Une infection est dite « nosocomiale » si elle apparaît au cours ou à la suite d’une hospitalisation, c’est-à-dire si elle n’était ni présente ni en incubation à l’admission [1]. Le risque de contracter une infection à l’hôpital a toujours existé mais ce risque s’est accru avec l’évolution des pratiques, devenues de plus en plus invasives, et avec l’évolution des recrutements des patients. Depuis quelques années, les infections nosocomiales posent un problème de santé publique du fait de leur fréquence, de leur gravité et de leur coût socio-économique. Parmi ces infections, les pneumopathies nosocomiales sont les plus rencontrées en service de réanimation.
Dans les pays en développement comme Madagascar, il n’y pas encore de politique de prévention et de surveillance bien établi concernant les pneumopathies nosocomiales. De ce fait, on dispose de peu de données statistiques concernant cette pathologie dans les services concernés au niveau local, régional et national. Pourtant, celles-ci sont nécessaires pour optimiser la prise en charge de cette maladie.
GENERALITES SUR LES INFECTIONS NOSOCOMIALES
Etymologie et définition
Le mot « nosocomial » vient du grec « nosos » qui veut dire « maladie » et «komein » qui veut dire « soigner », et de « nosokomeion » voulant dire hôpital ; ainsi, l’infection nosocomiale ou infection hospitalière désigne une infection survenant chez un patient à l’hôpital ou dans un autre établissement de santé et chez qui cette infection n’était ni présente ni en incubation au moment de l’admission .
Lorsque la situation précise à l’entrée n’est pas connue, un délai de 48 heures entre l’admission et le début de l’infection affirme le caractère nosocomial d’une infection [2].Ce délai correspond à la durée de l’incubation minimale d’une infection aigue liée à une bactérie à croissance rapide. L’infection nosocomiale inclut aussi les infections contractées à l’hôpital mais qui se déclarent après la sortie et les infections professionnelles parmi le personnel de l’établissement.
Le caractère nosocomial d’une infection du site opératoire est affirmé si elle survient dans les trente jours après l’intervention chirurgicale ou dans l’année qui suit la mise en place de matériel chirurgical (implant, prothèse,…) .
Une infection est dite « associée aux soins » si elle survient au cours ou à la suite d’une prise en charge (à visée diagnostique, thérapeutique, de dépistage ou de prévention primaire) d’un patient, par un professionnel de santé ou par le patient ou son entourage, encadré par un professionnel de santé [3]. Une infection nosocomiale est une infection associée aux soins contractée en établissement de santé (hôpital, cabinet, centre médico-social,…) .
Epidémiologie
En 2006, en France, la surveillance effectuée sur 2337 établissements publiques et privés, incluant 358467 patients a révélé 17820 infectées avec 19296 infections (sachant que certains patients présentaient plusieurs sites d’infection), soit une prévalence globale de 6,7% d’infection nosocomiale, c’est-à-dire que 6,7% des patients sont porteurs d’au moins une infection. Ces infections sont plus fréquentes dans les services de réanimation adulte et pédiatrique, de chirurgie, des brûlés, de gériatrie, de soins de suite et de réadaptation, où l’on rencontre le plus de facteurs de risque.
Parmi ces infections nosocomiales les infections urinaires sont les plus rencontrées, représentant environ 30,3%, viennent ensuite :
– les pneumopathies nosocomiales : 14,7%
– les infections du site opératoire : 14,2%
– les infections de la peau et des tissus mous : 10,2%
– les bactériémies : 6,4%
– les autres infections : 10,2% .
Pour les infections nosocomiales en réanimation, la surveillance effectuées par le « Réseau d’Alerte, d’Investigation, et de Surveillance des Infections Nosocomiales » (RAISIN) en France en 2005, incluant 20632 patients hospitalisés en réanimation dans 151 services de réanimation a montré une prévalence des infections nosocomiales de 12,5%. Les pneumopathies nosocomiales étaient les plus rencontrées; puis viennent les infections urinaires puis les infections sur cathéter.
Les bacilles à Gram négatif représentaient environ 60% des bactéries rencontrées, et les cocci à Gram positif représentaient 30%. Les trois bactéries les plus rencontrées étaient Escherichia coli, Staphylococcus aureus et le Pseudomonas sp.
La survenue d’une infection nosocomiale entraine des répercussions individuelles et pour la société, notamment :
– une prolongation de la durée de séjour hospitalier d’environ 7 à 10 jours
– des séquelles physiques et morales temporaires ou définitifs
– un coût d’environ 400 000 000 d’euros par an dans les pays développés, essentiellement par le biais de l’augmentation de la durée d’hospitalisation.
A part les pays développés, peu de pays disposent de statistiques nationales fiables en matière d’infection nosocomiale. A Madagascar, aucune surveillance au niveau national n’a encore était effectuée en matière d’infection nosocomiale et de ses répercussions.
PNEUMOPATHIES NOSOCOMIALES
Définition
On désigne par « pneumopathie nosocomiale » l’infection du parenchyme pulmonaire qui n’était ni présente ni en incubation à l’admission du patient à l’hôpital, ou plus simplement, celle survenant au-delà de la quarante-huitième heure d’hospitalisation. Les pneumopathies nosocomiales sont divisées en deux entités :
– Les pneumopathies nosocomiales acquises sous ventilation mécanique (PNAVM), c’est-à-dire survenant chez un malade dont la respiration est assistée par une machine soit de manière invasive par l’intermédiaire d’un tube endotrachéal ou d’une trachéotomie, soit de manière non-invasive par l’intermédiaire d’un masque facial ou d’un autre procédé, dans les 48 heures précédant la survenue de l’infection.
– Les pneumopathies nosocomiales survenant en absence de ventilation mécanique.
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Table des matières
A-INTRODUCTION
B-RAPPELS
I- GENERALITES SUR LES INFECTIONS NOSOCOMIALES
1- étymologie et définition
2- épidémiologie
II- PNEUMOPATHIES NOSOCOMIALES
1- Définition
2- Classification
3- Epidémiologie
3-1- morbidité et mortalité
3-2- facteurs de risques
4- Physiopathologie
4-1- mécanismes et voies d’infection
4-2- altération des mécanismes de défense de l’organisme
4-3- colonisation et infection pulmonaire
4-4- rôles des flores membranaires et des agents microbiens
4-5- origine des bactéries
5- Diagnostic des pneumopathies nosocomiales
5-1- définition du caractère nosocomial
5-2- évaluation clinique
5-3- évaluation radiologique
5-4- évaluation microbiologique
5-5- autres examens pour le diagnostic
5-6- critères diagnostiques
5-7- signes de gravité
6- Etiologies des pneumopathies nosocomiales
7- Traitements des pneumopathies nosocomiales
7-1- prévention des pneumopathies nosocomiales
7-2- traitement curatif
C-MATERIELS ET METHODES
D-RESULTATS
E-COMMENTAIRES
F-SUGGESTIONS
G-CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE