quartier
2.4.2 Possibilité d’acquisition d’un patrimoine en bon état dans un contexte social difficile
2.4.3 Intervention, sur le bâti incohérent, complétée par des espaces publics au service d’une vie de quartier
2.4.4 Soutien des projets de réhabilitation et création de quartiers autour des places
2.4.5 Instauration d’une zone de protection pour stopper la brutalisation du paysage urbain
2.4.6 Transformation des cœurs d’Îlots en cœurs de quartier
2.4.7 Des propositions à la portée de la Ville
2.4.8 Une approche et une étude innovantes
2.5 La Zone d’Aménagement Différé Teinturiers
2.5.1 Le périmètre de l’étude à l’épreuve de l’aire du quartier
2.5.2 Un quartier en chantier et des habitants épuisés
2.5.3 Propositions d’Interventions pour la Ville répondant aux spécificités du tissu
2.5.4 Des propositions à court, à moyen et à long terme
2.5.5 Le maintien des mesures de protection du patrimoine en cours
2.5.6 Les innovations et les limites de l’approche
2.6 Bilan des ZAD
2.6.1 L’intervention à l’échelle du quartier
2.6.2 Le bilan des modalités d’implication des habitants à travers les actions d’information et les associations de quartier
2.6.3 Les recommandations de protection entre différentes conceptions du patrimoine et incompréhension du dispositif
2.6.4 Bilan sur les limites de faisabilité des actions proposées pour la ville
2.6.5 Les causes de l’échec des ZAD
3. Les suites du Projet Mieux Vivre intramuros ; la concentration sur l’habitat ; la proposition de PNRQAD
3.1 L’émancipation des habitants dans le projet d’aboutissement de la percée Rateau
3.1.1 Des propositions de prolongement sans exécution
3.1.2 Un intérêt médiatique pour l’avenir du quartier
3.2 La lenteur incompréhensible de la Ville
3.2.1 La confrontation entre Ville et Association du Quartier des Teinturiers
3.2.2 La divergence entre réhabilitation de quartier et prérogative techniques
3.3 L’importance de la question du logement dans la gestion de l’intramuros après les révélations des ZAD
Conclusion Partie 2 : L’étude de cas révélateur des niveaux de mobilisation du patrimoine urbain
Les spécificités des trois niveaux de mobilisation du patrimoine urbain
A. La concordance entre niveaux de mobilisation du patrimoine urbain et les points d’ancrage de l’opposition entre préservation et développement
B. Les spécificités de la mobilisation du patrimoine urbain dans chaque niveau
a Le niveau « Mise en politique »
b Le niveau « Trouvaille »
c Le niveau « action urbaine » : entre niveaux « Trouvaille » et « Mise en politique »
CONCLUSIONS GÉNÉRALES
Les éléments pour une nouvelle qualification des Ensembles Urbains Historiques
Nouvelle appréhension
Nouvelle modalité d’action dans les Ensembles Urbains Historiques
A. Les rapports entre les niveaux « Mise en politique » et « Trouvaille »
B. La prise en charge des dimensions matérielles et symboliques à travers les 3 niveaux comme nouvelle modalité d’action
a Traces et Valeurs à travers les 3 niveaux
b La patrimonialisation de l’urbain, les apports des différentes lectures de la patrimonialisation au service de la conciliation entre préservation et développement
C. La patrimonialisation de l’urbain dans les faits et dans les articulations entre niveaux
a La transition entre les niveaux « Trouvaille » et « Mise en politique »
b La circulation des Valeurs entre les niveaux « Mise en politique » et « Trouvaille »
c La circulation des Traces entre les niveaux « Mise en politique et « Trouvaille »
L’exploitation du modèle
A. Les apports d’une application du modèle sur des situations relevées dans l’étude de cas
a Le cas du quartier de la Balance : le tiraillement au niveau de l’espace de la trouvaille qui se répercute dans l’espace institutionnel
b Les études de ZAD révélatrices de la dynamique des acteurs à travers les espaces
c L’absence de complémentarité entre Traces et Valeurs dans la mobilisation du patrimoine urbain : la création d’une zone artisanale dans le quartier des Teinturiers.
B. Un modèle révélateur des dynamiques d’élaboration d’un projet et dépassant la lecture technico‐ administrative .
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