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La pratique de la RNA
Le défrichement est l’élément de départ pour la mise en pratique de la RNA. De ce fait, les activités de vulgarisation de la RNA se font durant l’intersaison (novembre-mai), période où les jeunes pousses d’arbre et d’arbuste se développent dans les zones de culture (Joet et al., 1998). En d’autres termes, l’intervention doit se faire avant ou au cours des travaux de défriche (Abasse et al., 2016 ; Banoin et al cité par Marquant, 2011). A ce niveau, le défrichement est contrôlé et consiste à épargner un certain nombre d’arbres en régénération naturelle (Photo 2).
La distance entre individus épargnés est fonction de la nature des espèces ligneuses en place. Il faut une distance de 10m entre arbustes. Pour certaines espèces présentant un houppier moyen supérieur à 5m de rayon comme Diospyros mespiliformis ou Sclerocarya birrea, les distances doivent dépasser 10m afin d’éviter l’effet négatif de l’ombrage sur les cultures (Pronat, 2017).
Photo 1. Pied de Piliostigma reticulatum épargné lors des travaux de défriche à Mbadane (cliché Diouf, 2018).
Le code forestier recommande un minimum de 20 arbres à l’hectare pour une autorisation de défriche. Il est en réalité conseillé d’obtenir une densité ne gênant pas les cultures. Trente-cinq (35) arbres à l’hectare sont requis pour une parcelle mise en RNA (Pronat, 2017). Cependant, au cours de la première année, la densité d’individus conservée dans les champs est fonction de la disponibilité en ressources ligneuses (Joet et al., 1998).
Dans la pratique, la RNA comporte très peu de règles de base. Pour Botoni et al (2005), la gestion des repousses consiste à éliminer les branches latérales pour ne conserver que quelques tiges principales (Figure 3). Ainsi donc, la mise en pratique de la RNA comprend les opérations telles que le repérage, la taille, le marquage des plants, la confection d’une cuvette, la protection contre les animaux par l’installation de gabion et la pose d’éventuels tuteurs (Samanké et al., 2011 ; Bakhoum, 2012).
Certaines actions ou pratiques culturales accompagnent la RNA en favorisant la germination des graines forestières dans les zones de culture. Il s’agit entre autres de :
Le labour
Elle a pour but d’ameublir le sol et ainsi de permettre le captage des graines. La profondeur de labour varie entre 5 et 10 cm, selon la compactibilité du sol. L’opération se fait à la daba ou à la charrue.
Le parcage
Le parcage consiste à faire séjourner des animaux (bovins, ovins, caprins) dans le champ pendant la saison sèche. Leurs déjections peuvent contenir des graines forestières. Ces graines, ayant séjourné dans le tube digestif de l’animal, sont comme prétraitées et ont une grande capacité de germination.
L’épandage
Il s’agit d’un ensemencement par semis à la volée de graines forestières à travers le champ. L’épandage est utilisé lorsque le champ est dépourvu d’arbres ou lorsque ces derniers sont trop éloignés pour permettre un ensemencement naturel.
Le paillage
La méthode consiste à épandre de la paille de mil ou des branchages dans la zone de culture. Ce dispositif permet de piéger les graines forestières, évitant ainsi leur déperdition sous l’effet du vent ou du ruissellement.
L’élagage
La période de taille des jeunes pousses contribue fortement à la réussite de la RNA. La taille est recommandée pendant la période dormante de la plante (Bayala et al., 2008 cité par Samaké, 2011). Il convient donc de les effectuer périodiquement et en éliminant toutes les basses ramifications de la plante. Afin d’éviter les blessures et les pertes excessives de sève, des instruments tranchants (cisaille, machette etc.) sont recommandés.
La réalisation de la RNA nécessite un certain nombre de matériel rentrant dans le cadre de la gestion des individus. Il s’agit selon Pronat (2017) de : râteau, cisaille, coupe-coupe, pelle, peinture, brouette, gants et poudre à la chaux.
Les espèces en RNA
Dans le souci de se procurer l’ensemble des biens et services des arbres champêtres, aucune espèce n’est exclue en RNA. Pour Rinaudo (2010) en revanche, le choix des espèces de la RNA varie selon la ferme, le district et le pays. Autrement dit, le stock d’espèces existant dans la zone est décisif pour le choix des espèces à conserver au niveau des zones de culture. C’est en ce sens que la RNA contribue à la conservation des espèces locales (Botoni et al., 2005 ; Larwanou et al., 2006).
Plusieurs auteurs ont affirmés que le choix des espèces à conserver dans les champs concourt à l’élargissement de la gamme de produits et services émanant des arbres (Boffa, 2000 ; Akpo et al., 2004 ; Larwanou et al., 2006 ; Rinaudo, 2010 ; Samaké et al., 2011 ; Bakhoum, 2012)
Deux types d’espèces sont le plus souvent protégés dans le cadre de la RNA : les espèces fertilisantes et les espèces à valeurs alimentaires. A ce niveau, la préférence des producteurs en matière d’espèces ligneuses est déterminant sur le choix des essences à épargner (Joet et al., 1998 ; Boffa, 2000 ; Zarafi et al., 2002 ; Larwonou et al., 2006).
PRESENTATION DES ZONES D’ETUDE
Présentation de la commune de Koussanar
Situation géographique
L’arrondissement de Koussanar, située au Nord-Ouest de la région de Tambacounda se localise dans la zone soudano-sahélienne. La commune est comprise entre les latitudes 13°47’0″ et 14°27’30 » Nord et les longitudes 13°30’0″ et 14°11’30 » Ouest. Elle est une des deux composantes de l’arrondissement portant le même nom, au même titre que la commune de Sinthiou Malème. Elle couvre une superficie de 1840 km² représentant ainsi 60,39% du territoire de l’arrondissement. La commune compte 109 villages et hameaux (PLD, 2017). Elle est limitée:
– à l’Est par la commune de Sinthiou Malème et le département de Goudiry ;
– à l’Ouest par les communes de Pass koto et Kouthia Gaïdy (Département de Koumpentoum) ;
– au Nord par l’Arrondissement de Vélingara Ferlo (Département de Ranérou) région de Matam ;
– au Sud par les communes de Makacolibantan et Ndoga Babacar (Carte 1).
La population
La commune compte 27.048 habitants, la partie Sud de ladite commune présente 75% de sa population totale. A Koussanar, 53% de la population ont moins de 18 ans (PLD, 2017)
Les ethnies rencontrées sont les peulhs (soit 56% de la population), les mandingues (37%), les bambaras (4%) et les wolofs (2%).
Les autres ethnies représentent 1% de la population totale majoritairement musulmane (99%). On rencontre cependant une communauté catholique à Koussanar.
Cadre biophysique
Le relief et les sols
Le relief dans son ensemble est plat avec quelques dépressions légères constituées de mares et de cours d’eau saisonniers. Les sols de plateaux (Deck-Dior et Dior) constituent la majeure partie des terres cultivables soit 95,4% (PLD, 2017).
La végétation
L’exploitation de l’image satellite du 30 août 2018 montre que la végétation de la commune de Koussanar n’est pas dans son ensemble homogène (Carte 2). Au sud, les valeurs de l’indice normalisé de végétation (NDVI1) sont comprises entre 0,05 et 0,2 témoignent d’une faible activité photosynthétique 2. Au nord où les valeurs du NDVI atteignent les 0,4, la végétation y est plus dense et est principalement composée de forêt claire3 et arbustive. Ceci est fortement dû aux forêts classées du nord et à la récurrence de la coupe abusive de bois au sud.
La commune abrite trois forêts classées couvrant une superficie de 86.000 ha (PLD, 2017), il s’agit de la forêt classée de Tambacounda au Nord, celle de Ouli et de Pagnate.
La strate herbacée et arbustive est constituée respectivement de graminées et de combrétacées.
1 L’indice de végétation (NDVI) est un indicateur de l’activité chlorophyllienne de la végétation. Il varie de -1 à 1 (Razagui et Bachari, 2014).
2 Faible activité photosynthétique (en deçà de 0,1) : les étendues d’eau aux terres nues notamment
3 Forêt claire, est une forêt ouverte, à strate arborescente décidue de taille petite ou moyenne, dont les cimes sont plus ou moins jointives, l’ensemble du couvert demeurant clair; la strate graminéenne est parfois peu dense ou en mélange avec une autre végétation herbacée (Guillaumet et Koechlin, 1971).
Le climat
Les vents
Les données éoliennes des vitesses moyennes mensuelles de 1991 à 2017 du département de Tambacounda ont montré que les mois de janvier et février sont les plus mouvementés avec 3,4m/s chacun (ANACIM, 2018). Deux vents dominants soufflent dans la commune de Koussanar, il s’agit de :
l’harmattan qui souffle de l’Est vers l’Ouest, de mi-mars à mi-mai ;
la mousson qui souffle de l’Ouest à l’Est, du mois de mai jusqu’en mi-octobre. Elle favorise la germination des semis des graines de cultures mises en terre.
La température
Les températures moyennes mensuelles des vingt-cinq dernières années de la station de Koussanar montrent un maximum de 41,3°C enregistré au mois d’avril et un minimum de 17,9°C enregistré au mois de janvier (Figure 1). La courbe des maxima de température présente une évolution bimodale caractérisée par un maximum principal qui intervient au mois d’avril (41,3°C) et un maximum secondaire observé au mois de novembre (37,4°C).
L’écart maximal des températures moyennes mensuelles est observé au mois de mars soit une valeur de 16°C contre 9,3°C pour l’écart minimal des températures moyennes mensuelles noté au mois d’août.
La pluviométrie
A Koussanar, la saison des pluies s’étend de juin à octobre. La moyenne annuelle des précipitations des trente dernières années (1988 à 2017) s’élève à 745mm de hauteur d’eau de pluie.
Les années les plus humides sont 1988, 1994, 2003, 2008 et 2010 qui enregistrent respectivement les précipitations suivantes : 977mm, 1056m, 1067mm, 1023mm et 1031mm. Les années déficitaires en eau pluviale sont 1993, 1995, 2001 et 2002 avec respectivement 434mm, 499mm, 516mm et 458mm (Figure 2).
La variabilité interannuelle de la pluviométrie impacte sur la dynamique de la végétation et contribue fortement à la réduction du couvert végétal (Mbaye, 2016). Les productions agricoles sont fortement dépendantes de la pluviométrie (Badji et al., 2015)
Activités socioéconomiques
L’agriculture
L’agriculture est la première activité de la zone de Koussanar, elle représente 94% de l’activité principale des producteurs (enquête, 2018). Les exploitations familiales des villages font de l’agriculture pluviale, elles cultivent des céréales, de l’arachide, parfois du coton et du niébé. La plupart des familles font de la rotation culturale et laisse des parcelles en jachère notamment celles disposant d’assez de champs (Tableau 1).
L’élevage
Très répandue dans la zone, l’élevage constitue la deuxième activité génératrice de revenus. Les animaux servent entre autres à fertiliser les champs (Gélain, 2016).
L’exploitation forestière
L’exploitation forestière est l’une des activités les plus « en vue » dans la partie orientale du pays. La production de charbon de bois, est une activité réglementée par la direction des Eaux et Forêt ; elle nécessite cependant un permis. En outre, le code forestier autorise les populations riverains des forêts classées ou communautaires à exercer les droits d’usage portant sur le ramassage du bois mort, la récolte des fruits, des plantes médicinales, du bois de service etc. pour des besoins personnels ou familiaux d’autoconsommation. Ils ne peuvent en aucun cas faire l’objet de transaction commerciale. A Koussanar néanmoins, de nombreux villageois pratiquent cette activité sans autorisation et de manière illégale.
Le climat
Les vents
Diouroup est située dans la zone soudano-sahélienne avec une prédominance de vents continentaux chauds et secs. L’étude de la vitesse moyenne mensuelle des vents de 1991 à 2017 (ANACIM, 2018) montre que les plus grandes vitesses sont enregistrées au cours des mois de février, mars et avril coïncidant avec les forts vents de l’alizé. En outre, les données de la vitesse du vent de la dernière année obtenue (2017) indiquent une hausse de la vitesse au cours des années. Les vents forts ont un impact négatif sur les cultures (Botoni et al., 2005).
La température
Les températures moyennes mensuelles des 25 dernières années de la station de Fatick révèle un maximum de température de 39,4°C enregistré au mois d’avril et un minimum de 16,7°C enregistré au mois de janvier, en plein hiver (Figure 3). La courbe des maxima de température présente une évolution bimodale caractérisée par un maximum principal qui intervient au mois d’avril (39,4°C) et un maximum secondaire observé au mois de novembre (36,8°C).
L’écart maximal des températures moyennes mensuelles est observé aux mois de mars et d’avril, soit une valeur commune de 18,9°C contre 8,2°C pour l’écart minimal des températures moyennes mensuelles noté au mois d’août. Les valeurs minimales de l’écart des températures moyennes mensuelles sont observées les mois de juin à octobre coïncidant à la période pluvieuse, d’où le rôle important de régulation thermique de la pluie.
La pluviométrie
Les données de la station de référence du département de Fatick (ANACIM, 2018) montrent une moyenne annuelle des précipitations de 593,7mm au cours des 30 dernières années. De l’analyse de la figure 4, il ressort une forte variation interannuelle des précipitations durant ces années. En effet, les plus grandes hauteurs d’eau de pluie sont enregistrées au courant des années 2008, 2009, 2010 et 2012 avec respectivement 841mm, 898mm, 834,7mm et 922,5mm. Cependant, les années 1990 et 2007 sont les plus déficitaires avec respectivement 314,7mm et 336mm.
Activités socioéconomiques
L’agriculture
L’agriculture est d’une part la principale source de revenus des populations et d’autre part la plus grande consommatrice de main d’œuvre. Elle emploie ainsi près de 96% des actifs et l’ensemble des corps de métiers (artisans, commerçants, etc.) la pratiquent durant l’hivernage. Cette position stratégique de l’agriculture s’explique surtout par ses énormes potentialités pédologiques et hydriques qui permettent le développement aussi bien des cultures vivrières (65% des terres emblavées ) que de rentes4 (35% des superficies cultivées).
Cependant, l’agriculture qui est de type extensif5, est fortement tributaire de la pluviométrie
L’élevage
De type traditionnel et extensif, l’élevage constitue la deuxième activité économique génératrice de revenus dans la commune de Diouroup. En fait, il est difficile de dissocier ces deux activités car il existe une parfaite intégration agriculture – élevage dans cette localité où 96% de la population sont des agropasteurs. A Diouroup, le bétail a une importance économique inestimable car il constitue une référence dans la classification socio-économique de la population.
4 Culture de rente = Culture qui peut générer liquidités, souvent destinée à l’exportation par opposition avec la culture vivrière (fruits, légumes) destinée habituellement à sa propre consommation.
5 Agriculture extensive. À l’inverse de l’expression « agriculture intensive », le terme « extensif » caractérise une agriculture qui compense les prélèvements non maximisés par hectare en augmentant les surfaces exploitées (Nguyen et al., 2005)
MATERIEL ET METHODES
Choix des zones, villages et cibles
L’étude a été conduite dans les zones agroécologiques du Bassin arachidier et du Sénégal oriental en général et au niveau des communes de Diouroup et Koussanar en particulier (Carte 5).
Le choix de ces communes a été fait sur la base de l’adoption de la RNA par les communautés.
A Koussanar, le choix des villages d’étude émane des prérogatives de l’ONG ENDA Pronat. En effet, l’étude est conduite dans un premier temps au niveau des neuf (9) villages suivis par Enda Pronat dans les communes de Koussanar et Ndoga Babacar que sont : Saré Boubou, Saré Sambourou, Sinthiou Pagnate, Pagnate Demba Djibel, Pagnate Goundo, Dané, Ndiaback, Katob et Sinthiou Sambarou. Par ailleurs, le choix de trois (3) autres villages n’étant pas suivis par la présente structure à savoir : Bountouko, Mbadane et Saré Wopa s’est fait délibérément et de façon à jouer sur la proximité avec les villages suivis par Pronat. A Diouroup, l’étude a été menée sur deux des cinq zones mises en RNA par ENDA Pronat, à savoir Senghor et Diouroup. Le choix de ces 2 villages pour les enquêtes de terrain s’est basé sur la présence et la netteté des bandes de parcelles en RNA6.
Les cibles de l’étude sont principalement les producteurs pratiquants ou non de la RNA.
Technique de vulgarisation de la pratique de la RNA
Les activités de vulgarisation de la pratique de la RNA ont eu lieu durant l’intersaison, les mois d’avril et mai notamment. Deux niveaux de vulgarisation sont à noter dans le cadre de la diffusion de la pratique. Il s’agit pour le premier d’un élargissement de la pratique aux près d’autres producteurs des 9 villages suivis par Pronat. Puis, étendre la pratique dans de nouveaux villages de la zone de Koussanar. Une technique, la cartographie participative des champs sur du papier padex des participants a été adoptée afin de maximiser les possibilités d’obtention de bandes de parcelles en RNA.
Cartographie participative des champs
La carte de répartition des champs, est un outil MARP 7 utilisé pour inciter les producteurs à matérialiser la position de leurs champs sur du papier padex. En vue d’arriver à une représentation schématique des champs sur du papier padex, la première activité à mener est la programmation des journées de formation et de sensibilisation sur la pratique de la RNA. Ce n’est qu’à l’issu de l’atelier de formation que les producteurs sont invités à positionner leurs champs sur le papier : c’est la matérialisation des champs sur du papier padex, comptant ici pour la deuxième activité.
Outre ces ateliers, les producteurs sont accompagnés dans les champs pour le marquage des individus en RNA, étant donné que même s’ils bénéficient des formations, la mise en œuvre reste timide.
Formation et sensibilisation à la pratique de la RNA
Les formations ont eu lieu en plein air devant une assemblée villageoise (Planche 1A). Les points suivants ont fait l’objet des ateliers de formation et sensibilisation à la pratique de la RNA, il s’agit de :
Tentatives de définition de la RNA par les populations
Pertinence de la RNA
Opérations de la RNA
Actions favorisant la RNA
Matériel de la RNA
Matérialisation des champs sur papier Padex
Après la formation sur la pratique de la RNA, les producteurs désirant l’adopter ont matérialisé leurs champs sur papier padex. Avec comme repères les routes, les villages à proximité et le champ du chef de village, chaque producteur est venu situer son champ sur le papier (Planche 1B). Suite à la localisation des périmètres agricoles, des bandes sont créées selon la contigüité des champs. Suivant le nombre de bandes obtenues, des sorties de terrain sont programmées avec les producteurs de chaque bloc pour le début des premières activités de la pratique de la RNA (identification, sélection et marquage des individus en RNA en l’occurrence).
Après adhésion, la superficie du champ est quantifiée et géo-localisée à l’aide du Global Positioning System (GPS).
Etapes de réalisation de la pratique de la RNA
Avec Pronat, la réalisation de la pratique de la RNA répond à huit (8) étapes que sont:
1. Identification de producteurs propriétaires de champs ;
2. Existence de souches dans l’espace emblavée ;
3. Identification des rejets à protéger puis sélection de 2 à 3 tiges les plus vigoureuses dont la croissance sera boostée par l’élimination des autres ;
4. Marquage par la peinture des tiges sélectionnées pour éviter qu’on les élimine lors du défrichement (Planche 2) ;
Planche 2. Marquage (A) et élagage (B) des tiges du Piliostigma reticulatum dans le champ d’un producteur initié à la pratique de la RNA
5. Evitement de toute perturbation externe et toute potentielle concurrence pour l’eau et les éléments nutritifs du sol et désherbage du milieu d’évolution de l’individu en RNA ;
6. Mise en place d’une cuvette de retenue d’eau autour des rejets afin de lui apporter plus d’humidité ;
7. Protection des rejets par la mise en place de gabions ;
8. Pose de tuteur afin de rendre rectiligne les troncs de certains rejets tortueux et fragiles (cas de certaines espèces) et permettre à ces derniers de résister aux vents violents.
Méthode de collecte des données socioéconomiques
Des observations directes et entretiens individuels via un questionnaire ont servi à la collecte des données socioéconomiques.
Observations directes
Des visites de terrain au niveau des anciennes parcelles où existe la RNA ont été effectuées avec la présence des producteurs et animateurs (Photo 3). Les informations recueillies à ce niveau ont permis d’avoir une gamme de définitions de la RNA. Cette approche a été l’occasion d’une part d’appréhender les caractéristiques de la RNA et d’autre part de tester le questionnaire en vue de mieux l’administrer aux producteurs.
Outre l’aspect descriptif de la RNA, ces observations ont aussi aidé à appuyer, à confirmer et à compléter les informations recueillies lors des enquêtes.
Entretiens individuels avec questionnaire
Les producteurs pratiquant ou non la RNA sont soumis à un questionnaire fermé afin de caractériser et d’identifier les freins et leviers à l’adoption de la pratique de la RNA dans la commune de Koussanar (Planche 3).
A Koussanar, un questionnaire a été administré aux producteurs des 12 villages visités. Hormis les producteurs des anciennes parcelles en RNA (AP)8, ceux enquêtés à Koussanar ont permis de mesurer un certain nombre de facteurs influant sur l’adoption à la RNA. Les informations recueillies des producteurs propriétaires des nouvelles parcelles (NP) ont aussi servi à se projeter au plan local sur de possibles orientations pour les initiateurs de la RNA (ONG et structures étatiques).
Ainsi, par la méthode d’échantillonnage par quotas, 68 chefs de ménage ont été enquêtés pour un taux de sondage de 30%.
Pour 226 ménages notés dans les 12 villages retenus de la zone de Koussanar, l’échantillon (E) a été calculé par la formule suivante : 8 Anciennes parcelles en RNA (AP) = Parcelles ayant expérimenté la RNA depuis 2015. Ce sont celles testées par ENDA Pronat pour mesurer le niveau de portabilité de la pratique de la RNA à Koussanar.
Un quota de l’échantillon (E) est octroyé à chaque village selon le nombre de ménages qu’il présente (Tableau 2). Les formules suivantes permettent de déterminer le nombre de ménages à enquêter par village (Nv),
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Table des matières
INTRODUCTION
I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1-1) Notion d’agrosystème
1-2) La régénération naturelle
1-3) La régénération naturelle assistée (RNA)
1-3-1) Définitions
1-3-2) La pratique de la RNA
1-3-3) Les espèces en RNA
II. PRESENTATION DES ZONES D’ETUDE
2-1) Présentation de la commune de Koussanar
2-1-1) Situation géographique
2-1-2) La population
2-1-3) Cadre biophysique
2-1-4) Le climat
2-1-5) Activités socioéconomiques
2-2) Présentation de la commune de Diouroup
2-2-1) Situation géographique
2-2-2) La population
2-2-3) Le cadre biophysique
2-2-4) Le climat
2-2-5) Activités socioéconomiques
III. MATERIEL ET METHODES
3-1) Choix des zones, villages et cibles
3-2) Technique de vulgarisation de la pratique de la RNA
3-2-1) Cartographie participative des champs
3-2-2) Etapes de réalisation de la pratique de la RNA
3-3) Méthode de collecte des données socioéconomiques
3-3-1) Observations directes
3-3-2) Entretiens individuels avec questionnaire
3-4) Méthode de collecte des données floristiques
3-4-1) Choix des sites d’inventaire
3-4-2) Dispositif d’inventaire
3-4-3) Paramètres mesurés
3-5) Matériel d’étude
3-6) Traitement et analyse des données
3-6-1) Traitement des données
3-6-2) Analyse des données floristiques
IV. RESULTATS ET DISCUSSIONS
4-1) RESULTATS
4-1-1) Les parcelles mises en RNA dans la zone de Koussanar
4-1-2) Potentiel de la régénération naturelle des champs en RNA de la zone de Koussanar
4-1-3) La pratique de la RNA à Diouroup et Koussanar
4-2) DISCUSSIONS
4-2-1) La potentiel de la régénération naturelle dans les champs en RNA de Koussanar
4-2-2) La mise en pratique de la RNA Koussanar
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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