Pollinoses aux Fagales‎: aspects botanique, physiopathologique et conseils à l’officine

Le terme allergie provient du grec allos (autre) et ergon (action, faire) qui signifie «une autre façon » de répondre à une stimulation externe. Elle désigne une réaction exagérée d’un individu sensibilisé à une substance. Au début du XXe siècle, le mot allergie est créé par le Docteur Clemens Von Pirquet (médecin autrichien du XXe siècle). Connues depuis l’Antiquité, les allergies sont d’abord décrites par Hippocrate (médecin grec, env. 460 -377 av. J.-C.) et Lucrèce (philosophe latin, env. ? -509 av. J.-C.). A la Renaissance, le lien est établi entre le rhume des foins et les roses (Site n°40).

Au XXIe siècle, les allergies alimentaires, cutanées et respiratoires sont un sujet récurrent des actualités sanitaires de notre pays. Elles touchent aussi bien les adultes que les enfants. En effet, leur prévalence a été multipliée par trois ces 30 dernières années, notamment dans les pays industrialisés. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) classe cette affection au quatrième rang mondial des pathologies, derrière les maladies cardiovasculaires, le SIDA et les cancers. De par cette forte augmentation, les allergies sont devenues un réel problème de santé publique, s’aggravant d’année en année.

Parmi ces dernières, les allergies respiratoires sont très fréquentes. En France, environ 10 à 20% de la population est sujette à l’asthme allergique, la rhinite allergique et/ou la conjonctivite allergique. Les grains de pollen représentent l’une des causes de ces allergies, avec les acariens, les blattes, les moisissures et les poils d’animaux. Présents naturellement et périodiquement dans l’air ambiant en quantité importante, il est difficile de s’y soustraire. Outre les « Graminées » (avec la Phléole, l’Ivraie, la Dactyle ou le Pâturin) ou les plantes herbacées (avec l’Armoise, l’Ambroisie, les Chénopodes ou la Pariétaire), certains arbres produisent des pollens particulièrement allergisants. C’est le cas :
● des Acéracées avec les Erables (Acer sp.).
● des Cupressacées avec certains Cyprès (Cupressus sempervirens L. et Cupressus arizonica Greene), certains Genévriers (Juniperus oxycedrus L. ; Juniperus ashei J. Buchholz; Juniperus communis L.), et les Thuya (Thuja sp.).
● des Pinacées avec les Pins (Pinus sp.).
● des Moracées avec le Mûrier à papier (Broussonetia papyrifera (L.) Vent.).
● des Fagales avec:
o Les Fagacées avec le Châtaignier (Castanea sativa Mill.), le Hêtre (Fagus sylvatica L.) et les Chênes (Quercus sp.).
o Les Bétulacées avec l’Aulne (Alnus glutinosa Gaertn.), le Charme (Carpinus betulus L.), le Noisetier (Corylus avellana L.) et les Bouleaux (Betula sp.).
o Les Juglandacées avec le Noyer (Juglans regia L.).
● des Oléacées avec les Frênes (Fraxinus sp.), les Oliviers (Olea sp.), les Troènes (Ligustrum sp.), et les Lilas (Syringa sp.).
● des Platanacées avec les Platanes (Platanus sp.).
● des Salicacées avec les Peupliers (Populus sp.), et les Saules (Salix sp.).
● des Tiliacées avec les Tilleuls (Tilia sp.).
● des Ulmacées avec les Ormes (Ulmus sp.).

BOTANIQUE

Les Fagales

(Demalsy & Feller-Demalsy, 1990) (Renault-Miskovsky et al., 1992) (Ticli & Frigerio, 1995) (Heywood, 1996) (Provost, 1998) (Blamey & Grey-Wilson, 2003) (Felber et al., 2003) (Boullard, 2005) (Johnson & More, 2005) (Bonnier & De Layens, 2008) (Meyer et al., 2008) (Botineau, 2010) (Dupont & Guignard, 2012) (Site n°18 et 70) .

Position systématique 

(Spichiger et al., 2002) Les Fagales appartiennent au groupe des Angiospermes, plantes vasculaires, à fleurs véritables et à ovules protégés dans un ovaire. Après fécondation, l’ovule donne la graine, et l’ovaire, le fruit. Chez les Angiospermes, chaque organe joue un rôle défini dans la photosynthèse ou la nutrition par exemple. Les Fagales regroupent des arbres ou des arbustes, monoïques*, à pollinisation généralement anémophile*. Leurs fleurs sont organisées sous forme d’épis unisexués nommés chatons. Leurs feuilles sont en règle générale caduques* et alternes*. Les Fagales comprennent sept familles, pour plus de 2000 espèces recensées à ce jour:
● Les Fagacées retrouvées dans l’hémisphère nord
● Les Nothofagacées de l’hémisphère sud
● Les Bétulacées au niveau de l’hémisphère nord, des régions tempérées aux régions boréales
● Les Myricacées, des régions tempérées chaudes
● Les Casuarinacées, d’Afrique et d’Amérique
● Les Juglandacées, réparties dans les régions tempérées chaudes nord, ainsi qu’en Malaisie et en Amérique Centrale .

En région Haute-Normandie, seules trois familles sont observées : les Fagacées, les Bétulacées et les Juglandacées. Parmi ces dernières, seules certaines espèces composent la flore française.

Les principales familles françaises 

Les Fagacées

(Botineau, 2010) Cette famille compte 900 espèces, réparties dans l’hémisphère nord. Elles constituent la base des forêts de basse altitude.

Appareil végétatif :
Ce sont des arbres en général.

Leurs racines pivotantes* s’associent à de nombreux champignons tels que les Bolets (Xerocomus chrysenteron et Fagus, Boletus aereus et Quercus…) pour former des mycorrhizes*. Leurs feuilles sont caduques, parfois marcescentes*, à position alterne. Elles sont simples, à bord entier, denté, ou lobé. Leur nervation est pennée.

Appareil reproducteur :
Les fleurs sont de petite taille et actinomorphes*.

Les fleurs mâles sont réunies en cymes bipares* triflores* (Botineau, 2010), regroupées en chatons. Toutes les fleurs mâles sont devancées par deux bractéoles* opposées l’une à l’autre. Ce cas de figure ne se retrouve pas chez le Châtaignier, qui possède des chatons androgynes*, les fleurs femelles composant la base et les fleurs mâles constituant le sommet du chaton.

Les fleurs femelles sont solitaires, ou en chatons de cymes biflores* voire triflores. Elles forment une enveloppe en association avec les bractéoles. Le nombre d’étamines* de l’androcée* varie selon l’espèce (de trois chez Juglans sp. à 15 chez Castanea sativa Mill.). Elles ont des filets* libres. Le gynécée* comporte jusqu’à 12 carpelles* soudés. L’ovaire est infère*, avec une placentation axile*. Il contient quatre ovules anatropes*, répartis en deux loges. Souvent trois ovules sur quatre avortent.

Les fruits de cette famille sont des akènes*, en association avec :
❖ Soit une cupule écailleuse à la base du fruit. C’est le cas du gland chez le genre Quercus par exemple ;
❖ Soit une enveloppe épineuse englobant au moins deux fruits, et qui s’ouvre à maturité en quatre valves.

Les graines sont exalbuminées*. Ce sont les cotylédons* qui contiennent les substances de réserve nécessaires à la germination*. Cette famille se compose de six genres ; dont seulement trois sont observés en Haute-Normandie :
✓ Le genre Castanea avec le Châtaignier
✓ Le genre Fagus avec les Hêtres
✓ Le genre Quercus avec les Chênes .

Les autres genres sont le genre Lithocarpus (300 espèces), le genre Castanopsis (110 espèces) et le genre Chrysolepsis (2 espèces).

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Table des matières

INTRODUCTION
I- BOTANIQUE
A. Les Fagales
1. Position systématique
2. Les principales familles françaises
a) Les Fagacées
(1) Castanea sativa Mill. : Le Châtaignier
(2) Fagus sylvatica L. : Le Hêtre
(3) Quercus sp. : Les Chênes
b) Les Bétulacées
(1) Alnus sp. : Les Aulnes
(2) Carpinus betulus L. : Le Charme
(3) Carpinus ostrya L. : Le Charme-Houblon
(4) Corylus avellana L. : Le Noisetier
(5) Betula sp. : Les Bouleaux
c) Les Juglandacées
B. Le pollen
1. Le grain de pollen : origine et structure
a) Les différents types d’inflorescences
b) La fleur
c) Structure d’une étamine
d) Genèse du grain de pollen
e) Structure du grain de pollen
f) Critères d’identification du pollen
g) Les grains de pollen des Fagales
2. La pollinisation
3. Le potentiel allergisant du grain de pollen
4. Les calendriers polliniques
a) Les capteurs
b) Les calendriers polliniques
II. LES FACTEURS DE RISQUE DES ALLERGIES
A. Les facteurs génétiques
B. Les facteurs psychologiques
C. Facteurs environnementaux
1. Exposition aux allergènes
2. Facteurs climatiques
3. Les pollutions
a) La pollution extérieure
b) La pollution intérieure
c) Les effets respiratoires de la pollution de l’air
D. La théorie hygiéniste
E. Epidémiologie
F. Législation
1. Au niveau international
2. Au niveau européen
3. Au niveau français
III. LES MECANISMES DE LA REACTION ALLERGIQUE
A. Définitions
B. Classifications des réactions allergiques
1. Classification de Gell et Coombs
2. Classification dite « Ombrelle »
C. La réaction allergique
1. La muqueuse de l’arbre respiratoire
2. La phase de sensibilisation
3. La phase immédiate
4. La phase tardive
5. Les principaux médiateurs
a) Les cytokines
b) L’histamine
c) La prostaglandine D2
d) Le leucotriène C4
e) Le PAF (Facteur Activant les Plaquettes)
6. Les Immunoglobulines E
IV. DIAGNOSTIC
A. L’anamnèse
B. La clinique
1. La conjonctivite allergique
2. La rhinite allergique
3. L’asthme
C. Les tests
1. Les tests in vivo
a) Exploration fonctionnelle respiratoire
(1) La spirométrie
(2) Le débitmètre de pointe (Peak flow)
(3) Le test de réversibilité
b) Les tests cutanés
(1) Les Prick-Tests
(2) Les tests de frottement
(3) Les tests de scratch
(4) L’intradermoréaction
c) Tests de provocation
d) Tableau et erreurs
2. Les tests in vitro
a) Le dosage des IgE spécifiques
b) Le dosage des IgE totales
V. TRAITEMENTS
CONCLUSION

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