Position en décubitus latéral et respiration selon la méthode de «De Gasquet»
La médicalisation
Ce n’est qu’à la Renaissance, au XVIème siècle, que l’obstétrique a commencé à se présenter sous une forme digne de ce nom. Les débuts de l’obstétrique, en tant que spécialité à part entière, sont l’oeuvre de François Mauriceau à Paris.La période de médicalisation, apparue vers le XVIIème siècle, a obligé la femme à rester immobile et à très peu participer. Leur seule participation était de «pousser» de façon très anti-physiologique et ce, dans une position inventée, pour faciliter l’utilisation de forceps et bien peu adaptée à l’effort demandé: notre «fameuse» position gynécologique.La mode de l’accouchement sur le dos en position gynécologique s’impose, position adaptée à ces patientes particulières, que l’on considérerait aujourd’hui comme atteintes d’obésité.
La surveillance du périnée, la pratique de l’épisiotomie qui apparaît à la même époque (1742), l’utilisation de forceps (Tarnier 1828-1897) étaient plus aisées, le praticien avait donc un meilleur confort.
Dans «Le guide pratique de l’accoucheur et de la sage femme» de Lucien Pénard (1862), nous pouvons lire:«Tant que, dans le cas de bonne présentation, la dilatation du col n’est pas complète, on peut permettre à la femme de se promener dans l’appartement; car il y a à cela plus d’avantages que d’inconvénients. Mais il n’en est plus de même lorsque le col est tout à fait dilaté, que les membranes sont rompues et que les douleurs deviennent expulsives: on doit alors engager la femme à se mettre sur le lit de misère, ou, à défaut, en travers sur le pied de son lit. Le lit de misère ou petit lit est ordinairement un lit de fer ou de sangles, étroit qu’on appuie à la muraille que par la tête, et qu’on garni de deux matelas, d’un drap, d’une couverture et de quelques oreillers; le matelas de dessous sera étendu dans toute sa longueur, tandis que celui du dessus sera replié sur lui même et de haut en bas, dans un peu plus du tiers de sa longueur. La pratique française, qui est la meilleure veut que la femme se place sur ce lit, de façon que le dos repose bien à plat, que le bassin porte sur l’extrémité du matelas supérieur, que les cuisses et les jambes soient maintenues demi-fléchies et un peu écartées, les pieds s’arc-boutant sur une planche ou un traversin, et que la tête et le haut de la poitrine soient soutenues par un ou deux oreillers […]. Tant que la tête n’a pas franchi le col utérin, il est inutile que la femme pousse; mais quand la tête est sur le périnée et à plus forte raison commence à entr’ouvrir la vulve, c’est différent; on doit alors engager la femme, fut-elle primipare, à s’aider un peu, et, alors, aussi, lui faire tenir les cuisses et les jambes invariablement fléchies et écartées tout à la fois.»
Le tournant actuel
De nos jours, il semble s’amorcer une tendance à remettre la technologie au service de la physiologie. On observe actuellement un regain d’intérêt pour les positions obstétricales. Ce phénomène est surtout lié à un besoin des femmes de se réapproprier leur accouchement, en participant plus activement à la naissance de leur enfant; et à une volonté des sages-femmes de retrouver leur fonction première de garante de l’eutocie.
Les tables d’accouchements les plus modernes mettent l’accent sur les possibilités de mobilité; les réflexions sur les «chambres de naissance», les «salles natures», les accessoires de types baignoires, estrades, ballons, sièges, sont pour la plupart au coeur des projets de Maternité. Aujourd’hui il existe des monitorings sans fil qui permettent de se promener, même d’aller dans l’eau. Les péridurales sont beaucoup plus légères (mais aussi efficaces sur la douleur) et permettent de changer de position sur la table sans aide le plus souvent, le projet de «la péridurale
déambulatoire» commence à être abordé.
Selon le Dr. B. de Gasquet: «il ne reste plus qu’à changer l’image de la femme couchée et attachée qui est aujourd’hui la représentation inscrite dans la tête des futures mères… Il faut revaloriser le rôle de la mère, lui redonner la confiance et les capacités de son corps à travers une préparation et un accompagnement autre que seulement scientifique. Aujourd’hui il devient possible d’allier surveillance, sécurité, analgésie et respect de la physiologie». [10]
Ainsi un couple, une mère, bien informés peuvent aujourd’hui «choisir» un certain nombre d’options en fonction, bien sûr, des possibilités locales. Encore faut-il que les parents aient quelques idées sur ce qu’ils voudraient pouvoir faire, que les mamans sachent profiter de cette liberté, c’est-à-dire qu’elle écoutent plus leurs sensations, qu’elles suivent leurs intuitions et ne se laissent pas influencer par un modèle unique véhiculé par les représentations héritées du siècle dernier.
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INTRODUCTION
GENERALITES
1. Histoire et culture
1.1. Les temps anciens
1.2. La médicalisation
1.3. Le tournant actuel
1.4. Influence des cultures: exemple du Royaume-Uni
2. Le bassin maternel
2.1. Anatomie du bassin
2.2. L’articulation coxo-fémorale
2.2.1. La flexion, extension du fémur
2.2.2. Abduction, adduction
2.2.3. Rotation interne, rotation externe
2.3. Nutation et contre-nutation
2.3.1. La nutation
2.3.2. La contre-nutation
3. Position en décubitus latéral et respiration selon la méthode de «De Gasquet»
3.1. Mécanique spécifique de l’expulsion en décubitus latéral
3.2. Description de la position en décubitus latéral selon Dr B. de Gasquet
3.3. La poussée
3.3.1. L’enceinte abdominale de pression
3.3.2. La poussée bloquée associée à la position gynécologique
3.3.3. Une poussée plus physiologique
MATERIELS ET METHODES
1. Constitution de la population
2. Méthode de travail de la sage-femme
3. Le recueil des données obstétricales
4. L’analyse statistique du recueil des données
RESULTATS
1. Caractéristiques maternelles
1.1. Age moyen, profession, situation familiale, et origine géographique
1.2. Profil obstétrical et antécédents
1.3. Statut pondéral des patientes
2. La grossesse actuelle
2.1. Prise de poids pendant la grossesse
2.2. La préparation à la naissance
3. Déroulement de l’accouchement
3.1. Le terme
3.2. Mode d’entrée en travail
3.3. L’anesthésie durant le travail
3.4. L’utilisation du Syntocinon® pendant le travail
3.5. La rupture des membranes pendant le travail
3.6. Variété de présentation à l’engagement
3.7. Installation de la patiente lors de l’expulsion
3.8. Niveau de la présentation au début des efforts expulsifs
3.9. Mode d’accouchement
3.10. Durée du travail
3.11. La délivrance
3.12. Les pertes sanguines
3.13. Etat périnéal
4. Caractéristiques néonatales
4.1. L’adaptation à la vie extra-utérine
4.2. Le poids de naissance
4.3. Taille des nouveau-nés
4.4. Périmètre crânien
5. Connaissance des patientes sur le décubitus latéral
DISCUSSION
CONCLUSION
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