Madagascar n’a cessé de subir des catastrophes naturelles qui exposent la majorité de la population vivant de l’agriculture à une perte de production et de revenu. Depuis 1970, plus de 30 cyclones, 6 sécheresses et 2 famines ont frappé la grande ile. Par ailleurs, le bien être économique des ménages est également affecté par la hausse générale des prix des denrées alimentaires, le vol de bétail ainsi que la perte d’emploi. D’après le rapport du PNUD , Madagascar est classé parmi les pays les plus pauvres de l’Afrique Sub-saharienne avec 69% de ses 20 millions d’habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté (moins de 2 dollars par jour). En alternance avec les crises politiques cycliques à Madagascar, cela ne permet pas un essor social et économique continu. D’après le rapport du Pacte International relatif aux Droits Economiques Sociaux et Culturels (PIDESC) et le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP), sont considérés comme pauvres l’ensemble ou la réunion des trois groupes suivants : les individus pauvres en termes de revenus, ceux qui sont privés de développement humain et ceux qui sont exclus sur le plan social.
La majorité de la population malgache vivent en zone rurale. Des différents problèmes comme la propriété foncière, le manque des compétences techniques, de financement et de capacités de gestion empêchent ces gens de vivre de l’exploitation de leurs terres et les poussent à chercher d’autres issues pour réussir à la vie. Certains d’entre eux veulent travailler en ville et exercent différents petits métiers qui leur conviennent. La ville et la campagne s’interpénètrent. La relation ville-campagne est pensée comme une relation fonctionnelle avec une hiérarchisation de l’affectation des usages du sol, du centre ville au « rural profond», en passant par le périurbain, et comme un ensemble de flux d’individus et de capitaux qui s’ancrent temporairement dans les localisations industrielles et tertiaires, et surtout dans la localisation des logements permanents ou secondaires: flux de travail entre espaces d’emploi et espaces résidentiels, flux de récréation entre résidences principales et secondaires, entre lieux contraints et lieux « libres » des vacances. Les crises qui affectent l’économie de Madagascar depuis les années 1970 ont considérablement aggravé le problème de la pauvreté des malgaches dans les villes comme dans les campagnes. De visu, beaucoup de gens viennent rejoindre la ville d’Antananarivo. Cette dernière, n’est pas pour autant capable de fournir un emploi à ces migrants, dépourvus pour la plupart, de qualifications, et qui viennent ainsi grossir les rangs des sans abris vivant dans des conditions d’extrême précarité.
Une étude menée en 1998 a montré que la plupart d’ONG et des associations humanitaires à Madagascar ne travaillent pas continuellement dans la réinsertion socioéconomique, leurs actions sont généralement ponctuelles. C’est dans ce contexte qu’une association apolitique dénommée ASA (Ankohonana Sahirana Arenina) a été créée en 1991 . Elle a pour objectif de contribuer à la lutte contre la pauvreté à Madagascar par la réinsertion socioéconomique durable des familles en grande précarité ou marginalisée. Depuis une décennie, l’ASA aide et accompagne la population cible à recevoir et accéder à une autonomie, en créant les conditions propices à la réinsertion réussie. L’ASA a proposé aux groupes cibles depuis 1997, la réinsertion rurale, « retour à la terre ». Le programme de réinsertion socio économique de l’ASA s’étale généralement sur 5 ans. Des encadrements sociaux et des procédés techniques ont été déjà établis depuis son existence, mais un programme de réparation proprement dites n’a pas encore été instauré. La stratégie de réparation semble un phénomène nouveau, alors il est intéressant pour les intéressés de l’exploiter pour améliorer leurs résultats.
Approche des programmes publics de protection sociale
Les principaux programmes de protection sociale à Madagascar sont en relation avec la situation existante. Compte tenu du profil de vulnérabilité de Madagascar, une sélection de programme de protection sociale a été faite :
• Education
• Santé et nutrition,
• Travaux publics à haute intensité de main d’œuvre (HIMO)
• Catastrophes naturelles,
• Assistance sociale aux individus ou groupes particulièrement vulnérables.
Concepts sur l’exclusion sociale et sur la théorie de la hiérarchie des Besoins
Avant de parler de la réinsertion sociale et économique, il faut tout d’abord disposer d’une certaine connaissance sur l’exclusion sociale qui permet de comprendre la situation générale. La théorie de la hiérarchie des Besoins d’Abraham MASLOW constitue un élément essentiel dans l’analyse de la position de l’ASA, elle sert aussi de situer et de définir l’intervention de l’ASA en matière de satisfaction des besoins des groupes marginaux.
Concept sur l’exclusion sociale
Définitions
Le terme d’exclusion sociale, en tant que concept d’analyse, a été inventé en France, en 1974. A l’origine, il se rapportait aux diverses catégories de gens qualifiés de « cas sociaux »et qui ne bénéficiaient d’aucune protection sociale. L’exclusion sociale dans ce contexte se réfère à un processus de désintégration sociale, dans le sens d’une rupture progressive des relations entre l’individu et la société. Depuis la fin des années quatre-vingt, cependant, le terme « exclusion sociale » a été propagé par la Commission européenne, qui était de plus en plus préoccupée par le problème du chômage de longue durée et celui des travailleurs non qualifiés et des émigrés.
L’exclusion sociale correspond à « un manque d’appartenance, au fait de ne pas être accepté et reconnu ». Les gens qui sont socialement exclus sont plus vulnérables économiquement et socialement, et par conséquent ils ont tendance à avoir des expériences amoindries dans la vie. Le terme « exclusion» a été largement diffusé dans la littérature scientifique et les media, le rapport du Père Joseph Wresinski au Conseil Économique et Social « Grande pauvreté et précarité économique et sociale » de 1987 a marqué que la société ne saurait pour autant être envisagée comme divisée en deux : d’un coté les “exclus” et, de l’autre, les “inclus”. La situation des exclus est multiple. Les concepts de « déclassement », selon Pierre Bourdieu, ou de « disqualification sociale », selon Serge Paugam ou encore de « désaffiliation » selon Robert Castel, montrent mieux comment de plus en plus de personnes, qui se trouvent en situation de grande vulnérabilité sociale, en finissent pas se trouver « déclassées » ou « disqualifiées » en tant que membres de leurs catégories initiales d’appartenance.
Causes et conséquences de l’exclusion sociale
Généralement, les causes de l’exclusion sociale ont été attribuées aux changements économiques et sociaux dans les pays à économies de marché libre, ainsi qu’aux faiblesses des politiques et services de l’État. Étant donné que les gens qui sont socialement exclus sont vulnérables, certains d’entre eux peuvent décider de s’affirmer ou de réagir de manière inappropriée. Une étude au Royaume-Uni a conclu qu’un nombre disproportionné de crimes sont commis par des individus qui sont socialement exclus.
En outre d’autres facteurs peuvent contribuer à l’exclusion sociale dont les difficultés liées au niveau d’emploi, d’éducation, à la santé, à l’abus de drogue, aux différences entre les sexes et à la violence (Conseil européen, 2001; rapports nationaux, 2002).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
I. MATERIELS ET METHODES
I.1 MATERIELS
I.2 METHODOLOGIE GENERALE
I.3 DEMARCHE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES
I.4 LES DIFFICULTES RENCONTREES
I.5 CHRONOGRAMME DES ACTIVITES
II. RESULTATS
II.1 LA BASE D’UNE PRIORITE DE REINSERTION SOCIALE ET ECONOMIQUE
II.2.ETAT DE LA SITUATION ACTUELLE DES MENAGES DE L’ASA : de la formation professionnelle à la réinsertion à la mise en évidence de la stratégie de réparation
II.3 PERENNISATION DU PROJET A LA RECONSIDERATION DE LA STRATEGIE DE REPARATION DANS LA PROFESSIONNALISATION DE L’ACTIVITE AGRICOLE
III. DISCUSSIONS ET RECOMMADATIONS
III.1LA SATISFACTION DES BESOINS FONDAMENTAUX COMME BASE DE LA REINSERTION ET L’IMPORTANCE D’UNE STRATEGIE DE REPARATION
III.2 LES ACTIVITES PROFESSIONNELLES INSEPARABLES AUX AXES STRATEGIQUES DE LA REPARATION SOCIO-ECONOMIQUE
III.3 STRATEGIE DE PERENNISATION DU PROJET
CONCLUSION