POPULATIONS DE LEMURIENS DIURNES et TRANSFERTS DE GESTION

Analyse de la représentativité des résultats

                  La représentativité des résultats collectés est vérifiée lorsque toutes les espèces cibles de l’étude sont recensées. L’effort d’échantillonnage est donc effectif et représentatif. Une période d’échantillonnage est le nombre de jours permettant de couvrir toutes les pistes des sites (Rakotondratsima, 1995). Une courbe d’échantillonnage est développée pour chaque site, montrant l’accumulation dans le temps jusqu’à ce que tous les groupes de la zone soient identifiés, se traduisant par l’obtention d’un plateau.

Habitat

               La densité moyenne des arbres qui ont un dbh supérieur ou égal à 10 centimètres varie d’un site à l’autre. Pour le site 3, cette valeur est plus élevée ; pour le site 2, elle est faible ; et pour le site 1, la densité des arbres est intermédiaire. Les formations de bambous n’ont pas pu être quantifiées par cette méthode, mais nous avons pris note de leur présence ou absence le long des transects parcourus puisque ces formations végétales constituent l’habitat de quelques espèces de lémuriens : Hapalemur griseus, Prolemur simus, etc. (cf. Annexe 2). La figure 12 est la représentation approximative de la couverture de la canopée le long des transects établis au sein de chaque site. Cette estimation est mesurée en pourcentage. Dans la forêt reconstituée à Lazasoa Lovasoa, cette couverture est faible contrairement aux sites Sahatelo et Ambolohambana qui sont plus couverts. Plus la couverture est épaisse, plus la fraicheur s’accentue, et plus cette couverture diminue, le sous-bois est plus exposé au soleil, il y fait donc plus chaud. Ce paramètre pourrait avoir une influence sur les animaux cibles de l’étude. Nous n’avons pas pu mesurer la hauteur des arbres, par manque de temps et aussi de matériels (gaule). Les noms des arbres constituant la couverture végétale et l’habitat des lémuriens sont rapportés en Annexe 8. Cette liste résume la présence de quelques espèces de grands arbres (un dbh≥10 cm et d’une hauteur de plus de 16 mètres) dans chacun des trois sites, comme par exemple les familles des FABACEAE, LAURACEAE et MYRTACEAE. La liste des espèces récoltées au niveau des trois sites n’est pas bien différente du point de vue richesse spécifique ; mais elle semble être différente en termes d’abondance de chaque espèce, âge des arbres, hauteur et couverture de canopée. La structure de l’ensemble de la forêt d’Ambohilero n’est pas homogène : une nette différence a été notée en considérant les diamètres des arbres et aussi la couverture forestière. Selon ces données, l’hypothèse de l’effet de bordure au niveau de chaque site est alors soulevée. En effet, en considérant le cas du site de Sahatelo, les conditions du milieu dans la zone destinée à la protection sont favorables à la croissance et au développement des espèces animales ; celle-ci présente une couverture forestière sans perturbation majeure, soit l’exemple le plus proche du massif forestier non transféré (Ambolohambana) ; de ce fait, il existe un effet de bordure qui fait que les lémuriens restent au sein de ce site et ne sont pas tentés à fuir puisque les conditions du milieu y sont favorables. En considérant le cas du site de Lazasoa Lovasoa, la forêt est moins dense par rapport au site témoin, les arbres jouant le rôle de support et d’habitat pour les lémuriens sont moins abondants, également ceux qui font partie de leur régime alimentaire. Ces paramètres importants déterminent ni plus ni moins l’état des populations de lémuriens. Le Test de Kruskal-Wallis a démontré une probabilité d’erreur inférieure à 0,0001 donc largement inférieure au seuil de signification α = 0,05 : ce test est significatif (cf. Annexe 11). Il y a donc une différence significative entre les densités des arbres de chacun des trois sites inventoriés. Autrement dit, la structure des arbres à dbh≥10cm est différented’un site à l’autre. Cette différence prouvée mathématiquement est probablement un des facteurs déterminants de la densité des lémuriens cibles de conservation.

Analyses de la distribution des densités des lémuriens (Test du χ²)

                En comparant les valeurs de densités obtenues, nous remarquons que la densité d’une même espèce varie d’un site à un autre. Le tableau III résume l’analyse par le test du χ² des valeurs de densité lémurienne. Les valeurs de χ² sont significatives à χ²calculé > 5,99, ddl=2, α=0,05 : les échantillons ne sont pas issus d’une seule distribution : la variation de densité d’une espèce d’un site à un autre est importante pour la plupart des espèces sauf pour Indri indri. Cela rejoint nos analyses sur la distribution des arbres qui est significativement différente d’un site à l’autre. Etant limité par le peu de nombre d’échantillons, l’analyse de la distribution de la densité de chaque espèce en fonction du facteur espèce n’a pas pu être faite. Nous soutenons nos analyses sur les données observées qui dénotent une différence d’abondance pour chaque espèce au sein de chaque site. En ce qui concerne le cas d’Indri indri qui, d’après les tests statistiques, ne semble pas changer en abondance dans tout l’ensemble de la forêt d’Ambohilero (χ²calculé, Indri indri 2,792 < 5,99), nos résultats montrent une répartition intéressante de cette espèce et son adaptation particulière dans les trois sites qui diffèrent vraisemblablement sur les caractéristiques de la végétation, son habitat. Cette espèce est la plus menacée de par sa grande taille, ce qui nous induit à dire qu’elle est plus vulnérable que les autres. De là est né un intérêt particulier pour cette espèce telle qu’elle est la mieux adaptée dans cet environnement.

Limites méthodologiques

               La méthode de calcul de densité de Whitesides et al. (1988) a été la plus adéquate à utiliser vu la période assez limitée de descente sur le terrain. Elle a ses limites du point de vue estimation de densité car cela ne reflète pas assez la réalité. En effet, certains paramètres n’ont pas du tout été pris en compte par cette formule :
– la probabilité de détection d’un animal qui devait corriger la formule de Whitesides ;
– la probabilité de détection d’une espèce de lémurien par rapport à une autre espèce, puisque chaque espèce a sa biologie et son comportement, est-ce que l’une serait tentée d’approcher un visiteur, est-ce que l’autre agirait de la même manière ? Ces paramètres encore mal connus auraient dû être pris en compte et devaient être traités par la méthodologie ;
– l’éventuel risque de compter le même animal deux fois, puisque nous n’étions pas en mesure de marquer ce dernier, les permis d’autorisation de recherche ne permettaient pas de toucher les animaux.
Les résultats de calcul de densité reflètent une valeur, pour la plupart élevée par rapport à la littérature. Cela évoque donc une révision sur la méthodologie adoptée, ou du moins essayer de corriger cette méthode avec d’autres méthodes de calcul pour ne pas surestimer ou sous-estimer l’abondance de ces espèces. Du point de vue analyse statistique, la méthodologie est discutable sur le choix d’un seul site de type GELOSE et d’un seul site de type GCF. Normalement, pour avoir des données représentatives sur les caractéristiques de chaque site transféré, recenser au moins deux sites dans chaque type de TG était plus approprié. De ce fait, l’analyse statistique aurait été plus robuste. Comme le temps a été limité pour les descentes sur le terrain, l’analyse statistique utilisée a juste vérifié les significations des différences de densité liées aux caractéristiques de l’habitat. Les variabilités entre les sites de type GELOSE entre eux et les sites de type GCF entre eux n’ont pas pu être étudiées. Les animaux agissent parfois bizarrement selon les observations des humains. Mais cela n’est pas toujours le cas, le comportement des animaux est un tout autre domaine très intéressant à développer. Tout ce que l’on peut faire c’est des constatations de ce que nous avons pu voir et observer. Par exemple, quand d’autres animaux s’approchent de lui, Varecia variegata adopte un drôle de comportement qui se traduit par un hurlement assez menaçant, probablement un comportement d’intimidation ; pour les autres espèces, la fuite est une attitude commune lorsqu’on s’approche un peu trop d’elles (Mittermeier et al., 2010). La détermination du type d’habitat qui convient relève du choix des animaux eux-mêmes, selon leurs préférences respectives. Ils complètent les espaces dans lesquels les ressources sont bonnes, autant alimentaire que support de locomotion et habitat, avec des perturbations anthropiques minimes, et où les territoires ne sont pas encore marquées par d’autres espèces (Mittermeier et al., 2010). Les interactions entre chaque espèce de lémuriens constituent aussi un paramètre non négligeable qui pourrait déterminer un dynamisme sur l’abondance des espèces, néanmoins, la méthodologie adoptée pour cette étude n’a pas permis d’évaluer ses interactions. De ce fait, il aurait été plus adéquat de considérer l’étude du comportement des animaux. Cette étude pourrait vraisemblablement répondre à nos problématiques émises en début d’étude.

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Table des matières

Introduction
I. Milieu d’étude
1. Localisation géographique de la région d’étude
2. Environnement global des sites choisis
a) Site à GELOSE appuyé par COGESFOR
b) Site à GCF appuyé par Conservation International
c) Site témoin – reste du massif non transféré
3. Topographie
4. Géologie et Sol
5. Hydrographie
6. Climat
7. Végétation
8. Faune
II. Méthodologie
1. Etude écologique du milieu d’étude
a) Structure de la végétation
b) Couverture de la canopée
2. Inventaire de Lémuriens
3. Evaluation des pressions et des menaces
4. Méthodes de calcul et analyse des résultats
a) Analyse de la représentativité des résultats
b) Densité relative
c) Analyses statistiques
i. Analyse de Variance de Kruskal-Wallis
ii. Test du χ²
III. Résultats et Interprétations
1. Habitat
2. Inventaire des lémuriens
a) Analyse de la représentativité des résultats
b) Espèces recensées
c) Nombre et taille des groupes identifiés
d) Densité relative des espèces
e) Analyses de la distribution des densités des lémuriens (Test du χ²)
3. Evaluation des pressions et des menaces
4. Comparaison au niveau des trois sites
IV. Discussions
1. Rappel des principaux résultats de l’étude
2. Comparaison de ces résultats avec ceux de la littérature
3. Contexte des sites inventoriés
4. Limites méthodologiques
Conclusion
Recommandations
Références
Annexes

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