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Politique pharmaceutique nationale (PPN) du Sénégal : [5]
Le but de la politique pharmaceutique nationale du Sénégal est « d’assurer la disponibilité et l’accessibilité géographique et financière des médicaments de qualité à toutes les couches de la population sur l’ensemble du territoire ».
Structures chargées de la mise en oeuvre de la PPN : [5]
– La direction de la pharmacie et des laboratoires (DPL) :
Elle a pour mission, l’élaboration et le suivi de la mise en oeuvre de la politique et des programmes dans le domaine de la pharmacie et des analyses médicales.
– Le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments (LNCM) :
Il est chargé du contrôle technique de la qualité des médicaments en collaboration avec la DPL.
– La Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA) :
Elle a pour mission d’assurer l’accessibilité financière et géographique des médicaments et produits essentiels de qualité aux populations. La PNA est le grossiste répartiteur du secteur public et parapublic.
– Les grossistes répartiteurs privés :
Les grossistes répartiteurs importent essentiellement des spécialités ou des génériques de marque.
– Les établissements de fabrication :
L’industrie pharmaceutique du Sénégal est composée d’unités de fabrication locale de médicaments et l’institut Pasteur de Dakar qui produit le vaccin antiamaril.
– Les structures de dispensation :
Le dispositif d’approvisionnement est complété par des établissements de distribution au détail composé des officines de pharmacie, des dépôts privés et des pharmacies des formations sanitaires publiques.
– Ordre des pharmaciens du Sénégal :
L’ordre a pour objet d’assurer le respect des devoirs professionnels ainsi que la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession.
Assurance qualité des médicaments :
La garantie de la sécurité des médicaments repose sur un système d’assurance qualité qui comprend :
– L’enregistrement
– Le contrôle technique de la qualité des médicaments
– L’inspection pharmaceutique
– La pharmacovigilance
Qualité d’un produit pharmaceutique :
La qualité des médicaments conditionne l’efficacité et l’innocuité des traitements. Elle dépend de leur bonne fabrication et de leur conservation : des médicaments de bonne qualité seront disponibles à condition de les acquérir suivant des procédures rationnelles auprès des fournisseurs fiables et d’assurer leur transport, ainsi que leur stockage, dans des conditions compatibles avec leur bonne conservation.
Chaque médicament est caractérisé par des normes particulières de qualité, inscrites dans les pharmacopées ou dans les dossiers présentés par leurs fabricants et reconnus par les autorités compétentes de chaque pays. Ces normes concernent l’aspect extérieur (couleur, odeur, etc.), les caractères physico-chimiques, les procédés d’analyses, les conditions et la durée de conservation.
• Identité: Présence du principe actif.
• Pureté: Pas de contaminant potentiel ou résiduel.
• Activité: quantité exacte entre 95% -110%.
• Uniformité: consistance, couleur, taille idem.
• Stabilité.
• Sécurité.
• Biodisponibilité: vitesse et intensité de mise à disposition du principe actif dans l’organisme.
Un produit de qualité fabriqué à l’usine peut arriver très différemment auprès du consommateur à cause des implications liées au conditionnement, transport, stockage, utilisation et autres qui peuvent influencer la qualité.
Le but de la garantie de qualité dans un système d’approvisionnement en médicaments est d’assurer que le produit consommé par le client est sûr et efficace.
Cela nécessite à la fois des activités techniques et des activités de gestion qui couvrent tout le processus logistique c’est-à-dire de la sélection à l’utilisation.
Les bonnes pratiques pharmaceutiques :
Les Bonnes Pratiques Pharmaceutiques correspondent à un ensemble de processus permettant d’améliorer la qualité du service de la pharmacie.
La mise en oeuvre des Bonnes Pratiques Pharmaceutiques est un processus évident pour des raisons de santé publique.
Les Bonnes Pratiques Pharmaceutiques requièrent :
– que le pharmacien ait pour premier souci le bien-être du malade ainsi que le bien-être de la population en général ;
– que l’activité pharmaceutique soit centrée sur la dispensation des médicaments et des autres produits de santé de qualité garantie. La dispensation doit s’accompagner d’informations et de conseils adéquats pour le patient ainsi que d’un suivi sur les effets de leur utilisation ;
– que le pharmacien encourage une prescription rationnelle et un bon usage du médicament.
la gestion des produits pharmaceutiques
Dans le cadre de ses activités pharmaceutiques, le pharmacien achète, gère, stocke, et dispense les produits pharmaceutiques.
Les processus d’approvisionnement
La logistique pharmaceutique :
La logistique est la science d’acquérir, de conserver et de transporter des fournitures. Ceci comporte la distribution de larges quantités de fournitures à un moment donné, à un nombre important de gens habitant dans des endroits différents. Dans l’approvisionnement en médicaments, la logistique comporte tous les aspects du processus qui permet d’apporter un médicament depuis le fournisseur jusqu’à celui qui le délivre et finalement au patient. [11]
Les fonctions de base du cycle logistique :
Le cycle logistique comprend quatre grandes fonctions : [3,2]
• La sélection de médicaments : quel produit doit être disponible et en quelle quantité ?
• L’acquisition : Elle s’intéresse aux méthodes d’achat, de financement, aux conditions de paiement, aux sources d’approvisionnement, au contrôle de qualité, aux décisions d’achat ou de fabrication.
• La distribution : Elle comprend les importations, la tenue des stocks, les conditions de stockage et de transport. .
• L’utilisation : Elle s’intéresse aux pratiques de prescription et de dispensation.
• Le système d’information : Tout ce cycle est soutenu par un support à la gestion pour une bonne information.
La sélection d’une liste de médicaments et produits de santé
La sélection en vue des achats est importante pour rationaliser les maigres ressources disponibles pour les produits vitaux qui doivent toujours être disponibles à tous les niveaux des services de soins.
Dans le secteur public, le Sénégal dispose d’une liste nationale de médicaments essentiels (LNME) sélectionnés et sous dénomination commune internationale (DCI) depuis 1990. [7]
La LNME détaille les médicaments qui peuvent répondre aux priorités de la population en matière des soins médicaux et qui sont approuvés pour l’utilisation dans le pays.
Un produit figurant sur la LNME doit être :
-de bonne qualité, efficace et sûr.
-adapté à la morbidité locale.
-efficace en termes de coût (par rapport au coût total de traitement).
L’OMS publie une liste modèle de médicaments essentiels qui peut être employée par les différents pays afin d’élaborer leur propre liste de médicaments essentiels.la liste doit être actualisée de façon régulière pour assimiler des nouveaux produits sur le marché et des changements dans les tendances des morbidités.
Critères de sélection des médicaments et dispositifs médicaux
Après avoir déterminé les pathologies les plus fréquemment rencontrées, les médicaments sont sélectionnés selon plusieurs critères :
-médicaments efficaces.
-médicaments de qualité
-nombre minimum de médicaments pour traiter les affections dominantes.
-n’inclure les nouveaux médicaments que s’ils ont un avantage certain.
-tenir compte du coût des médicaments.
-choisir les médicaments qui ont le visa.
-choisir les produits ayant un rapport avantage/risque bénéfique.
La quantification :
La quantification est le processus d’estimation des quantités et des coûts totaux des produits nécessaires à un programme de santé spécifique pour une période de temps dans le futur.
Le pharmacien doit :
– estimer les quantités de médicaments nécessaires.
– disposer d’un budget.
La quantité à commander est basée pour chaque produit, sur les données de la fiche de stock et des consommations antérieures et doit être en accord avec le budget de la pharmacie.
Méthode d’estimation des quantités de médicaments et consommables nécessaires : [11]
La quantité à commander est calculée en fonction de :
– la consommation moyenne mensuelle (CMM)
Elle est calculée à partir des sorties enregistrées sur les fiches : additionner les sorties de plusieurs mois (3, 6 ou 12) et diviser le total par le nombre de mois pris en compte pour obtenir la CMM. Somme des sorties CMM = Nombre de mois.
– le stock de roulement
Le stock de roulement correspond à la quantité de chaque médicament et consommable consommée entre deux approvisionnements.
-Le stock de sécurité (stock de réserve ou stock tampon)
Ce stock est prévu pour pallier d’éventuels retards de livraison, les ruptures de stock (ou si le stock de roulement est consommé plus vite que prévu), une augmentation de la consommation ou des pertes possibles. Il est calculé en fonction du délai de livraison des commandes.
– Le stock réel
C’est le stock physique à l’inventaire le jour de la commande.
La commande :
Avant d’établir une commande, il faut au préalable :
– Savoir à quel moment préparer la commande.
– La commande se fera sur un document appelé Bon de Commande.
Le Bon de commande
Chaque bon de commande précise :
● Le numéro du bon de commande
● Le nom du fournisseur
● La désignation du produit
● Le conditionnement
● La quantité
● Le prix unitaire
● Le prix total
● La signature du chef de service émetteur (pharmacien)
● La signature de l’ordonnateur des dépenses (directeur)
● la date du bon de commande
L’ achat :
L’achat est le processus de prise de décision qui est suivi pour procéder à l’acquisition des produits, il existe généralement de nombreuses options.
La réception des médicaments:
C’est le moment où les médicaments arrivent à la pharmacie.
Le même contrôle qu’à la livraison est effectué par le pharmacien ou le responsable.
Le stockage :
C’est un processus qui permet d’emmagasiner correctement les produits réceptionnés .Il se fait au niveau du magasin de stockage. Ce magasin sert à stocker les médicaments livrés en gros, les produits chimiques et les matières premières pour les préparations officinales.
Les méthodes de stockage :
• Stockage par ordre alphabétique en DCI.
• Stockage par forme galénique : comprimés, ampoule, flacon etc…
• Stockage par classe thérapeutique : antibiotique, antalgique etc …
Dans tous les cas il faut tenir compte des numéros de lots pour le contrôle de qualité et de la méthode Premier Entré Premier Sorti (FIFO) ou Premier Expiré Premier Sorti (FEFO).
Les caractéristiques d’un bon magasin de stockage : [2]
• sec
• aéré : ventilateurs ou climatiseurs
• spacieux : mouvement aisé des stocks
• à l’abri de la lumière et de l’humidité
• à l’abri des rongeurs et des insectes
• propre
• accessible
• une bonne sécurité contre le vol (portes cadenassées fenêtres barreaudées accès limité)
• une bonne sécurité contre l’incendie (Eviter : déchets de cartons ; toiles d’araignées ; fils électriques dénudés…)
• un bon éclairage
• du matériel de manutention : Transpalettes, Chariots
• un support de rangement : Palettes, étagères, armoires
• l’ordre doit y régner
• un respect des distances de rangement (sol, mur, hauteur…)
Les bonnes pratiques de stockage et de conservation : [8]
Les cartons ne doivent pas être posés directement sur le sol et ceci exige une bonne organisation de l’espace.
On peut mettre en place par exemple:
1. des rayonnages
2. des palettes de sol
3. des blocs de palettes empilées
4. des racks de palettes
Pour le rangement:
• Les Produits lourds ou fragiles sur les étagères inférieures
• Les produits les plus utilisés à hauteur de la taille.
• Le Surplus de stock sur les étagères supérieures (si pas trop lourds)
• Les Boites sont fermées et organisées le plus possible
●Les locaux :
Les locaux doivent permettre d’assurer :
-la sécurité des stocks
-la bonne conservation des médicaments et du matériel
-une gestion rationnelle et facile
La sécurité des marchandises stockées exige que les portes, serrures, fenêtres et plafonds soient solides.
La bonne conservation des médicaments dépend de la température et de l’humidité ambiante, conditions très souvent difficiles á maîtriser dans les pays tropicaux.
-une bonne aération est nécessaire, l’utilisation de ventilateurs permet surtout de réduire l’humidité, la climatisation réduit à la fois la température et l’humidité.
-un plafond sous le toit est indispensable pour réduire la température ambiante, l’espace entre le toit et le plafond doit être ventilé.
-les fenêtres et autres ouvertures doivent être protégées pour éviter l’exposition directe des médicaments au soleil.
-les sols doivent être en ciment (si possible inclinés pour faciliter l’entretien).
●Les étagères et les palettes :
Des étagères solides et stables sont indispensables. Dans les pays tropicaux ou les termites s’attaquent au bois, il est recommandé d’utiliser des structures métalliques.
Celles-ci étant démontables, il est facile d’adapter les intervalles entre les rayonnages à la taille des produits à entreposer.
Des espaces entre les étagères et les murs améliorent la ventilation.
Aucun produit, aucun emballage même volumineux ne doit être stocké à même le sol mais déposé sur des palettes qui permettent la circulation de l’air et protègent de l’humidité.
●Stockage des médicaments hors chaîne de froid
Le stock est rangé dans l’ordre du classement adopté :
-médicaments oraux
-médicaments injectables
-solutés de perfusion
-médicaments à usage externe et antiseptiques
-désinfectants
Dans chaque catégorie (oraux, injectables, etc.), les produits sont classés par ordre alphabétique.
Chaque produit doit avoir une place bien délimitée, identifiée par une étiquette solide indiquant la DCI, la forme et le dosage.
L’attribution d’une place précise pour chaque produit permet de visualiser immédiatement la quantité disponible et d’attirer l’attention sur une éventuelle rupture de stock.
Prévoir suffisamment d’espace pour chaque médicament et consommable.
Indiquer sur les boites, la date de péremption de manière très visible.
Ranger les produits ayant la date de péremption la plus lointaine derrière ceux devant être utilisés en premier. Cette organisation est indispensable pour éviter la péremption des produits durant le stockage.
●Stockage des substances contrôlées (stupéfiants)
Les stupéfiants et autres médicaments contrôlés doivent être placés dans une armoire fermée à clef.
Le Sénégal s’est doté d’un code des drogues adopté par décret N°001285 du 11/10/1997 devant lui permettre de rendre disponibles des médicaments essentiels à base de stupéfiants ou de substances psychotropes, tout en contrôlant strictement la distribution licite de ces produits. cette réglementation est nécessaire en effet, des mesures de répression sont prévues pour le trafic illicite c’est-à-dire portant sur un produit dont la production, le commerce et l’utilisation sont interdits.
●Stockage des produits nécessitant le maintien d’une chaîne de froid
Les produits nécessitant le maintien d’une chaine de froid doivent être conservés au réfrigérateur entre +2°C et + 8°C : vaccins, immunoglobulines, sérums, insuline, certains tests de laboratoire, ocytocine,….
●Stockage du matériel et consommables médicaux
Il faut regrouper les articles par catégorie :
-matériel d’injection
-pansements
– sutures
-films et accessoires radiologiques
-sondes et drains
-petit matériel médical
-matériel et réactifs de laboratoire
●Stockage des produits inflammables et corrosifs
Il faut stocker les produits hautement inflammables loin des autres produits et à proximité d’un extincteur.
Qualité et normes de conservation des médicaments :
La température, l’air, l’humidité et la lumière sont des facteurs qui interviennent dans la conservation. Les conditions de stabilité sont différentes suivant les médicaments, qui sont plus ou moins fragiles, et suivant la forme du médicament (comprime, solution, etc.) ou suivant son mode de fabrication. Il est donc nécessaire de respecter les normes de conservation indiquées sur chaque fiche de ce guide ou sur les notices ou les étiquettes des fabricants, au cas où elles ne seraient pas concordantes.
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Table des matières
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
Chapitre 1 : Définitions
Chapitre 2 : La Pharmacie à usage intérieur
I- Les missions
II-Les Moyens
Chapitre 3 : Politique pharmaceutique nationale (PPN) du Sénégal
I-Structures chargées de la mise en oeuvre de la PPN
II-Assurance qualité des médicaments
Chapitre 4 : la gestion des produits pharmaceutiques
I-Les processus d’approvisionnement
I-1-La sélection d’une liste de médicaments et produits de santé
I-2-Critères de sélection des médicaments et dispositifs médicaux
I-3-La quantification
I-4-La commande
I-5-L’ achat
II-La livraison des commandes
II-1-Le Bordereau de livraison (BL)
II-2-La facture définitive
III-La réception des médicaments
IV-Le stockage
IV-1-Les méthodes de stockage
IV-2-Les caractéristiques d’un bon magasin de stockage
IV-3-Les bonnes pratiques de stockage et de conservation
IV-4-Qualité et normes de conservation des médicaments
V-La distribution
VI-Utilisation
VII-Support à la gestion
VII-1-Les outils de gestion
VII-2-L’inventaire
Chapitre 5 : Cadre d’étude ( CHNU-Fann)..
I-Présentation du CHNU-Fann
I-1-Statut Juridique
I-2-Situation géographique
I-3-Administration
I-4-Services cliniques
I-5-Services d’aide aux diagnostiques
I-6-Services techniques
I-7-Présentation du service de la pharmacie
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I-Matériel et méthode
I-1-Matériel
I-2-Méthodologie
II-Résultats
III-Discussions
Conclusion
Recommandations
Annexe
Références bibliographiques
Wébographie
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