Politique éducative évanescente et émergence d’initiative privée

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Concept sur l’éducation

Outre le concept de politique éducative, celui d’éducation doit être spécifié tout comme celui de socialisation scolaire.
L’éducation c’est l’ensemble des valeurs, des concepts, des savoirs, et de pratiques dont l’objet est le développement des qualités physiques, intellectuelles et morales de l’être humain dans la société. Il signifie donc l’apprentissage des facultés intellectuelles morales et physiques. Éduquer veut dire « faire grandir, action d’élever, enseigner, dresser, former un enfant, instruire, on fait apprentissage pour avoir des performances ». L’apprentissage est individuel, c’est toujours l’individu qui apprend.
Selon Durkheim, « L’éducation est l’action par les adultes sur et avec les enfants afin de les intégrer à leur communauté et de leur transmettre une culture3».
Ce concept d’éducation appelle celui de socialisation scolaire.

La théorie de la reproduction sociale

La sociologie de l’éducation est un domaine de la sociologie qui étudie l’éducation, elle représente l’approche scientifique de l’éducation comme phénomène social. La sociologie de l’éducation a pour objectif d’étudier les processus de socialisation scolaire, les rapports pédagogiques, les caractéristiques du personnel éducatif … Les sociologues séparent la scolarisation de l’éducation tout en croyant que l’école est qualifiée comme moyen idéal de socialisation.
La théorie de la reproduction sociale est l’oeuvre de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron4. La sociologie de Pierre Bourdieu est une sociologie durkheimienne. Selon sa théorie des champs les inégalités s’expriment à travers des domaines sociaux particuliers. La fusion de Pierre Bourdieu et Jean Claude Passeron a été connu vers les années 1960. Selon leur théorie, l’école reproduit les inégalités sociales à travers des méthodes et des contenus d’enseignement qui privilégient implicitement une forme de culture propre aux classes dominantes. Leur ouvrage avait pour objectif de réinscrire l’étude des étudiants de l’enseignement supérieur dans une sociologie des inégalités, en travaillant contre l’idéologie scolaire et une certaine sociologie de l’école. En effet, si les sociologues étaient conscients qu’il y avait une relation réciproque entre l’origine social et la réussite scolaire, certains diminuent l’inégalité des chances à l’inégalité d’accès à l’enseignement supérieur tout en mettant fin aux discriminations sociales à l’intérieur d’une institution. Cette théorie sociologique souligne que les différences individuelles ne seraient plus que le produit des dons. Contre ce principe, les auteurs s’engagent à faire là un travail de redéfinition et de constituer le caractère de l’inégalité scolaire, du capital et de la culture scolaire pour montrer les mécanismes de reproductions sociaux. Ils ont proposés donc une méthode pour comprendre que les conditions sociales déterminent l’enseignement. Il s’agit de prouver de manière évidente que les chances objectives de réussite scolaire sont le fruit de la possession de capital culturel, il n’y aurait donc pas de relation réciproque entre le fait d’appartenir à certains milieux sociaux et l’accès à l’école. Les auteurs démontrent dans un premier temps que, de tous les facteurs de différenciation (le sexe, la religion, l’âge) l’origine sociale est le plus déterminant au regard de la réussite scolaire, dans un deuxième temps, l’origine social doit être posséder par les individus. Dans la mesure où elle est en dehors de l’individu, les capitaux sont sous forme de biens matériels (capital économique), de liens sociaux (capital social) pouvant faire l’objet de mesure.
Un « capital » est l’ensemble de ressources mis en oeuvre dans les pratiques des agents. On peut identifier les différents types de capitaux en fonction de leur objet (économique, culturel, social,…). Les principaux d’entre eux sont: le capital économique (les revenus et richesses), le capital culturel (les qualifications et connaissances, les façons de s’habiller…), le capital social: (les relations sociales, les contacts). Pierre Bourdieu fonde ses théories pour souligner, valoriser le capital culturel et l’habitus des classes dominantes
D’après Pierre Bourdieu: « La cécité aux inégalités sociales condamne et autorise à expliquer toutes les inégalités, particulièrement en matière de réussite scolaire, comme inégalités naturelles, inégalités de don».

Problématisation et formulation des hypothèses

Notre problématique est la suivante : Le plan sectoriel de l’éducation a-t-il une influence envers les enfants issus de famille très pauvres et démunis ayant des contraintes financières et matérielles dans les bas quartiers du centre ville?
Les points suivants semblent justifier cette interrogation.
Les liens sont clairs entre l’éducation et la pauvreté. Accroitre le taux de scolarisation d’un pays va de paire avec la volonté d’obtenir un revenu supérieur. Or à Madagascar, les pauvres vivent d’un revenu inférieur à celui des riches : ils sont marginalisées et exagérément touchés par de mauvaises conditions environnementales et socioéconomiques. Cela cause le manque d’accès à une éducation et empêche plusieurs millions de personnes de sortir du cycle de l’extrême pauvreté. Les enfants en âge d’aller à l’école primaire mais qui sont hors du système scolaire, comptent parmi les plus pauvres. Ainsi formulé, le lien de causalité entre pauvreté et sous scolarisation apparait de fait comme une évidence. Mais avant tout, nous allons préciser ce qu’est un enfant non scolarisé.
Notons que le terme «enfants non scolarisés» englobe une multiplicité de situation et renvoie aux enfants qui:
-n’ont pas accès à l’école dans leur communauté.
-ne sont pas inscrits ni dans une école primaire ni dans une école secondaire à l’école bien que celle-ci existe.
-sont inscrit mais ne fréquentent pas l’école.

Types de la recherche

La recherche évaluative et descriptive car elle rend compte de la scolarisation qu’elle expose. Elle est une recherche spéculative ou prospective car elle donne des solutions aux problèmes. C’est aussi une recherche de terrain par la quête de lois-régularité valable pour ce contexte précis.

Le recueil des données

Selon Boudon, R. dans « Les méthodes en sociologie » : « la notion de variable renvoie au résultat de la partition d’ensemble d’objets selon un ou plusieurs critères spécifiques : niveau d’instruction, âge… ».
L’accent a été mis sur ces deux types de variables : les variables qualitatives (nominales), les variables quantitatives (chiffrables). Ces variables sont la précarité des parents et la qualité de l’enseignement qui peuvent être exprimées de façon chiffrée ou qualitative.

Situation de recueil des informations : naturelle

Recueil des données dans le cadre naturel de vie des acteurs favorisant la libération de la parole, dans un contexte où ce qui est dit reflète ce qui est pensé et vécu.

Techniques retenues

L’étude de document : (publication scientifique, articles, ouvrages académiques, thèses …).
-les documents publiés.
-les archives officielles.
L’interview de responsables au nombre de 3 dont 2 enseignants et un responsable du Ministère de l’Éducation Nationale.
L’observation des réalités du terrain.
Les récits de vie des parents d’élèves.
L’enquête sur un échantillon composé de 27 personnes prises au hasard.

La situation expérimentale

Elle s’articule sur deux aspects :-des variables indépendantes ou explicatives (situation des parents et qualité médiocre de l’enseignement) qui sont mesurées par les descentes sur terrain.
-une variable dépendante ou expliquée qui est la scolarisation dans le Fokontany de Manarintsoa Afovoany.

Traitement et analyse des données ou informations recueillis

Les types d’analyse sont les suivantes :-l’analyse multi variée par l’introduction de nombreuses variables explicatives.
-l’analyse qualitative (quête de régularités sans faire intervenir des chiffres).
-l’analyse quantitative (intervention de données chiffrées dans l’analyse).
Ce chapitre nous a permis de voir la démarche, les types de la recherche et les différentes techniques retenues. Maintenant nous allons procéder à la présentation du pré enquête ainsi que des enquêtes effectuées lors des descentes sur le terrain.

L’école primaire publique de Manarintsoa Isotry

Il n’y a que le Fokontany Manarintsoa Isotry qui dispose d’une école primaire publique. Cette école est en collaboration avec l’association TSIMANAVAKA pour le projet Share. En ce qui concerne l’éducation le mois d’Octobre derniers les enfants qui bénéficient du projet Share ont reçu des kits scolaire (des cahiers, stylos, crayons, gommes…) venant de l’Association.
L’école primaire publique contient huit salles de classe et une cour assez grande très propre. Dans cette école les personnels enseignants sont aux nombres de seize dont l’un est personnel administratif et les quinze autres sont des personnels enseignants. Le ministère de l’éducation est conscient de l’importance du préscolaire et a mis en place un centre préscolaire dans chaque école primaire publique, sauf que pour l’EPP Manarintsoa Isotry il n’y a pas de préscolaire. Les enfants âgée de 6ans et plus peuvent entrer tout de suite en CP2 leur effectif est de 50 à 60élèves par salle.
En effet, il y a plus de 40 élèves dans une salle de classe donc nous pouvons en tirer qu’il y a un sureffectif mais les classes le plus concernés par ce sureffectif sont les deux classes de CM2 qui contient 70 élèves c’est-à-dire quatre élèves par tables. Le directeur de l’EPP a constaté que les parents sont pas motivés à envoyer les enfants à l’école, le taux de scolarisation est donc faible. Les parents d’élèves sont chargés de payer une cotisation de 12.000 ariary par an.
Les élèves étudient 27h30mn par semaine. Les personnels et ainsi que le directeur font tous leur possible pour ne pas alourdir les frais de scolarité car faire entrer un enfant à l’école est déjà un fardeau pour les parents. Les problèmes rencontrés dans cette école sont: le manque de quelque matériel comme les livres, les fournitures de bureau…mais aussi la malnutrition des enfants qui provoque des maladies et surtout la paresse d’aller a l’école. Heureusement que durant cette année scolaire l’école primaire publique de Manarintsoa Isotry bénéficie d’une cantine scolaire grâce au projet du PAM. Les matières non assimilées par les élèves d’après le directeur sont: le français, le problème et les calculs. Le taux de réussite du CEPE l’année dernière est seulement de 20,38%.

Retombées sur la scolarité de la fréquentation du centre « Tsimanavaka » par les enfants

Nombreux sont les enfants des parents interrogés, fréquentent le centre « Tsimanavaka » qui aide les couches les plus défavorisées du Fokontany.
Siégeant dans le Fokontany de Manarintsoa Afovoany, TSIMANAVAKA est une association à but non lucratif créée en 2003 par RAKOTONDRASOAVA ANDRIANIRINA Mamimbahoaka Fetraniaina dont la mission est la protection et la promotion des droits de l’enfant. OEuvrer pour le bien de la société, pour son développement durable; travailler pour le changement, porter haut la culture malgache, être de jeunes responsables et de confiance, telles sont les valeurs inculquées actuellement au sein de l’association.
Cette association TSIMANAVAKA a pour objectifs: d’améliorer la qualité de vie de la population de manière durable, de promouvoir les modes de vie, d’oeuvrer pour la paix et la sécurité de la femme et de l’enfant, de promouvoir la démocratie et le droit humain, de prévenir et limiter les risques liés aux catastrophes naturelles et protéger l’environnement (Écologie et Économie verte).
Les cibles de l’association TSIMANAVAKA sont: les enfants et les jeunes, les familles vulnérables, les personnes du troisièmes âge et la communauté locale.
L’association est constitué d’une dizaine de membres adhérent au total et de bénévoles ponctuels. Parmi les activités de l’association figure le projet d’appui à l’insertion scolaire des enfants de Manarintsoa Afovoany (le projet Share). En 10ans d’existence, avec ses propres moyens, l’association a pu scolariser pas moins de 150 enfants issus de plusieurs familles les plus défavorisés du Fokontany Manarintsoa Afovoany. L’association leur a offerts des fournitures scolaires et des habillements, pour soutenir les enfants et les aider afin qu’ils puissent entrer en classe et réussir l’année scolaire et aussi de les former dès à présent la génération des citoyens. Chaque semaine, durant l’année scolaire, les bénéficiaires suivent un atelier sur l’éducation citoyenne. Chaque année, en plus des méritants, l’association procède à la sélection d’au moins 100 autres bénéficiaires. Les bénéficiaires sont des enfants âgés de 6 ans et plus, issu d’une famille nécessiteuse et qui sont/ou devront être scolarisés auprès d’une école primaire publique.

Politique éducative évanescente et émergence d’initiative privée

Bien que notre pays propose une éducation publique gratuite qui a apporté quelques progrès à la scolarisation, les faits issus du terrain continuent à nier la réalité de cet idéal. Comme le disait Durkheim, « les faits sont têtus ». En effet un grand nombre d’enfants n’a toujours pas accès à l’éducation, cette situation existe tant dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Madagascar a une très forte croissance démographique et les établissements publics n’arrivent pas à atteindre la réalisation de l’inscription des enfants non scolarisés dans des structures scolaires adaptées. Les infrastructures (y compris les infrastructures pédagogiques…) et les enseignants sont insuffisants pour faire face à la demande de la population. Il s’en suit que l’offre éducative ne peut pas satisfaire les besoins de la population en termes d’éducation.
C’est bien pour ces raisons que divers associations oeuvrent dans les zones rurales ou bien dans les quartiers les plus défavorisés se situant en ville. L’Association Tsimanavaka fait partie de ces associations. En effet, elle met en oeuvre le projet « Share », signifiant partager, qui cherche à réussir la contribution de la scolarisation des bénéficiaires. Les bénéficiaires sont des enfants en âge de fréquenter l’école. Une centaines d’enfants issus des familles les plus défavorisées de Manarintsoa Afovoany ont alors l’opportunité d’avoir accès à l’école. L’objectif déclaré est d’offrir à tous les enfants, les chances de réussir les parcours scolaires. Mais ce projet a fait aussi l’objet d’un suivi. En effet, chaque samedi les bénéficiaires ont l’opportunité de suivre des cours d’appui. Ces cours d’appui sont essentiels, car durant le parcours scolaire, l’enfant a besoin du suivi scolaire pour acquérir beaucoup plus de connaissances et pour faires divers exercices par matière. D’après l’enquête, il existe des parents qui n’ont pas le temps de contrôler l’étude de leurs enfants. Donc ce suivi est extrêmement bénéfique pour eux. A cela s’ajoute la formation à l’éducation civique et citoyenne des enfants. C’est un apprentissage se base sur le principe du « vivre ensemble ». L’éducation à la citoyenneté permettra aux bénéficiaires de connaître les bonnes manières mais aussi les mesures à prendre en matière de santé pour soi et les autres par exemple. Par ses bienfaits, les enfants auront plus de connaissances, de savoirs et des comportements adéquats. L’Éducation civique et citoyenne vise à transformer la société, c’est pourquoi cette formation est si importante pour l’Association Tsimanavaka. L’association met en oeuvre aussi d’autre projet comme le projet « bibliothèque de quartier».

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Table des matières

PREMIERE PARTIE:
1- Le Fokontany de ManarintsoaAfovoany comme cadre d’étude
1.1- Historique
1.2- Situation du Fokonatny
1.2.1- La situation géographique
1.2.1.1- Culture
1.2.1.2- Moyens de subsistances
1.2.1.3- Les caractères de la population
2- Sur le plan démographique
2.1- Les données démographique
2- Repères théorico-conceptuels et méthodologiques
1- Conceptualisation
1.1- Différents concept sur la politique
1.2- Concept sur l’éducation
2- Problématisation et formulation des hypothèses
2.1- Problématique
2.2- Les hypothèses
2.3- Les objectifs
2.4- La démarche
2.5- Types de la recherche
2.6- Le recueil des donnés
2.7- Situation de recueil des informations
2.8- Technique retenues
2.9- La situation expérimentale
2.10- Traitement et analyse des données ou information recueillis
DEUXIEME PARTIE:
3- La preenquete
3.1- Les entretiens libres
3.2- L’école primaire publique de ManarintsoaIsotry
4- Les obstacles à la scolarisation de tous les enfants
4.1- La précarité généralisée des parents
4.2- L’enfant et sa scolarisation précaire
4.3- Aperçu des résultats des enfants
4.4- Retombées sur sa scolarité de la fréquentation
de centre par les enfants
TROISIEME PARTIE:
5- La scolarisation dans l’impasse
5.1- L’impasse financière
5.2- L’impasse pédagogique
5.3- Politique éducative évanescente et émergence d’initiative privée
5.4- Critique de l’apologie du capital culturel par la politique Publique de scolarisation
6- La théorie de la reproduction sociale à l’épreuve du terrain
7- Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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