Soutenance mémoire
Pollution des eaux
Définition
Selon le Code de l’environnement du Burkina Faso (1997), la pollution consiste en toutes modifications des caractéristiques physiques, chimiques ou biologiques d’un milieu compromettant les usages qui en sont faits, ou qui pourraient en être faits. La pollution des eaux est définie comme étant « le rejet de substances ou d’énergie effectuée par l’homme dans le milieu aquatique directement ou indirectement et ayant des conséquences de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources vivantes et au système écologique, à porter atteinte aux agréments ou à gêner d’autres utilisateurs légitimes des eaux» (CEE, 1976 cité par Anafide, 2006). La pollution peut ainsi se définir par rapport à une situation de références variées (Anafide, 2006): Pour l’écologue, il s’agit de la dégradation du milieu « eau» par l’introduction d’un agent altéragène. Cet agent, substance ou facteur (biologique, chimique ou physique) provoque à partir d’une certaine concentration ou intensité une altération gênante ou nuisible de ce milieu. Pour l’utilisateur, l’eau est polluée quand sa qualité ne correspond plus aux exigences de certains usages (domestiques, agricoles ou industriels) .
Les différents types de pollution des eaux
Au cours de son utilisation (fabrication, rinçage, lavage…), l’eau s’enrichit ou s’appauvrit en substances de toutes sortes (matières insolubles ou dissoutes, matières organiques ou minérales) (DRlRE, 2004). On distingue différents types de pollution selon la nature des polluants:
• la pollution organique se compose de substances qui, en se décomposant, consomment l’oxygène présent dans le milieu aquatique et peut provoque l’asphyxie des espèces animales. Elle est due aux rejets urbains, industriels et agricoles. Elle se caractérise par : la demande chimique en oxygène (DCO), qui représente la quantité d’oxygène nécessaire à la dégradation par voie chimique des substances polluantes,
– la demande biochimique en oxygène sur cinq jours (DBOS), qui exprime la quantité d’oxygène nécessaire à la destruction des matières organiques contenues dans l’eau par les micro-organismes du milieu, le carbone organique total (COT), qui représente la teneur en carbone liée à la matière organique ; les matières en suspension (MES) sont des particules minérales ou organiques qui contribuent à la turbidité de l’eau. Elles proviennent naturellement des effets de l’érosion et du plancton. Elles se trouvent dans les rejets urbains ou industriels (Rodier, 1996).
• la pollution toxique se compose de substances d’origine minérale, comme les métaux lourds, présents à des doses infimes dans le milieu naturel et de produits organiques (hydrocarbures, organochlorés, pesticides…) étrangers au milieu naturel. Ces produits sont susceptibles d’être présents en faible quantité dans les rejets, mais ont des effets toxiques et ont souvent la particularité de s’accumuler dans les organismes vivants.
• la pollution thermique provenant du rejet, dans les eaux, d’eaux chaudes issues de certaines industries et notamment des centrales thermiques;
• la pollution radioactive associée aux rejets d’effluents aqueux chargés en substances radioactives.
Les modes de contamination des eaux
Selon le mode de contamination des eaux par les polluants on distingue deux formes de pollution (Anafide, 2006):
♦ La pollution ponctuelle: elle est due à des rejets directs dans le milieu. Elle peut être aussi accidentelle (fuites des décharges, débordement de cuve). Les eaux de surface sont essentiellement la principale cible de ces polluants.
♦ La pollution diffuse se fait par écoulement de surface des eaux résiduelles vers les fleuves (eaux de surface) ou par infiltration/percolation d’eau polluée et diffusion des polluants dans l’aquifère (nappe phréatique). La susceptibilité de la nappe à la pollution dépend essentiellement de l’infiltration (texture des roches, perméabilité) et de la profondeur de la surface piézométrique.
Les conséquences liées à la pollutüm des eaux
L’altération de la qualité des eaux naturelles a une incidence sur la vie des organismes des systèmes aquatiques. La pollution des eaux peut modifier les conditions de vie naturelles de diverses manières (modification de la teneur en oxygène, de la température, et des éléments nutritifs de l’eau, effets toxiques directs) (BMZ, 1996 cité par Rodier, 1996). Lorsqu’ils sont rejetés dans une rivière, les polluants métalliques peuvent s’accumuler dans les sédiments, les plantes et les animaux aquatiques. Il existe alors un risque écotoxicologique pour l’homme. Les nitrates et les orthophosphates constituent deux éléments nutritifs majeurs des végétaux. Ils participent à la croissance des végétaux dans l’eau, étouffant les autres organismes vivants et provoquant le phénomène d’eutrophisation. Ils constituent donc un danger pour la faune et la flore lorsqu’ils sont présents en quantité trop importante (pouilleute, 1996). Par exemple, le Kou a été l’objet d’une pollution par les eaux usées de la zone industrielle de Bobo-Dioulasso. Cela a entraîné une grande mortalité des poissons ainsi qu’une forte dépréciation de l’état physiologique des végétaux aquatiques (Ouédraogo, 2003). De même, la Société Africaine des produits Phytosaniaires (SAPHYTO) avait été indexée pour le déversement des pesticides dans le marigot Houet et qui avait provoqué la mort des poissons sacrés. Les effluents liquides des savonneries-huileries, chargés des matières organIques basiques étouffent les milieux qu’elles contaminent. Ainsi, la rupture de la digue de retenue de la lagune a provoqué la mort de nombreux poissons dont les silures sacrés (Ouédraogo, 2003). Il est bien connu que les eaux d’égout non traitées sont un danger pour la santé publique et peuvent être à l’origine de maladies épidémiques. Selon la FAO (1996, cité par Anafide 2006), environ quatre (04) millions d’enfants meurent chaque année de la diarrhée causée par des infections d’origine hydrique.
Cadre réglementaire sur la qualité de l’eau
Au niveau international
L’Organisation internationale de normalisation (International Standardization Organisation ou ISO), créée en 1946, est une fédération mondiale et non gouvernementale chargée de promouvoir l’élaboration et l’application de normes internationales. L’ISO travaille actuellement à mettre au point un ensemble de normes pour un système de gestion environnementale, regroupées sous l’appellation ISO 14000, axées sur la gestion des incidences environnementales.
Le World Business Council for Sustenable Development (WBCSD), crée en 1995 est une coalition de 122 entreprises internationales, issues de 34 pays, unies par un même engagement pour l’environnement et pour les principes de croissance économique et de développement durable. Le WBCSD s’est donné comme principal objectif d’encourager la mise en application de normes élevées de gestion de l’environnement au sein même des entreprises. Les rapports et les présentations de différents pays ont fait ressortir qu’il y a beaucoup de chevauchements, de duplication et de dysfonctionnement dans les interventions de différentes instances impliquées dans la gestion des ressources en eau, notamment sur les questions touchant la qualité de l’eau. Les lois et décrets généraux (Lois sur l’eau, codes de l’eau, code forestier, Loi sur la protection de l’environnement, etc.) existent, mais souvent les décrets d’application n’existent pas, ou ne sont pas appliqués quand ils existent. Il se pose également beaucoup de difficultés sur le plan de la coordination et même dans certains cas, de la cohérence dans les Lois, Codes et Décrets. Comme recommandé par le mandat, les représentants des pays participants sont formellement revenus à la recommandation d’imposer des normes de rejets aux différentes usines rejetant leurs effluents dans le fleuve ou ses affluents.
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Table des matières
lntroduction
Chapitre 1: Pollution des eaux environnement industriel au Burkina Faso
1.1. Pollution des eaux
1.1.1. Définition
1.1.2. Les différents types de pollution des eaux
1.1.3. Les modes de contamination des eaux
1.1.4. Les conséquences liées à la pollution des eaux
1.1.5. Les principales sources de contamination des eaux
1.1.5.1- Les déchets urbains
1.1.5.2. Les déchets agricoles
1.1.5.3. Les déchets industriels
1.2- L’environnement industriel du Burkina Faso
1.2.1- Importance du secteur industriel
1.2.2- Les principales unités industrielles de Bobo-Dioulasso et leur système de gestion des déchets
1.3. Cadre réglementaire sur la qualité de l’eau
1.3.1. Au niveau international
1.3.2. Au niveau national
1.4. Conclusion
Chapitre II : Cadre d’étude, matériel et méthodes d’études
2.1-Zone d’étude
2.1.1-Situation géographique
2.1.2-Cfimat.
2.1.2.1-Pluviosité
2.1.2.2-Températures
2.1.3. Hydrographie
2.1.4. Hydrogéologie
2.2. Matériel d’étude
2.3- Méthodes d’étude
2.3. 1-Échantillonnage des eaux
2.3.1.1- Choix des unités industrielles
2.3.1.2- Repérage des points de prélèvement
2.3.1.3- Prélèvement des échantillons
2.3.2- Paramètres analysés
2.3.2.1. Paramètres mesurés in situ
2.3.2.1.1. Le pH
2.3.2.1.2. La conductivité électrique
2.3.2.1.3. La température
2.3.2.1.4. L ‘oxygène dissous
2.3.2.2. Les paramètres de pollution organique
2.3.2.2.1. Les matières en suspension (MES)
2.3.2.2.2. La demande biochimique en oxygène (DB05)
2.3.2.2.3. La demande chimique en oxygène (DCO)
2. 3.2.2.4. Evaluation de la biodégradabilité
2.3.2.3. Les substances eutrophisantes
2.3.2.4. Les métaux lourds
2.3.2.5. Les chlorures
2.3.2.6. La dureté totale
2.3.2.7. Alcalinité (TAffAC)
2.3.2.8. Analyse microbiologique des eaux
Chapitre III: résultats et discussions
3.1-Caractérisation des rejets industriels
3.1.I-Résultats
3.1.1.1-Variation des paramètres mesurées in situ
3.1.1.2-Evaluation de la charge organique des rejets
3.1.1.3-Evaluation de l’eutrophisation des eaux
3.1.1.4-Evaluation des éléments traces métalliques (ETM) dans les rejets
3.1.1.5-Evaluation de la charge bactériologique des rejets
3.1.2 Discussion
3.1.3. Conclusion
3.2-Influence des rejets industriels sur la pollution des eaux
3.2.1. Résultats
3.2.1.1. Analyse des eaux des puits
3.2.1.2. Variation de la qualité des eaux du marigot Houet
3.2.1.3. Variation de la qualité des eaux du canal BRAKINA et du marigot Bingbélé
3.2.1.4. Variation de la qualité des eaux de l’affluent du Kou
3.2.1.5. Analyse des eaux de la lagune de la zone industrielle
3.2.2. Discussion
3.2.2.1. Influence des rejets industriels sur la qualité des eaux des puits
3.2.2.2. Influence des rejets industriels sur la pollution des eaux de surface
3.2.3. Conclusion
Conclusion générale
Perspectives
Références bibliographiques
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