Possibilités de production du sésame biologique

POSSIBILITES DE PRODUCTION DU SESAME BILOGIQUE

DEFINITION DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE

L’«Agriculture Biologique » est l’expression utilisée en France, au Portugal et en Italie. Pour les pays Anglo-saxons, elle est appelée « Agriculture Organique » et en Espagne « Agriculture écologique ». L’agriculture biologique est souvent définie comme une agriculture naturelle et organique sans traitement ni utilisation de l’engrais chimique de synthèses. Les réglementations CEE, 1991, décrivent que l’agriculture biologique est une agriculture basée sur la gestion rationnelle de la fraction vivante du sol dans le respect des cycles biologiques et de l’environnement, pour une production équilibrée, plus autonome, plus économique et non polluante, une agriculture respectant les règles de production définies par de cahiers des charges qui sont de plus en plus précis et détaillés. Selon Claude Aubert, c’est une « agriculture basée sur l’observation et sur les lois de la vie, qui consiste à nourrir non pas directement les plantes avec les engrais solubles mais les êtres vivants du sol qui élaborent et fournissent aux plantes tous les éléments dont elle a besoin.

L’agriculture biologique est un mode de production basé sur l’activité biologique du sol, sur des systèmes de production aussi diversifiés que possibles, avec une fertilisation essentiellement organique, des rotations longues et variées, des techniques de lutte naturelles. En fait, en n’utilisant ni des engrais chimiques ni des pesticides de synthèse ni des herbicides ni des engrais solubles (sauf ceux tolérés par dérogation), la prévention joue un rôle primordial dans la lutte contre les ravageurs, les maladies et les plantes adventices. Alors, le respect des cycles biologiques, le maintien de la fertilité par la diversification des cultures et l’utilisation des ressources renouvelables et des matières organiques sont les conditions de viabilité de l’agriculture biologique. Les produits biologiques doivent être certifiés par les laboratoires spécialisés comme l’ECOCERT et la Nature et Progrès pour avoir leur label de qualité. Ce label garantit au consommateur un produit ayant été cultivé sans produits chimiques de synthèse.

CONTEXTE DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE 

En 1924, R.Steiner a donné les bases de l’Agriculture Biodynamique qui accorde une importance particulière aux forces telluriques et cosmiques. Il a exposé les principes d’une agriculture fondée sur une approche «anthroposophiques» En 1928, E. Pfeiffer, à partir de cette anthroposophie, a élaboré et expérimenté la méthode biodynamique dans plusieurs domaines agricoles d’Europe et des Etats Unis. En 1940, A Howard a publié le «testament agricole » en préconisant le retour vers « une agriculture paysanne ». Ce testament a été renforcé par le magazine « Organic Gardening and Farming » publié par « Rodales Press ». Telle est l’origine du terme «organic agriculture ». Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le monde industriel et agricole a utilisé les produits chimiques pour assurer la régularité de la production et lutter contre les parasites. L’emploi sans contrôle des pesticides et des engrais solubles a donné naissance à l’agriculture biologique. De 1950 à 1970, l’agriculture bio s’est développée progressivement. De 1970 à 1980, les mouvements écologistes en Europe ont entraîné les consommateurs à prendre conscience d’une grande échelle des pollutions de toute nature, y compris des pollutions relevant de l’emploi excessif de produits chimiques en agriculture. De 1980 à 1990, l’agriculture biologique est devenue un modèle de production agricole pour respecter l’environnement contre la pollution. Actuellement, elle est proposée comme solution pour résoudre les problèmes agricoles du sésame.

Problèmes des résidus des intrants chimiques :
Les intrants chimiques sont chers et ne sont pas à la portée des paysans. Parfois, à cause d’un problème d’approvisionnement, on ne peut pas les trouver au marché. De plus, les intrants chimiques sont soupçonnés de laisser des effets toxiques, sur l’homme et sur l’environnement, qui ne sont pas toujours aisés à déceler.
★ Les pesticides : même s’ils sont des éléments améliorants la productivité en agriculture, ces produits provoquent des effets indésirables comme :
☉ les phénomènes de résistance des parasites aux produits ou bien à cause de la destruction des prédateurs ou de l’équilibre biologique.
☉ Les restes des résidus laissés dans les chaînes alimentaires sont suspectés d’être cancérigènes.
☉ La destruction des microflores du sol et les vers de terre sont des auxiliaires gratuits.
★ les engrais solubles : ces produits sont difficiles à maîtriser à cause du problème de lessivage. Leur apport provoque la diminution de la teneur en matière sèche des végétaux cultivés. Les plantes deviennent très sensibles aux parasites.
★ Les produits phytosanitaires : ces produits ont pour effet d’augmenter le phénomène d’accoutumance des parasites.

Problème de l’environnement
La pollution de l’air et de l’eau accentue mondialement. Les usines qui fabriquent des pesticides, la pulvérisation au moment des différents traitements polluent l’air. De plus, le lessivage des éléments minéraux apportés par les engrais solubles peut entraîner la pollution des nappes phréatiques et des cours d’eau. A Madagascar, la pratique des feux de brousse, la déforestation entraîne des effets néfastes sur l’environnement.

PRINCIPE, METHODE ET TECHNIQUE DE LA CULTURE DU SESAME BIOLOGIQUE

En agriculture biologique, il faut associer l’alimentation de la microflore et la microfaune pour obtenir un bon fonctionnement des grands cycles naturels (cycle de l’azote, cycle du phosphore, …).

La fertilisation :
Fertiliser, c’est nourrir le sol avec des matières organiques qui contiennent tous les éléments nécessaires et éventuellement des éléments minéraux favorisant la vie biologique et microbiologique des sols. La fertilisation a deux rôles essentiels tels que le maintien, l’amélioration de la fertilité du sol et la nutrition de la plante. Il faut donc connaître l’état du sol afin d’établir la composition des éléments fertilisants à apporter pour corriger les carences et la rotation à effectuer. Deux types de fumure existent en agriculture biologique :
– la fumure organique
– la fumure minérale.

Les engrais solubles sont proscrits car ils sont directement assimilables par les végétaux, ce qui entraînerait un déséquilibre dans leur composition biochimique. Il en résulterait un affaiblissement de leur vitalité qui les rendrait plus sensibles aux parasites.

a) La fumure organique :
Elle entretient et améliore la fertilité et la structure du sol. Elle est transformée par les micro-organismes en humus et en éléments minéraux. Elle vise à augmenter la teneur en humus, à améliorer la structure du sol, à stimuler sa vie biologique, à lui fournir les éléments nutritifs nécessaires aux végétaux, notamment des oligo-éléments et à augmenter sa capacité de rétention en eau. La fumure organique est principalement issue de l’exploitation : fumure et engrais vert. Les matières organiques subissent en général un compostage avant d’être enfouies dans la terre, afin d’éviter une décomposition dans le sol qui crée un milieu défavorable aux plantes. Elles stabilisent et renforcent la structure du sol. L’activité biologique décroît nettement si la teneur en matière organique est inférieure à 2,3%. La fourchette normale est comprise entre 3 et 4%. L’apport des matières organiques permet d’augmenter la porosité et la capacité de rétention en eau du sol. Un sol bien équilibré vivant pourra plus facilement humifier une matière organique brute.

∗ le compostage :
Le compostage est le processus biologique contrôlé de conversion par fermentation aérobie des matières organiques fraîches (biomasse) en un produit stabilisé, hygiénique, riche en composés humiques, semblable à un terreau : le compost. Composter, c’est à partir de divers sous produits, déchets ou résidus, produire des composts, amendements organiques riches en humus (75 à 90% de la matière sèche finale). Le phénomène naturel d’évolution spontané des matières organiques dans le sousbois, dans le champ ou dans le tas de fumier constitue le principe de base du compostage. Les paramètres agissant sur le compostage en contrôlant les facteurs physiques du milieu et les conditions de vie des micro-organismes aérobies sont:
1) le taux d’oxygène dans la masse en compostage (aération) >10%
2) l’humidité du produit 40 à 60%
3) la température 30 à 60°C
4) la nature et l’état des matières à composter (composition biochimique des matières organiques au départ, pH, et rapport C/N (carbone-azote), présence d’inhibiteurs toxiques) 30/1 .

Le compost mûr, après tamisage peut être directement utilisé. L’épandage doit se faire avant ou pendant le labour. L’exposition au soleil du compost mûr provoque une minéralisation importante. Pendant la période de pluie, il faut le mettre à l’abri.

∗ La technique de l’engrais vert
Les engrais verts sont des cultures dérobées ou associées, employées en grandes cultures, maraîchage et viticulture. Les plantes susceptibles d’être cultivées comme engrais verts sont :
★ les légumineuses qui sont fixatrices d’azote atmosphérique
★ les graminées en association avec les légumineuses vivrières
★ les crucifères à capacité d’adaptation élevée sur des terres pauvres .

Leur introduction dans l’assolement n’entraîne donc pas de perte de place pour les cultures principales. Elles sont soit broyées et incorporées dans la partie supérieur da la terre, soit récoltées comme fourrage. Cet enfouissement de la matière verte apporte une nourriture abondante et fermentescible aux micro-organismes du sol. Les engrais verts ont de nombreux effets bénéfiques :
– enrichissement du sol en éléments nutritifs et oligo-éléments
– stimulation de sa vie microbienne
– amélioration de sa structure
– protection contre l ‘érosion
– réduction des pertes d’azote par lessivage et donc le taux de nitrates des eaux souterraines
– ameublissement de la couche superficielle du sol plus ou moins profondément par les racines
– meilleure porosité en bonne rétention en eau,
– augmentation de la stabilité des particules du sol par les exsudats racinaires et les micro-organismes de la rhizosphère.

La pratique des engrais verts présente certains inconvénients :
– leur implantation n’est pas toujours en période sèche
– quelques semences sont coûteuses
– la concurrence en eau avec les plantes cultivées.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : GENERALITES
I.1. LE SESAME
1.1.1. Utilisations du sésame
1.1.1.1. Usage alimentaire
1.1.1.2. Usage industriel
1.1.1.3. Divers
1.1.2. Importance mondiale
1.1.3. Localisation du sésame à Madagascar
I.2. POSSIBILITES DE PRODUCTION DU SESAME BIOLOGIQUE
1.2.1. Définition de l’Agriculture Biologique
1.2.2. Contexte de l’Agriculure Biologique
1.2.2.1. Problèmes des résidus des intrants chimiques
1.2.2.2. Problème de l’environnement
1.2.3. Principe, méthode et technique de la culture du sésame biologique
1.2.3.1. La fertilisation
1.2.3.2. La rotation et assolement
1.2.3.3. Association de culture
1.2.3.4. Le travail du sol
1.2.3.5. Lutte contre les mauvaises herbes
1.2.3.6. Protection et lutte phytosanitaire
1.2.3.7. L’agriculture biodynamique
1.2.4. Reconversion du sésame conventionnel en sésame biologique
1.2.5. Réglementation et contrôle
1.2.6. Transformation, commercialisation, consommation
1.2.6.1. Transformation
1.2.6.2. Commercialisation
1.2.6.3. Consommation
I.3. LES PRODUITS DERIVES ET/OU TRANSFORMES OBTENUS A PARTIR DU SESAME
1.3.1. Huiles
1.3.1.1. Extraction artisanale
1.3.1.2. Extraction industrielle
1.3.1.3. Extraction par compléxométrie indirecte de Mg II
1.3.2. Les pâtes alimentaires
1.3.3. Epices
1.3.4. Synergie d’un insecticide végétal : le pyrethrine
1.3.5. Alimentation du bétail
1.3.6. Parfumerie – Margarinerie – Savonnerie
1.3.7. Confiserie et pâtisserie
1.3.8. Propriétés médicinales
1.3.8.1. Utilisations cosmétiques : émollient
1.3.8.2. Utilisations traditionnelles
1.3.8.3. Utilisation en médecine moderne
PARTIE II : ETUDE AGRONOMIQUE ET ANALYTIQUE DU SESAME
II.1. LE SESAME
2.1.1. Généralités
2.1.1.1. Historique et origine de la plante
2.1.1.2. Systématique et variété
2.1.1.3. Dénomination
2.1.2. Morphologie de la plante
2.1.2.1. Description de la plantule
2.1.2.2. Le port
2.1.2.3. Le système radiculaire
2.1.2.4. La tige
2.1.2.5. Les feuilles
2.1.2.6. Fleurs et inflorescences
2.1.2.7. Fruit et graines
2.1.3. Physiologie de la plante
2.1.3.1. Les différentes phases végétatives
2.1.3.2. Nutrition de la plante
2.1.4. Ecologie de la plante
2.1.4.1. L’iare géographique
2.1.4.2. Les exigences climatiques
2.1.4.3. Les exigences édaphiques
2.1.5. Les ennemis de la plante
2.1.5.1. Les maladies
2.1.5.2. Les insectes
2.1.6. Les techniques culturales
2.1.6.1. La préparation du sol
2.1.6.2. Les semis
2.1.6.3. L’entretien
2.1.6.4. Fumure
2.1.6.5. Lutte contre les parasitismes
2.1.6.6. Lutte contre les maladies fongiques
2.1.6.7. Récolte
II.2. ETUDE ANALYTIQUE DU SESAME
2.2.1. La composition chimique des graines de sésame
2.2.2. Caractéristiques de la matière grasse
2.2.3. Résultat analytique de la teneur en huile des graines de sésame de Madagascar
2.2.3.1. Objet
2.2.3.2. Définition
2.2.3.3. Principe
2.2.3.4. Réactifs
2.2.3.5. Appareillage
2.2.3.6. Mode opératoire
2.2.3.7. Résultat
2.2.4. Caractéristiques de la protéine
2.2.4.1. Méthode d’obtention des différentes qualités de protéines
2.2.4.2. Caractéristiques du pain fabriqué avec le mélange farine de blé – farine de sésame
2.2.4.3. Utilisations de la farine de sésame
2.2.4.4. Résultat analytique du dosage de l’azote dans les graines du sésame de Madagascar
2.2.4.5. Recettes au sésame
PARTIE III ETUDE DES OPPORTUNITES ECONOMIQUES DU SESAME
III.1. PLACE DU SESAME SUR LA MARCHE MONDIAL
3.1.1. Les pays producteurs
3.1.2. La production mondiale du sésame
3.1.3. L’évolution du marché du sésame
3.1.4. Les échanges internationaux
3.1.4.1. Les exportations
3.1.4.2. Les importations
3.1.5. Les déterminants de la demande et des prix
3.1.5.1. La qualité des graines
3.1.5.2. La trituration
3.1.6. Les prix internationaux
3.1.7. Perspectives mondiales
III.2. ETUDE DE LA FILIERE PAYSANALE : cas d’Ivoloina
3.2.1. Situation géographique d’Ivoloina
3.2.2. La topographie
3.2.3. Le climat
3.2.3.1. La température
3.2.3.2. La pluviométrie
3.2.3.3. Les indices climatiques
3.2.4. Etude pédologique
3.2.5. But de la sésamiculture d’Ivoloina
3.2.6. Techniques Culturales
3.2.6.1. Les variétés cultivées
3.2.6.2. Lieux de cultures
3.2.6.3. Préparation du sol
3.2.6.4. Les fumures
3.2.6.5. Conduite culturale
3.2.6.6. L’entretien
3.2.6.7. Les ennemis
3.2.6.8. Luttes contre les maladies et les ennemis
3.2.6.9. Les récoltes
3.2.6.10. Le rendement
3.2.7. Utilisations du sésame dans cette région
3.2.7.1. Utilisations des graines sous forme brute
3.2.7.2. Utilisations des graines broyées
3.2.7.3. Utilisations des graines transformées
3.2.7.4. Utilisations des tiges et des feuillles
3.2.8. Calcul du coût de production à l’hectare du sésame
3.2.9. Les contraintes liées à la production de sésame à Ivoloina
3.2.9.1. La mentalité paysanne
3.2.9.2. Manque d’encadrement technique
3.2.9.3. Problème de débouché
3.2.10. Recommandations
CONCLUSION GENERALE

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