POUR UN ÉVENTUEL USAGE DE LA PENSÉE MÉDITANTE

 APOGÉE DE LA RAISON CRITIQUE AU 18ÈME SIÈCLE

  C’est véritablement à la modernité que l’homme fit un usage plus rigoureux de sa raison. Ce qui s’explique par le siècle lui précédant marqué par « l’obscurantisme », qui consiste à donner du sens à la réalité par le biais de la divinité. Au cours de cette époque, l’église voulait s’assurer la main mise sur ses fidèles et se voulait être l’unique référentiel pour le commun des mortels. Par conséquent, c’est elle qui se chargera, parfois même avec énormément de zèles, de donner une explication relevant le plus souvent du divin aux phénomènes naturels. Les fidèles n’ont ainsi pas d’autres choix que de croire corps et âme aux officiers religieux qui assurent par là même leur suprématie sur eux. Devant cet obscurantisme forcé, fleurira une volonté commune chez les savants de rompre avec une pensée qui donnait sens aux phénomènes physiques de la nature. Cela se faisait donc par le biais de la religion voire d’un Dieu omniscient régissant l’ordre naturel.C’est ainsi que nous entrons dans le siècle des lumières (18ème siècle) qm est caractérisé par une approche plus critique et rigoureuse des phénomènes physiques. Les normativités religieuses deviennent ainsi obsolètes par rapport aux nouvelles normativités scientifiques qui trouvent leur légitimité dans la démonstration d’un calcul ou encore d’une théorie rationnelle pour expliquer dorénavant certains phénomènes. On quitte une ère obscure pour entrer dans une ère de lumière où l’humanisme c’est-à-dire la foi en l’homme prévaut. Ainsi au courant de ce siècle nous avons le mathématicien, le philosophe et le physicien français qu’est Descartes (1596-1650). Ce dernier nous apporte grâce à son « discours de la méthode » (1637) une manière de procéder « pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences ». De plus, son « cogitoergo sum» «je pense donc je suis », donne l’assise d’un nouvel individu moderne pensant. Par conséquent cette faculté de penser le rend capable de raisonner de façon logique par lui-même donc de se faire sa propre idée sur les choses qui l’entourent. Dans cette même perspective d’exercice de la raison, nous avons également Pascal (1623-1662) qui est quant à lui un savant, philosophe et écrivain français. Ce dernier e st aussi l’inventeur de la première machine à calculer les impôts avec plus de rapidité. Il a également fait des recherches poussées en géométrie afin d’approfondir ses études sur lesméthodes infinitésimales.

PORTRAIT DE L’INDIVIDU ISSU DE LA MODERNITÉ

   L’individu de la modernité est puritain, discipliné et chaste. Son enrichissement personnel est vu comme le signe d’un progrès individuel et social. Le travail, l’épargne et la modération sont des traits de caractère qui le déterminent bien. Il est capable de sacrifices, d’efforts et est doté d’une solide conscience professionnelle. Outre le fait d’accepter l’autorité, il est ponctuel. Par ailleurs, et afin d’étayer davantage le portrait de l’individu de la modernité, on peut se référer à John Stuart Mill (1773-1836) qui est un philosophe et un économiste anglais du 18ème et 19ème siècle. Il est également le continuateur de la pensée de David Hume et de Jeremy Bentham. C’est un auteur conséquentialiste ou utilitariste qui a tenté de faire une synthèse des morales présentes de son époque. Par utilitarisme on entend qu’il y aurait nécessité d’une hiérarchisation de nos plaisirs. Il nous faudrait à chaque fois calculer le degré de plaisir pouvant y ressortir, lorsque l’on doit faire des choix. Il s’agit pour nous de constamment calculer l’intérêt, ce qui implique donc une commensurabilité au sein des plaisirs. D’ailleurs, selon ses propos: « il vaut mieux être Socrate malheureux qu’un porc satisfait ». Il établit ainsi une hiérarchie dans les plaisirs éprouvés. Il s’agit d’ une hiérarchie de l’ordre platonicienne car en se référant à l’exemple cité ci-dessus, on peut constater qu’il y aurait une prépondérance de l’intellect dans le choix des plaisirs. En effet, ce dernier serait le mieux placé afin de déterminer quels sont les bons plaisirs et les mauvais, en ce sens qu’ il connaît l’ensemble de ces plaisirs, des plus bas aux plus élevés. Et comme l’homme philosophe, (en référence à Socrate) goûte aux plaisirs les plus élevés alors que ceux qui n’y goûtent pas n’en n’ont pas accès, il est le mieux placé pour savoir que certains plaisirs valent mieux que d’autres. John Stuart Mill met donc l’intelligence au sommet de tous les plaisirs et cela car l’homme intelligent aurait une palette d’ expériences plus large que l’homme qui ne serait pas intelligent et qui par conséquent ressentirait moins de plaisir. Il fait donc de l’intelligence le critère qui garantit une plus grande multiplicité de plaisirs. On retrouve ici la prépondérance de la raison et la place privilégiée qu’elle occupe dans la compréhension et l’interaction avec le monde pour l’individu de la modernité. Les plaisirs mentaux sont ainsi supérieurs aux plaisirs corporels. Aussi, chez Stuart Mill il s’ agira ainsi de développer son individualité, ses différents mois, et son génie, car c’ est un devoir auquel tout un chacun devrait s’y plier. Ce qui nous amène ainsi à penser qu’ il serait tenant d’une éthique perfectionniste car derrière sa théorie sur l’utilité on peut trouver une théorie de l’individualité caractérisée par l’idée d’ épanouissement. De fait il insiste sur la nécessité que cette synthèse se réalise en politique et partout ailleurs. Il redonne ainsi à chaque personne son sens à l’ échelle individuelle, et insiste sur la nécessité que chaque individu soit pris en compte dans les affaires politiques. On retrouve ici une tendance judéo-chrétienne qui vise à acquérir toujours plus de liberté et cela dans le polissage de son individualité mais aussi par le projet du politique qui devrait amener l’individu à toujours plus de liberté.

PORTRAIT DE L’INDIVIDU DU POSTMODERNISME

  La société postmoderne est une société qui exalte les désirs, l’ego, le bonheur, le bien-être individuel ainsi que l’idéal d’abnégation. À la modernité, on avait à l’esprit les principes du devoir rigoriste, et une certaine volonté sacrificielle pour le bien du plus grand nombre. Prenons le cas de l’exemple précédemment cité et selon lequel John Stuart Mill (1806-1873) dans sa doctrine utilitariste nous donne l’obligation morale de sacrifier son intérêt personnel dans le cas où cela permet un plus grand bonheur sur le plan collectif. Par ailleurs, depuis les années 50 et 60 notre société contemporaine n’est plus dominée par les grands impératifs du devoir difficile et sacrificiel mais plutôt par le bonheur, la réussite, les droits de l’individu et non plus leurs devoirs. Les grandes entreprises et les grands buts pour lesquels la vie mérite d’être sacrifiée ont disparu. À présent l’individu vit sans idéal ni but transcendant.De nos jours, il existe encore des devoirs envers les autres mais plus envers soi même. Freitag tout en faisant allusion à ce phénomène, évoquera la disparition d’une objectivité transcendantale a priori. Il veut dire par là, que l’on ne s’intéresse plus au bien fondé de notre agir. Ainsi cela est dû au fait que l’on est responsable de notre agir uniquement parce qu’il ya les autres et que l’on vit au sein d’une société. Par conséquent, envers soi-même on a de compte à rendre qu’à notre propre conscience devenue une instance plutôt libertaire. En effet, l’individu postmoderne est libéré de la culpabilité morale car il vit une déréliction, à savoir un sentiment d’abandon et de solitude morale. Cela est en grande partie dû à l’effondrement des idéaux et de l’érosion du sentiment d’ appartenance.En effet, auparavant, l’individu se sentait appartenir à une succession de générations enracinées dans le passé et se prolongeant dans le futur. Cela dit, de nos jours, il tend à vivre dans l’indifférence, au point de ne plus s’inscrire dans cette continuité générationnelle où il puise ses racines et à laquelle il doit honneur et respect. De plus, il doit par dessus tout, continuer d’être porteur de valeurs qui ont pu lui être transmises.

Portrait de la société contemporaine

  En regard de ce qui précède, nous allons à présent dresser le portrait de notre société contemporaine. À l’instar de la modernité qui nous livrait un capitalisme autoritaire et puritain, le postmodernisme quant à lui, nous offre un capitalisme hédoniste et permissif.En effet, la morale puritaine cède le pas à des valeurs hédonistes encourageant la dépense, la jouissance de la vie, mais aussi le fait de céder à ses impulsions. La société est marquée par l’indifférence qui se traduit par une forte tolérance car tous les modes de vie sont acceptés. De fait ils coexistent plus ou moins en harmonie une pluralité de manières de vivre. Cette tolérance des différents modes de vie a été possible grâce à la négation de la tradition et cela au profit du culte de la nouveauté et du changement. Dès lors, une culture radicalement individualiste et basée sur la novation et la consommation se met en place. Le fameux « Dieu est mort » de Nietzche trouve tout son sens dans la mesure où nous assistons impuissants, à la disparition du sacré. Ainsi la société s’aseptise, devenant de plus en plus laïque et dépouillée de toute finalité sociale et de signification profonde.L’effondrement des idéaux cède donc la place à la révolution des besoins. Ce qui compte à présent, est la culture de la personnalité et la révolution de la consommation. En ce sens, nous pouvons constater que l’indifférence se situe au-delà de la politique et de l’économie ce qui permet au capitalisme de pénétrer dans sa phase de fonctionnement opérationnel.

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Table des matières

RÉSUMÉ
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 LA MODERNITÉ ET LA RAISON CRITIQUE
1 1 A . 18ÈME ‘ . POGEE DE LA RAISON CRITIQUE AU SIECLE
1.2 PORTRAIT DE L’INDIVIDU ISSU DE LA MODERNITÉ
1.3 PORTRAIT DE L’INDIVIDU DU POSTMODERNISME
1.3.1 Portrait de la société contemporaine
1.3.2 «Despotisme doux» ou la perte de notre liberté
1.3. 3 L’hédonisme contemporain
1.4 INTRODUCTION DE LA PENSÉE DE MICHEL FREITAG SUR LA DÉFERLANTE DE LA TECHNIQUE DU POSTMODERNISME
1.4.1 L’État et le politique selon Freitag
1.4.2 La logique capitaliste
1.4.3 La technique
1.4.4 Pistes de solutions pour contrer la technicisation et l’économie néo libérale
CHAPITRE 2 LA PENSÉE CALCULANTE SELON HEIDEGGER 
2.1 TECHNICISATION DE LA PENSÉE SELON HEIDEGGER
2.1.1 La question de la technique
2.2 LE COUPLE SCIENCE ET MÉDITATION
2.2.1 Caducité de notre métaphysique
2.2.2 Habiter poétiquement la terre selon Heidegger
2.2.3 Rapprochement de la poésie d’HebeI avec la pensée méditante pour contrer la technicisation du monde
2.2.4 Le langage poétique comme véhicule de l’essence de l’Être
CHAPITRE 3 POUR UNE ÉTHIQUE DE LA RESPONSABILITÉ EN CE QUI A TRAIT À L’USAGE DE LA TECHNIQUE
3.1 HANS JONAS « L’HEURISTIQUE DE LA PEUR»
3.2 POUR UN USAGE GÉNÉRALISÉ DE L’ÉTHIQUE AU POSTMODERNISME 
3.3 PRÉFÉRONS LES VALEURS QUALITATIVES AUX QUANTITATIFS 
3.3.1 La vérité
3.3.2 Lajustice
3.3.3 Le respect
3.3.4 La liberté
3.3.5 La compassion
3.3.6 La beauté
3.4 LA CHARTE DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN
3.5 L’ÉTHIQUE DE LA RÉCIPROCITÉ
3.5.1 Le triangle de base de l’éthique selon Ricœur
3.5.2 Le « pôle je »
3.5.3 Le « pôle tu »
3.5.4 Le«pôleil»
3.6 POUR UNE ÉTHIQUE DE L’IMMANENCE
CONCLUSION
ANNEXE 1 Déclaration universelle des droits de l’homme
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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