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ORGANISATION DU SYSTEME SANITAIRE
La pyramide sanitaire du senegal [11]
Le système de santé du Sénégal est mixte et repose sur une offre de soins publique et privé.
Le système public de soins fournit l’essentiel des soins ambulatoires et hospitaliers.
Il repose sur une organisation pyramidale classique à trois niveaux (Cf. figure 2) :
– A la base, on a le niveau périphérique qui regroupe les maternités rurales, les cases de santé, les postes de santé et les centres de santé.
Les postes de santé et les maternités ruraux constituent le premier niveau de structures de soins. Il est dirigé par un Infirmier diplômé d’Etat ou par un agent sanitaire dans les zones où il n’y a pas d’infirmiers. Les activités de soins de santé primaires y sont menées : Vaccination, Soins primaires, etc.
Les cases de santé sont le niveau communautaire du système de santé. La structure est communautaire. Elle est tenue par un ASC (Agent de Santé Communautaire).
– Au centre, il y a le niveau intermédiaire qui est constitué d’hôpitaux régionaux et d’hôpitaux départementaux. C’est le premier niveau où l’on trouve un médecin. On y mène des activités de soins et d’hospitalisation, des activités de maternité, de laboratoire, etc. Ce sont les structures de référence des postes de santé et des centres de santé.
– Le sommet correspondant au niveau national regroupe les hôpitaux nationaux et les centres hospitalo-universitaires qui sont concentrés au niveau de la région de Dakar. Le CHU est le domaine des spécialités les plus élevées de la pyramide sanitaire ; c’est également le lieu de formation des étudiants (Médecine, Pharmacie et Odonto- Stomatologie), du personnel en spécialisation,etc.
Au niveau des hôpitaux régionaux, plusieurs médecins y travaillent, surtout des spécialistes : Oto-Rhino-Laryngologie, Radiologie, Ophtalmologie, Gynécologie- Obstétrique, etc.
Organisation du secteur pharmaceutique au Sénégal [5]
L’objectif principal de la Politique pharmaceutique nationale du Sénégal est d’assurer la disponibilité, l’accessibilité des médicaments et produits pharmaceutiques essentiels et l’utilisation rationnelle de ces produits dans les deux secteurs pharmaceutiques (secteurs public et privé). La mise en œuvre de cette politique pharmaceutique est faite par le biais des institutions et des organisations professionnelles.
La Direction de la Pharmacie et des Laboratoires (DPL)
Selon le décret N° 2004-1404, du 04 novembre 2004 portant organisation du Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale, la Direction de la Pharmacie et des Laboratoires a pour mission l’élaboration et le suivi de la mise en oeuvre de la politique et des programmes dans le domaine de la pharmacie et des analyses médicales. Elle est notamment chargée, à ce titre, d’élaborer et de veiller à l’application des textes législatifs et réglementaires relatifs à la pharmacie, aux médicaments, aux réactifs de laboratoire d’analyses médicales, aux substances vénéneuses, à l’alcool et aux dispositifs médicaux , de réglementer l’exercice des professions pharmaceutiques , de promouvoir et de contrôler les laboratoires d’analyses médicales publics et privés, de réglementer et d’assurer la promotion de la pharmacopée traditionnelle. Elle comprend :
la Division des études, de la réglementation et de la documentation
la Division du contrôle administratif des médicaments ;
la Division des stupéfiants et des substances psychotropes ;
la Division des Laboratoires d’analyses médicales ;
le Bureau de Gestion.
Le bureau du contrôle administratif des médicaments assure le secrétariat de la Commission Nationale du Visa. La gestion des Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) est désormais informatisée. La DPL participe à la lutte contre l’usage illicite et le trafic des stupéfiants, substances psychotropes, alcool, tabac dans le Comité Interministériel de Lutte Contre la drogue logé au Ministère de l’Intérieur. Plusieurs commissions siègent au niveau de la DPL.
Il s’agit notamment de la commission nationale du visa, la commission de pharmacovigilance, la commission technique permanente d’élaboration et de révision des listes des médicaments et produits essentiels, la commission nationale de la pharmacopée sénégalaise et du formulaire national, les comités techniques du médicament, des vaccins et de la pharmacopée traditionnelle.
Le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments (LNCM)
Au terme du décret N° 2004 1404 du 4 novembre 2004, Le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments (LNCM) est un service rattaché au Cabinet du Ministère de la Santé et de l’action sociale. Il est chargé du contrôle technique de la qualité des médicaments en collaboration avec la DPL. Le LNCM comprend :
la Direction avec le bureau de gestion et comptabilité matières et le secrétariat;
le Bureau physico-chimie et pharmacotechnie ;
le Bureau microbiologie et vaccins;
le Bureau assurance qualité;
le Bureau logistique.
La Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA)
La PNA a été crée en 1979 pour répondre aux besoins médico-pharmaceutiques des établissements sanitaires publics .
Actuellement, la PNA est un Etablissement public de santé non hospitalier selon la loi 98-12 du 02 mars 1998 portant réforme hospitalière et de son décret d’application 99-851 du 27 août 1999. Ainsi la PNA est dotée d’un conseil d’administration et d’une direction qui comprend 5 services :
Le service d’administration et des finances ;
Le service commercial et marketing ;
Le service contrôle de gestion et audits internes ;
Le service technique ;
Agence comptable ;
La PNA a comme mission d’assurer l’accessibilité financière et géographique des médicaments et produits essentiels de qualité aux populations.
La PNA est le grossiste répartiteur du secteur public et parapublic. Les achats par la PNA se font essentiellement par appels d’offres internationaux en DCI et sur la base de la liste nationale des médicaments essentiels. Elle ne bénéficie plus de la dérogation de la Commission Nationale des Contrats de l’Administration (CNCA) ; elle est soumise à la réglementation relative au nouveau code des marchés. La PNA approvisionne les PRA qui à leur tour approvisionnent les districts où viennent se procurer les centres et les postes de santé.
Les grossistes répartiteurs privés
Le secteur privé comprend quatre grossistes privés avec des antennes régionales : Laborex, Ubipharm (ex cophase), Sodipharm et Duopharm. Les grossistes répartiteurs importent essentiellement des spécialités ou des génériques de marque. Tous les médicaments importés sont exonérés de droits de douanes hormis le Tarif Extérieur Commun (TEC) qui consiste en des prélèvements communautaires de 2,5% sur les médicaments importés hors zones UEMOA et CEDEAO appliqué depuis le 1er janvier 2000 au profit de ces deux institutions. Les grossistes ont une bonne organisation logistique et des moyens modernes de gestion et approvisionnent en temps réel l’ensemble des officines du Sénégal.
Les établissements locaux de fabrication de médicaments
L’industrie pharmaceutique du Sénégal est composée de trois unités de fabrication locale de médicaments : Médis Sénégal( ex sanofi), Valdafrique et West Afric Pharma qui satisfont 5 à 10 % des besoins nationaux, et l’institut Pasteur de Dakar qui produit le vaccin anti-amaril (fièvre jaune) sous le contrôle de la Direction de la Pharmacie et des Laboratoires (DPL) et du Laboratoire National de Contrôle des Médicaments (LNCM). Les autres vaccins sont importés.
Les structures de dispensation
Le dispositif d’approvisionnement est complété par des établissements de distribution au détail composés d’officines de pharmacies, des dépôts privés et des pharmacies des formations sanitaires publiques.
Ordre Nationale des Pharmaciens
L’Ordre Nationale des Pharmaciens du Sénégal est institué par la loi N° 73-62 du 19 décembre 1962. L’Ordre des pharmaciens est un établissement public à caractère professionnel, doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière.
L’Ordre a pour objet d’assurer le respect des devoirs professionnels ainsi que la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession.
A sa tête, est placé un conseil national de l’Ordre des pharmaciens, dont le siège est à Dakar. Aucun pharmacien ne peut exercer son art sur le territoire du Sénégal s’il n’est pas régulièrement inscrit à l’Ordre des pharmaciens, à l’exception des pharmaciens appartenant au cadre actif du service de la santé de l’Armée sénégalaise et des pharmaciens militaires étrangers servant au titre de l’assistance militaire.
Les pharmaciens inscrits à l’Ordre sont répartis en deux sections :
– La section A regroupe les pharmaciens fonctionnaires, décisionnaires ou contractuels des services publics, les pharmaciens servant au Sénégal au titre de l’assistance technique ou appartenant au corps enseignant de la faculté de médecine et de pharmacie de l’Université de Dakar ;
– La section B regroupe les pharmaciens du secteur privé qui sont les pharmaciens officinaux , les pharmaciens industriels, les pharmaciens des laboratoires de biologie privés, les pharmaciens des grossistes répartiteurs
POLITIQUE NATIONALE DE SANTE ET POLITIQUE PHARMACEUTIQUE NATIONALE
Politique Nationale de Santé
Vision de la politique nationale de santé [24]
Le Plan National de Développement Sanitaire et Social 2019-2028 repose sur la vision d’« un Sénégal où tous les individus, tous les ménages et toutes les collectivités bénéficient d’un accès universel à des services de santé et d’action sociale de qualité sans aucune forme d’exclusion et où il leur est garanti un niveau de santé et de bien-être économiquement et socialement productif ».
Les objectifs de la politique nationale de santé[24]
L’objectif du Plan National de Développement Sanitaire et Social 2019-2028 est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie sociosanitaires de la population sénégalaise sans aucune forme d’exclusion.
Les ressources du système [1]
les ressources humaines
Au Sénégal, la répartition du personnel de la santé dans les régions révèle que Dakar concentre plus de professionnels de santé par rapport aux autres régions.
Dans l’ensemble, 46% des professionnels de la santé se trouvent à Dakar, suivi de Thiès (10%) et Saint-Louis (6%). La région de Kédougou concentre seulement 1%, ce qui fait d’elle la région la moins dotée du pays.
Par ailleurs, ces chiffres cachent des disparités en fonction du type de personnel. En effet, 29% des médecins généralistes et 28% des sages d’Etat du pays sont à Dakar contre 2,2% et 2,8% à Kédougou. De même, 70% des pédiatres se trouvent à Dakar, au moment où il n y’a pas de médecin pédiatre à Kédougou.
Cette situation de Dakar est le corollaire de sa démographie qui à elle seule regroupe 23% de la population totale du pays, mais aussi de sa position stratégique en tant que pôle lucratif dans les dépenses de santé avec le plateau technique le plus relevé.
Les ressources materielles
A l’instar des ressources humaines, la majeure partie des infrastructures du système est basée à Dakar. En effet, à l’exception des Cases de Santé et des Etablissements Public de Santé (EPS) de niveau 2, Dakar est la région la mieux dotée en infrastructures sanitaires. Le Sénégal compte 11 EPS de niveau 3 dont les 10 se trouvent dans la région de Dakar et l’autre dans la région de Diourbel (commune de Touba). Les régions de Kolda et Sédhiou sont les moins dotées en infrastructures sanitaires avec 3 centres santé sur 99 (3,0%); 50 Postes de santé sur 1458 (3,4%) pour la région de Sédhiou et 4 centres santé sur 100 (4,0%); 59 Postes de santé sur 1458 (4,0) pour la région de Kolda. Cette dernière enregistre le plus grand nombre de cases de santé, soit 266 sur 2130 (12,5%). Les cases de santé ont augmenté de façon importante, passant de 708 en 2015 à 2130 en 2016, soit 1422 nouvelles créations. Les régions de Kaolack, de Saint-Louis et de Thiès en ont bénéficié le plus avec respectivement 225, 132 et 261 nouvelles cases de santé par rapport à l’année 2015.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE PAYS D’ETUDE
I. PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET INDICATEURS
I.1. Présentation géographique
I.2. Indicateurs
I.2.1. Données démographiques
I.2.2. Données économiques
I.2.3. Données sanitaires
II. ORGANISATION DU SYSTEME SANITAIRE
II.1. La pyramide sanitaire du senegal
II.2. Organisation du secteur pharmaceutique au Sénégal
II.2.1. La Direction de la Pharmacie et des Laboratoires (DPL)
II.2.2. Le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments (LNCM)
II.2.3. La Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA)
II.2.4. Les grossistes répartiteurs privés
II.2.5. Les établissements locaux de fabrication de médicaments
II.2.6. Les structures de dispensation
II.2.7. Ordre Nationale des Pharmaciens
III. POLITIQUE NATIONALE DE SANTE ET POLITIQUE PHARMACEUTIQUE NATIONALE
III.1.Politique Nationale de Santé
III.1.1. Vision de la politique nationale de santé
III.1.2. Les objectifs de la politique nationale de santé
III.1.3. Les ressources du système
III.1.3.1.les ressources humaines
III.1.3.2. Les ressources materielles
III.1.3.4. Disponibilité des équipements
III.2. Politique Pharmaceutique Nationale
III.2.1. But de la politique pharmaceutique nationale
III.2.2. Objectifs de la politique pharmaceutique nationale
III.2.3. Stratégies de mise en œuvre de la politique pharmaceutique nationale
III.2.3.1. Stratégies de la mise en œuvre de la politique pharmaceutique
III.2.3.2. Législation et la réglementation
III.2.3.3. Approvisionnement en médicaments
III.2.3.4. Usage rationnel
III.2.3.5. Financement et coûts des médicaments
III.2.3.6. Marché illicite des médicaments
III.2.3.7. Production locale
III.2.3.8. Recherche
CHAPITRE II : LE CIRCUIT D’APPROVISIONNEMENT DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES AU SENEGAL
I. HISTORIQUE
I.1. En France
I.2.Au Sénégal
II. CIRCUIT D’APPROVISIONNEMENT
II.1.Circuit d’approvisionnement en produits pharmaceutiques au niveau du secteur public
II.2.Circuit d’approvisionnement en produits pharmaceutiques au niveau du secteur privé
DEUXIEME PARTIE
I.OBJECTIFS
I.1. Objectif général
I.2. Objectifs spécifiques
II. CADRE D’ETUDE ET METHODOLOGIE
II.2. Type d’étude
II.3. Revue documentaire
II.4. Modèle conceptuel
II.5. Population et Echantillon
II.5.1. Population d’étude
II.5.2. Echantillonnage
II.6. Déroulement de l’enquête
II.8. Collecte des données
II.9. Traitement et analyse des données
II.10. Considérations éthiques
III. RESULTATS
III.1. Statut
III.2. Grossistes
III.3. Fréquence
III.4. Classes thérapeutiques
III.5. Suivi des ruptures
III.6. Méthode de suivi des ruptures
III.7. Information sur les ruptures
III.8. Durée de la gestion des ruptures
III.9. Moment de la découverte des ruptures
III.10. La suffisance des informations données par les grossistes
III.11. Contact avec les grossistes
III.12. Existance de procédure pour les médicaments d’urgence
III.13. Appel aux prescripteurs pour trouver une solution
III.14. Existence de solutions en cas d’appel aux prescripteurs
III.15. Les causes des ruptures
III.16. Cas de ruptures sans solution
III.17. Conséquences chez le pharmacien
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
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