POUR UNE MEILLEURE STRATEGIE DE LA CROISSANCE DES ENFANTS

Le développement psychomoteur

               Dans les premiers mois de la vie, l’hypotonie axiale s’accompagne d’une hypertonie des membres et de réactions réflexes archaïques. Progressivement, le tonus axial augmente et permet la tenue de la tête (3 mois), la station assise (6 mois), la station debout (9 mois) et autorise la marche. Le tonus des membres s’atténue et permet des mouvements de plus en plus fins, en particulier la préhension avec la pince pouce-index (9-10 mois). Les grandes étapes de cette évolution se font à des âges équivalents quel que soit le contexte éthnoculturel. (12)(13)

LA CROISSANCE DES ENFANTS A MADAGASCAR

                   Un apport adéquat en énergie et protéines est indispensable aux activités d’entretien, de croissance, de reproduction et de production de l’homme. Il est la condition sine qua non du développement. La malnutrition protéino-énergétique des enfants se manifeste généralement sous trois formes :
• l’insuffisance pondérale
• le retard de croissance
• la maigreur ou émaciation
Insuffisance pondérale L’insuffisance pondérale calculée par l’indice poids âge (IPA) des enfants de moins de cinq ans est estimée entre 30% et 50%. Le poids pour âge est un indicateur qui reflète à la fois et sans les différencier, les sous-nutritions chronique et aiguë. L’insuffisance pondérale à la naissance est généralement la traduction d’un apport nutritionnel insuffisant pendant la vie intra-utérine ; elle manifeste donc à la fois le mauvais état de santé et de nutrition de la mère et constitue une hypothèque sérieuse pour la santé et le développement futur du nouveau-né.
La maigreur ou émaciation La maigreur ou malnutrition aiguë est estimée être comprise entre 3% et 6% selon les régions. Le poids-pour-taille (IPT) est un indicateur de malnutrition aiguë, reflétant la situation actuelle et l’enfant souffre de maigreur. La prévalence de l’émaciation n’est que de 1,5% chez les enfants âgés de moins de 6 mois. Elle augmente subitement à 7% entre 6 et 11 mois pour atteindre la pointe de 13,6% entre 12 et 23 mois. Ce groupe d’âge correspond au stade de développement où les enfants sont particulièrement exposés aux microbes pathogènes et surtout aux maladies diarrhéiques. En fait, la phase critique de la défaillance de croissance poids-taille se situe entre 4 et 9 mois, après quoi l’enfant s’adapte à son environnement et maintient un poids-pour-taille légèrement en dessus de la normale tout en restant petit de taille.
Le retard de croissance Le retard de croissance ou une taille insuffisante par rapport à l’âge, est dû à une malnutrition chronique des enfants de 0 à 5 ans. Il est estimé à 50% variant entre 30 et 60%. L’indicateur taille pour âge (ITA) est un indicateur de sous-nutrition chronique. Une taille trop petite pour un âge donné est la manifestation d’un retard de croissance. La taille-pour-âge est une mesure des effets à long terme de la sous-nutrition et ne varie que très peu en fonction de la saison. A Madagascar, la majorité des enfants (51%) souffre d’un retard de croissance, dont presque la moitié d’entre eux (24%) présente un retard de croissance sévère (Enquête nationale démographique et sanitaire ou ENDS 1992). Le retard de croissance staturale qui n’est que de 14% à moins de six mois passe à plus de 60% à partir de 36 mois. (16) A partir de cet âge, les retards de croissance staturale acquis ne sont plus rattrapables. En fait, la phase critique de cette défaillance de croissance se situe entre 6 et 12 mois. Les garçons sont légèrement plus atteints de retard de croissance que les filles (53% contre 49%). La sous nutrition chronique frappe plus les enfants qui suivent leur aînés à moins de 24 mois (55%) que ceux qui les suivent à plus de 24 mois (51% – 47%).
La surveillance de la croissance Les activités de surveillance de la croissance font partie des activités de routine des formations sanitaires depuis les années 1960. La fiche de croissance OMS-UNICEF est utilisée depuis 1986. Cette fiche est distribuée gratuitement aux mères à la maternité ou à la première pesée aux centres de santé.
La fréquence des pesées : A niveau des centres de santé, on estime que la surveillance de la croissance couvre 40% des enfants en milieu urbain et 20% en milieu rural. (16) En principe, les enfants sont pesés une fois par mois pendant la première année, chaque trimestre entre 12-23 mois et une fois par semestre à partir de 24 mois. Mais aucune évaluation des fréquences de pesées, de l’utilisation des pesées ou de l’utilisation des fiches de croissance n’a été faite. (16)
L’exploitation des courbes : Les courbes de croissance sont en général exploitées en vue de fournir une information pertinente à la mère pour lui permettre de prévenir ou de traiter des états de malnutrition. Les agents sanitaires sont souvent insuffisamment informés sur l’interprétation et l’exploitation des fiches pour la promotion de la croissance.

Cadre conceptuel (16)

                    La malnutrition résulte d’un ensemble de facteurs d’ordre économique, écologique, social et culturel. Les causes immédiates relèvent d’une insuffisance d’apport alimentaire et des maladies infectieuses. Les causes sous-jacentes se divisent en trois groupes :
– L’insuffisance de la sécurité alimentaire des ménages qui est liée à la disponibilité alimentaire nationale, communauté et familiale d’une part et d’autre part aux revenus des ménages.
– Les soins maternels et infantiles inadéquats y compris les comportements alimentaires de la mère et de l’enfant.
– L’insuffisance d’accès au soins de santé de base, et à l’hygiène du milieu (accès à l’eau potable, assainissement hygiène). Les causes fondamentales sont structurelles car liées à la qualité des réponses institutionnelles, aux choix des politiques sociales et économiques. (2)

La motivation des mères

• Si on veut que les mères viennent régulièrement avec leurs enfants aux séances de surveillance de la croissance il faut les motiver.
• Des séances d’IEC périodiques doivent avoir lieu. Elles porteront essentiellement sur l’alimentation des enfants.
• Ces séances doivent s’accompagner de mesures permettant à la mère de relever plus facilement l’état nutritionnel des enfants.
– réutilisation ou renforcement de l’utilisation des fiches de croissance familiales.
– distribution périodique au CSB2 de produits permettant de corriger la malnutrition.
Produits alimentaires distribué avec une participation financière symbolique des mères et selon l’état nutritionnel de l’enfants Produits comme la vitamine A le fer ou les complexes B, distribué lors des séances de pesées.

CONCLUSION

                   L’étude que nous avons menée au CSB2 d’Ambohipo sur la surveillance de la croissance des enfants a permis de mettre en évidence au moins deux situations à problèmes. Il s’agit de la situation instable du service de surveillance nutritionnelle qui n’a pas de local propre et qui est donc contraint d’assurer des services provisoires en attendant une meilleure situation. Il s’agit également des problèmes des enfants suivis dans le service avec
• un taux d’insuffisance pondérale (IPA) de 31,7%
• un taux de retard de croissance (ITA) de 33,6%
Il ressort de l’analyse de situation que le problème alimentaire des enfants du secteur sanitaire d’Ambohipo dépend d’une part de l’approvisionnement des familles sur les marchés publics, et pour lesquelles la disponibilité alimentaire est liée à la capacité du pouvoir d’achat des ménages et d’autre part de la production de produits alimentaires par les ménages cultivateurs et pour lesquels la disponibilité est beaucoup plus liée à la quantité et à la diversité de la production. La stratégie de redressement nutritionnel que nous avons proposée repose sur le renforcement de la surveillance de la croissance, la motivation des mères, et la disponibilité alimentaire des familles. Le redressement de la situation alimentaire est encore loin d’être résolu en ce qui concerne les enfants âgés de 0 à 5 ans dans notre pays. Et compte tenu de la conjoncture socioéconomique et politique actuelle, il faudrait redoubler d’effort pour faire face à la situation d’insuffisance alimentaire. La coordination intersectorielle s’avère très importante dans le domaine de la nutrition et de l’alimentation.

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Table des matières

INTRODUCTION
1 ère partie : CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA CROISSANCE DES ENFANTS ET LA MALNUTRITION
1. La croissance des enfants
1.1. Le développement physique
1.2. Le développement psychomoteur
1.3. Le développement affectif et social
1.4. Besoins et carences de l’enfant
2. La croissance des enfants à Madagascar
2.1. Insuffisance pondérale
2.2. La maigreur ou émaciation
2.3. Le retard de croissance
2.4. La surveillance de la croissance
3. Autres carences nutritionnelles des enfants
2ème partie : ETUDE DE LA SURVEILLANCE DE LA CROISSANCE DES ENFANTS
1. Cadre d’étude
1.1. Le CSB2 d’Ambohipo
1.1.1. Infrastructure
1.1.2. Le personnel
1.2. Le secteur sanitaire
2. Méthodologie
2.1. Méthode d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. Résultats
3.1. Ressources disponibles pour les activités de pesées
3.2. Nombre d’enfants pesés
3ème partie : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. Méthodologie
1.2. Les résultats de l’étude
1.2.1. Les ressources disponibles pour les pesées et la surveillance de la croissance
1.2.2. Nombre de pesées
1.2.3. Variations mensuelles
1.2.4. Répartition des enfants selon les tranches d’âge
1.2.5. L’insuffisance pondérale
1.2.6. Comparaison du taux d’insuffisance pondérale observé au taux nationale 1992
1.2.7. Le retard de croissance
1.2.8. Comparaison du taux de retard de croissance observé au taux national 1992
2. Suggestions
2.1. Cadre conceptuel
2.2. Propositions pour le CSB2
2.2.1. Un renforcement de la surveillance de la croissance
2.2.2. La motivation des mères
2.2.3. Disponibilité alimentaire des familles
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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