POLITIQUE DE DESENGAGEMENT DE L’ETAT DU SECTEUR AGRICOLE

Classification par âge et par sexe de la population rurale

                Dans l’étude que nous allons entreprendre, il s’avère nécessaire de définir l’âge et le sexe de la population pour alimenter notre recherche concernant le secteur agricole.
Une population rurale à domination masculine La Commune Rurale de Soavina d’aujourd’hui est une commune représentée par une population légèrement à domination masculine. Cette affirmation est justifiée par le nombre des individus que nous avons enquêtés, répartis par rapport à leur sexe. Actuellement, une forte domination de la population féminine est appaente dans tout le pays de Madagascar. Au-delà de ce fait manifeste se trouve un autre fait latent méritant plus d’explication dans la commune Rurale de Soavina. Cette commune est plutôt occupée par des hommes que par des femmes. D’après le tableau de répartition de la population par sexe ; avec une population d’enquête qui totalise 60 individus, 32 d’entre eux sont des hommes et 28 des femmes. Le choix des enquêtés dépendait du nombre défini dans l’échantillonnage à chaque fokontany.
Une population agricole jeune La jeunesse ou la vieillesse de sa population définit la caractéristique du monde, d’un pays ou d’un milieu (urbain, rural). Les pays développés ont souvent une population vieille tandis que les pays en développement une population jeune. C’est aussi le cas des individus habitants la Commune Rurale de Soavina. Le tableau montre que les individus que nous avons enquêtés sont répartis entre 15 et 60 ans. Ici, nous pouvons signaler que 64% de la population rurale est une population âgée entre 15 à 35 ans. Ce cas présente le caractère jeune de la population rurale, notamment celle de la Commune Rurale de Soavina. Ensuite, 13,3% de la population est représentée par les individus âgés d’entre 45 à 50 ans, 10% des individus entre 35 à 40 ans, 5% entre 50 à 55 ans et enfin l’âge de 55 à 60 ans n’est représenté que par les 1,7% de la population.

Conception du projet de construction des réseaux hydroagricoles

                 Tout d’abord, d’après les techniciens responsables de la conception des projets de construction des réseaux hydroagricoles pour une irrigation des périmètres agricoles, il est d’abord nécessaire de démarrer la phase d’études. Il s’agit de concevoir le projet en consultant les usagers. Cette phase d’études est divisée en plusieurs étapes, durant lesquelles les propositions de construction d’infrastructures et leur coût deviennent de plus en plus affinés. Les usagers sont associés dans chacune des étapes du processus ; ils choisissent ensuite un canevas de réhabilitation et doivent constituer une association avant le début des travaux de construction. Ensuite, durant la phase des travaux, les représentants des associations participent aux réunions de chantier et à la réception des travaux. C’est après cette réception des travaux que les associations prennent en charge de la gestion, l’entretien et la police des barrages, les canaux d’irrigation,…

Conflits survenant dans le domaine de l’Association

                  Les conflits sont toujours fréquents dans une organisation ; peu importe le caractère de celle-ci (organisation politique, organisation sportive, organisation formative mais plus particulière une organisation sociale). C’est aussi le cas de l’AUE, une association responsable de la gestion de l’eau dans une commune donnée. Notre cas est celle de l’AUE du Soavina. D’abord, avant la constitution d’une association c’est depuis les techniciens du génie rural qui s’en charge, il n’est pas facile de convaincre la communauté locale à constituer l’association même. Le premier problème si on le considère dans ce sens est la sensibilisation de la population locale à constituer une association pour gérer la gestion des infrastructures hydroagricoles. Cette phase nécessite beaucoup de temps pour mieux transférer la gérance. Cette phase risque alors de prendre beaucoup de temps si la population est difficile à convaincre de la généralité sur le rapport entre l’eau et l’agriculture. Ensuite, dans une association telle que nous sommes en train de parler (AUE), le problème ne cesse d’apparaitre à chaque étape de sa constitution. Après la sensibilisation, l’AUE de la Commune Rurale de Soavina a fait face à un conflit dans le choix des membres de bureau qui allaient décider du statut de l’association. Cette fois ci, le problème réside dans le fait que l’ensemble de la collectivité constituant la Commune et les membres d’une seule association ne veulent que leur propre profit en choisissant un dirigeant venant de chaque fokontany. Le responsable a affirmé que la quasi-totalité de la population pensent que le partage d’eau va être au profit du responsable et de sa communauté et qu’il faut les élire en fonction de ce critère. Et encore une fois le fait de convaincre les individus à adopter une logique plus rationnelle en est un autre problème. Mais l’on a affirmé que la confrontation entre les membres de l’association et les responsables de celle-ci réside souvent dans le domaine financier. Il est toujours difficile d’atteindre la somme voulue pendant une année parce qu’il est difficile de collecter les obligations des usagers. Ces obligations sont surtout d’ordre financier mais il existe aussi des travaux manuels. Aucune association ne peut fonctionner sans organisation définie par l’ensemble des membres de cette association même. Pour ce qui est du cas de l’AUE le la Commune de Soavina, les membres doivent payer les frais d’entretien et la cotisation d’une part et effectuer les travaux d’entretien réalisables physiquement de l’autre. D’abord, sur ce problème d’argent, les bénéficiaires des infrastructures hydroagricoles revendiquent le fait de payer pour la distribution d’eau. Pour eux, l’eau n’est pas objet à acheter, tout le monde devrait avoir de l’eau gratuitement c’est pour cela que la difficulté règne toujours dans l’action de faire savoir à chaque bénéficiaire les avantages de ces infrastructures d’irrigation agricole. Ensuite, la somme de ces obligations financières de chaque membre dépend de ce que décide chacun d’eux avec l’Assemblée Générale (AG). Mais la collecte de ces argents dans les temps destinés à cette activité reste toujours un conflit difficile à résoudre entre les membres et les responsables de comptes dans l’association. Malgré les différentes solutions prises par tous les membres pour éviter cette confrontation financière, le problème ne cesse de persister dans l’association.

Le budget prévisionnel de fonctionnement et les cotisations

           Le Responsable de l’AUE de la Commune Rurale de Soavina a affirmé que : « On ne peut pas faire appel aux cotisations des usagers chaque fois que l’on a besoin de faire un achat, ou de payer des frais de déplacement. Il faut faire des prévisions sur une longue période pour déterminer combien d’argent sera nécessaire pour que l’AUE puisse fonctionner normalement, et ensuite déterminer le montant des cotisations de chaque usager pour cette période ». Faire des provisions revient à élaborer un « budget prévisionnel ». Ensuite, lorsque les responsables collecteront les cotisations, des documents pour enregistrer l’argent collecté sont indispensables. La mise en place d’une comptabilité pour le fonctionnement de l’association est donc nécessaire.
Principes d’élaboration du Budget Prévisionnel de Fonctionnement :Le budget prévisionnel est l’expression, en termes financiers, d’un plan ou d’un programme d’actions. C’est un tableau inscrivant les recettes et les dépenses pour l’exercice7 à venir avec équilibre des dépenses et des recettes. Ce budget est un guide permettant de prévoir, de gérer et de suivre les dépenses et les recettes. Il détermine les limites à ne pas dépasser dans les dépenses et les minima qu’il faut atteindre dans les recettes. Il permet aussi de déterminer les recettes nécessaires pour couvrir les besoins au cours de l’exercice à venir. Ainsi, pour établir un budget prévisionnel, il faut déterminer, dans la première année, la durée de l’exercice (un an en général) et les dates de début et fin d’exercice. Les années suivantes, il faut faire le Bilan de l’exercice précédent pour en déduire les conséquences sur le prochain exercice et les améliorations possibles pour le prochain exercice. Ensuite, il faut évaluer les besoins pour le prochain exercice (besoins de fonctionnement de l’association). Pour ce faire, il importe de lister les dépenses nécessaires pour que l’AUE puisse fonctionner et réaliser toutes les tâches à tous les niveaux (bureau, délégués,…) mais aussi de regrouper les dépenses par rubrique. Mais avant de rechercher l’équilibre entre les dépenses et les recettes, il faut d’abord, déterminer les recettes suffisants à couvrir les besoins (pour le fonctionnement de l’Association, les recettes proviennent principalement des cotisations de tous les usagers). Pour les différentes étapes, les responsables sont les membres du bureau (avec le conseil des délégués si nécessaire) aidés par les techniciens. Le Budget prévisionnel de fonctionnement se fait la première année, dès que l’Association soit constituée et les années suivantes en fonction de l’exercice défini par l’Association, de façon à ce qu’il soit élaboré plusieurs mois avant la fin de l’exercice.

Le dialogue rompu

                 La réaction des paysans reflète leurs rapports avec l’administration : ceux-ci se sont considérablement dégradés avec le dépérissement des services publics durant les deux décennies précédant le démarrage du projet. Pour la première fois depuis des années, une réalisation concrète est proposée aux paysans ; l’accepter ne signifie pas nécessairement l’adhésion à un engagement contractuel tel que le paiement des frais d’entretien et de fonctionnement par la suite …. L’absence de dialogue approfondi et de réelle concertation avec les paysans permettent de comprendre pourquoi la confiance n’est pas rétablie et pourquoi les paysans ne respectent pas le contrat passé avec l’administration. Les conflits usagers/administration se cristallisent autour du paiement de la cotisation pour le fonctionnement de l’association, cotisation médiocre ; l’administration refuse de mettre en eau le réseau tant que 75 % des cotisations n’ont pas été collectés par l’AUE et les usagers expriment leur mécontentement quant au déroulement des études et des travaux en refusant de payer la cotisation pour leur propre association. Les rapports entre usagers et administration sont alors des relations d’adversaires plus que de partenaires. Les usagers ne se sont pas vraiment approprié leur association, puisque l’argent des cotisations est uniquement destiné au fonctionnement de l’association et il n’y a pas lieu d’en faire un objet de marchandage avec l’administration. Ces conflits sont souvent attisés par des responsables politiques qui alimentent ainsi leur campagne électorale (surtout que depuis 1989, les échéances électorales se sont multipliées à Madagascar). Les associations, souvent hâtivement créées, manquent de cohésion interne et de capacité de négociation. Pour se faire entendre de l’administration, les usagers ont alors recours à une opposition systématique et radicale : refus de payer les cotisations, détérioration de certains ouvrages du réseau, etc.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
LISTES (Abréviations, Tableaux, Graphiques, Illustrations, Carte)
INTRODUCTION GENERALE
1. Généralités
2. Motifs du choix du thème et du terrain
3. Problématique
4. Hypothèses
5. Objectifs
Objectif global
Objectifs spécifiques
6. Résultats attendus
Résultat à long terme
Résultats à moyen et à court terme
7. Aperçu méthodologique
Pré-enquête
Enquête
Echantillonnage
Technique de questionnaire
8. Limites épistémologiques
9. Plan de rédaction
PARTIE 1: PHASE DESCRIPTIVE
Introduction partielle 1
Chapitre1 : CADRAGE THEORIQUE
I.1. Essais de définition
I.I.1. Désengagement de l’Etat
Etat
Désengager
Désengagement de l’Etat
I.I.2. Gestion participative
Gestion
Participation
Gestion participative
I.1.3. Bien collectif
Bien
Bien collectif
I.1.4. Secteur agricole
Agriculture
Périmètre
Paysan, anne
Réseau hydroagricole .
I.2.Revue de la littérature
I.2.1.La « communauté » villageoise consensuelle : MENDRAS (H.), JEAN (B.), BELLONCLE (G.)
I.2.2.L’appropriation : une origine marxiste
Clarification sur l’appropriation collective des moyens de productions
L’appropriation par Perha SERFATY-GARZON
I.2.3.La participation
La consommation comme institution de classe de BAUDRILLARD
La participation : cogestion et structure coopérative de Francis TILMAN
I.3.Approche conceptuelle
I.3.1.Qu’est-ce que le système ?
I.3.2.L’approche systémique
I.3.2.1. Historique (Diffusion de la pensée systémique)
I.3.2.2. L’approche proprement dite
La triangulation systémique
Chapitre II : MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE RURALE DE SOAVINA ATSIMONDRANO
II.1.Renseignements d’ordre général
II.1.1.Historique
II.1.2.Délimitation géographique
II.1.2.1. Relief et topographie
II.1.2.2. Hydrographie
II.1.3.Démographie
II.1.3.1.Fokontany
II.1.3.2.La population
II.1.3.3.Etat civil
Accroissement naturel
Répartition par âge et par sexe
II.2.Renseignements d’ordre spécifique
II.2.1.Agriculture
II.2.1.1.Les types de culture
II.2.1.2.Mode de culture
Culture irriguée
Culture sèche
Culture commerciale
II.2.2.Climat et Végétation
Climat
Température
Les précipitations
o Végétation
II.2.3.Infrastructures agricoles
Matériels et équipements
Réseaux hydroagricoles
Conclusion partielle 1
PARTIE 2: PRINCIPES D’IMPLICATION DES BENEFICIAIRES DANS LA PERENNISATION DES RESEAUX HYDROAGRICOLES
Introduction partielle 2
Chapitre III: LA POPULATION RURALE DE LA COMMUNE DE SOAVINA
III.1. Caractéristiques socio-démographiques de la population agricole
III.1.1. Classification par âge et par sexe de la population rurale
III.1.1.1.Une population rurale à domination masculine
III.1.1.2.Une population agricole jeune
III.1.2. Les ménages agricoles
Considération de la situation matrimoniale des individus
III.1.3. Un faible niveau d’instruction
III.1.4. Une population à vocation agricole
III.2. Perception de la ruralité : les problèmes confrontés par le monde rural
III.2.1.La pauvreté
III.2.2.Manque de ressources financières et matérielles
III.2.3.Problème foncier
III.2.4.Problème relevant de l’agriculture
III.2.5.Exode urbain
III.2.6.Politique et insécurité
III.2.7.L’environnement
III.2.8.Santé et éducation
III.3. Représentations sociales des biens collectifs en milieu rural
III.4. Gestion et responsabilité de chaque individu
Chapitre IV : DE LA CONCEPTION DU PROJET DE CONSTRUCTION D’INFRASTRUCTURES HYDROAGRICOLES A LEUR PERENNISATION
IV. 1.Généralités sur le projet de mise en place d’infrastructures d’irrigation
V.1.1.Les objectifs du projet
V.1.2.Conception du projet de construction des réseaux hydroagricoles
V.1.3.Les différentes phases du projet
la phase d’orientation
l’avant-projet sommaire comprend
V.1.4.La décision de financement
V.1.5.Les travaux
IV. 2.Caractéristiques des infrastructures hydroagricoles : leurs composants
IV. 3.Conditions de responsabilisation des paysans
IV. 4.Perception communautaire des infrastructures hydroagricoles
IV. 4.1 . La genèse de la conception du projet
IV. 4.2 . Conditions d’appropriation des biens collectifs
IV. 4.3 . Mise en place des infrastructures hydroagricoles : les impacts depuis la population rurale
IV. 4.4 . La gestion sociale inégalitaire de l’eau
Chapitre V : LES CONDITIONS D’UNE GESTION PARTICIPATIVE DES RESEAUX HYDROAGRICOLES
V.1.Qu’est-ce qu’une Association des Usagers de l’Eau ?
V.1.1.Historique
V.1.2.Objectifs
V.1.3.Les conditions de création des associations
V.1.4.Programme d’activités d’une association
V.2.Du règlement officiel au règlement intérieur de l’AUE
V.2.1.Conditions d’adhésion des membres
V.2.2.Des obligations des Usagers
V.2.3.Les dispositions pénales
V.2.3.1.Les infractions
V.2.3.2.Les pénalités
V.3.Conflits survenant dans le domaine de l’Association
V.4.AUE : Une lourde tâche vers une gestion autonome
IV. 4.1 . Responsabilité de l’Etat
IV. 4.2 . Responsabilité de la Collectivité Territoriale Décentralisée
V.5.Ressources financières de l’association des usagers de l’eau
V.5.1.Les sources d’argent de fonctionnement de l’Association
V.5.1.1. Le budget prévisionnel de fonctionnement et les cotisations
Principes d’élaboration du Budget Prévisionnel de Fonctionnement
V.5.1.2. Les cotisations
Montant des cotisations
Nature des cotisations
La collecte
V.5.1.3. La comptabilité pour le fonctionnement de l’Association
Conclusion prtielle2
PARTIE III: APPROCHES PROSPECTIVES POUR UN D2VELOPPEMENT DU SECTEUR AGRICOLE
Introduction partielle 3
Chapitre VI : PERCEPTIONS ANALYTIQUES
VI.1.La Commune rurale de Soavina et les contraintes du secteur agricole
VI.1.1.Une population agricole légèrement féminine
VI.1.2.Niveau d’instruction : indicateur d’une faible classe sociale de la population rurale
VI.1.3.Une population rurale jeune et active dans une pauvreté répandue
VI.2.Relations entre organisations paysannes, Collectivité Territoriale Décentralisée et Etat
VI.3.Pour une infrastructure d’irrigation agricole: conception participative ou « top down » ?
VI.3.1. Une mise en œuvre difficile
VI.3.2.La consultation des usagers durant la phase
d’étude
VI.3.3.Les difficultés techniques désavantagent le déroulement du projet de construction des réseaux hydroagricoles
VI.3.4.Un contexte particulièrement ardu
VI.3.5.Le dialogue rompu
VI.4.L’impact du projet de construction des réseaux hydroagricoles sur 1’environnement
Chapitre VII : SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS POUR UNE PERENNISATION DES INFRASTRUCTURES HYDROAGRICOLES
VII.1.Solutions internationales pour une pérennisation des infrastructures hydroagricoles
VII.2.Concernant les AUE
VII.3.Les difficultés d’un processus par le haut : le poids du passé
VII.3.1. L’instabilité politique
VII.3.2. Un transfert de responsabilités au milieu du gué, des appuis qui restent indispensables
VII.4.Organisation des règles sociales et gestion de l’action collective
VII.5.Dépassement des conflits
VII.6.Désengagement de l’Etat et développement agricole : une interdépendance cruciale
Conclusion prtielle 3
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
IDENTITE PERSONNELLE
RESUME

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