Potentialité économique de et pauvreté générale

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Pauvreté générale à Madagascar

La pauvreté se définit par une privation psychologique, sociale, physique du bien être. Elle se  caractérise par une non appropriationou une non maîtrise des moyens d’existence et aussi une non jouissance des fruits de la croissance pour satisfaire les besoins essentiels de base.
Malgré une grande potentialité économique qu’elle ispose,d Madagascar est depuis des années classée parmi les pays les plus auvresp au monde. Ainsi comme dans tous les pays pauvres la grande majorité de la population vit en milieu rural et exerce l’agriculture, l’élevage ou la pêche comme activitéprincipale. Ces activités sont généralement exercées de manière informelle par desindividus au sein de la famille voire du ménage, ce qui correspond à une multitude d’agents rendant une étude exhaustive presque impossible. Cette difficulté est d’ailleurs renforcée par les caractéristiques propres au monde rural à savoir l’état des infrastructures de communication, la faiblesse du revenu, la faiblesse du niveau d’instruction, l’insécurité, et la vulnérabilité de la santé.
Indicateurs de Développement Humain ( IDH )
Même si la notion de développement est plutôt qualitative, on peut donc trouver différents indicateurs qui traduisent un aspect du développement.
– La mesure du niveau de vie utilise le PNB par habitant
– La mesure de l’état de santé de la population se fait par exemple avec l’espérance de vie à la naissance : il s’agit, pour une année donnée, du nombre moyen d’années qu’une personne vivrait si elle connaissait les conditions de mortalité à chaque âge (à un an, à deux ans, etc.)Des individus vivant l’année en question.
– La mesure du taux de scolarisation est un simple rapport entre le nombre d’individus scolarisés à un certain niveau et le nombre d’individus d’âge normal pour ce niveau ; le taux peut donc dépasser 100 % car certains élèves qui ont redoublé peuvent dépasser l’âge en question.

la faiblesse du revenu

Un salarié malgache gagne en moyenne 294.000 fmg par mois (Enquête EPM 2001). Ce montant est encore plus faible en milieu rural. Les salariés ruraux gagnent la moitié de ce que touchent ceux de la capitale. Uneforte disparité existe donc entre les salariés.
Les coûts de la main d’œuvre sont relativement fai bles à Madagascar. Une fois convertie en dollar, les frais des personnels annuels moyens par personne occupée sont environ cinq fois inférieurs à ceux observés au Cameroun et huit à neuf fois inférieurs à ceux observé en Côte d’Ivoire. De plus, les revenus de la majorité des malgaches couvrent à peine leurs dépenses essentielles. Les dépenses de consommation sont dominées à 70% par l’alimentation, ce qui laisse peu de possibilités de satisfaire les autres besoins jugés indispensables (santé, éducation, logement, divertissement, habillement…)

Le salariat agricole

Les moyens de gagner de l’argent sont rares dans les communes et le salariat agricole constitue la principale source d’emploi rémunéré dans les campagnes malgaches. Cette activité constitue la première source de revenu pour 23,5 % des ménages de la zone d’enquête (Source : Enquête de Référence 4D).
En septembre-octobre 2003, près d’un quart de la population de plus de 13 ans de 9 Fokontany de la zone d’étude avait pratiqué au moins une journée de salariat durant l’année précédente. Les individus qui n’avaient passuffisamment de terres et de revenus pour nourrir leur famille, étaient obligésde vendre leur force de travail contre un salaire. Les paysans pratiquant cette activité économique sont alors stigmatisés, considérés comme « pauvres » par l’ensemble de la opulation.
Pourtant, lorsque les ménages n’ont d’autre solution que de vendre leur force de travail sur les exploitations voisines, l’offre de main-d’œ uvre journalière s’intensifie, comme durant la période de soudure 2004-2005.

Fluctuation du marché du travail agricole

Lors de l’enquête menée en décembre 2004, sur les67personnes interrogées, 28 ont déclaré que le salariat agricole était une des nouvelles solutions pour leur permettre de nourrir leur famille. Il faut préciser que les mois de novembre – décembre sont des périodes de grands travaux agricoles. C’est la saison du repiquage du riz en plaine, qui demande une main-d’œuvre féminine importante, du la bour des parcelles en tanety pour la culture du maïs, de la patate douce et du manioc qui emploie la force de travail masculine.
A la fin de l’année 2004, dans le contexte économique déjà décrit, les paysans qui disposaient de quelques économies ou qui ont développé d’autres stratégies pour se procurer des revenus monétaires, ont mis davantage de parcelles en tanety en culture.
Cela a créé une demande de main-d’œuvre supplémentaire et permis aux plus pauvres qui avaient fini leur stock de riz, de trouver les revenus indispensables. Ainsi, certaines femmes qui n’avaient pas l’habitude de vendre leur force de travail, qui cultivaient les terres familiales ou restaient avec leurs jeunes enfants, ont intégré le marché du travail salarié. Fin décembre 2004, l’offre d’emploi s’estréduite. Les employeurs occasionnels qui avaient embauché des salariés agricoles pour cultiver leurs parcelles en tanety en prévision de la soudure, ont été victimes eux ausside l’augmentation du coût de la vie. Ils n’ont pas eu les moyens de continuer à payer le urs salariés agricoles. Quant aux employeurs qui avaient l’habitude d’embaucher de no mbreux journaliers pour exploiter leurs parcelles, ils ont eux aussi souffert de cette crise et ont limité le nombre de leurs employés, laissant de nombreux demandeurs d’emploi sans travail et par conséquent sans source de revenu.

Les effets négatifs du salariat agricole

Lors de la période des grands travaux et de l’augmentation du nombre de journaliers sur le marché local du travail, il s’est alors posé leproblème de la garde des plus petits car les employeurs tolèrent rarement la présence de jeunes enfants dans les champs. Les enfants en bas âge, ont selon les cas, été confiésà la surveillance du conjoint, lorsqu’il n’avait pas de travail ou des frères et sœurs plus âgés, ce qui a évidemment eu des conséquences sur la scolarisation. Certains ont employé, à un niveau de salaire particulièrement bas d’autres enfants plus âgés pour les accompagner aux champs et surveiller les plus petits (2 000 Fmg par jour).
Le salariat agricole peut conduire les paysans à en trer dans un cercle vicieux. Les personnes qui ont recours au salariat agricole sont celles qui ne disposent pas suffisamment de terres et/ou de moyens pour les exploiter. Elles vendent donc leur force de travail à leurs voisins ou à des paysans p lus riches afin de se procurer des revenus. Cela leur laisse par conséquent moins de temps pour se consacrer à leurs propres cultures, pour les entretenir ou les diversifier. De plus, leurs revenus journaliers suffisent à peine pour acheter la nourriture quotid ienne et ils n’ont pas les moyens d’acheter les semences et les engrais nécessaires. Ces personnes sont donc dépendantes des fluctuations du marché de l’emploi, et dans un contexte de crise réduisant l’offre de travail, ils doivent chercher d’autres issues.
Une « campagne de sensibilisation » a été menée parles autorités locales auprès des paysans dans un des fokontany de la zone afin qu’ils privilégient la mise en valeur de leurs propres collines aux versants converses recouvertes d’herbacées.
Ils ne consacrent que deux jours dans la semaine au salariat agricole. Les journaliers ont conscience qu’il serait préférable de privilégiere ltravail sur leurs propres parcelles et ne conserver que deux jours dans la semaine au salariat agricole. Cela leur permettrait d’une part d’assurer un revenu en nature, des alime nts dont ils ont besoin pour se nourrir une partie de l’année, et d’autre part, d’avoir des revenus financiers dont ils ont besoin pour l’achat des PPN, engrais ou autres. Cette solution devrait aussi leur permettre de ne pas être dépendant du marché de l’emploi. Cependant, cela n’est possible que s’ils disposent de surfaces cultivables suffisantes et si leurs cultures n’ont pas trop souffert des intempéries ou sont irriguéescomme il se doit, ce qui n’est pas toujours le cas. Rappelons que la moitié des ménages possèdent moins de 0,25 hectare et qu’ils sont plus de la moitié à se plaindre des problèmes d’irrigation.

Hausse du prix du riz

En 2004, le prix du riz a été particulièrement élevdurant la période de soudure. Si on compare son prix en 2001 (année normale) et en 2004 (année exceptionnelle), on observe que le riz coûtait moins cher en 2004 qu’en 2001 les trois premiers mois de l’année mais 2,5 fois plus cher en Novembre (Dabat, 2004).
Dans ce contexte d’augmentation du prix du riz en cette période de soudure, il nous a semblé opportun de nous interroger premièrement surles stratégies immédiates des paysans pour faire face au coût élevé de leur alimentation de base, deuxièmement, sur le fonctionnement ou non des mécanismes de préventionqui pouvaient préexister à cette crise et enfin, sur les conséquences à court et moyen terme de cette situation exceptionnelle. La zone de recherche sont les communes rurales d’Antananarivo, celles qui se caractérise par :
– une forte densité de population de l’ordre de 80 hab/km2, largement supérieure à la moyenne nationale (21 hab/km2) ;
– une forte pauvreté (70% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté) ; 9
– une exiguïté des terres agricoles créant une saturation de l’espace agricole (vocation principale de riziculture);
– des problèmes de dégradation de l’environnement inondations,( érosion des sols, ensablement…).
Ainsi, 47 hommes et 29 femmes, pour la plupart chefs de ménage (54 sur 76 personnes interrogées) ont été enquêtés. De plus, deux épiciers ont été interviewés sur leur mode d’approvisionnement en riz, le prix d’achat et de v ente du riz dans leur échoppe.
La plupart des questions (production, achat ou vente de riz, réserves, alimentation) portent sur les pratiques au moment de l’enquête, ainsi que sur la période de soudure de l’an passé. Cela nous permet de comparer les comportements des paysans pendant une période de soudure « habituelle », par rapport à la crise que connaît le pays cette année.

Quelques éléments de la crise : récolte enbaisse et prix du riz en hausse

La récolte 2004 a été décevante et inférieure à lecelde l’année précédente. La perte de production de riz moyenne d’une année sur l’autre avoisine les 25% pour l’échantillon des ménages ce qui semble assez bien rendre compte de la situation générale sur la zone d’étude.
Et si aucun des ménages n’a à déplorer une récolte« nulle », assez nombreux sont ceux qui ont perdu près de la moitié de leur récolte. Cette forte diminution des récoltes s’explique en grande partie par les divers « incidents » climatiques qui ont émaillé l’hiver 2004 et fortement détérioré les cultures.
La récolte ayant été moins bonne que l’année passéeetnettement moins importante que ce que les paysans auraient souhaité, les réservesdes ménages en riz ont été épuisées beaucoup plus tôt qu’en 2003, de deux à trois mois. Au moment de l’enquête, les ménages étaient donc dans l’obligation d’acheter leur riz. Or, l’augmentation du prix du riz a été très rapide depuis le début du mois de ptembrese 2004. A cette date, les épiciers achetaient leur riz chez un grossiste à Ambatolampy à 3500 Fmg le kilo contre 5500 Fmg à la fin de ce même mois. Au début du moisde décembre, le prix était monté à 6000 Fmg. Le prix à la vente a augmenté de façon similaire. Au moment de l’enquête, un kapoaka (Unité de mesure correspondant à une petite boite de conserve de lait concentré, 1kg de riz = 3,5 kapoaka) de riz coûtait entre 1800 et 2000 Fmg selon le fokontany (le prix variant en fonction de l’éloignement de la route).
Comment les ménages font-ils face à ce contexte de crise ?
Changements dans les habitudes alimentaires et dans la consommation
L’enquête montre que l’augmentation du prix du riz a eu des répercutions sur les habitudes alimentaires des familles. Le riz reste la base de l’alimentation mais il apparaît que, dans la quasi-totalité des ménages enquêtés, début décembre 2004, la consommation de riz a été diminuée d’un tiers parapport à l’an passé, les paysans se « rationnant ». La plupart du temps, le riz a été suprimé le midi et remplacé par de la patate douce, du maïs et/ou du manioc et surtout de la pomme de terre. Seuls 33 ménages sur les 76 enquêtés mangent du riz à chaquerepas, mais en plus petite quantité qu’auparavant et accompagné dans la plupart des cas de pommes de terre. Cet aliment prend de plus en plus d’importance dans l’alimentat ion des paysans de cette zone. Ce substitut, le moins cher en décembre, sera remplacédans les mois qui suivent par le maïs, la patate douce et plus tard le manioc. Selon un épicier qui vend la plupart du temps ses marchandises à crédit, « le riz est devenu un aliment de complément et n’est plus un aliment de base ».
En règle générale en période de soudure, les prixe dtoutes les denrées alimentaires augmentent, les prix relatifs du manioc et du maïs par rapport au riz connaissent une baisse.
C’est pourquoi, les hanikotrana (nourriture autre que le riz) sont en partie substitués au riz et deviennent de fait des « régulateurs contre les prix alimentaires ou une baisse de revenus » notamment en période de soudure. On observe ainsi, en moyenne, une réduction de la consommation de riz et une hausse de la consommation de manioc, de patate douce et de maïs. En 2004, tous les prix ont augmenté : riz et hanikotrana. Le prix relatif des légumes était nettement plus élevéque les années précédentes.
Certains ménages ont été contraints à la réductionou à l’arrêt total des dépenses de santé voire de scolarité (les enfants sont retirésde l’école afin de réduire les coûts directs et indirects induits par la scolarisation).Depuis le début du mois d’octobre 2004, un nombre important d’enfants ont été déscolarisésD’après. les instituteurs et enseignants, les abandons sont beaucoup plus nombreux que les années précédentes et en relation directe avec la crise. Tous les niveaux de scolarisation sont concernés : filles et garçons sont sortis de l’école dans les mêmes proportions. Les taux d’absentéisme sont aussi en hausse depuis quelques mois : selon les écoles, entre 10 et 30 % des élèves ne viennent plus régulièrement en classe.

La décapitalisation

En cas de crise de plus longue durée, les ménages onts contraints de décapitaliser. Pour faire face à l’augmentation des dépenses, les ménages ont vendu une partie ou la totalité de leur cheptel : 26 des 75 enquêtés ont vendu une partie de leur élevage, d’abord leurs volailles puis si nécessaireleurs bovins. L’enquête de référence 4D de 2003 a bien montré que l’élevage est considér comme un véritable moyen d’épargne. Sur l’ensemble des ménages enquêtés l’année passée, près de 85 % d’entre eux pratiquaient l’élevage de poules, porcs ou autres. Les animaux sont vendus en général en cas de besoin urgent d’argent, en cas demaladie ou de décès par exemple. La forte augmentation du prix du riz les a donc pousséà vendre une partie ou la totalité de leurs animaux, les laissant sans épargne. Un tiers des ménages a aussi consommé les semences de riz, ce qui les obligera à emprunter po ur la récolte suivante. L’ensemble de ces actions permet certes de s’adapter à court term e aux fluctuations des prix alimentaires mais cela entraîne une plus grande fragilité des ménages face à des crises futures. Les stratégies de repli sont relativementlimitées. Compte tenu de la faiblesse et de l’instabilité des revenus, les ménages ruraux sont vulnérables. Ils résistent difficilement à des chocs de grandes ampleurs (clim atiques ou macroéconomiques). Existait-il des mécanismes de prévention et ont-ilsfonctionné ?
Les mécanismes d’assurance reposent notamment sur la constitution d’une épargne de précaution et la présence de réseaux sociaux. En cas de mauvaise récolte, donc de rentrées monétaires quasi-nulles, le ménage peut soit intensifier ses autres activités rémunératrices, soit avoir recours à son réseau social.

L’ Education

L’éducation représente un investissement individus. Cependant, près de la moitié de analphabète, dont 61% issus du milieu rural. à long terme dans la production des la population malgache est encore

Une scolarisation de plus en plus incertaine pour les enfants

Une autre conséquence de l’augmentation du coût de la vie est la déscolarisation de nombreux enfants. En effet, la scolarisation d’un ou de plusieurs enfants représente d’une part des frais pour les familles (inscription, frais d’écolage mensuels dans certains cas, fournitures etc.) et d’autre part, un manque à gagner et une perte de main-d’œuvre potentielle dans le cas où les enfants ont atteint un âge suffisant pour travailler dans les champs. D’après les instituteurs interviewés dans quatre écoles de la zone d’Ampitatafika, les conditions d’enseignement ont été de plus en plus difficiles durant la crise du riz, en particulier à partir du mois de décembre 2004 et les abandons se sont multipliés, comme par exemple à Tsimabeharona, où 24 élèves sur 298 inscrits ont abandonné les bancs de l’école durant la période desoudure.
Les enfants arrivaient souvent le ventre vide le matin à l’école, certains ne buvant qu’un verre d’eau, d’autres mangeant un peu de maïs ou de patate, mais pas de riz. En fin de matinée, les plus grands n’arrivaient plus à se concentrer sur leurs leçons et certains instituteurs n’ont pas cherché à attirer l’attention de leurs élèves : ils attendaient simplement la fin de la matinée sans terminer leur leçon. Les plus petits s’endorment vers 11h.
Les taux d’absentéisme ont aussi connu une nette augmentation. Entre 10 et 30 % des élèves ne sont pas venus régulièrement en classe. ’absentéismeL a concerné tous les enfants : grands et petits, filles et garçons sans distinction. Ces enfants sont issus des familles les plus pauvres, celles ayant le moins de terre et, le plus souvent, vendant leur force de travail. Que les parents partent chercher un emploi ou aillent travailler comme salarié, les enfants restaient à la maison car leurs parents ne voulaient pas qu’ils aillent à l’école le ventre vide de peur qu’ils s’évanouissent sur le chemin.
Ce que nous pourrions appeler « l’absentéisme du vendredi » des garçons des grandes classes des cours élémentaire et cours moyen (CE, CM) est à noter dans certains fokontany, en particulier à Masoandro. Les parents ne pouvant pas trouver d’emploi journalier le week-end, ils envoyaient donc leurs garçons, les plus grands, chercher du travail en fin de semaine (garder les bœufs, faire quelques menus travaux pour les paysans les moins pauvres) en prévision des deux jours sans revenu, même s’ils étaient payés 1 000 ou parfois 2 000 francs malgaches de moins que ce que gagnerait un adulte. Si les abandons en cours d’année arrivent parfois, aussi bien en primaire qu’au collège, à partir du début du mois d’octobre 2004, un nombre important d’enfants ont quitté les bancs des écoles. Comme dans le cas de l’absentéisme, le sexe des enfants, leur âge, le nombre de frères et sœurs, leur niveau scolaire ou encore le fait qu’ils aient déjà redoublé ne semblent pas être des variables déterminantes à leur sortie du système 13 scolaire. Les causes d’abandon au cours de cette période sont, toujours d’après les instituteurs, en relation directe avec l’augmentation exceptionnelle du coût de la vie. Ce qui a déterminé la déscolarisation de certains enfants est le niveau de pauvreté des parents. Néanmoins, les personnels enseignants ont remarqué que c’était davantage les aînés des enfants présents dans les familles qui arrêtaient, soit pour s’occuper de leurs frères et sœurs, soit pour aider leurs parents dans les activités agricoles ou pour trouver du travail rémunéré. La migration des enfants versles villes est une des raisons de les déscolariser. (1€ = 12 500 francs malgaches (Fmg) à cette période)

L’exode rurale

A partir du mois d’octobre 2004, un phénomène d’unetoute nouvelle ampleur dans les communes s’est répandu : de plus en plus d’enfants, garçons et filles, ont été envoyés dans les villes par leurs parents (principalement dans la capitale et à Tamatave) pour aller travailler comme domestique. L’emploi de petites bonnes ou de nourrices dans les centres urbains n’est pas réservé aux petites filles. Les garçons, sont le plus souvent embauchés pour surveiller les jeunes enfants, alorsque les petites filles sont davantage employées pour les travaux domestiques tels que la préparation des repas, la lessive, le ménage… Certains enfants partent aussi pour aider l eurs employeurs dans leurs activités de restauration (gargotes ou petits restaurants malgaches de rue) ou de commerce. Le dénominateur commun de l’ensemble des familles qui ont envoyé un enfant en migration de travail est la pauvreté. Il s’agit en effet de familles qui ne possédaient pas suffisamment de terres ou de moyens pour les mettre en valeur et faire face à la période de soudure inhabituelle de 2004, qui ne sont pas parvenus pas à avoir des revenus extérieurs suffisants pour subvenir à leurs besoins et pour qui il était devenu de plus en plus difficile de faire face aux besoins journaliers. Le salariat agricole constituait pour la majorité d’entre eux leur seule source de revenus, les rendant par conséquent totalement dépendants de l’offre d’emploi. Cependant la demande de main-d’œuvre n’étant pas régulière dans la région et la concurrence de plus en plus présente, ces familles les plus pauvres se sont alors retrouvées dans une impasse. La migration d’un ou parfois de plusieurs enfants s’est alors présentée comme une alternative à leur pauvreté. L’offre d’emploi pour les enfants était elativementr faible en campagne, d’une part parce que les activités rémunérées qui peuventêtre confiées à des enfants sont rares (corvées d’eau, gardien de zébus ou nourrice), et d’autre part parce que les employeurs potentiels n’avaient pas ou plus les moyens financiers d’embaucher en raison de la crise. L’offre d’emploi pour les enfants n’existait donc que dans les centres urbains.
Le départ d’un ou de deux enfants dans certains ménages a donc permis aux parents, non seulement d’obtenir une source de revenus supplémentaire pour aider à acheter des PPN, des semences ou de mettre en valeur certaines parcelles, mais cela leur a aussi permis d’avoir une ou deux bouches en moins à nourr ir et donc d’augmenter les rations alimentaires des enfants restant vivre avec eux. Le bénéfice a été double.
Ainsi, face aux difficultés économiques de plus enplus prégnantes que les paysans des communes rurales d’Antananarivo ont connues durant la période de soudure 2004-2005, ils ont tenté de trouver des réponses à moyenet parfois court terme afin d’être en mesure de nourrir les membres de leur famille. La plupart des mécanismes de subsistance mis en place par les paysans ou les familles ne les satisfont pas, comme par exemple l’obligation dans certains cas de déscolariser leurs enfants, les envoyer travailler en ville ou encore vendre leur propre force de travail, mais aucune autre alternative ne semble s’être offerte à eux durant cette période de soudure particulière.

La santé

« La santé se définit comme étant un bien-être physique, mental et social total et non simplement comme une absence de maladie ou d’infirmité » (G. Brundtland, « Santé et développement : une approche durable »).
La santé est en effet à la fois objectif et préalable du développement durable. Elle consiste d’une part à procurer aux populations un bien-être physique et moral satisfaisant et d’autre part à garantir des conditions sanitaire s telles que permettant aux individus de contribuer aux activités productives et au développement de leur société.
La santé est un facteur déterminant de la croissance économique et du développement, tandis que la maladie est à la fois une cause et un effet de la pauvreté. Mis à part les conséquences graves pour le bien-être social, la mauvaise santé prive les pays en développement des ressources humaines et lecoût élevé des maladies réduit la croissance économique et limite les ressources que les gouvernements peuvent consacrer à l’investissement dans la santé publique.
L’état de santé ainsi que celui du système de soinsfait partie intégrante des outils d’appréciation de l’indicateur de développement humain et représentent un poids non négligeable dans sa détermination. Nous allonsprésenter dans ce qui suit les indices spécifiques pris en compte pour apprécier ettec dimension.

Espérance de vie à la naissance

Cet indicateur est classiquement utilisé par les professionnels de santé, cependant il renseigne peu sur la qualité de vie etl’état global de santé.
Le concept d’espérance de vie en bonne santé constitue un meilleur outil d’appréciation.
Ainsi, l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de2003 indique que si l’espérance de vie à la naissance est de 54 ans à M adagascar, elle n’est que de 40 ans pour 35% de la population

Le taux de mortalité infantile

Une relation existe également mais elle est moins étroite aux niveaux extrêmes de développement. En effet, on constate une quasi absence de différence pour les pays les plus avancés, la dispersion et très prononcé pour les pays les moins avancés.
En effet, à Madagascar, ce taux est très élevé dont159 pour mille naissances vivantes en 1997, 133 pour mille naissances vivantes en 2000. Même actuellement, ce taux ne subit presque aucun changement.

Taux de mortalité maternelle

A ce niveau, on constate l’écart important entre les pays développés et les pays en développement. Il y a lieu de constater cependant qu’un grand nombre de pays intermédiaires ont des performances proches des pays avancés.
A Madagascar, l’EDS l’ a estimé à 488 pour mille naissances vivantes pour la période 1990 à 1997 selon la méthode d’estimation directe. Ce qui veut dire que, les femmes malgaches courent encore des risques assez importants de décès durant les âges de procréation.

Taux de couverture vaccinale

A Madagascar, il reste à un niveau faible. En effet , moins de la moitié des enfants de 12 – 23 mois ont reçus tous les vaccins recommandés. Il en est de même du taux de protection des naissances contre le tétanos néo-natal ; la proportion de nouveaux-nés immunisés contre le tétanos néo-natalétait de 48 % en 2004. Tous ces facteurs contribuent largement à la mortalité infantile.
Les maladies infectieuses affectent les enfants malgaches, les MST frappent essentiellement la population d’âge actif.
Les maladies qui affectent le plus la population, notamment les enfants sont les infections respiratoires aiguës ; dont la grippe (2 1,6%), le paludisme (19,4%) et les maladies diarrhéiques (18,4%).
La population en âge de travailler (25 – 59 ans) et les enfants de moins de 5 ans sont les plus vulnérables à ces maladies. En outre, les maladies diarrhéiques constituent un énorme problème de santé publique car elles atteignent 50,9% des enfants de moins de 5 ans.
Les maladies transmissibles comme la peste, le bilharziose, cysticercose, la lèpre et le paludisme représentent des véritablesléauxf pour la population et aggrave la situation de pauvreté compte tenu de l’insuffisance des moyens de lutte.
Les deux premiers cas d’infection aux VIH ont été dépistés en 1987 à Madagascar. Le système de surveillance mis en place de 1987 à Décembre 2001 a permis de notifier 271 cas de séropositifs sur 217890. personnes testées, dont 45 cas de malades de SIDA. Le virus frappe essentiellement la population d’âge actif.

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : ETATS DES LIEUX DU MONDE RURAL
Chapitre I : Potentialité économique de Madagascar et pauvreté générale à Madagascar
Section 1- Potentialité économique de Madagascar
Section 2- Pauvreté générale à Madagascar
2.1- La faiblesse du revenu rural
2.1.1 – Le salariat agricole
2.1.2 – La fluctuation du marché de travail agricole
2.1.3 – Les effets négatifs du salariat agricole
2.1.4 – Organisation de la demande et de l’offre de travail selon la période
2.2- La hausse du prix du riz
2.2.1 – Quelques éléments de la crise
2.2.2 – La décapitalisation
2.3 – L’Education
2.3.1 – Une scolarisation de plus en plus incertaine pour les enfants
2.3.2 – L’exode rural
2.4 – La santé
2.4.1 – Espérance de vie à la naissance
2.4.2 – Le taux de mortalité infantile
2.4.3– Taux de mortalité maternelle.
2.4.4 – Taux de couverture vaccinale
2.5 – L’insécurité dans la zone rurale
2.6 – L’accès à l’eau potable
2.7 – L’environnement
Chapitre II : Analyses des problèmes
Section 1 – Analyses théorique du sous développement
1.1 – L’analyse libérale
1.1.1 – les facteurs spécifiques
1.1.2 – la notion de retard
1.2 – L’analyse moderniste
1.2.1 – le dualisme
1.2.2 – l’excentration
Section 2 – Analyse du déséquilibre vivrier
2.1 – La liaison démographique
2.1.1 – la densité excessive
2.1.2 – la population à charge excédentaire
2.2 – Le système agricole
2.2.1 – la technologie sclérosée
2.2.2 – les stratégies erronées
Conclusion partielle 1
PARTIE II : PROJETS ET DEVELOPPEMENT RURAL
Chapitre I : Justification de la nécessité des projets de développement dans le monde rural
Section 1 – La triple fonction du secteur agraire
1.1 – Le financement du développement par l’agriculture
1.1.1 – Le surplus agricole base de l’accumulation
1.1.2 – Les transformation du secteur agraire pour le rendre apte au financement
1.2 – L’agriculture fournit le travail à l’industrie
– Le modèle de W.A Lewis
1.3 – Le secteur agraire comme débouché de la production industrielle
Chapitre II : Un exemple des projets communautaires à Madagascar – Cas du FID
Section 1 : Généralités sur le FID
Section 2 : Les Projets de Développement Communautaires
2.1 – Généralités sur les projets de développement communautaire
2.2 – Gestion et exécution des PDC
2.3 – Exécution par le FID en maîtrise d’ouvrage déléguée des projets communautaires
Section 3 : Contribution du FID au développement, à la réduction de la pauvreté et ses limites
3.1 – Le Financement Direct des Communes
3.2 – Participation à l’augmentation du niveau de l’éducation
3.3 – Participation à l’amélioration de la santé et au bien être de la population
3.4 – Participation au développement économique
3.5 – Protection sociale
3.6 – Réparation des dégâts cycloniques
3.7 – Les Projets Communautaires gérés par les Communes et les Régions
Conclusion partielle 2
Conclusion générale
Bibliographie

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