Politiser l’action publique

L’instrument apporte des connaissances

      L’instrument est d’abord porteur de connaissances, Hutchins (1995) parlant d’ « instrument cognitif ». Il se présente comme une modélisation de référence cristallisant une offre d’ « ingrédients cognitifs » (Grosseti, 2004) adaptée à une ou plusieurs situations spécifiques. Il produit des représentations et induit une problématisation des enjeux (Peters, Linder, 1989), Bachelard les qualifiant de « théorie réifiée » (1933 : 140), Delaunay d’ « intelligence objectivée » (1994). Pierre Levy (1990) souligne lui l’enracinement technologique de toute connaissance, c’est-à-dire l’impossibilité de penser la pensée en dehors des réseaux techniques qui la portent, marquant ainsi l’impact des « technologies de l’intelligence » sur la cognition et, finalement, sur l’organisation sociale. L’instrument est en effet le fruit d’une capitalisation d’expériences, il est une modalité de fixation externe des acquis, dont le cumul aboutit à des formes plus complexes que ne saurait imaginer aucun individu livré à ses propres ressources intellectuelles (Daumas, 1996). Il diffuse des connaissances et des pratiques qui impactent les manières de voir, de penser et de faire de l’utilisateur en particulier et de l’organisation en général : il participe à « sémiotiser » l’activité (Lorino, 2005). Il indique la présence d’une pensée globale capable de planifier les activités, de les organiser et de les transmettre sous la forme de conduites stéréotypées. Il comprend des possibilités de transformations de l’objet de l’activité ou de la situation, des capacités résolutives de la problématique de l’action engagée, qui ont été consciemment recherchées et anticipées lors de son élaboration, puis améliorées tout au long de sa carrière. Il concrétise donc une tentative de solution à un problème ou à une classe de problèmes socialement posés (Rabardel, Vérillon, 1985), en fournissant une médiation fonctionnellement utile entre l’utilisateur et l’objet de son activité (Simondon, 1968). Il apporte une formulation ou une représentation de l’objet ou de la situation plus facile à traiter : il « constitue toujours une représentation simplifiée, même imparfaite, de la situation à laquelle sont confrontés les acteurs qui sont sensés l’utiliser ou le subir » (Moisdon, 1997 : 43). La médiation se fait ainsi davantage épistémique, c’est-à-dire que l’instrument renforce la capacité d’appréciation de la situation, il agit comme un consultant. Moisdon (1997) constate au sein des instruments de gestion « une transition du mode d’existence initialement dominant, la conformation, à l’autre, la connaissance et l’exploration du réel » (p. 8). Cela l’amène à dégager trois types d’outils : les outils d’investigation des fonctionnements organisationnels, les outils de pilotage de la mutation, les outils d’exploration du nouveau. Dans le domaine de la construction de la ville, Le Corbusier avait élaboré un instrument de mesure, le Modulor (1950), qui se présentait sous la forme d’une silhouette humaine standardisée servant à concevoir la structure et la taille des unités d’habitation. Il était chargé de proportionner harmonieusement les projets d’architecture et d’urbanisme, mais aussi la production manufacturière, la production d’objets industriels, ménagers, mobiliers, etc. Tous ces instruments permettent donc une meilleure connaissance des situations, de leurs propriétés, de leurs évolutions en fonction des actions du sujet (Rogalski, Samurcay, 1993 ; Norman, 1992). Cela conduit l’usager à construire des représentations mentales nouvelles de l’activité, cohérentes avec celles sous-jacentes constitutives de l’instrument. Un courant philosophique de recherche, la médiologie, propose le terme de « médiasphère » (c’est-à-dire un écosystème technico-culturel) pour saisir l’intrication des techniques et des formes de savoir (Debray, 1991, 2000, 2009). Chaque médiasphère transforme les formes du savoir, du lien social, de la représentation politique et de la culture. Ce concept articule les bases matérielles (médias, techniques) et institutionnelles (organisations, Églises, administrations ou partis) de l’univers symbolique (croyances, cultures). Deux approches sont mobilisées à ce dessein. On peut étudier les effets « ascendants » (bottom/up), symboliques et sociaux, des mutations techniques : comment le papier, l’imprimerie, Internet modifient-ils nos régimes de mémoire, de savoir, d’autorité, de croyance ? Une autre attitude, top/down, tente de comprendre l’efficacité symbolique de nos idées : comment se répand pratiquement un message (christianisme, marxisme), comment une doctrine évince-telle ses rivales pour s’imposer ? L’instrument peut donc permettre d’investir des zones d’ombre en enrichissant l’univers sémantique de l’activité. S’il participe à combler l’ignorance, il peut aussi aider à ordonner les savoirs et les représentations, de manière à offrir une vision plus ordonnée des problèmes.

Des technologies politiques qui structurent les rapports sociaux

    Alors que les instruments apparaissent spontanément comme des supports neutres et objectifs, plusieurs travaux montrent qu’ils constituent plutôt des technologies politiques largement impensées (Maugéri, 2001). Ils se font les supports matérialisés de rapports de prescriptions. Ils régissent les relations entre les hommes, entre des groupes sociaux, « ils cristallisent des rapports de force d’une manière qui peut même parfois disparaître aux yeux des agents » (Berry, 1983 : 37). Marc Bloch (1969) a ainsi montré que le réel progrès apporté par les moulins à eau sur le moulage du grain à la fin du Moyen Age en Europe masque l’intérêt premier perçu par les seigneurs féodaux : les droits qu’ils peuvent exiger de cette technique. Le moulin à main établissait un système décentralisé favorisant l’absence de déclaration de la production au percepteur, ce qui rendait l’imposition extrêmement difficile. Le moulin à eau, instrument central auquel les paysans apportaient leur grain à date fixe sous la surveillance de l’autorité seigneuriale, se prêtait parfaitement au prélèvement efficace de l’impôt. Toutefois, le meilleur exemple nous est fourni par l’industrialisation des modes de production. Dans le monde artisanal, les ouvriers produisent à l’aide d’outils, dans le monde industriel, ce sont les machines qui produisent avec l’aide des ouvriers. La machine remplace l’homme au centre de la production. Marx (mobilisé par Dupuy, 1978) a montré que ce déplacement ne doit pas être appréhendé comme un progrès technique évident : sa systématisation s’impose parce qu’il colporte un mode de gestion des rapports sociaux favorable à la classe au pouvoir. L’industrie mécanisée donne des moyens de supervision et de contrôle. Coriat (1976) estime que les principes tayloriens et fordistes de l’organisation du travail sont autant des processus de mise en place d’un ordre social que des processus techniques. Avant le taylorisme existait en effet un savoir-faire ouvrier qui consistait en un ensemble de méthodes non codifiées, transmises oralement entre les générations. L’outillage pouvait aussi être très varié. L’ouvrier était dès lors maître de l’organisation de son travail car la direction pouvait difficilement contrôler une multitude d’ouvriers opérant avec sa propre méthode et ses outils. En d’autres termes, il dispose du « contrôle monopolistique des ressources pertinentes » (Friedberg, 1993 : 149), ce qui lui permet de faire peser l’incertitude sur ses dirigeants. Les débuts de la manufacture se caractérisent par des comportements de résistance qualifiés de « flânerie » par Taylor (1903) rendus justement possibles par cette dimension incontrôlable de leur activité. La décomposition du savoir-faire en éléments simples et chronométrés (un geste = un temps) permet de définir pour chaque opération the one best way. De même l’outillage est uniformisé et repensé, excluant les ouvriers, non pour des motifs d’efficacité, mais pour des raisons politiques tenant à la nature des rapports sociaux. Plus tard, la chaîne de montage de Ford supprime la participation des ouvriers à la plupart des opérations de manutentions, fixe les ouvriers à leur poste de travail, impose les cadences et amène les pièces dans leur ordre exact d’assemblage, supprimant les possibilités de jouer sur les temps. L’objectif est d’obtenir de l’ouvrier le maximum de travail possible dans une journée. On voit bien comment les instruments articulent subtilement les fonctions économiques et politiques: ils permettent d’identifier la légitimité d’une autorité, d’une distribution des capacités d’action avec l’efficacité d’une technique matérielle (Pignon, 1975). L’instrument « devient le média à travers lequel le règlement des luttes sociales locales, des rapports de forces locaux est en grande partie résolu avant même d’avoir réellement commencé : les interactions locales étant prises dans les mâchoires de fer des rapports de force globaux intégrés, comprimés, cachés dans le dispositif » (Maugéri, 2002 : 23). En suivant, Lascoumes et Le Galès définissent l’instrument d’action publique « comme un dispositif à la fois technique et social qui organise des rapports sociaux spécifiques entre la puissance publique et ses destinataires en fonction des représentations et des significations dont il est porteur » (2004 : 39). Il traduit en actes une structuration des rapports de force faisant office de doctrine managériale qui s’impose à la raison des acteurs souvent sous couvert des vertus objectivantes de la rationalité instrumentale. Finalement, l’importance des médiations effectuées par l’instrument plaide pour sa reconnaissance en tant qu’acteur à part entière du collectif.

Une vision historiciste de l’évolution des sociétés

    Le progressisme constitue la logique idéelle dans laquelle s’appréhende la réalité sociale présente et à venir au sein du paradigme planiste. Il laisse entendre que l’humanité suit une « ligne évolutive unique » (Simmel, 1984 : 223-224) vers un monde meilleur par la grâce de la science et des techniques. Il introduit l’idée d’un schéma causal et linéaire entre science, technique, et société : la science invente des techniques qui améliorent l’industrie pour finalement transformer les sociétés (Dupuy, 1978)13. Dans la société industrielle, la technique se fait le symbole de la victoire de l’homme sur la nature, du progrès économique, elle jouit d’un gigantesque consensus social. Elle est une valeur sociale, positive, à la frontière du mythe : « Doués de pouvoirs magiques : transmuter les métaux, lancer la foudre, lire à travers les corps, échapper à l’attraction terrestre, construire des cerveaux plus rapides que le nôtre, comment n’éprouverions pas une espérance infinie, comment n’attendrions nous pas une amélioration illimitée de notre destin ? » (Massé, 1965 : 80). Dès lors, grâce à leur potentiel technique et à leur appareil industriel, les sociétés modernes parviendraient à un tel niveau d’intégration qu’elles pourraient prétendre contrôler leur propre évolution (Touraine, 1973). La forme de la grande industrie fordienne construit une représentation sociale latente où « la clef de l’action était la possibilité de maîtriser le futur, où en tout cas, il était possible d’avoir l’ambition de le faire » (Ascher, 2005 :74). Le plan se présente alors comme l’instrument qui oriente cette ambition afin que les sociétés modernes puissent construire délibérément leur avenir : « Here planning is defined as current action to secure future consequences ; the more future consequences planners control, the better they have planned » (Wildavsky, 2007 : 120). Dans sa version négative, cette ambition prévisionniste s’attelle à prémunir les sociétés modernes contre les effets de l’accélération du changement social colporté par le développement de l’activité industrielle. Cela se traduit notamment par une suspicion vis-à-vis du principe de la « main invisible » comme moteur d’harmonisation sociale (Crozier, 1965) et spatiale (Bauchet, 1966, Bénévolo, 1972). Dans sa version positive, le projet prévisionniste du régime planiste incarne la prétention des sociétés modernes à construire leur propre avenir, indépendamment de tout extérieur au système ou de toute autorégulation : « Le plan n’annonce pas seulement le probable, il exprime aussi le souhaitable. Il n’est pas seulement réducteur d’incertitude, il est aussi affirmation de volonté » (Massé, 1965 : 50). Cette perspective induit de placer la réflexion sur les fins en amont du processus de décision publique, et définit l’avenir comme un horizon à inventer et non à découvrir, « une chose à faire » (Berger15, cité par Jouvenel, 1999 : 2). Penser et contrôler le futur sont les ambitions consubstantielles du plan : « planifier c’est concevoir un futur désiré et les moyens qui permettront de le réaliser » (Ackoff, 1970 : 1). Dans le prolongement de cette prétention, le plan d’urbanisme se définit comme une technique de contrôle visant une gestion prévisionnelle de l’usage des sols : « Le futur n’est donc ni totalement incertain, ni pleinement remis à Dieu, il se formera opératoirement entre les mains des hommes. En cela les méthodes prévisionnelles ne sont pas que les éléments d’application d’une ambition planificatrice ; elles en constitueront le vecteur, le fondement, une des conditions d’existence et de légitimité » (Gaudin, 1985 : 184). Ces méthodes puisent largement leurs référentiels et représentations dans la culture industrielle productiviste

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Table des matières

INTRODUCTION
1- La visée de rationalisation : l’instrument tourné vers la résolution de problèmes
1.1- L’instrument comme pouvoir d’agir : une médiation pragmatique
1.2- L’instrument simplifie l’appréhension d’un problème : une médiation épistémique
1.2.1- L’instrument apporte des connaissances
1.2.2- L’instrument structure les problèmes
1.2.3- L’instrument comme offre de routinisation de l’activité
2- La visée de coordination : l’instrument tourné vers la régulation des collectifs
2.1- L’instrument, une réponse à la fragmentation des mondes sociaux
2.2- Des technologies politiques qui structurent les rapports sociaux
2.3- Un collectif élargi aux non-humains : les réseaux socio-techniques
3- Enquête et réflexivité
4- La thèse et son architecture
Partie I : L’action publique instrumentée Fondements théoriques et méthode
Chapitre1- Les deux paradigmes de l’action instrumentée : le plan et le projet
1- Le plan, un instrument adossé à un paradigme positiviste
1.1- Le progrès comme idéal régulateur
1.1.1- Une vision historiciste de l’évolution des sociétés
1.1.2- Trouver dans l’industrie les référentiels architecturaux, urbains et gouvernementaux
1.2- La science comme modalité résolutive
1.2.1- La construction d’une science urbaniste moderne
1.2.2- Le développement de la formalisation de la construction des choix
1.3- La double légitimité de l’État
1.3.1- Un État fonctionnel et omniscient
1.3.2- Un État urbaniste omnipotent
2- Le projet, un instrument adossé à un paradigme faillibiliste
2.1- L’incertitude comme désillusion régulatrice
2.1.1- La contestation du référentiel technoscientifique
2.1.2- Des schémas de rationalisation inefficaces face à des incertitudes non structurées
2.2- Le partenariat comme modalité résolutive
2.2.1- Le projet a vocation à ouvrir les systèmes d’acteurs
2.2.2- Le projet nécessite l’invention de nouvelles scènes d’échanges et de coopération
2.3- Le territoire comme acteur légitime
2.3.1- Le développement d’une action publique territorialisée
2.3.2- L’émergence de la « ville-acteur »
Conclusion
Chapitre 2- Analyser l’action publique par ses instruments
1- Les apports de l’analyse des IAP à la compréhension de l’action publique
1.1- Interroger la nature du politique : dépolitisation et néo-management
1.1.1- L’instrument facteur de dépolitisation
1.1.2- L’instrument porteur de référentiels néo-managériaux dans l’action politique
1.3- Saisir les dynamiques de changement : « un concept pour un passage »
1.3.1- Les IAP comme éléments du changement des politiques publiques
1.3.2- Les IAP comme moteurs du changement
2- Posture et orientations méthodologiques pour l’analyse de l’action publique par ses instruments
2.2.1- Connaître le processus d’élaboration de l’instrument
2.2.2- Acquérir la connaissance technique de l’instrument
2.2.3- Reconstruire l’histoire du choix de l’instrument
2.2.4- Qualifier la relation instituée entre l’instrument et ses utilisateurs
2.2.5- Etudier l’impact de l’instrument sur le système d’acteurs
2.2.6- Les IAP saisis par les trois médiations instrumentales
2.3- L’entretien, une technique privilégiée pour comprendre les ressorts de l’instrumentation de l’action publique
2.3.1- L’entretien semi-directif pour étudier l’action publique instrumentée
2.3.2- Le dispositif empirique de la thèse
Conclusion
Conclusion de la partie I
Partie II L’instrumentation comme génératrice d’une structure d’opportunités ; Instruments et développement dans le Nord-ouest toulousain
Chapitre 3- Des instruments d’acculturation à l’aménagement concerté et au management de l’action publique
1- Des instruments d’acculturation à la planification et à l’aménagement concerté
1.1- La nécessité d’une politique d’urbanisation réfléchie
1.1.1- Une exposition rapide aux enjeux de l’urbanisation due à la proximité de Toulouse
1.1.2- La croissance urbaine désordonnée des années 50-70
1.1.3- Des instruments de planification pour engager une rationalisation de la croissance urbaine
1.1.4- Le développement d’un urbanisme opérationnel sous forme de Zones d’Aménagement Concerté
1.1.5- La construction d’équipements d’agglomération pour asseoir un statut de centralité secondaire majeure
1.2- Le recours à des outils de conception et de construction : une recherche d’efficacité et d’autonomie
1.2.1- Le passage d’un référentiel planiste à une logique de projet
1.2.2- La mobilisation d’instruments de pilotage spécifiques à la commune
2- La sollicitation d’instruments de réforme de l’administration ou la quête d’un gouvernement municipal de type entrepreneurial
2.1- L’importation d’un nouveau modèle managérial au sein des services municipaux
2.1.1- L’audit de 1987 : d’une logique d’administration à une logique d’acteurs
2.1.2- Le Projet de Ville de 1991 : le passage à un paradigme managérial
2.2- La multiplication des démarches innovantes ou la rhétorique entrepreneuriale
2.2.1- La volonté blagnacaise d’incarner l’innovation territoriale
2.2.2- Le recours au marketing public pour améliorer les « prestations »
Conclusion
Chapitre 4- Des instruments de structuration d’un espace de développement local
1- La prégnance du secteur aéronautique au sein du Nord-Ouest toulousain : entre interventionnisme de l’État et efficacité relationnelle
1.1- Une implantation ancienne du secteur aéronautique orchestrée par l’État
1.2- La structuration de Blagnac en tant qu’ « aéroville »
1.3- De la spécialisation à la spécification : l’exemple de l’association « Blagnac Expansion »
2- Une intercommunalité de projet pour former un espace de développement
2.1- Des communes rassemblées en dépit de problématiques contrastées
2.1.1- Des communes qui partagent un fort attrait résidentiel
2.1.2- Des problématiques économiques et urbaines contrastées
2.2- Des apprentissages institutionnels réifiés par des outils de réflexion commune
2.2.1- Des instruments qui institutionnalisent la cohérence territoriale
2.2.2- Un espace de développement renforcé par l’épanouissement d’« esprit SIVOM »
Conclusion
Conclusion de la partie II
Partie III L’instrumentation pour saisir une fenêtre d’opportunités ; Instruments et institutionnalisation de l’activité collective au sein de l’agglomération toulousaine
Chapitre 5- Des instruments qui institutionnalisent une union politique
1- La genèse d’AéroConstellation : stratégie de firmes, logique de développement local
1.1- Le pari d’Airbus du gros-porteur long-courrier : de l’A3XX à l’A380
1.2- L’importance du maintien du secteur aéronautique pour l’agglomération toulousaine
1.3- Toulouse face à Hambourg : une compétition au bénéfice d’Airbus
1.3.1- Hambourg revendique une compétence d’assemblage pour l’A380
1.3.2- La lente constitution du dossier toulousain
1.3.3- Toulouse remporte l’assemblage à l’issue d’une concurrence savamment orchestrée par Airbus
2- Formaliser l’ « union sacrée » pour l’Airbus A 380
2.1- « AéroConstellation – Parc d’Activités Aéronautiques. Engagement de Faisabilité» : ériger un mythe rassembleur pour former un « pacte fondateur »
2.1.1- La genèse du pacte : l’industriel en quête de repères politiques
2.1.2- La sécurisation juridique du pacte : le « groupe poulet-mayonnaise »
2.1.3- La formalisation officielle du pacte : entre « mythe identitaire » et double sécurisation
2.1.4- L’effet du pacte : adhésion et émulation entre les collectivités locales
2.2- La construction d’une Communauté d’Agglomération contingente au Programme Constellation
2.2.1- L’indigence historique de la culture intercommunale toulousaine
2.2.2- La Communauté d’Agglomération contingente au Programme Constellation, « intercommunalité d’opportunités »
2.2.3- Une maîtrise d’ouvrage travaillée par des stratégies locales
Conclusion
Chapitre 6- Des instruments pour amorcer de nouvelles manières de faire la ville
1- Une culture urbaine à construire contre les deux tropismes de l’urbanisation toulousaine
1.1- L’emprise du traumatisme du Mirail sur les représentations urbaines locales
1.1.1- Un projet fonctionnaliste de « Toulouse bis »
1.1.2- Un quartier rapidement en difficulté
1.2- La « ville en archipel » : l’éclatement de l’urbanisation de l’agglomération toulousaine
1.3- La stigmatisation de l’absence de vision urbaine par les professionnels locaux
2- Des instruments qui génèrent une vision indigène de l’aménagement urbain
2.1- La « charte des valeurs » : la formation d’un groupe autour d’un « monde urbain commun »
2.1.1- Des configurations urbaines contrastées
2.1.2- Une « charte des valeurs » pour unifier les représentations urbaines
2.1.3- La formation d’un groupe autour d’une « convention de gouvernance»
2.2- La traduction du sens en référentiels opératifs : le marché d’étude de définitions simultanées
2.2.1- Le marché d’étude de définitions, un instrument au service du projet urbain
2.2.2- Le MED pour réformer le système de production de la ville
2.2.3- Le dénouement du MED : la victoire de « celui qui en a dit le moins »
2.2.4- Le MED, un paradigme stratégique et relationnel sous couvert d’une rationalité technique
Conclusion
Conclusion de la partie III
Partie IV L’instrumentation pour baliser la relation intentions/passage à l’acte ; Instruments et concrétisation du programme Constellation
Chapitre 7- Des instruments de management de la complexité
1- Des instruments qui configurent la gouvernance politico-administrative en mode projet
1.1- Le « comité de suivi » : organiser la gouvernance politique d’un projet industriel
1.1.1- La composition du comité de suivi : la convergence de critères territoriaux, stratégiques et techniques
1.1.2- Le fonctionnement du comité de suivi : logiques de rencontre, de décodage des problèmes et de délégation
1.1.3- Une évasion institutionnelle pour une « démocratie unitaire »
1.2- L’équipe IGG : l’introduction d’une logique de projet dans l’administration déconcentrée
1.2.1- Configurer la technocratie publique en mode projet industriel
1.2.2- L’intronisation d’un management de l’urgence
2- Construire AéroConstellation : des instruments de co-conception et de coproduction
2.1- L’équipe Star : une structure de confiance autour d’un processus de coconception
2.1.1- La décision d’ « acheter du temps » pour reconsidérer des problèmes mal définis
2.1.2- Une équipe Star conçue pour rattraper le temps
2.1.3- Briser la frontière entre le programme et le projet : le choix d’une coconception
2.2- Le « village AéroConstellation » : un instrument préindustriel pour travailler en ingénierie concourante
2.2.1- Une ingénierie concourante pour domestiquer la tyrannie de la modification
2.2.2- Le village : travailler en équipe intégrée
Conclusion
Chapitre 8- Des instruments qui doivent réguler l’ambition qualitative
1- Instrumenter un consensus social : la norme ISO 14 001 pour marquer les vertus environnementales d’AéroContellation
1.1- Les promesses d’ISO 14 001 : un processus incrémental d’identification et de traitement des enjeux environnementaux
1.1.1- Ré-enchanter le monde économique
1.1.2- ISO 14 001 pour rendre l’injonction à la RSE « gouvernable »
1.2- Du consensus à l’incompréhension : la confrontation de visions indigènes du développement durable
1.2.1- Une convergence d’intérêts en faveur d’un traitement environnemental « exemplaire »
1.2.2- La stigmatisation de visions indigènes de l’environnement
2- Assurer la qualité des constructions des ZAC Andromède et Monges-Croix du Sud : le concours par îlot et la norme « Habitat et Environnement »
2.1- L’avènement de la qualité environnementale comme régulateur de l’activité de construction
2.1.1- Le tournant qualitatif dans les pratiques de construction
2.1.2- La qualité rencontre le développement durable : la construction soumise à de nouvelles injonctions environnementales
2.2- Le concours d’architecture d’attribution des îlots d’Andromède et Monges-Croix du Sud : un instrument de domestication de la promotion
2.2.1- Le concours, un instrument de la qualité architecturale
2.2.2- La nécessité de « repolitiser » la construction de logements toulousains
2.2.3- Des prescriptions qui traduisent le projet politique
2.2.4- Un jeu versatile de distribution des capacités d’action
2.3- La certification « Habitat & Environnement » des deux ZAC: de la norme guide à la norme vide ?
2.3.1- La délicate normalisation de la qualité environnementale
2.3.2- La norme « H&E », un instrument d’opérationnalisation de la HQE
2.3.3- Certifier Andromède et Monges-Croix du Sud : un chemin contesté vers l’exemplarité
Conclusion
Conclusion de la partie IV
Chapitre 9- Des instruments qui politisent l’action publique
1- La visée de rationalisation : une visée de sociation
1.1- Une médiation pragmatique pour générer des irréversibilités dans les engagements
1.2- La médiation épistémique : apporter des représentations simplifiées de collectifs complexes
Médiation épistémique des instruments du programme Constellation
Instruments
Schéma de rationalisation
Type de prescriptions
2- La visée de coordination : une visée de communalisation
2.1- La médiation interactive : un pluralisme limité pour faciliter l’établissement d’une démocratie unitaire
2.1.1- Des arènes collaboratives au pluralisme limité
2.1.2- Une démocratie unitaire entre efficacité relationnelle et suspicion démocratique
2.2- La médiation symbolique : la constitution d’un éthos communautaire
2.2.1- Une logique de don qui permet le passage du collectif au groupe
2.2.2- Des médiations symboliques qui suspendent le doute sur le monde
3- Socialisation et sélection : la dynamique du changement dans l’action instrumentée
3.1- Le champ de la médiation épistémique : l’acquisition d’une compétence collective par la socialisation
3.1.1- Entre médiations épistémique et symbolique : instrumentation et langage organisationnel
3.1.2- Entre médiation épistémique et interactive : instruments et référentiels opératifs communs
3.2- Le champ de la médiation pragmatique : l’organisation de la production de la rationalité procédurale par la sélection
3.2.1- Entre médiations symbolique et pragmatique : une clôture opérationnelle
3.2.2- Entre médiation interactive et médiation pragmatique : des mondes communs
4- Une politisation de l’action publique
Conclusion
Références bibliographiques

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