PME INNOVANTE : CREATION ET DEVELOPPEMENT
LES PME ALGERIENNES ET INNOVATION
« Les PME ont cessé d’être des résidus de l’histoire pour devenir un acteur à part entière du développement économique » Michel Lescure Pendant longtemps, l’économie algérienne a été dominée par le mythe de la grande entreprise perçue, dans le modèle des « industries industrialisantes » adopté au début des années 1970, comme seule porteuse de développement. La petite et moyenne entreprise était à peine tolérée et reléguée à une situation « d’appoint » de la grande entreprise. La taille des entreprises était alors déterminée par des facteurs extra-économiques et subissait toujours des modifications à la hausse en cours de réalisation. L’Algérie a connu une mutation économique très importante en raison du passage de l’économie administrée à l’économie de marché à partir de la fin des années 80. C’est dans un contexte politico-économique très difficile, marqué par une instabilité institutionnelle et une crise sécuritaire grave qu’une série de réformes -encore inachevées – ont permis au secteur privé de voir jour. Sitôt né, le jeune secteur privé doit évoluer dans un cadre institutionnel instable, et en même temps faire face au phénomène de mondialisation qui le menace sérieusement.1 Cette situation s’expliquait également par la place que le modèle de développement totalement base sur la propriété étatique et le monopole de l’État accordaient à la propriété privée dans le domaine de l’activité économique. Implicitement, le secteur privé devait se cantonner dans des proportions limitées et accueillait de fait les PME. Cette division des rôles n’était pas étanche puisque le secteur public a constitué également un grand nombre des PME, dites locales, notamment dans les activités limitées territorialement à une commune ou à une wilaya.
Grace à la PME, le secteur privé a pu survivre et se développer à l’ombre du secteur public domine par la très grande entreprise, entrainant des coefficients de concentration très élèves dans la plupart des branches d’activités, cette situation a été complètement bouleversée, en 1990, par l’adoption des réformes économiques qui ont réintroduit les règles de l’économie de marché et supprimé le monopole de l’État sur l’activité économique là où il existait. La PME ainsi devenue progressivement la référence de base de l’activité économique et les pouvoirs publics lui accordent une attention toutes particulière. Bien entendu, l’environnement économique n’est pas encore totalement libère des entraves à l’investissement et de très nombreux projets arrivent difficilement à se concrétiser dans des délais raisonnables.
Au cours de cette période de réformes (1990-2003), la PME est devenue dominante dans la plupart des secteurs économiques et a connu une forte croissance démographique et territoriale. Mais son dynamise reste encore limite par un grand nombre de contraintes et notamment les contraintes de la nature institutionnelle. Le besoin des entreprises d’innover n’est plus un phénomène contestable en soit, étant donné la réduction de la durée de vie des produits et la présence d’une concurrence de plus en plus vive et de moins en moins prévisible. Ne pas innover, que ce soit à la marge ou de façon radicale, c’est refuser de se conformer aux exigences accrues des clients et de se soumettre aux normes qu’impose le nouvel environnement économique mondial. Un certain nombre de PME acceptent de se soustraire à ces nouvelles réalités en produisant des produits particuliers pour une clientèle fidèle dont les exigences évoluent peu. Mais ces entreprises constitueront de plus en plus l’exception et demeureront vulnérables aux décisions de leur clientèle. L’innovation n’est pas exclusivement liée aux produits de l’entreprise, mais également à ses procédés et équipements, à son organisation et à ses activités marketing et commerciales. Chacune de ces formes d’innovation répond à des besoins spécifiques.2 La phase de transition vers la globalisation de l’économie de marché exige de la part de l’ensemble des acteurs engagés dans le processus au premier rang les entreprises et leurs ressources humaines, des adaptations nécessaires aux nouveaux changements particulièrement technologiques. Outre cela, les projets d’adhésion à l’OMC et à l’Union Européenne dictent une politique de technologie et d’innovation urgente.
Définition de la Petite et Moyenne Entreprise
Les définitions de la P.M.E peuvent se subdiviser en deux approches distinctes, d’une part les définitions utilisant des critères qualitatifs également dénommés « critères théoriques, sociologiques ou analytiques »et d’autre part, celles utilisant des critères quantitatifs, appelés aussi « descriptifs ».4 Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent un groupe très hétérogène. Elles sont présentes dans des activités très diverses. On retrouve dans la catégorie des PME le petit artisan qui fabrique seul des outils agricoles vendus sur le marché du village, le café du coin de la rue, le café Internet d’une petite ville, mais aussi de petites entreprises d’ingénierie ou d’édition de logiciels commercialisant leurs produits à l’étranger et des entreprises de taille moyenne fabriquant des pièces détachées vendues sur le marché intérieur et à l’étranger à des constructeurs automobiles d’envergure internationale.
Ces entreprises appartiennent à des propriétaires, pauvres ou riches ; elles exercent leur activité sur des marchés très différents (dans des zones urbaines ou rurales, au niveau local, national, régional ou international) ; elles se distinguent par le niveau de compétences de leurs salariés, le montant de leur capital, leur technicité et leur vocation plus ou moins affirmée à se développer, et relèvent soit de l’économie officielle, soit de l’économie parallèle. La définition statistique des PME varie selon les pays et tient généralement compte des effectifs, du montant du chiffre d’affaires et/ou de la valeur des actifs. Parce que les informations correspondantes sont faciles à recueillir, la variable la plus communément utilisée est le nombre de salariés. L’Union européenne et un grand nombre de pays de l’OCDE et de pays en transition et en développement fixent la limite supérieure à 200 ou 250 personnes. Rares sont les pays qui adoptent une autre règle : le Japon (300 salariés) et les États-Unis (500 salariés). Un grand nombre de pays définissent en outre une catégorie regroupant les travailleurs indépendants et les micro-entreprises qui emploient moins de 10 salariés. Quel que soit le niveau de développement de l’économie, une forte proportion des micro-entreprises et, parfois, des petites entreprises relève de l’économie parallèle ou souterraine. Schneider (2003) a évalué le poids du secteur informel dans 22 économies en transition (de l’ex-Union soviétique et d’Europe centrale et orientale) et 21 pays de l’OCDE sur la période comprise entre 2000 et 2002.
Il est arrivé à la conclusion que le secteur informel représente en moyenne 16.7 % du produit intérieur brut (PIB) dans les pays de l’OCDE, 29.2 % dans les pays d’Europe centrale et orientale et 44.8 % dans les pays de l’ex-Union soviétique.5 On trouve plusieurs définitions des PME élaborées selon différents contextes. Et si en se référant à la définition de Julien (1987) « La petite entreprise est avant tout une entreprise juridiquement, si non financièrement indépendante, opérant dans des secteurs primaires, manufacturiers ou des services, et dont les fonctions de responsabilités incombent le plus souvent à une personne, sinon à deux, en général seules propriétaires du capital ». Plusieurs auteurs ont bien constaté les limites de la grande taille, surtout en période de crise ou de récession, considérée autrefois, comme élément d’efficacité et de rentabilité. Par ailleurs, l’univers de la petite entreprise se caractérise généralement par une certaine hétérogénéité constitue: d’artisans, managers, activités à haute technologie.
Deux critères sont généralement utilises pour délimiter le champ de la PME/PMI : la taille et le chiffre d’affaires. En plus des petites et moyennes entreprises on y rajoute la très petite entreprise (TPE) ou micro-entreprise. Le choix d’un seuil est souvent problématique et est réglé de façon conventionnelle. Le premier seuil est celui de zéro salarie qui est utilisé par les statisticiens du travail pour distinguer les employeurs des indépendants .une personne qui n’utilise pas de main-d’oeuvre salariée dans son activité économique est considérée comme indépendante même si elle utilise une main-d’oeuvre familiale non-rémunérée. En revanche, dès qu’elle emploie une main-d’oeuvre contre rémunération, même temporairement, elle devient employeur. C’est pourquoi, beaucoup de professions libérales sont classées comme employeurs dès qu’elles utilisent une main-d’oeuvre salariée (secrétariat. Aidesoignante, etc.)
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre 01 : LES PME ALGERIENNES ET INNOVATION
Introduction
SECTION 01 : la petite et moyenne entreprise, conceptualisation et contextualisation
SECTION 02 : PME-PMI en Algérie un état des lieux
SECTION 03 : Fondements et démarches de l’innovation
Conclusion
Chapitre 02 : PME INNOVANTE : CREATION ET DEVELOPPEMENT
Introduction
SECTION 01 : Innovation et entrepreneur
SECTION 02 : la création et développement des entreprises innovantes
SECTION 03 : Innovation dans un contexte de PME
Conclusion
Chapitre 03 : LES PME INNOVANTES ALGERIENNES : STRATEGIES DE CREATION ET DEVELOPPEMENT
Introduction
SECTION 01 : PME algériennes et innovation
SECTION 02 : environnement de l’innovation
SECTION 03 : les stratégies de création et développement des PME innovantes algériennes
Conclusion
Chapitre 04 : Étude empirique sur les stratégies pertinentes de création et développement des PME innovantes algériennes
Introduction
SECTION 01 : Méthodologie de recherche
SECTION 02 : Les techniques d’analyse des données.
SECTION 03 : L’analyse des résultats : Tests des hypothèses
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des tableaux
Listes des figures
Annexes
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