L’eau est une ressource indispensable car beaucoup d’activités dépendent en grande partie de sa disponibilité en quantité suffisante. On peut citer parmi ces activités : l’agriculture, l’élevage, la pêche etc. Bien que les 2/3 de la planète terre sont recouverts d’eau, il s’agit d’une illusion d’abondance car en réalité, l’eau douce dont l’homme a plus besoin, ne représente qu’une faible quantité. En plus les croyances laissent admettre que l’abondance ou le manque d’eau dépend de la volonté divine et de ce fait l’homme est plutôt observateur qu’acteur. Depuis les années 1970, une sécheresse bouleverse l’équilibre naturel et se manifeste par :
– Une baisse de la pluviométrie entraînant une diminution des ressources en eau.
– La baisse des rendements agricoles.
-La dégradation du couvert végétal accélérant ainsi les phénomènes d’évaporation
– La disparition des pâturages naturels
En plus de ces conséquences néfastes de la sècheresse, vient s’y ajouter le réchauffement climatique qui accélère les pertes d’eau par le biais de l’évaporation menaçant ainsi les disponibilités en eau de surface.
Au moment où on assiste à ces phénomènes qui rendent l’eau de plus en plus vulnérable, les décideurs prônent des politiques d’autosuffisance alimentaire par la revalorisation du secteur agricole qui repose en grande partie sur les disponibilités de l’eau. Cette politique d’autosuffisance alimentaire, combinée aux autres besoins en eau de l’homme ex ige une gestion rationnelle de ces ressources. Le Sud-est est une région traversée par le fleuve Gambie et ses affluents parmi lesquels la Koulountou qui est son principal affluent par le débit. Le bassin de la Koulountou est compris entre les latitudes 13°16’ et 11°52’ Nord et les longitudes 13°44’ et 12°27’ Ouest de part et d’autre de la frontière entre le Sénégal et la Guinée traversant ainsi différents domaines climatiques.
LE CADRE PHYSYQUE ET CLIMATIQUE DU BASSIN DE LA KOULOUNTOU
Le cadre physique du bassin
Le cadre physique est étudié à travers la géologie et l’hydrogéologie, le relief et les données morphométriques les sols et la végétation.
La géologie et l’hydrogéologie
L’analyse de la géologie et de l’hydrogéologie nous renseigne sur la nature du terrain et les possibilités d’existence des nappes qui influencent le comportement hydrologique d’un cours d’eau.
La géologie du bassin de la Koulountou
Le bassin de la Koulountou est occupé par différentes séries géologiques que sont :
– La série de Mali
Elle occupe la partie supérieure du bassin avec ses formations argileuses ou gréseuses, de type flysch avec conglomérat à l a base. Elle contient des roches dures comme les dolérites qui forment le relief vigoureux du haut bassin.
– La série de Youkounkoun
La série de Youkounkoun occupe la majeure partie du bassin, elle a été plissée, formant une vaste structure synclinale dont la bordure orientale est oblitérée par la faille qui sépare la série des Bassarie de la série de Youkounkoun. On y trouve des grès blancs du Badiar et de Dalaba. On y note des intrusions poste-paléozoiques. Il s’agit des formations situées entre la série des Bassaries et celle de Koulountou. A coté de ces séries vient la chaîne panafricaine des Bassarides qui renferme trois grandes unités que sont :
– La série de la Falémé
Identifiée sous le nom de « groupe de Termesse » elle connaît une faible extension dans le bassin. On y trouve des roches tendres à coulées individualisées de roches volcaniques dures comme les pélites, d’arkoses, d’argiles et de conglomérat. COLY (1991)
– La série des Bassarie
Cette série pour sa majeure partie possède une morphologie particulière. Elle correspond, en effet, à un a lignement de collines aux pentes raides souvent terminées par un plateau latéritique. Elle est très métamorphique et présente des faciès étirés ou écrasés. Les pendages sont toujours forts. La série des Bassarie se raccorde au nord avec celle de la Koulountou. Une grande faille la sépare de la série de Youkounkoun.
– La série de Koulountou
Cette série borde vers le nord celle de Youkounkoun. Elle disparaît dans cette direction (nordouest) sous les terrains du bassin sédimentaire secondaire et tertiaire. Elle re joint vers le Nord-est la série des Bassaries pour former la série de Bakel. Elle comprend deux groupes que sont :
* Le groupe de Niokolo-koba
On y trouve un complexe éruptif volcanique sur les massifs granitiques ou granidioritiques tendres avec des enclaves basiques. On trouve ces g ranites autour de Damantan et ils appartiennent au socle.
* Le groupe de Koulountou
Elle est formée par des roches fortement métamorphiques, comprenant des schistes sériciteux, des panneaux de granite plus ou m oins étirés. Ces différentes roches forment des bandes allongées suivant la direction générale de la série.
L’hydrogéologie du bassin de Koulountou
L’hydrogéologie de la Koulountou sera étudiée à travers l’échelle de perméabilité établie par l’ORSTOM devenu IRD. Le bassin versant de la Koulountou comporte quatre éléments cette classification des terrains.
– la classe S1 qui regroupe les alluvions à sa voir les sables et graviers. Les argiles sont inexistantes et on a une grande perméabilité. Les alluvions qui composent cette série sont très peu étendues et on les trouve dans les talwegs. C’est le domaine des nappes phréatiques avec des profondeurs faibles de 30 à 40m. Les nappes temporaires qu’on y r encontre sont alimentées par les crues des cours d’eau. Cette zone a une bonne perméabilité.
– la classe P2 correspond aux terrains perméables qui ont un aquifère important et généralisé. La nappe alimente tout ou une partie du réseau hydrographique en place. On y trouve des alluvions récentes sablo argileuses à l’intérieur de laquelle se trouve la nappe du Continental Terminal. Ces dépôts du Continental Terminal constitués en grande partie de sable et de grès donnent lieu à une nappe assez bien fournie à cause de la forte pluviosité dans partie méridionale du bassin de la Koulountou. Cette pluviosité permet à la nappe de se recharger et de soutenir les débits d’étiages de la Koulountou.
– la classe P6 regroupe toutes les roches cristallines et cristallophylliennes susceptibles par érosion de renfermer quelques niveaux aquifères. Ici la perméabilité est inexistante. C’est le domaine du socle et de la couverture paléozoïque, dominé par des schistes, quartz, pélites, jaspes, dolérites, granites etc.… On y note l’absence de réserves souterraines.
– la classe P7 regroupe des roches recristallisées de type quartzite, calcaire cristallin totalement étanches mais pouvant présenter des fissurations. On note dans cette zone l’absence de nappe phréatique importante, des terrains peu ou pas perméables et des aquifères discontinues mais l’age de la série (antécambrien-birimiene) fait que cette zone finisse par renfermer des nappes qui soutiennent le débit en période d’étiage.
Le relief et les données morphométriques
Ces deux facteurs jouent un rôle important sur l’écoulement.
Le relief du bassin de la Koulountou
Le bassin de la Koulountou s’étend sur une région dont les altitudes diminuent considérablement du Sud vers le Nord. Cette décroissance des altitudes permet de découper le bassin en deux domaines :
– le cours supérieur de la Koulountou où l es altitudes varient entre 1000 et 200m et correspondant au domaine des contreforts septentrionaux du Fouta-Djalon. On trouve des buttes témoins et des inselbergs sur les hauts reliefs. Les pentes sont très fortes et donnent des vallées très encaissées. Au sortir de cette zone, on se rapproche des 200m d’altitude où on trouve des plateaux aux pentes relativement faibles.
– La moyenne et basse Koulountou où les altitudes, à l’exception du Badiar qui culmine à plus de 500m, sont inférieures à 200m et permettent à la plaine alluviale de s’étaler largement.
Le réseau hydrographique
La Koulountou est longue de 345 km et prend sa source dans le massif du Mali sous le nom de Kouréniaki en suivant une direction Sud-Ouest. C’est dans ce d omaine que le réseau hydrographique est plus dense avec de nombreux cours d’eau à écoulement temporaire. La Koulountou s’écoule vers le Nord-ouest en direction de la plaine de Youkounkoun. Elle reçoit de nombreux affluents tous situés dans le territoire guinéen. De la source à la confluence, la Koulountou reçoit en premier lieu le Danini sur la rive gauche puis le Sénini sur la rive droite. Dans la plaine de Youkounkoun, la Koulountou reçoit le Panini. Le réseau hydrographique devient moins dense. C’est dans cette plaine que le lit du cours d’eau s’élargie avant de se rétrécir à c ause de la faiblesse de la pente du relief qui empêche le creusement linéaire et permet le dépôt de sédiment dans la vallée alluviale. Ensuite la Koulountou reçoit sur la rive droite le Mitiji qui se confond avec une partie de la frontière Sénégalo guinéenne et enfin l’Ousson qui est le deuxième affluent de rive gauche. Mais il faut noter que la densité de drainage est faible et traduit l’inaptitude du bassin à un d rainage rapide des eaux.
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Table des matières
Introduction générale
Méthodologie
Première partie : Le cadre physique et climatique
Chapitre I : Le cadre physique
Chapitre II : Le cadre climatique
Chapitre III : Le vent et les autres éléments du climat
Deuxième partie : L’écoulement et les disponibilités en eau
Chapitre I : L’écoulement dans le bassin de la Koulountou
Chapitre II : Les crues dans le bassin de la Koulountou
Chapitre III : Les étiages dans le bassin de la Koulountou
Chapitre IV : La disponibilité de l’eau dans le bassin de la Koulountou
Conclusion générale
Bibliographie
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des cartes
Liste des figures
Annexes