Depuis l’accession de l’Algérie à l’indépendance, le développement économique et social a été primordial. La période post coloniale a été marquée par trois phases de développement ayant bouleversé l’équilibre entre l’homme et son environnement (Kimura, 1993). En effet, avec la création (dans les années 70) de grandes unités industrielles (Hlavay et Nagy, 1994), le problème de pollution a été posé. Il constituait non seulement une menace pour la santé des populations mais également un élément moteur de dégradation de nombreux sites où le cycle naturel de dépollution est rompu. Parmi les villes algériennes ayant payé le tribut du développement industriel pour être confrontées à un problème sérieux de pollution urbaine (un des aspects le plus spectaculaire que recouvre l’environnement urbain), l’on cite l’Agglomération de Annaba où le phénomène a pris tellement de l’ampleur que la situation est devenue alarmante et préoccupante à plus d’un titre. Quotidiennement, faune, flore, population, et constructions sont agressées par des émissions en tout genre : liquides, gazeuses et sonores. Cette ville est constituée d’une vaste plaine bordée au Sud et à l’Ouest d’un massif montagneux au Nord, et par la mer à l’Est. Sa topographie en forme de cuvette favorise la stagnation de l’air et la formation d’inversions de températures. Ces situations permettent l’accumulation de polluants et l’élévation de taux de concentration qui en résulte. Les effets des brises de mer, terre, et pente concourent au transport des nuages de polluants. Ces derniers sont entraînés par la brise de terre la nuit vers la mer, et le jour, ils retournent sur la ville par effet de brise de mer en longeant la montagne de Séraidi. Les polluants se déposent lentement par gravité et l’on assiste à une pollution affectant les trois récepteurs (mer, terre, air). Les problèmes de pollution, quelles que soient leurs natures (liés à l’air, à la mer, au sol ou à l’industrie, etc.) ont fait l’objet d’études et de recherches et ont intéressés toutes les disciplines : chimistes, écologistes, biologiste, urbanistes, géologues, etc… Tous ont tenté de débattre la question compte tenu des risques qu’elle présente pour la santé et l’environnement .
Cadre physico-géographique
Situation géographique et administrative
La wilaya d’Annaba est située au Nord – Est de l’Algérie entre les latitudes 36°30´ Nord et 37°03´ Nord et longitudes 7°20´ Est et 8°40´Est, d’une superficie de 1411,98 km2 et une population estimée à 592 128 en 2008, elle est limitée administrativement par les zones suivantes :
– Au Nord par la mer méditerranée ;
– A l’Ouest par la wilaya de Skikda ;
– Au Sud la wilaya de Guelma ;
– A L’Est la wilaya d’El Tarf.
La zone d’étude fait partie de la plaine d’Annaba et comporte: Annaba ville, El Bouni, Sidi Amar et El Hadjar, elle est limitée:
– Au Nord, par la mer méditerranée;
– A l’Ouest et du Nord vers le Sud par les massifs de: l’Edough (1008 m), Boukhadra (152 m) et celui de Belellieta (287 m);
– Au Sud, par la chaine Numidique;
– A l’Est, par le prolongement oriental du système aquifère Annaba-Bouteldja.
Cette zone est caractérisée par une topographie plane marquée par des inclinaisons importantes aux bordures de la plaine, à la partie Ouest et Sud, dues à l’anticlinal du massif métamorphique de l’Edough, Bellielita et celle de la chaîne numidienne.
Géomorphologie
La géomorphologie d’une région donne une idée sur les possibilités aquifères des formations et leurs sources d’alimentation. La zone d’étude est caractérisée par une topographie plane sur l’ensemble de la plaine dont les formations quaternaires sont les plus dominantes, marquée par des inclinaisons importantes aux bordures à la partie Ouest et Sud, due à l’anticlinal du massif métamorphique de l’Edough, Belelieta et celle de la chaîne Numidienne. Trois formes morphologiques sont présentes dans la région d’étude :
La plaine, les montagnes et le cordon dunaire.
Le domaine des plaines
La plaine d’Annaba
C’est la plaine drainée par les deux oueds le Seybouse au Sud et le Bounamoussa au Nord, elle se situe au centre d’un synclinaurium limité par le massif de l’Edough au Nord et la chaîne numidienne au Sud. On y distingue trois secteurs :
– La basse plaine dans laquelle s’encaisse l’oued Seybouse, dans les bordures on peut observer les glacis et le littoral où quelques formations Quaternaires sont visibles.
– Dans la partie inclinée et légèrement bombée ou la Seybouse entaille son lit, on constate deux terrasses, la basse terrasse sablo-limoneuse qui constitue le niveau général de la plaine de Annaba et la très basse terrasse qui existe seulement dans la région de Dréan.
– La basse terrasse sableuse de l’oued Seybouse, dont l’altitude est de 5 à 6 m vient butter contre un cordon dunaire de sable blanc et haut d’environ 10 m qui naît derrière le port. A l’Est et à l’Ouest cette basse terrasse disparaît pour laisser place à des dépressions de 2 m d’altitude et aux formations argileuses noires et hydro morphes (marais de Boukhmira près de l’aéroport Annaba – les salines).
La plaine d’El Hadjar:
Elle présente une forme inclinée vers la mer et occupe la partie Est du fond de la cuvette du lac Fetzara et se prolonge par la plaine de Annaba. La liaison entre le lac et la plaine d’El Hadjar se fait par l’oued Meboudja.
Les montagnes
La région d’étude se caractérise par un massif montagneux important d’où on observe l’élévation de l’entité cristallophyllienne du massif de l’Edough au contact brutal de la plaine d’Annaba et la mer. Ce massif a une allure d’un dôme anticlinal et il est limité au Sud-Ouest par la dépression du lac Fetzara, à l’Est par la plaine d’Annaba et au Nord par la mer méditerranée. La ligne de crête (ligne de partage des eaux) est longue et relativement rectiligne suit une direction Sud-Ouest Nord-Est en débutant de la bordure du lac Fetzara au Sud-Ouest, s’élève rapidement à plus de 600 m à Koudiet El-Rohna, atteint 1008 m à Kef Sbaa puis s’abaisse régulièrement jusqu’au Cap de garde au Nord de la ville d’Annaba.
Les principaux versants qui caractérisent ce massif sont :
▪ Le versant Nord-ouest: il est profondément entaillé par de nombreux oueds, descend progressivement après une série de crêtes étagées où se forme le promontoire rocheux de la Voile noire et du Pain de sucre.
▪ Le versant Sud-Ouest dont les lignes orographiques sont encore moins brutales, s’abaissent lentement jusqu’à l’Oued Aneb.
▪ Le versant Sud-Est a une distance approximative de 3,5 km entre Séraïdi et la vallée de l’Oued Oureida, il est beaucoup plus raide.
Le côté Sud-Est est caractérisé aussi par deux chaînons parallèles séparés par la plaine de Khéraza qui vient se greffer au Djebel Edough. Le massif de Boukantas se prolonge par le Kef N’Sour, les trois mamelons de la ferme Duzer jusqu’à la butte témoin du cimetière israélite. Le point culminant se situe à 586 m. Le massif de Bellelita que termine le massif de Bouhamra jusqu’à la butte de la basilique Saint Augustin. A l’Ouest de la zone d’étude, le massif de l’Edough est isolé du Djebel Bellelita par une vallée à fond plat, il s’agit là d’une fosse Ouest-Est d’effondrement entre les Djebels Edough et Bellelita ouvrant ainsi une dépression vers la mer Méditerranée.
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Table des matières
Introduction générale
Objectif de l’étude
CHAPITRE I CADRE PHYSICO-GÉOGRAPHIQUE ET GÉNÉRALITÉS
1. Cadre physico-géographique
1.1. Situation géographique et administrative
1.2. Géomorphologie
1.2.1. Le domaine des plaines
1.2.1.1. La plaine d’Annaba
1.2.1.2. La plaine d’El Hadjar
1.2.2. Les montagnes
1.2.3. Le cordon dunaire
– Le lac Fetzara et ses abords
1.3. Le réseau hydrographique
1.3.1. Oued Bouhdid
1.3.2. Oued Boudjemâa
1.3.3. Oued Seybouse
1.3.4. Oued Meboudja
1.4. La végétation et l’agriculture
2. Aspect socio-économique
2.1. Contexte démographique
2.2. Le contexte industriel
Conclusion
CHAPITRE II CONTEXTE GÉOLOGIQUE
1. Introduction
2. Stratigraphie
2.1. Le Paléozoïque
2.2. Le Mésozoïque
2.3. Le Cénozoïque
2.3.1. l’Eocène inférieur
2.3.2. L’Oligocène
2.3.3. Le Mio-Pliocène
2.4. Le Quaternaire
3. Tectonique
3.1. Les monts de Cheffia
3.2. La plaine d’Annaba
4. Etude structurale et paléogéographique
4. 1. Etude structurale
4. 2. Etude paléogéographique
Conclusion
CHAPITRE III ÉTUDE HYDROCLIMATOLOGIQUE
1. Introduction
2. Les stations de mesures
3. Etude des paramètres climatiques
3.1. Les précipitations
3.1.1. Précipitations moyenne mensuelles
3.1.2. Précipitations moyenne annuelles
– La station des Salines
– La station de Berrahal
– La station de Pont Bouchet
– La station de Seraidi
3.1.3. Répartition saisonnière des précipitations
3.1.4. Le coefficient pluviométrique
3.2. Les températures
3.3. Le diagramme ombrothermique (H.Gaussen et F. Bagnouls)
3.4. L’humidité
3.5. Le vent
4. Le bilan hydrique
4.1. L’évapotranspiration
4.1.1. Calcul de l’évapotranspiration potentiel et l’évapotranspiration réelle
4.1.1.1. L’évapotranspiration potentiel (ETP)
4.1.1.2.L’évapotranspiration réelle (ETR)
4.1.1.2.1.Formule de C.W.Thornthwaite
4.1.1.2.2. Formule de Turc
4.1.1.2.3. Formule de Coutagne
4.2. Le ruissellement (R)
4.3. L’infiltration (I)
4.4. La réserve facilement utilisable (RFU)
4.5. Calcul du bilan hydrique
4.5.1. Représentation graphique du bilan hydrique
4.5.2. Interprétation du bilan hydrique
Conclusion générale