Les pôles de compétitivité présents sur le Val de Loire
Sur les 71 pôles de compétitivité en France, trois font intervenir des entreprises ou des unités de recherche du Val de Loire :
– Cosmetic Valley
– S²E²
– Elastopole
Ces trois pôles n’ont qu’une vocation nationale. L’objectif, ici, est de mieux connaître les pôles de compétitivité présents sur le Val de Loire.
La Cosmetic Valley
Généralités
Le pôle de compétitivité « Sciences de la Beauté et du Bien-être » a été labellisé par le CIADT du 12 juillet 2005, suite au premier appel d’offres sur les pôles de compétitivité. Etant communément appelé « Cosmetic Valley », c’est ce terme qui sera repris pour la suite de la recherche.
La Cosmetic Valley est un pôle de compétitivité orienté dans le secteur de la parfumerie et de la cosmétique. Il se veut être le porteur du luxe « made in France » dans ce secteur. La Cosmetic Valley s’étend sur 6 départements : l’Eure (27), l’Eure-et-Loir (28), l’Indre et Loire (37), le Loir-et-Cher (41), le Loiret (45) et les Yvelines (78) et ses locaux sont basés à Chartres. Le zonage R&D de la Cosmetic Valley comprend les zones d’emplois d’Evreux, de Chartes, d’Orléans et la communauté d’agglomération de Tours.
Historique
Dans les années 60 et 70, les grands noms de la parfumerie ont quitté la région parisienne et se sont installés dans l’Eure (Hermès), l’Eure-et-Loir (Paco-Rabanne), le Loiret (Dior) et les Yvelines. Cette décentralisation a entrainé l’implantation sur ces territoires de nombreuses PME/PMI intervenants aussi bien en amont et en aval de ces grandes marques (fabricants de matières premières, compositeurs de parfums, logisticiens, cosméticiens, laboratoires de contrôle, etc.). Des investisseurs étrangers ont également implanté leur centre européen sur ces territoires. Par exemple, le japonais Shiseido s’est installé dans le Loiret et l’allemand Reckitt en Eure-et-Loir.
En 1994, l’association « Cosmetic Valley » est créée à l’initiative des entreprises et est présidée par Jean-Paul Gerlain. Répondre à l’appel à projets sur les pôles de compétitivité est apparu comme la suite logique à donner à l’association.
Missions et objectifs de la Cosmetic Valley
La Cosmetic Valley regroupe l’ensemble des métiers de la chaîne de fabrication de la parfumerie et de la cosmétique :
– culture de plantes aromatiques
– élaboration des principes actifs
– création et formulation
– fabrication de parfums et cosmétiques
– laboratoires de contrôle, de test et d’analyse
– design
– conditionnement
– injection plastique
– packaging et emballage
– logistique
La Cosmetic Valley a pour principales missions de :
– favoriser les synergies entre les entreprises et les organismes de recherche, ainsi que celles entre les entreprises
– renforcer sa visibilité internationale pour permettre à ses adhérents d’accéder plus facilement à de nouveaux marchés
– encourager l’implantation d’entreprises sur le territoire
La gouvernance
L’animation du pôle est assurée par une équipe opérationnelle.
L’association Cosmetic Valley s’organise autour de deux collèges : celui des entreprises et celui de la recherche, enseignement supérieur, formation. Des membres de l’association siègent au comité de pilotage. C’est ce dernier qui est chargé d’administrer le pôle. Il est composé d’un conseil d’administration et d’un comité technique réunissant les représentants des structures de développement économique du territoire (CRCI Centre, Agences de développement économique, Etat, etc.) Les axes stratégiques du pôle sont définis par le comité d’orientation. Celui-ci regroupe des représentants de l’Etat, des collectivités qui financent le pôle, la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie (CRCI) de la Région Centre et Oséo .
Les collectivités, et notamment les agglomérations, interviennent à deux niveau dans l’organisation de la Cosmetic Valley. Tout d’abord, elles participent au comité d’orientation. Celui-ci a uniquement un rôle consultatif. En effet, il ne peut donner qu’un avis au conseil d’administration du pôle. Il se réunit une à deux fois par an. Ensuite, les collectivités sont présentes au niveau de la commission des financiers. Il apparaît que la Cosmetic Valley est davantage ancrée sur les départements de l’Eure et de l’Eure-etLoir que sur le Val de Loire.
Le pôle S²E²
Généralités
Le pôle Sciences et Systèmes de l’Energie Electrique (S²E²) est un pôle de compétitivité orienté dans le domaine de l’énergie. Il a été labellisé le 12 juillet 2005 lors du premier appel à projets. Ce pôle est le résultat d’une expérience menée à Tours entre l’entreprise ST Microelectronics et l’Université François Rabelais qui déboucha en 1996 sur la création d’un centre de recherche mixte de micro-électronique de puissance. Celui-ci est devenu aujourd’hui le Centre d’Etudes et de Recherche en Microélectronique. Le CEA, l’université d’Orléans et le CNRS se sont ensuite associés à cette démarche.
Le siège de pôle S²E² est situé à Tours. Le zonage R&D du pôle S²E² comprend les zones d’emploi d’Orléans et de Tours ainsi que la communauté d’agglomération Limoges métropole.
Missions et objectifs du pôle S²E²
L’objectif du pôle S²E² est de contribuer au développement de la recherche et de l’innovation dans les domaines suivants :
– la conversion d’énergie
– les nouvelles sources d’énergie (dont la pile à combustible)
– la maîtrise de l’énergie dans les bâtiments
– les capteurs liés à l’énergie
Les principales missions du pôle S²E² sont :
– la mise en œuvre et la coordination d’actions de R&D collaboratives
– la contribution à l’accroissement de la part de marche des entreprises membres par le développement de produits innovants
– la veille technologique et concurrentielle
– la promotion du pôle et donner une visibilité nationale et internationale à la filière électrique régionale
La gouvernance du pôle S²E²
Fin 2006, une association type loi 1901 a été créée. Elle rassemble tous les membres du pôle. Sa principale fonction est de servir de relais pour le président dans l’animation du pôle. Le comité de coordination rassemble la commission scientifique et le comité des financeurs. Le premier regroupe les experts de l’énergie et son but est de suivre la validité des axes stratégiques. Le second regroupe l’Etat et les collectivités locales dont les régions Centre et Limousin, les 6 conseils généraux de la région Centre, la Haute-Vienne, ainsi que les agglomérations de Blois, Orléans, Tours, Bourges, Limoges, Châteauroux et Chartres. Il s’agit des collectivités ayant sur leur territoire des laboratoires et/ou des entreprises adhérentes au pôle. L’assemblée générale regroupe, quant à elle, tous les adhérents du pôle. Sa mission est d’élire le comité de pilotage et de projets. Celui-ci forme, avec le bureau exécutif, le comité directeur. Ce dernier est chargé de définir la stratégie du pôle.
Pôles de compétitivité et spécialisation des agglomérations du Val de Loire
La spécialisation économique des agglomérations du Val de Loire
De nombreuses études se sont intéressées à la spécialisation économique des villes. Il est notamment possible de citer l’étude faite à l’échelle européenne par Céline Rozenblat et Patricia Cicille . Il existe également plusieurs études nationales comme par exemple la spécialisation économique des métropoles françaises et l’offre métropolitaine française vue par les emplois métropolitains supérieurs. Ces rapports ont des périmètres d’études différents. En effet, l’analyse comparative des villes européennes se focalise sur les agglomérations, au sens de la continuité du bâti, la spécialisation économique des métropoles françaises et l’offre métropolitaine française vue par les emplois métropolitains supérieurs se concentrent sur les aires urbaines. Ces divergences de périmètres obligent à faire une approximation quant à l’analyse des résultats de ces rapports : il sera considéré que les résultats de ces études sont également applicables aux agglomérations, au sens de l’intercommunalité.
Tours, une ville diversifiée et Orléans, une ville à dominante industrielle
L’analyse comparative des villes européennes permet, tout d’abord, de dégager une spécialisation économique des villes par rapport aux villes européennes étudiées. De nombreuses fonctions sont présentes au sein de villes uniquement à cause de leur poids démographique et ne sont pas la résultante d’une quelconque spécialisation. Pour éviter que le profil économique des villes ne soit biaisé par des effets de masse, l’ensemble des fonctions d’une ville ont été rapporté à la population. Cette démarche permet alors d’obtenir la spécialisation relative des villes étudiées.
Il apparaît que Tours est une ville diversifiée alors qu’Orléans est une ville à dominante industrielle. « Un pôle économique diversifié est une ville à l’économie urbaine diversifiée, cumulant plusieurs fonctions : tertiaire (fonction administrative, financière, recherche, etc.), commerciale, industrielle, touristique et culturelle. Un pôle économique à dominante industrielle est une ville dont l’activité économique reste fortement liée à sa tradition industrielle ; même si, dans la plupart des cas, les activités industrielles se sont renouvelées et diversifiées » .
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Table des matières
Introduction
Partie 1 : Définition de la recherche
I. Contexte général : les politiques de métropolisation
II. Présentation de la recherche
Partie 2 : Agglomérations et pôles de compétitivité
I. Le positionnement des projets métropolitains par rapport aux pôles de compétitivité et à la spécialisation des agglomérations
II. Le soutien des agglomérations aux pôles de compétitivité
Partie 3 : Le cas du Val de Loire
I. Les pôles de compétitivité présents sur le Val de Loire
II. Pôles de compétitivité et spécialisation des agglomérations du Val de Loire
III. Propositions pour les agglomérations du Val de Loire
Conclusion
Bibliographie
Annexes
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