Le comportement de consommation et d’épargne.
Un des fondements de l’analyse de l’équivalence Ricardienne suppose la rationalité des agents économiques. Ces derniers sont avisés de la pratique budgétaire de l’Etat, entre autre par la publication de la loi de finance de l’année, mais aussi en ce qui concerne leur avenir, notamment en matière de revenu et de consommation futurs. L’idée soutirée à cela, se rapporte au revenu permanent de Milton Friedman. En effet, l’individu (consommateur) établisse un sentier de consommation durant sa durée de vie. Ce plan de consommation est fonction du revenu permanent. Dès lors, un surcroit de déficit, financé par emprunt suivi d’une baisse d’impôt, n’aura d’effet sur la consommation de l’individu car il anticipe un ajournement d’impôt, normalement élevé, pour payer le capital et les intérêts de la dette. La réplique de l’individu, face cela, serait d’amputer une partie du surplus de revenu pour constituer une épargne de précaution, afin de maintenir son niveau de consommation et de payer les rentrées fiscales futures de l’Etat. Ainsi, les dépenses de consommation n’augmentent pas, de surcroit, le revenu national stagne et la politique budgétaire de relance escomptée serait en échec.
Les dépenses publiques
Elles constituent des outils puissants pour assurer le bien-être des citoyens. D’abord, elles sont les piliers du développement économique en instaurant des projets créateurs d’emplois et générateurs de revenus. Ensuite, elles favorisent le développement social en améliorant la structure des domaines (santé, éducation,…). Enfin, elles sont des facteurs déterminants pour l’accomplissement de l’Etat dans ses fonctions régaliennes (fourniture de services publiques de bonne qualité, instauration d’un environnement favorable au développement,…). De ces points de vue, la nécessité d’effectuer les dépenses se révèle comme une exigence de la part de l‘Etat et de la part des citoyens. Le Tableau des Opérations Globales du Trésor retrace deux types de dépenses :
a- Les dépenses courantes : Ces dépenses ont pour but de faire fonctionner tous les systèmes d’Administration de l’Etat (ministères), elles touchent les dépenses budgétaires qui sont réparties par nature telles :
v Les dépenses de personnel ou les dépenses courantes de soldes qui regroupent la rémunération des fonctionnaires et les charges sociales y afférentes (impôt, indemnité).
v Les fonctionnements hors intérêt qui sont les dépenses de fonctionnement de l’Etat : D’un côté, les achats de biens et services (fournitures, véhicules offerts à l’utilité publique comme celles des services de voiries, des services pompiers,…) et les transferts et les charges permanentes. De l’autre côté, les dépenses concernant les transferts et les subventions. Elles touchent les dépenses courantes structurelles qui sont : les interventions sociales et économiques pour atteindre les objectifs de développement et d’ajustement structurel (interventions sur les dégâts des cataclysmes naturels, intervention sociale pour l’aide contre la famine, appui à la santé maternelle et infantile).
v Les intérêts des dettes extérieures et les intérêts des dettes intérieures issues des emprunts.
v Autres Opérations Nettes de Trésorerie (AONT) : ces types de dépense touchent la gestion de trésorerie et des opérations effectuées par le trésor mais qui ne constituent pas des sorties d’argent même s’il y a inscription aux comptes. Elles peuvent être illustrées par les avances, les prêts, les participations, les comptes du commerce et les remboursements des TVA.
b- Les dépenses en capital : Ce sont des dépenses d’investissement constituées par l’acquisition des immobilisations de l’Etat (construction de routes, bâtiments ministériels, écoles publiques, hôpitaux….). Ces dépenses peuvent être financées sous deux formes :
v Financements internes : ils sont constitués de deux types de financement. D’un côté, il y a le financement propre interne issu des opérations fiscales (les sommes perçues des Droits et Taxes sur les Importations (DTI) et les Taxes sur la Valeur Ajoutée (TVA)). De l’autre côté, il y a les Fonds de Contrevaleur (FCV) : ce sont des fonds donnés par les bailleurs de fonds pour l’Etat à des fins d’opération de dépenses
v Financements externes : ils touchent les subventions extérieures, les emprunts d’Etat et les autres emprunts publics.
Le Programme d’Investissement Public
Le PIP est un programme voté annuellement par l’assemblé national pour effectuer des dépenses : sur les infrastructures, sur le secteur social, sur le secteur productif et sur le secteur administratif : Les projets inscrits au PIP doivent répondre aux critères suivants:
· Etre cohérent avec les politiques macroéconomique, sectorielle et régionale;
· avoir des effets positifs sur les finances publiques;
· de coûts récurrents;
· créateur d’emplois;
· taux de rentabilité économique supérieur à 10%;
· se soucier de l’équilibre régional;
· avoir des effets positifs sur la balance des paiements.
Les dépenses sur le secteur social et le secteur des infrastructures comptent parmi les dépenses productives et ont des effets positif et significatif sur la production et la croissance économique à long.
Evolution des recettes fiscales
Les recettes fiscales ont augmenté progressivement de 2003 à 2008, et ont connu une baisse entre 2001 à 2002 et en 2009.
– De 2003 à 2008 : les reformes sur la fiscalité ont porté ses fruits sur l’amélioration de la productivité et la création d’entreprise. En cela, le taux de croissance économique était soutenu, en moyen annuel, de 6.33% par rapport à 2002. Concomitamment, le taux de croissance des recettes fiscales est de 28.63%.
– Généralement, les crises d’ordre politique et économique et le blocage des activités économiques engendre une baisse des recettes fiscales. Ainsi, ces dernières ont baissés en 2001 et en 2009.
Le déficit public : une nécessité maitrisée pour le gouvernement
Il y a deux raisons qui se rapportent au contrôle du déficit. D’une part, une augmentation du déficit susciterait une hausse du taux d’intérêt puisqu’une augmentation des achats de biens et services, augmentation des salaires des fonctionnaires ou une augmentation des dépenses d’investissement public évince les dépenses privées, les taux d’imposition étant supposés constants. De surcroit, cela entraine une baisse de l’investissement et de la consommation privés, ce qui annule l’effet des dépenses publiques sur la demande globale. D’autre part, une réduction excessive du déficit, si elle provient de la hausse des taux d’imposition, déprime le pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages et les profits des entreprises. Au cours de la période de 1999 à 2009, le tableau d’opération globale du trésor enregistre un déficit moyen de 4,09% du PIB avec un écart type de 1.07% du PIB. Ce résultat confirme le contrôle du déficit de la part du gouvernement. Dans le prolongement de notre analyse sur les dépenses publiques du gouvernement. Il convient de déchiffrer l’origine des déficits publics.
Financements du déficit du gouvernement
Le déficit public fait figure de débat entre les économistes d’inspiration keynésienne et les adeptes de la théorie classique. Selon Keynes, l’accroissement du déficit génère des surplus de revenu national, autant que le multiplicateur est élevé. La question de son financement ne doit pas préoccuper le gouvernement puisque le surcroit de la production nationale permettra de rembourser les dettes contractées. De ce point de vue, Barro conteste ces idées de Keynes, et réplique à cela que le financement du déficit par emprunt n’affecte pas l’activité économique et ne fait qu’alourdir la dette publique. Pour l’économie de Madagascar, l’épargne nationale est insuffisante pour financer ses dépenses. Le gouvernement tient alors, dans les comptes du trésor public, une ardoise de dette, autant interne qu’externe :
– Les emprunts extérieurs sont contractés principalement, auprès des bailleurs de fonds (Banque Mondiale, BAD ou Banque Africaine pour le Développement et le FMI)
– Les emprunts internes sont contractés auprès du secteur bancaire et du secteur non bancaire. D’une part, le secteur bancaire compense le déficit soit par création monétaire, soit par emprunts. D’autre part, le secteur non bancaire compense le déficit par émission des BTA ou Bons de Trésor par Adjudication, en d’autres termes, l’Etat s’endette à l’égard des agents économiques.
Le tableau ci-contre illustre l’évolution des sources de financement du déficit durant la période 1999 à 2009. Il est à remarquer que, le signe négatif des montants de financement correspond à un désengagement de l’Etat, c’est-à-dire à un remboursement des dettes gouvernement. Pour le cas de 2004, par exemple, les encours de BTA a été compensé par la création monétaire. En d’autre terme, le financement interne a financé le déficit par création monétaire.
Recommandation pour la politique budgétaire de Madagascar
De ces résultats empiriques sur la fonction de consommation des ménages malgache. Les recommandations suivantes sont à considérées dans la tenue de la politique budgétaire à Madagascar :
– L’efficacité des politiques budgétaires repose sur la stabilité politique du pays. Ceci devra être promu par le gouvernement pour figer le processus du développement rapide et durable.
– Il faut multiplier les dépenses d’investissements publics afin de d’éradiquer les défaillances du capital public, du capital social et humain. Cette perspective se rallie à l’attraction des investissements directs étrangers et de l’entretien à long terme de la croissance économique.
– La consommation malgache dépend de la production nationale. En d’autres termes, les ménages ne consomment que ce qu’ils ont produit. Cette autosuffisance alimentaire ou même la frugalité des types de ménages déprime l’effet multiplicateur de Keynes. Néanmoins, pour parvenir à stimuler la demande de consommation, il faut que les revenus des ménages puisent dégager un surplus de consommation. Ce qui implique le développement de la création d’entreprise.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHES THEORIQUES DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE ET DE LA CONSOMMATION DES MENAGES
Chapitre I- Approche théorique de la politique budgétaire
Section I- La position keynésienne de la politique budgétaire et de la consommation
1- Les politiques budgétaires
2- Le comportement de consommation des ménages
a- La propension marginale à consommer (PMC)
b- La Propension moyenne à consommer (Pmc)
Section II- La position néo-Ricardienne de la politique budgétaire
2-1- Le comportement de consommation et d’épargne
2-2) Les hypothèses de l’équivalence Ricardienne
Chapitre II : Aspect théorique des finances publiques
I. Les recettes publiques
a- Les recettes budgétaires
a-1 Les recettes fiscales
a-2 Les recettes non-fiscales
b- Les dons
II. Les dépenses publiques
a- Les dépenses courantes
b- Les dépenses en capital
III. Financement du déficit
a- Le financement intérieur
b- Le financement extérieur
Conclusion de la première partie
PARTIE II : APPROCHE PRATIQUE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE ET DE LA CONSOMMATION DES MENAGES
Chapitre I- Les politiques budgétaires à Madagascar durant la période 1999 à 2009
Section I- Les dépenses publiques
1. Evolution des dépenses publiques
1-1-La période allant de 1999 à 2002
1-2-La période allant de 2002 à 2008
1-3- L’année 2009
2. Une période marquée par une évolution progressive des dépenses en capital de L’Etat
2-1-Les dépenses courantes évincent les dépenses en capital
2-2-Evolution des dépenses en capital
2-2-1-Le Programme d’Investissement Public
2-2-2-Dynamique des dépenses d’infrastructures et des dépenses sociales
Section II- Les recettes budgétaires
1- Evolution des recettes publiques
a- Evolution des recettes fiscales
b-Evolution des dons
c- Evolution des recettes non fiscales
2-Evolution du taux de pression fiscale
Section II- Le déficit et son financement
1. Evolution du déficit publique
a- Le déficit public : une nécessité maitrisée pour le gouvernement
b- Dépenses publiques et déficits publiques
2. Financements du déficit du gouvernement
a-Emprunt public interne
b-Emprunt public externe
3. Evolution des financements du déficit budgétaire
Chapitre II- Approche pratique de la consommation
I- Les caractéristiques de l’environnement économique des ménages
1- Contrainte de liquidité
2- Le sous-emploi
II- La contribution de la consommation à la croissance économique
a. La consommation tire la croissance économique
a-1- Période allant de 2001 à 2005
a-2 Période allant de 2006 à 2008
b. La consommation comme un poids à la croissance économique
b-1-Période allant de 1999 à 2001
b-2- Périodes 2005 à 2006
b-3- Période allant de 2008 à 2009
Chapitre III – Test économétrique de l’équivalence Ricardienne
I- Estimation du modèle
II- Interprétation de R2 et de R2-ajusté
III- Significativité des variables
IV- Recommandation pour la politique budgétaire de Madagascar
Conclusion de la deuxième partie
CONCLUSION
Bibliographies
ANNEXES
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