Le premier mythe est celui de la « Tour de Babel » on en trouve mention dans la Bible : « Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots […] allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Eternel dit : voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris, maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté.
Les langues au Sénégal
❖ Le Sénégal est un pays où sont parlés près d’une quarantaine de langues et dialectes. Ces langues et dialectes appartiennent à trois grandes familles de langues: la famille ouestatlantique, la famille mande et la famille afro-asiatique représentée par le seul Hasanyia, la langue des Maures de Mauritanie. Les langues de la famille ouest-atlantique Elles peuvent être classées en langues ou groupes de langues avec les dialectes correspondants :
– La langue wolof ;
– La langue sereer ;
– La langue pular ;
❖ le groupe cangin (la sonorité du mot renvoie aux langues sahariennes et subsahariennes telles que le Vianoury le bagirmy qui sont autour du lac Tchad, le Sao à l’extrême nord du Tchad et dans une moindre mesure le germa-songhay de la boucle du Niger), que nous rebaptiserons protobaolien ou baol-kanguin (langue née du baol et aissaimée dans la forêt thiessoise de Kagne (allu kaañ). Il serait même l’ancêtre du lébou (lébu) ; cette région de Thiès était une zone de transit entre jolof, cayor, baol et la presqu’ile de Cap-Vert. Ce groupe est composé de :noon, laala, ndut, saafeen, palor ;
❖ le groupe bak composé du joola (Kasa, Fogny, Kwaatay, banjal, ejamat, gusilay, mlomp, Karon, Kerak, bliss, narang, du bayot, du bayot, du manjaku (mankanya et pepel compris), du balante-gaanja
❖ le groupe buy composé de : Kobiana, Xasonga ;
❖ le groupe tenda composé de : bapen, wamey, tenda, bedik, basari ou badyasa, nalu. Les langues de la famille mande ou mandingue Les langues mandes qui sont parlées au Sénégal sont les mêmes qu’on rencontre dans les pays qui lui son limitrophes : Gambie, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Mali. Il s’agit du :
– mandinka (surout parlé en Gambie et en Guinée- Bissau) ;
– malinké (surout parlé du mali et en Guinée Conakry) ;
– bambara ou bamanan (surout parlé au Mali) ;
– diakhanké (surout parlé au Sénégal et en Guinée Conakry).
Les différents parlers du wolof au Sénégal
Bien qu’étant une langue relativement homogène, le wolof présente des variétés dialectales urbaines (ceux de Dakar et de Saint-Louis), mais aussi et surtout régionale. Celles-ci correspondent à l’ancienne division du Sénégal en royaumes.
Aussi, relève-t-on les variétés suivantes :
– Le wolof du walo
– Le wolof du jolof plus influencé par le Peul ;
– Le wolof du Bawol ;
– Le wolof du Kajoor ;
– Le wolof du Saaloum ;
– Le wolof du Cap-Vert, le Lebou, plus influencé par les langes cangin ;
– Le wolof gambien qui semble être le plus proche du wolof originel, suivi en cela par le wolof du Saaloum.
Le statut du wolof au Sénégal
Le wolof a le statut de langue nationale au Sénégal, au Mali, en Gambie et en Mauritanie. Au Sénégal, il est parlé et compris par près de 90% de la population, selon les estimations de la Direction de la prévision statistique. Ce qui en fait une langue véritablement véhiculaire. On en fait usage dans l’administration, à l’assemblée nationale et dans beaucoup de programmes de la presse sénégalaise. Il n’y a pas non plus de campagne électorale où il n’est pas présent pour permettre aux différents orateurs d’atteindre le plus grand nombre. Cette véhicularité n’est pas notée qu’au Sénégal : les échanges entre le sénégal et la gambie se font en wolof ; à nouakchott et dans la région du fleuve Sénégal, le wolof est souvent utilisé comme langue interethnique. Il est aussi utilisé par toute la diaspora sénégalaise ; quel que soit son lieu d’implantation : Afrique, Europe Etats-Unis, etc. le wolof, qui est doté d’un système officiel d’écriture en caractères latins, fait l’objet d’enseignement au Sénégal et dans plusieurs autres pays : dans les premiers cycles de la faculté des lettres et Sciences Humaines de l’Université Cheikh Anta Diop à l’Institut Français Léopold Sédar Senghor, au Centre de Formation des volontaires du Peace Corps américain, à l’Institut National des langues et civilisations orientales de Paris, aux universités d’Illinois et de Californie des Etats-Unis, à l’Institut des langues et des civilisations de l’Asie et de l’Afrique au Japon, à Helsinki en Finlande, en Allemagne etc.
Les médias au Sénégal
Au Sénégal on recense une vingtaine de quotidiens et d’hebdomadaires, des mensuels, près d’une vingtaine de chaines de télévision et de nombreuses radios publiques, communautaires et privées. A côté du quotidien national le soleil, propriété des pouvoirs publiques, l’espace médiatique est occupé par une quinzaine de quotidiens privés d’informations générales. Ils reflètent dans une certaine mesure la pluralité des opinions et rendent compte de l’actualité… Cette diversité trouve sa source dans le système démocratique sénégalais. L’arrivée de la première alternance a favorisé la parution de plusieurs quotidiens dans la sphère médiatique. Pour Jean Meïssa Diop ancien rédacteur en chef de walf Grand place, « sous les socialistes, l’information est restée longtemps réduite aux médias d’Etat, Abdoulaye Wade a favorisé une explosion des médias au Sénégal » soutient-il. L’alternance politique de 2000 a ouvert la voie à une grande libéralisation du métier. Dans une autre perspective, l’implication des hommes d’affaires dans le milieu a fait exploser ce marché où les médias d’Etat avaient le monopole du secteur. Une situation qui ne fait pas l’unanimité au sens des professionnels des médias. Mor faye, professeur à l’UGB a une deuxième lecture de cette floraison. « Beaucoup d’éditeurs ont des ambitions cachées qui obéissent à d’autres motivations que des raisons de la logique informative. Le spécialiste déconstruit les motivations de ces investisseurs ». Ils cherchent à faire pression sur l’Etat ou pour des logiques de confrontation contre leurs détracteurs ou pour leur propre promotion, explique-t-il. On assiste également à l’éclosion d’hebdomadaires et de mensuels dont certains se spécialisent : économie, management, people, culture, sport, etc.
L’utilisation de langues nationales par les médias sénégalais
La langue wolof connait un succès dans le paysage médiatique sénégalais depuis une décennie. Ce constat est plus perceptible dans les radios et les télévisions. Ces deux médiums accordent beaucoup d’importance à la principale langue nationale dans le traitement de l’information. Aujourd’hui, la Radio Télévision Sénégalaise (RTS), les radios Privées Sud FM, Walfadjri, Zik FM, Radio Futurs Médias (RFM) qui émettent à l’échelle nationale, font une part belle au wolof, une langue parlée ou comprise par la plupart des sénégalais. Elles diffusent chaque jour quatre à cinq éditions ou blocs français. En plus, les genres rédactionnels comme les reportages, les revues de presse, les portraits, les interviews, les dossiers, les analyses et les chroniques sont produits en wolof par, souvent, les mêmes journalistes s’exprimant en langue officielle. Les chaines de télévisions privées comme Walf TV, 2STV, Sen TV et Télévision Futurs Médias (TFM) ont fait autant en réservant une part importante au wolof dans leurs grilles de programme. La percée de la langue wolof dans les radios et télévisions publiques et privées est l’œuvre de jeunes journalistes professionnels diplômés du centre d’études des sciences techniques de l’information (CESTI) à l’image de Ndiaga Diop, ex journaliste à Sud FM et actuel directeur de communication de la (SDE) et de Khaly Seck, présentateur de journal à la télévision nationale.
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Table des matières
Introduction
1- Problématique
2- Raison du choix
3- Objectif visé
4- Hypothèses
5- Contexte et justification
6- Revue et analyse documentaire
7- Méthodologie
CHAPITRE I : PLURILINGUISME ET TRADUCTION DANS LA PRESSE ORALE SENEGALAISE
I- Les langues au Sénégal
I.1. Les différents parlers du wolof au Sénégal
I.1.1. Le statut du wolof au Sénégal
I.2. Les médias au Sénégal
I.2.1. L’utilisation de langues nationales par les médias sénégalais
I.3. La situation sociolinguistique du Sénégal
I.3.1. Le Français du Sénégal
CHAPITRE II : LA TRADUCTION DANS LA PRESSE ORALE SENEGALAISE ET PRESENTATION DU CORPUS
II- Définition du concept de l’interférence
II.1. Interférence du Français dans la langue Wolof
II.2. Présentation du corpus
II-3. Etude du corpus
II.4. Alphabet Wolof
II.5. Définition des concepts
II-6- Différences entre les systèmes verbaux du wolof et du Français
Conclusion
ANNEXES
Les projets de loi qui ont été votés dans le cadre des langues nationales au Sénégal
Références bibliographiques
TABLE DES MATIERES